Petite histoire de Chêne : du prélèvement à la culture

Bonjour bonsaiphil,

 

Content pour toi qu'il démarre enfin. Les conditions météo (plutôt printanières qu'estivales) qui coïncident avec la période de seconde pousse du chêne, comme tu le soulignes, ont probablement aidé ce chêne. Tu n'en démérites pas pour autant, je trouve que tu as super bien géré le "sauvetage" de ce chêne, bravo !!!!!

 

 

 

Je pensais pouvoir songer à la ramification des branches, mais je crois que c'est retardé d'une année

 

 

A ta place, je laisserais la pousse libre cette année et probablement l'année prochaine, tu pourras revenir dessus dans deux ans, le chêne est généreux en terme de ramifications.

 

 

Je voulais lui offrir une poterie au printemps prochain, mais là, je crois que je vais devoir le punir.

 

Idem, je laisserais le racinaire se faire une santé pendant deux ans.

 

Deux ans, ça peut paraître long mais c'est du temps de gagné pour la suite, il ne réagira que mieux aux prochains travaux. Qu'en penses-tu ?

 

A ta place, je laisserais la pousse libre cette année et probablement l'année prochaine, tu pourras revenir dessus dans deux ans, le chêne est généreux en terme de ramifications.

 

Idem, je laisserais le racinaire se faire une santé pendant deux ans.

 

Deux ans, ça peut paraître long mais c'est du temps de gagné pour la suite, il ne réagira que mieux aux prochains travaux. Qu'en penses-tu ?

C'est sûr et certain : cette année, je ne le toucherai pas.

Seul un inconscient oserait !!!

Jusqu'à présent le rythme des rempotages était : 2016 2018 2020, et je nourrissais l'espoir de continuer sur cette lancée. La prochaine étape était donc 2022. Mais je crois que je vais devoir "perdre" une année si je veux assurer la bonne santé de mon seul chêne pubescent.

Est-ce que tu remarques aussi une certaine fragilité de Quercus pubescens, comparé à une robustesse à toute épreuve de Quercus robur ?

Salut bonsaiphil,

 

Je n'ai pas de Quercus pubescens, je ne peux donc pas te répondre. 

Par contre, il m'est arrivé d'avoir des arbres affaiblis (rempotage trop sévère, interventions trop fréquentes ou mal adaptées, conditions météo peu favorables, etc...) et dans ce cas, priorité est donnée pour récupérer la vigueur tout en cherchant à améliorer la culture. Je cherche également à adapter les interventions à l'essence et parfois à l'individu pour avoir la meilleure culture possible. 

Dans le cas de ton arbre, espacer un peu plus les rempotages peut être une solution pour récupérer de la vigueur. Intensifier la fertilisation peut également être envisagé.

Je pense qu'au final, autant pour les chênes que les autres espèces d'arbres, il faut surtout orienter nos actions selon la réactivité de l'arbre et non selon un calendrier.

@Shany @fredlgd

Je partage entièrement votre point de vue que je résumerais ainsi : adapter la culture à l'arbre individuellement et mettre en sourdine l'agenda qu'on lui a élaboré, imaginé, fantasmé.

 

Je viens de procéder à une petite vérification :

De la dizaine d'arbres que j'ai prélevés dans la période 2013-2015, ce chêne pubescent est le seul arbre qui se trouve encore en caisse de culture. Tous les autres sont en pot et parfois très bien installés. Il représente donc bel et bien une exception à la quelle il faut se faire.

.....il m'est arrivé d'avoir des arbres affaiblis ......et dans ce cas, priorité est donnée pour récupérer la vigueur tout en cherchant à améliorer la culture.

Tout se passe comme si ce chêne pubescent voulais rattraper le temps perdu en début saison à se tourner le doigt dans le postérieur et à se demander "je débourre" / "je ne débourre pas" ?.

Il met les bouchées double. Et pourtant je l'ai bien moins fertilisé que mes arbres au comportement régulier.

À l'heure actuelle, il n'a eu en tout et pour tout, qu'une seule application de Biogold en début de saison avant son intermède silencieux.

Les quelques photos ci-dessous datent d'hier et sont à comparer avec celles de fin juin que je publiais plus haut.

 

Vues de face avant et arrière

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Vue latérale qui montre une seconde pousse vigoureuse

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À voir cette puissance retrouvée on peut se poser la question de l'utilité à fertiliser comme une bête.

L'arbre se sert ce dont il a besoin et apparemment il y en avait assez dans le substrat

 

je préfère préciser qu'il n'y a à peu près que des hypothèses dans ce qui suit mais c'est peut être intéressant d'y réfléchir:

 

chez moi aussi les chênes pubescents ont explosés après avoir mis du temps, c'est aussi vrai pour quelques autres arbres. Peut être des espèces dont la pousse est davantage conditionnée par les températures que par la photopériode.

 

pour la puissance de pousse au printemps (dans le cas présent il a été un peu décalé en été), c'est possible qu'elle dépende plutôt de comment l'arbre a été cultivé l'année passée:

-pour pousser il faut de la sève élaborée

-tant que les feuilles de la saison actuelle ne sont pas matures, la sève élaborée provient des réserves de l'année précédente.

-l'engrais de ce printemps servira à alimenter ces pousses une fois développées

 

il est aussi admis que la quantité d'arrosage joue énormément sur la puissance de pousse, l'arbre doit plus facilement/rapidement réhydrater ses réserves pour les utiliser et il me semble que ça joue aussi sur les hormones de l'arbre. donc la météo très pluvieuse a du contribuer à la pousse forte.

je préfère préciser qu'il n'y a à peu près que des hypothèses dans ce qui suit .

Plutôt que des hypothèses, je parlerais plutôt de conjecture, voire de certitudes.

 

Les éléments que tu cites, nous les connaissons bien et mon avis est qu'ils ne font pas de doutes. Mais ce qu'on ne sait pas du tout c'est l'importance de ces facteurs à un moment donné et en particulier pour expliquer un dysfonctionnement.

 

Quand on sait en plus que les facteurs que tu énonces peuvent agir en synergie avec une multitude d'autres on est en droit dire qu'une explication définitive ou même approchante est impossible.

Elle l'est en tout cas en raisonnant avec une démarche analytique

 

La démarche systémique me semble une meilleure approche. Mais nous manquons d'outils pour la pratiquer.

 

La seule chose que semble indiquer cet intermède, c'est qu'il faut être plus prudent que je ne l'ai été l'hiver dernier, avec les bourgeons terminaux de Quercus pubescens.

 

vu que l'omniscience est impossible, la démarche systémique l'est aussi. le seul outil que je vois pour s'en approcher avec les connaissances que l'on a et une démarche analytique... c'est l'intuition, mais c'est plutôt approximatif. :spb90: (sujet de philo à créer la dessus?)

vu que l'omniscience est impossible, la démarche systémique l'est aussi.

Il semblerait que la notion "approche systémique" te soit étrangère.

 

Plutôt que de l'exposer , ce qui ne rentre pas dans le cadre de ce forum et qui serait bien trop long, je te propose un exemple qui illustre les limites de la pensée linéaire. En traitant une cause supposée d'un  dysfonctionnement on se met en situation de créer de nouveau problème .

Illustration dans la vidéo ci-dessous

https://www.youtube.com/watch?v=SZImKzAZUv4

 

Parmi les 4 concepts fondamentaux qui permettent d'appréhender un Système

Globalité

Organisation

Complexité

Interaction

J'aimerais souligner une forme particulière d’interaction qui est la rétroaction (positive ou négative) qui est largement ignorée sur PB. Or une démarche analytique qui ne prendrait en compte que les liens de cause à effet ne permettrait de décrire le système uniquement de manière statique.

Les systèmes vivants sont hautement dynamiques

Oh bah dis donc, moi je disais ça de façon légère surtout que j étais d accord avec toi sur le fait qu on manque d outils pour avoir une vraie démarche systémique, je ne m attendais pas à un tel mépris en retour, j’ai regardé la vidéo, ça me rassure car j avais conscience de ce qu elle explique depuis bien longtemps.

Je vais clarifier mes propos : même si les concequences étaient humainement prévisibles pour le cas de la vidéo et qu une réflexion sur les conséquences collatérales de l action envisagée aurait été indispensable, peut on être sûr de trouver la bonne solution à un problème sans l omniscience et la capacité à regrouper tout ce savoir pour résoudre un problème? Si il nous manque ne serait ce qu’un petit détail d un domaine presque sans lien au problème, est ce que ça ne sera pas cette lacune qui nous fera opter pour un mauvais choix ? Donc il faut bien à un moment faire un choix sans avoir TOUTES les données en main car ça serait humainement impossible.

à mon avis tu manques de profondeur de réflexion sur l analyse des propos des gens car tu pars du principe qu’ils sont stupides.

Comme tu le dis, ce n’est pas le sujet du forum alors on va arrêter là.

Après l'épisode anxiogène de 2018 et celui tout aussi stressant du printemps 2021, j'observais quotidiennement l'évolution des bourgeons de mon unique chêne pubescent. Quercus pubescens

J'aurais pu le rempoter ce printemps, mais je ne l'ai pas fait : la saison dernière était trop agitée, trop de péripéties.

Donc je ne l'ai absolument pas touché depuis l'automne dernier : pas de taille hivernale, pas de ligatures ou haubanages .

Ses bourgeons se sont exprimés concomitamment avec ceux de Quercus robur.

Cette année, tous les chênes ont joué la partition ensemble : un vrai plaisir. Et le chêne pubescent l'a joué fortissimo !! Une fois n'est pas coutume.

Photos du jour

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Vue de la face avant

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Vue de la face arrière

 

Les deux faces latérales

 

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Devant l'insolante santé affichée par cet arbre je me suis décidé à éliminer un tire-sève apical qui s'était développé en fin d'été 2021

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Maintenant que je constate que l'arbre a décidé de ne plus me jouer des tours, je me dis que j'aurais pu le rempoter.

 

Plus le temps passe, plus je me dis qu'il faudra se résigner à supprimer la première charpentière (voir ci-dessous) Ca fait plus de 4 ans que ça trotte dans ma tête (voir ces virtus)

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Ah mais c’est pas un triple tronc!? :wink:

En tous cas cette fois c’est sur, toute la végétation des Causses est en retard cette année…les chênes ont débourrés y a quelques jours. Même a 400m d’altitude en Corrèze la campagne est plus verte qu’ici dans le Quercy…la faute à la sécheresse et à la succession de vents séchant sûrement :frowning:

Ah mais c'est pas un triple tronc!? ;)

Je ne l'ai pas vraiment considéré comme un véritable triple tronc comme cet autre arbre que je cultive et qui en est un vraiment .

 

J'ai déjà émis quelques doutes sur cette forme qui pourrait aussi correspondre à deux charpentières très basses et puissantes.

J'hésite encore ....

Récapitulons le plus important depuis ce printemps et concernant la mise en forme

Trois tailles en vert

 

La première , la plus importante date du 22 mai.

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La deuxième le 26 juin, bien moins intrusive, avait comme objectif principal de réduire les pousses apparues dans le sommet de l'arbre après la seconde pousse.

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La troisième remonte au 4 juillet et ne concernait que cette charpentière / tronc dont je parlais dans le message précédent en avril dernier. Je l'ai réduite en lui donnant une dernière chance : si elle bourgeonne en arrière de manière intéressante l'année prochaine, peut-être me montrerai-je indulgent à son égard.

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Le 27 Juillet dernier ce chêne pubescent avait cette tête

Face avant Face arrière

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Vues latérales

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L'arbre est en train de finir sa troisième saison sans rempotage.

Les caisses de pinard tiennent bien le coup en définitive

J’ai rempoté ce chêne pubescent le 26 mars 2023 avec le double objectif suivant :

  • Réduction - une fois de plus - de la racine pivot
  • Passage dans un pot de culture (plastique) aux dimensions d’un vrai pot à bonsaï.

L’arbre fraichement installé dans son pot de culture.



Les photos du 7 juillet dernier montrent que tout s’est bien passé (la taille du pivot est toujours délicate). À part deux trois cochenilles au printemps, il n’a pas fait l’objet d’attaques de « nuisibles ».



J’ai toujours pensé que le chêne pubescent (Quercus pubescens) était calcicole.
D’ailleurs j’ai prélevé le chêne de ce sujet sur un terrain calcaire

Depuis ce matin un garde forestier a semé le doute dans mon esprit

En plein milieu de l’ascension d’un col le câble de mon dérailleur avant me lâche. Arrivé à la maison forestière un peu plus haut dans la pente je demande une clé à six pans au garde forestier. Il s’exécute très gentiment. Tout en trifouillant à ma mécanique je lui demande plus d’information sur les espèces que l’ONF expérimente dans le voisinage (réchauffement climatique oblige) : en effet, quelques dizaines de carrés de 3m sur 3 et puissamment palissadés jusqu’à hauteur de 2m s’égaillent au fil de la montée. Parmi les espèces qu’il a cité, j’ai retenu Calocedrus decurrens (Cèdre blanc de Californie) Pin laricio, et… Quercus pubescens (le chêne pubescent de ce fil).

le chêne pubescent ! :face_with_raised_eyebrow: :thinking: :woozy_face:

En entendant le nom de cette dernière espèce, la clé allen m’est tombée des mains et j’ai froncé le sourcil. Il ne s’est pas dégonflé :

"Ben quoi ? on essaye ! "

On était à 900m d’altitude sur un terrain acide où le granit alterne avec les grès

Je monte sur mon vélo et tout en maudissant la marque Treck je me suis posé la question du sérieux des tentatives de l’ONF pour mener ces essais. J’avais un sentiment de « on n’est pas sorti de l’auberge »

Votre avis ?

Salut bonsaiphil,
Les « essais » de l’ONF ne sont pas si déconnants :
Source wikipedia : « Le chêne pubescent (Quercus pubescens) est une espèce d’arbres à feuillage caduc des régions tempérées de l’hémisphère nord, appartenant à la famille des Fagaceae. Son nom vient du latin pubescens : à poils courts et mous (face inférieure des feuilles et jeunes rameaux). Espèce thermophile, elle est adaptée à la sécheresse… » , « … Cette espèce forme des bois clairs ou se développe dans les friches, sur les sols calcaires de coteaux. Quercus fait référence au Quercy, ancienne région française zonée par un socle calcaire souvent affleurante ou recouverte d’une fine pelouse calcaire. Elle est présente essentiellement dans l’Europe du Sud et le Moyen-Orient. On la trouve également en Europe centrale en Autriche, et elle se développe sur sol calcaire dans la moitié nord de la France…On ne retrouve pas cette espèce au-dessus de 1 400 mètres d’altitude… »

Oui bien sûr. En écrivant les lignes ci-dessus je n’étais pas sans ignorer l’entrée « Quescus pubescens » sur Wikipédia.

Cette espèce est constitutive de forêts thermophiles, c’est donc une candidate a priori pour remplacer des peuplements actuels .

Nous possédons sur le versant alsacien des Vosges quelques forêts thermophiles. Or en contrebas de ces forêts, à 200m d’altitude, les chênes pubescents poussent sur les collines sous-vosgiennes constituées de calcaire de l’Oligocène.

Le chêne de ce sujet provient d’ailleurs d’une de ces collines immédiatement en contrebas du site d’expérimentation décrit plus haut.

Cependant je n’ai jamais pu observer un essaimage de cette espèce vers les étages supérieurs, et ce, sur toute la longueur de la chaîne vosgienne, malgré le réchauffement. Les geais font tout ce qu’ils peuvent, ils cachent plein de glands mais rien n’y fait… pour l’instant. Même pas une petite pousse.

Mon hypothèse pour cette non-prolifération tient à la nature du sol acide dans le massif trop différent des sédiments alcalins déposés au fond d’une mer qui s’étendait à l’endroit de la plaine actuelle. Cette mer d’abord connectée à l’océan alpin s’est connectée ensuite à la mer du Nord sous la pression alpine pour se retirer enfin.

Bref, en haut, c’est sans doute trop acide.

Il y a les considérations d’ordre général sur une espèce et puis il y a celles qui sont locales. J’ai bien peur que les directives d’expérimentation proviennent d’en haut en dépit de considérations locales

J’ai fait état plusieurs fois dans ce sujet du sort de la première charpentière.

Aujourd’hui je suis passé à l’action.

Plutôt que de couper, j’ai arraché en pesant de tout mon poids sur la branche du haut vers le bas. Cette technique est censée donner un aspect plus naturel


Certains ont sans doute pratiqué cette manière de faire et je serais heureux d’entendre leur opinion quant aux résultats obtenus.

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