Plaidoyer pour le Cornouiller mâle, un arbre miraculeux

Pour tous les cornouilleux, il peut être intéressant de suivre l'évolution d'un Cornouiller mâle pas à pas. Cela permet de juger de sa réactivité aux différentes interventions. J'ai choisi un arbre prélevé par Maros Belan, un disciple slovaque de Walter Pall. Sa collection est constituée d'arbres prélevés dans son pays (Larix, Quercus, Prunus spinosa, Carpinus, Tilia, Crataegus etc...). Il possède plusieurs Cornus mas.

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Maros Belan et son Cornouiller "Vesna" (1) en Juillet 2015. Il ne s'agit pas de petites "merdouilles" comme dirait Lepiou (membre actif de ce forum).

J'ai pris le parti de montrer à chaque date toujours la même face de "Vesna", sans doute la face avant.

L'évolution couvre la période Octobre 2010 – Mai 2016 et toutes les photos sont de Maros Belan.

http://belanmaros.blogspot.com

 

Maros a commencé à s'occuper de Bonsaï en 2008 et l'arbre a été prélevé en 2009 (il le dit sur le forum"Bonsai Nut").

 

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- La plus ancienne photo de l'arbre de la mi-Octobre 2010.

L'état de la surface du substrat laisse à penser que l'arbre ne réside que peu de temps dans ce pot de culture.

 

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- Les derniers jours d'Octobre de la même année 2010. Il est rare de voir en photos les superbes couleurs automnales, très cuivrées, de cette espèce

 

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- Juillet 2011. On constate des tailles sévère. En particulier l'élagage dans le tronc de gauche, suite à une marcotte aérienne installée durant 2010 et qui a raté. L'arbre est vigoureux et il rejette.

 

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- Avril 2012 On distingue encore le reste des inflorescences printanières. Notez bien l'apparition de branches sur le tronc de gauche qui était encore tout nu en juillet 2011. Les rejets sont encore présents

 

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- Mars 2013. L'arbre a quitté son pot de culture pour s'installer dans un pot à bonsaï. Il est positionné assez haut dans la mesure où Maros Belan indique qu'il a été prudent dans la taille des racines. Il planifie un rabaissement de l'arbre ultérieurement. Le substrat est de la Zéolithe pure. On distingue les boutons floraux. Ce rempotage a été l'occasion de supprimer les rejets : enfin !

 

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- Avril 2013. Le substrat a été recouvert de mousse pour augmenter l'humidité autour du nebari. Maros Belan aimerait stimuler l'apparition de nouvelles racines au collet, or la configuration en colline peut amener un dessèchement du substrat qui nuirait à cette émergence.

 

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-Octobre 2013. La couleur vert foncé du feuillage témoigne d'un arbre sans carences. Il est sans doute nourri à l'engrais liquide puisqu'on ne voit pas de traces de boulettes.

Les feuilles du Cornouiller mâle ne tombent que tardivement, au courant du mois de novembre. Un bon point supplémentaire pour cette espèce, s'il en fallait.

 

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- Mars 2014. En floraison

 

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- Juillet 2014. Il fructifie. Il estime que son arbre est assez vigoureux pour ne pas éliminer les cerises et profiter pleinement de son chouchou.

 

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- Mars 2015 . Quelques petites ligatures

 

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- Novembre 2015. On voit bien la foultitude de bourgeons floraux qui écloront au printemps 2016

 

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- Mars 2016 Avant rempotage dans un mélange Zeolithe -Terramol (2) - Tourbe

 

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- Mars 2016 Après rempotage : Comme prévu en mars 2013, l'arbre a pu être abaissé légèrement suite à la taille de racines-tuyau

 

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- Avril 2016 Les fleurs ont été supprimées empêchant ainsi la fructification pour ne pas fatiguer l'arbre et encourager le bourgeonnement arrière. L'année du rempotage il vaut mieux ne pas trop tirer sur la corde.

Léger ligaturage.

 

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- Mai 2016

 

Mon avis :

Un bel exemple de culture de Cornus mas bien menée, sauf la marcotte qui était vraiment bidon mais qui a eu l'avantage de forcer à la simplification.

Mais les vrais défis sont à venir : s'il n'y prend garde l'arbre évoluera vers une boule très banale. Faut-il dés à présent songer à créer des vides ?

 

 

(1) Vesna : Muse du printemps dans la mythologie slave

(2) Terramol : Marque de la diatomite danoise constituante de la litière pour chat Foetsie-Ba

http://www.bonsai4me.com/Basics/Basicscatlitter%20page4.html

Pis aussi continuer à travailler le nebari car à mon avis il ne faudra pas en faire l'économie.

Pour le nebari, j'ai l'impression qu'il a merdouillé grave

Pourquoi ?

Le cornouiller mâle fait naturellement des racines horizontales puissantes. C'est ce que j'ai observé sur ceux que j'ai prélevés. Cela donne dés le départ un nebari potentiellement intéressant à condition bien sur d'assurer la réduction en longueur de ces racines.

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Plutôt que de donner à ces racines une caisse à grande surface, il a placé son arbre après le prélèvement dans un pot en plastique étriqué. Il fallait une caisse en bois bien plus grande

Ensuite il y a le gros problème de la première grosse branche qui part à gauche. Il doit sans doute y avoir des grosses racines horizontales en dessous. Mais il ne peut pas en profiter. Il ne veut pas d'espace entre cette branche et le substrat et il a raison.

Ce qu'il a fait ci-dessous en 2012 n'est pas suffisant

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Il a continué en abandonnant le grillage et a placé de la mousse pour conserver de l'humidité autour du nebari.

J'aurais plutôt persévéré avec l'idée de la rehausse grillagée, plus grande et plus haute.

Je trouve qu'il n'est pas sorti de l'auberge pour arriver à un nebari interessant.

perso je crois que je changerais l'angle d'implantation, en plus ça aurait l'avantage de faciliter le travail du nebari.

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La solution proposée par notre ami manumidam - et à laquelle je n'avais absolument pas pensé - m'a semblé assez originale pour que je contacte Maros Belan en l'encourageant à donner son point de vue.

Sa réponse :

"Hi Phil, 

I have seen that on the forum today, only on mobile. Nice. I will read it carefully and give my opinion soon.

Thanks

Maros"

.

Il ne s'est pas manifesté.

Pas grave.

Dans une dizaine de jours je vais procéder à une taille structurelle des miens.

J'espère que tu penseras à nous faire quelques photos :)

Bonjour.

Voici deux photos pour donner envie de faire du cornus pas.

il son sympas 

J'aime beaucoup le deuxième , c'est un prélèvement ?

J'espère que tu penseras à nous faire quelques photos :)

Voila le Cornus mas que j'ai prélevé en 2014. Photos de ce matin après une nuit où il a subit du -1,5°C.

Il n'a pas bronché.

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Face avant

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Face arrière

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Face arrière vue plongeante

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Vue de coté

Dans la première photo (face avant) on voit bien la mise en œuvre de la technique que j'exposais dans ce message précédent.

Mes fusains, certains de me érables ont déjà subi les pucerons. Lui rien du tout.

Merci pour cette mise à jours ,

on commence vraiment à voir ta construction et l'efficacité de cette technique qui je constate te donne un tas d'entres nœud courts , et donc exploitables pour la suite , je trouve que les deux troncs ont bien épaissis et je remarque aussi avec la vue latérale , que le plus grand des deux troncs à un joli mouvement , chose que je n'avais pas vu auparavant .  

Je possède trois cornouillers mâles. Deux sont en caisse de culture et le troisième en pleine terre.

Ce dernier ne ressemble à rien d’intéressant pour l'instant : un tripe-tronc très raide sans départ de branche. Diamètre des troncs entre un petit doigt et un pousse.

Je cherchais une solution pour donner un peu de mouvement à ces troncs très rectilignes. Le bois de Cornus mas étant extrêmement dur, une ligature est problématique. J'ai donc pensé à un instrument que je n'utilise quasiment jamais et qui dormais au fond d'un tiroir : j'ai nommé l'ignoble tord-tronc réputé pour donner des courbes molles

 

Au bout d'un mois de pose voilà la surprise.

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L'arbre rejette de partout au niveau de l'engin et en-dessous. Or il faut savoir que cette espèce a une tendance à ne bourgeonner que sur des bourgeons dormant qui sont disposés de manière très symétrique, très régulièrement. On a donc un moyen de provoquer un bourgeonnement susceptible de rompre cette régularité.

 

A dire vrai les photos du jour ci-dessus correspondent déjà à une deuxième tentative. J'avais posé l'instrument sur un autre des 3 troncs en Avril. Après élimination des rejets surnuméraires on peut constater la présence des nouvelles branches sur cette photo du jour également.

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Ce qui est remarquable - mais non étonnant - c'est que le tronc a repris en 24h sa position initiale.

 

J'ai attendu cette deuxième expérience pour avoir confirmation de la technique et la publier ici.

Peut-être mon tord-tronc a-t-il enfin trouvé une utilité ...

Peut être cette technique pourrait-elle être employée sur d'autres espèces à bois dur et/ou au bourgeonnement un peu trop prévisible.

Cette faculté a bourgeonner après torsion du bois ouvre de nouveaux chemins a explorer pour le cornouiller!

et tu as trouvé une vrai fonction au tord tronc ,lá chapeau!

Salut!

Lire ton post m’a donné envie de me procurer une telle bête. Par chance j’ai trouvé des specimens et des graines au jardin botanique de Vienne. Des retours d’expérience sur la germination?

Facilement dans un sable grossier, dehors tout un hiver.

Facilement, facilement... vite dit !

Il semblerait que tu as acquis une certaine expérience avec les semis (voir ici), mais pour être vraiment pertinent il faudrait sortir d'une description de la procédure standard de stratification.

Quel taux de levée as-tu observé ?

Les cerises de Cornus mas sont-elle préalablement débarrassées de leur pulpe ?

As-tu poncé légèrement les noyau pour faciliter l'éclatement printanier ?

Facilement, facilement... vite dit !

Il semblerait que tu as acquis une certaine expérience avec les semis (voir ici), mais pour être vraiment pertinent il faudrait sortir d'une description de la procédure standard de stratification.

 

Ekdu demande des retours d'expérience. Je ne prétends pas donner la méthode universelle infaillible, définitive, la plus pertinente, la meilleure, la plus scientifique. J'explique seulement ce qui à fonctionné pour moi.

 

Facilement oui, très simplement en tout cas.

Mais, c'est vrai, j'ai peut-être eu la chance de récolter un lot de fruits particulièrement aptes à germer.

 

 

Quel taux de levée as-tu observé ?

 

 

A vue de nez, au moins 50% des graines ont germé. Ayant mis beaucoup, sûrement trop, de noyaux dans un bac à semis, difficile de dire si ce n'est pas le surnombre qui a limité la levée.

 

Les cerises de Cornus mas sont-elle préalablement débarrassées de leur pulpe ?

 

 

Oui et rincées rapidement. Mais je ne pense pas que ce soit important, la pulpe disparaîtrait seule pendant l'hiver.

 

As-tu poncé légèrement les noyau pour faciliter l'éclatement printanier ?

 

Non. J'ai pensé que ça pourrait être utile car les noyaux sont assez costauds. J'ai également pensé au traitement par des acides. Mais c'est un travail fastidieux et, ayant beaucoup de noyaux, je n'ai rien fait dessus.

 

Je n'affirme même pas qu'il soit nécessaire d'exposer les noyaux à l'hiver. Lequel n'est d'ailleurs pas spécialement long et rigoureux chez moi.

 

Tout cela est donc très empirique, désolé.

Voilà des infos plutôt précises et utiles. Merci à toi.

Ca va dans le sens de ce qui a été dit un peu plus haut dans ce fil.

Pour résumer : Partir de la graine de Cornus mas semble tout à fait accessible.

Merci pour vos réponses. Sur le site des semences du Puy il conseille de d'effectuer une stratification chaude pendant 4 mois avant une stratification froide aussi longue ! Ca me parait beaucoup quand même par rapport aux retours d'expériences sur ce sujet !... 

Il parle par contre, comme Zenzen d'un taux de germination d'environ 60%.