Une création à 3 ormes du Japon

Bouturer l’orme du Japon est enfantin.
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                Taille des rameaux de l'année (ici fin Juin).

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                Puis la préparation des boutures ... et l'aventure commence.

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Un peu de patience, une paire de ciseaux et quelques années plus tard :
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       Les arbres issus de bouture sont travaillées individuellement.

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Dans la composition suivante, trois arbres de même âge sont associés :

                 Ormes du Japon - Composition à trois arbres
                 Poterie de Tokoname.
                 (photo 2015)

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                La composition en 2023.
                22 ans depuis le bouturage.

Le travail se poursuit avec au programme des années à venir un travail de compactage, une "aération globale des arbres et un remodelage des cimes.

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Non ? Incroyable ! Enfin !!
Parce que les baobabs ne poussenet pas en groupe serré, je crois.

Plus sérieusement, il faudra bien qu’un jour tu nous donnes la raison de tes cimes aplaties.
Peut-être as-tu pris l’habitude de tailler debout, la tête au-dessus de tes arbres ? A l’instar de celui qui jouait du piano debout.
J’ai peine à croire que ce soit la véritable raison

Mais la composition est parfaitement équilibrée, comme toujours

Toujours un travail quasi identique, reconnaissable de ta patte toto …
Et oui, tjrs les cimes de même style …

Ce qui n’affecte en rien la qualité d 'un beau challenge/travail au fil des années .

Tu montres tout de même le bon exemple de ce que l’on peut faire en une vingtaine d année avec de la boutures :wink:

Merci :slight_smile: :clap:

@LeeOw et

Peut-être que la composition est équilibrée parce que les cimes sont légèrement aplaties :wink: :sweat_smile:

pour moi, les cimes plates c’est pas un problème.

C’est sûrement un choix réfléchi, connaissant ton souci du détail, mais perso ce qui me gène un peu c’est le risque de symétrie verticale avec le petit tronc vertical central comme axe de symétrie et l’espacement entre les arbres relativement identique (lignes horizontales rouges) →

Donc perso je le verrais redressé de 8° →

Après une correction des cimes →

c’est un choix personnel et bien sûr, chacun ses choix/préférences esthétiques.

Merci Clem pour l’intérêt que tu portes à ce bonsaï.

Ce n’est pas un problème pour moi non plus, le modelage des cimes est aisé sur les ormes du Japon.
A ce sujet, la retouche des cimes que tu proposes est tout à fait convaincante.

321c
Je pense que c’est de cette zone cerclée en vert dont tu parles.
Effectivement, à la base des troncs, les angles sont assez identiques.
Mais c’est sur la ligne des troncs que je me suis appuyé pour ajuster les arbres entre-eux lors de la création →


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La vue de l’arrière nous donne la même impression visuelle, celle d’un tronc qui s’écarte plus que l’autre par rapport à l’arbre central.

Le petit arbre central lui aussi s’écarte comme en témoigne une vue latérale. →


Vue latérale gauche. Certes petit mais débrouillard à trouver son bol de lumière !
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Mais je comprends que les angles à la base te chiffonnent.
Tu proposes, pour corriger cela, d’incliner le bonsaï d’une petite dizaine de degrés. Ce qui revient à verticaliser un peu l’arbre fort (à gauche) et à incliner un peu plus l’arbre second (à droite).
Cela étant, l’angle formé entre le tronc central et l’arbre gauche ainsi que celui formé entre le tronc central et l’arbre droit reste à l’identique.
Le problème n’est donc pas vraiment résolu. De plus, je ne tiens pas à verticaliser le tronc gauche car je désire garder 3 troncs qui s’ouvrent vers le ciel (pour des raisons de symbolique).

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C’est là que la 3D peut nous porter secours :


Vue de dessus (2023).
L’arbre second (à droite) est planté en avant de l’arbre fort (à gauche).

Cela nous permet, en tournant le bonsaï dans le sens horaire ou anti-horaire de faire varier visuellement les angles à la base (ceux qui te gênent).
Deux photos pour voir :

 Environ 5° dans le sens horaire. Les angles sont clairement modifiés.

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 Environ 5° dans le sens anti-horaire. Idem.

Je garde tout cela en mémoire pour les travaux que je projette.
Encore merci Clem et j’espère ne pas avoir été trop long.
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                Hiver 2020-2021.
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je suis d’accord avec tout ton post sauf sur ce point. Une fois redressé, les espaces entre les troncs restent les mêmes, mais on améliore la dissymetrie : la ligne médiane verticale sépare alors 2 parties qui sont davantage dissymetriques. La gauche et la droite sont davantage differentes →
Avant →


Après →

et bien sûr, plus on redresse, plus la dissymetrie augmente.

Et je comprends tout à fait que tu souhaites le garder tel qu’il est, bien evidemment.
Merci pour le partage de tes travaux :+1:

edit : y’a aussi un element sur lequel tu peux jouer, en plus de l’angle de prise de vue, c’est la puissance/taille du tronc principal. Plus il sera gros, plus ce sera assymetrique

Je reviens rapidement sur la génèse de ce bonsaï et son cahier des charges.
Je me suis lancé un défi bien audacieux à l’époque : créer un bonsaï selon quatre paramètres fixés à l’avance.

  1. créer une composition à 3 arbres,
  2. les arbres devaient avoir le même âge,
  3. façonner les arbres avec une paire de ciseaux, sans autre instrument ni artifices,
  4. enfin le bonsaï devait illustrer un concept et j’ai choisi … l’évasement.

(Dans une interprétation métaphorique, l’évasement peut symboliser l’expansion de la pensée , un élargissement de la perspective ou une ouverture à de nouvelles idées.)

Le défi n’était pas seulement audacieux, mais aussi stupide et gratuit.
Chemin faisant, je me suis pris au jeu et les résultats sont ceux qu’ils sont !

Cela explique pourquoi je tiens à ce que les trois arbres s’ouvrent vers le haut dans un mouvement d’évasement ;
cela explique aussi pourquoi je désire que les cimes ne soient pas trop arrondies ce qui boucleraient les perspectives.

Mais je suis aussi confronté à toutes les autres contraintes de culture, de respect de la physiologie des arbres (recherche de lumière …) et d’esthétique.

Tu proposes d’incliner le bonsaï d’une dizaine de degrés ce qui permet effectivement de gagner en dissymétrie et au bout du compte en esthétique. D’en faire un bonsaï plus convaincant. Cela revient aussi à verticaliser un peu plus l’arbre fort (à gauche) ; mais là je perds en évasement !

Lors du prochain rempotage, le bonsaï sera tourné dans le sens horaire ou anti-horaire de quelques dégrés ce qui permet de modifier les angles de la base et sera incliné là aussi de quelques degrés car je suis convaincu qu’on peut gagner en esthétique sans perdre trop en évasement.
J’ai tout l’hiver pour régler la mise en scène.

Enfin en ce qui concerne la taille du tronc de l’arbre principal (à gauche), la bonne manière de le faire grossir c’est de retarder la taille des rameaux de l’année. Et il faut un peu de temps pour que cela soit visible ! Pour mémoire, les arbres ont le même âge.
Les arbres ont évidemment été traité individuellement et différemment (engrais, taille plus ou moins sévère) avant d’être réunis dans un même pot.
Depuis, la taille des rameaux de l’année est décalée d’un arbre à l’autre. D’abord le petit, puis 1 semaine plus tard le second et l’arbre principal la troisième semaine. Lorque le petit est un peu faiblard, sa taille est largement décalée.

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ha oui, ça devrait vite et bien améliorer l’assymetrie.
Merci pour ces explications :+1:

Je n’ai pas de commentaire à faire sur les trois premières caractéristiques.

En lisant la quatrième je reste dubitatif.
Certes, la composition dans son état actuel respecte bien le concept d’évasement. Ce qui m’a fait sourire c’est l’idée qu’il soit l’objet d’un choix a priori . (« … fixés à l’avance »)
Je pars du principe que tu fais référence à une décision prise avant ou au moment crucial de l’assemblage des trois arbres.

Je sais à quel point écrire sur ses propres arbres est une manière de clarifier et de justifier ses choix a posteriori. Formuler sa pensée permet même de faire un bond dans la recherche d’une cohérence plus grande encore pour l’avenir de l’arbre.

Cependant j’ai tendance à croire que ce qui nous guide au départ c’est « faire-le-mieux-possible-avec-ce-dont-on-dispose ». C’est bassement pragmatique. « Faire le mieux » dans le cas d’une composition à plusieurs arbres c’est trouver un arrangement plausible, équilibré qui flatte mon regard d’auteur. J’avance que c’est la recherche esthétique qui précède la recherche d’un concept traduisant l’organisation des arbres.

Autrement dit, le concept illustre la composition plutôt que l’inverse.

Je ne dis pas cela pour minimiser en quoi que ce soit ni ce bosquet de trois ormes ni ta démarche. J’aimerais tout bonnement te faire sortir du bois… (ou du bosquet) :grinning:

J’ai posé l’étiquette « anarchie » sur ma forêt de Zelkova à force de l’observer. Il n’était pas dans mes intentions d’illustrer le mouvement libertaire avant de la composer. Après coup j’ai trouvé que le concept lui allait bien et cela m’a permis de poursuivre sa culture en renforçant cette caractéristique.

On aimerait bien tous que la démarche soit top-down : le concept d’abord, sa mise en œuvre ensuite. Cela ne ferait-il pas de nous de véritables artistes ?

Ton défi avait il une durée dans le temps? Il est peut être autorisé, dans ton règlement de modifier le projet après 20 ans?..
Ou juste décaler vers la droite l’arbre ile plus à droite. Pour ma part je trouve ton travail admirable, pour maintenir aussi longtemps une belle harmonie et finesse sur tes arbres.

Merci Marc40 pour tes encouragements.
Tu proposes de décaler l’arbre second plus à droite mais cela n’est pas possible car les 3 arbres sont désormais soudés par leurs racines.
Le temps correspond à la quatrième dimension du bonsaï. Je ne le convoque jamais sauf à le prendre.
C’est finalement une affaire entre l’arbre et lui. :wink:
Enfin, je ne m’autorise pas à changer le réglement en cours de route.
Néanmoins, lors du prochain rempotage comme je l’ai indiqué à Clem, le bonsaï sera tourné dans le sens horaire ou anti-horaire ce qui permet de modifier les angles de la base des troncs. Il sera incliné de quelques degrés pour gagner en esthétique sans perdre trop en évasement.

Le défi que je me suis « imposé » il y a 20 ans, en réalité un clin d’oeil amusé à l’encontre de ma personne, comprenait bien les 4 item.

  1. créer une composition à 3 arbres ; un vrai casse-tête esthétique et pas que …
  2. les arbres devaient avoir le même âge ; pas aussi évident que ça à faire,
  3. façonner les arbres avec une paire de ciseaux, sans autre instrument ni artifices ; encore moins évident,
  4. enfin le bonsaï devait illustrer un concept et j’ai choisi … l’évasement.

Le concept d’évasement peut sembler un peu brumeux. Certes, il est peu utilisé en philo et c’est sur son interprétation métaphorique que je me suis appuyé, symbolisant l’expansion de la pensée , un élargissement de la perspective ou une ouverture à des idées nouvelles. Il ne s’agit donc pas seulement d’arbres plantés en corolle et s’ouvrant vers les nuées.

Dès les boutures reprises, les jeunes plans ont été travaillés individuellement afin d’assurer des tailles d’arbres et des grosseurs de troncs différenciées. Cela m’a permis aussi de sélectionner des branches et des emplacements de branches facilitant la mise en place future des arbres en corolle dans un même pot. Le quatrième item n’a pas été le plus dur à mettre en oeuvre.

Cela donne ça en vrai :

En 2012. Le futur arbre de droite dans la composition, prêt à s’emboîter avec les 2 autres !
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Nul besoin d’être artiste pour s’emparer d’un concept, le triturer, en réaliser un dessin, un tableau pourquoi pas un bonsaï.
Finalement, pour moi, le résultat n’a qu’une valeur bien relative. Seul, véritablement, le chemin compte.

Le concept d’évasement, qu’illustre ce bonsaï, joue en quelque sorte le rôle d’ouvreur de pensée et me permet d’envisager bien des présentations.
Parmi d’autres, en voici une sous forme d’ébauche :
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                Brumes au couchant
                    les cris silencieux de
                             l'arbre agonisant
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                Le bonsaï le 4 Novembre.

Après la pousse de mi-juillet, suite à la 2ème taille de l’année, les arbres ont pas été retaillés.

Deux raisons principales à cela :

  • permettre la lignification des rameaux de l’année, tout particulièrement les rameaux nouveaux apparus après la seconde taille,

  • permettre aux arbres de faire le « plein d’énergie » avant l’hiver.

Le bonsaï sera taillé après la chute de feuilles avec une visibilité maximale sur l’état de la ramification.

Le bonsaï suit son petit bonhomme de chemin.
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 La aussi, j'ai laissé du feuillage surnuméraire.
 Le travail de ramification se poursuit.
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Je ne sais pas si c’est pertinent
Juste pour voir

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Voir quoi ? :stuck_out_tongue_winking_eye: :grinning:

juste pour voir, à partir d’un montage virtuel, si l’idée était absurde ou si cela rajoutait quelque chose à la composition.
Mon avis : ce n’est pas absurde :grinning:
Mais ce faisant, la composition s’éloignerait du thème de l’évasement pour glisser vers celui de « l’ouverture », thème que tu as « traité » sur d’autres arbres

@bonsaiphil
Ce projet à trois arbres n’est pas vraiment 'abouti '.
Certes, cela n’avance pas bien vite mais j’aime à vivre au rythme des mes arbres.
Il me faut modifier les angles d’implantation du groupe, redessiner et alléger les masses foliaires et les cimes.
Cela étant, les photos ne rendent pas justice à ce bonsaï qui est plutôt, de mon point de vue tout subjectif, fort agréable à contempler.
C’est pourquoi je ne me suis pas posé la question de rajouter des arbres aux arbres ; peut-être aussi par paresse intellectuelle :sweat_smile:

Ma suggestion sous forme de montage Photoshop ne concernait que la longueur du pot.
Avec le choix d’un pot plus long, je proposais simplement un espace vide plus grand à droite. Cela créerait de l’asymétrie dans l’implantation qui serait susceptible de contrebalancer une tendance à la symétrie du groupe de trois.
La question de rajouter des arbres à cette composition ne se pose pas de mon point de vue.

Ach, j’ai compris :sweat_smile:
Un pot plus grand serait incongru eu égard à la taille des arbres.
Pourtant l’idée est excellente si on envisage de placer le bonsaï sur une lauze.
Pour ce faire, il serait nécessaire de basculer légèrement le groupe afin que le tronc de l’arbre de gauche soit plus proche de la verticale.
Si @Clem passe par là pour un virtu au petits oignons. Merci par avance.