Le cornouiller mâle (Cornus mas) est un arbre que l'on voit trop rarement en bonsaï. On se demande pourquoi.
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Cornus mas de Armando dal Col (Italie)
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Il présente tellement d'avantages que si un débutant me demande par quelle essence il doit commencer pour découvrir l'art du bonsaï je lui réponds sans aucune hésitation : Cornus mas.
Les caractéristiques de l'espèce sont telles qu'on est sûr que ce débutant ne sera pas déçu ou démoralisé par sa première tentative. Jugez-en plutôt :
1/ Caractéristiques phyto-sanitaires
- absence totale de maladies cryptogamiques, genre oïdium, verticilliose, gommose, mildiou, rouille, tavelure etc...
- pas d'attaque de pucerons, de chenilles, de galles, de cicadelles, de guêpes découpeuses etc... même les escargots les délaissent
- pas de sensibilité bactériologique
Trouvez moi une autre espèce aussi robuste face aux attaques en tout genre
2/ Caractéristiques de culture
- Il est résistant à la sécheresse
- Une température hivernale de -20°C ne lui pose pas de problème
- Il pousse d'avril à septembre quasiment en continu
- Les feuilles se réduisent parfaitement
- Il ramifie bien et bourgeonne en arrière. Il est prévisible.
- Il réagit bien à la taille des grosses racines
- Le bois mort se conserve bien : aussi bien que les prunus ou que l'aubépine
3/ Caractéristiques esthétiques
- Floraison superbe avant l'apparition des feuilles et avant tous les autres arbres autochtones.
- Écorce "sauvage" qui se desquame en laissant apparaître des zones plus claires
Enfin, la cerise sur le gâteau : Ses fruits, les cornouilles, qui ressemblent à de petites cerises oblongues sont délicieux. On peut en faire des confitures très fines.
Comment en dénicher un ? On ne le trouve pas facilement chez les pépiniéristes du moins en ce qui concerne la variété botanique. S'ils en vendent il s'agit souvent de cultivars de l'espèce.
Reste le prélèvement et là aussi c'est un tour de force que de le repérer en fin d'hiver avant sa fleuraison . Son port et ses bourgeons sont très similaires à Cornus sanguinea qui présente infiniment moins d'intérêts pour le bonsaï-ka. Quand on trouve du C. sanguinea, le C. mas ne se trouve pas forcément dans les environs. Mais l'inverse est souvent vrai.
On l'aura compris le Yamadori de C. mas est un challenge. Mais avec un peu de patience, un soupçon d'observation on y arrive.
Alors, qu'attendez vous pour partir en repérage ?