Un bosquet de charmes-houblons

J’ouvre ce fil pour deux raisons :

  • La première, évidente, me permet de vous présenter un arbre, de vous en indiquer l’évolution et de bénéficier de vos commentaires,

  • La seconde est liée à l’essence utilisée, peu exploitée dans le monde du bonsaï : il s’agit du charme-houblon.

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L’Ostrya carpinifolia (ostryer ou charme-houblon) est une espèce essentiellement méditerranéenne.
Le sud-est de la France et la Corse représente l’extrémité ouest de la zone de répartition. Globalement, il s’étend du bassin méditerranéen jusqu’en Asie mineure.

L’ostryer ressemble … à un charme quant à la forme de ses feuilles et de ses rameaux sinueux et assez fins. La cime et le houppier sont malgré tout plus diffus, plus clairsemés que le charme. Cet arbre peut atteindre 15 m de haut et sa longévité est de l’ordre de 100 ans.
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2002 :

Tout commence par un semis à la volée dans un bac en plastique rempli de terreau. Les graines, stratifiées, ont été déposées au hasard du geste et recouvertes de quelques millimètres de sable fin.
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Pendant 8 ans :

Pousse libre, sans retirer d’arbres, sans ligatures ; éclaircissement aux ciseaux. Quelques troncs ont séché naturellement.
Les arbres n’ont pas été rempotés :

  • permettant l’obtention d’un pain racinaire unique et homogène (l’équivalent d’une grande galette) par entrecroisement des racines qui se soudent entre elle,
  • permettant de maintenir le caractère « naturel » de l’implantation des troncs et donc de la forêt après le semis à la volée.
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2010 :

Voici nos arbres 8 ans après le semis ; certes, ils dégagent un fort accent de rusticité mais ils se portent bien.
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                 Le 02 Mars 2010, jour du rempotage.  
                 Les deux troncs à droite seront retirés.
                 Aucune intervention, par ailleurs, sur l'agencement des troncs.

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Le rempotage s’est effectué dans une coupe plate ovalaire type micapot. Le pain racinaire (la galette) doit être de faible épaisseur pour faciliter l’écoulement et le drainage de l’eau.
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                La forêt de charmes-houblons est en place dans un pot plat.

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                Détail de la forêt constituée de 31 troncs.

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Ainsi nous obtenons une forêt d’inspiration naturelle (Tsukami-uye dans la classification japonaise).
La joie, tout simplement, d’élaborer un bonsaï dans l’esprit de Maître Murata, du jardin de Kyukaen, une pratique du bonsaï qui me correspond bien.
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Les années suivantes :

Les travaux principaux, par petites touches successives au fil des saisons, seront ceux de la structuration des branches, des cimes et de l’élaboration d’une ramification fine et suggestive. Seule la taille aux ciseaux sera utilisée.

Eclaircissement des branches, maintien de la forme générale et de chaque arbre,
Sélection des bourgeons donnant la direction future du rameau,
Tailler quand l’arbre a fait 4 à 5 feuilles (rabattre à 2 ou 3 feuilles).
Défoliation, y compris totale, possible mais finalement peu utile. Le charme-houblon bourgeonne facilement de l’arrière. Les feuilles réduisent naturellement de taille avec les années,
Substrat : terre d’Akadama pure. Cela étant, je n’ai jamais testé pour cette espèce d’autres substrats ou composition de substrats,
Arrosage modéré,
Orientation Sud y compris en été (expérience personnelle),
Protection hivernale en serre froide si les températures sont franchement négatives.
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2012 :
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Il était temps, fin Mai, de réaliser les pincements et d’éclaircir la masse végétale.
Quelques cimes ont été réduites, en particulier sur les arbres rentrants (dont le tronc se dirigeait vers le centre de la forêt).
Les arbres du bosquet vont s’ouvrir, peu ou prou, vers l’extérieur sauf ceux situés au centre qui s’élèvent un peu près à la verticale (c’est l’option esthétique que j’ai choisie),
Les troncs doivent rester graciles donc, pour ce bosquet, pas de tire-sève, pas de passage en pleine terre et un engrais en quantité mesurée,
De fait, notre petite forêt, après intervention, ne ressemble à rien.
Mais nous avons à notre disposition un allié précieux : le temps.
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2014 :

Le rempotage et le choix de la poterie qui sera émaillée, plate et ovalaire.
Dimensions : 60 cm de longueur, 3,5 cm de hauteur.
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                Charmes-houblons en forêt naturelle 
                12 ans après semis. 
                Pot de Horst Heinzlreiter. 

La forme générale est globalement en place.
Le travail se poursuit :
structuration – ramification - éclaircissement – simplification par sélection des rameaux et des bourgeons.
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2019 :
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                 Le bosquet avant la taille en vert.

Le charme houblon est vraiment très agréable à travailler. Il tolère les petites erreurs et bourgeonne bien de l’arrière. Une espèce à recommander à tous les pratiquants, débutants ou chevronnés.
L’automne n’est pas la plus belle saison pour l’ostryer car les feuilles virent au jaune pâle gris, s’étiolent
rapidement puis tombent. Aussi, je n’ai pas de photographies de cette période de l’année.
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2023 :
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                En début de feuillaison - Face arrière.

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Après la pousse printanière, nous pouvons réaliser une taille d’épure.
Certainement le meilleur moment pour exposer un bonsaï de charme-houblon.
Voici ce que cela donne pour notre petite forêt (photo 2020).
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                Charmes-houblons en bosquet.
                Forêt naturelle (Tsukami-uye).
                Poterie de Horst Heinzlreiter.

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Très belle forêt, très légère.
Les troncs qui sont restés aussi fins après une vingtaine d’années apportent beaucoup d’élégance.
J’aurais été tenté de tailler un peu plus les cimes sur les extérieurs de la composition face avant pour éviter le côté « parallélépipède » du houppier.
C’est une espèce que je ne connaissais pas jusqu’ici. Je suppose que c’est l’inflorescence qui lui donne le côté houblon.
Cette forêt t’a-t-elle récompensé d’une fleur?

Salut Suntse,

Je te remercie pour ton analyse et vais tenter de répondre à tes questions.
Le double nom attribué à cette essence tient bel et bien au fait que les feuilles du charche-houblon ressemblent à celles du charme et les inflorescences à celles du houblon.
Pour l’instant, pas de fleurs, pas de chatons. Les arbres sont sûrement un peu jeunes pour cela (21 ans d’âge pour ce bonsaï).
Les troncs restent effectivement fins et graciles. Plusieurs raisons à cela :

  • culture en pot depuis le semis (le passage en pleine terre serait catastrophique !),
  • pas de tire-sève,
  • peu de branches sur chaque arbre ,
  • engrais mesuré.
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Plus délicat la question que tu poses, légitimement , sur la forme générale de la forêt.
A question difficile, réponse partielle et subjective; je crains de ne pas pouvoir faire mieux.

La forme générale (l’addition des cimes) de ce bonsaï correspond, globalement, à la forme générale d’un bosquet vu de loin.
Et c’est le choix esthétique vers lequel je me suis orienté. Une seule raison à cela et elle est très personnelle. Voilà ce que j’en avais noté, il y a quelques années :
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« Forêt de peu de chose, ce bonsaï illustre le souvenir, cher à ma mémoire, d’un bosquet où enfant j’allais me réfugier pour rêver ».

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Je n’y irai pas par quatre chemins : j’adore cette forêt
:smiley:
J’ai une attirance toute particulière pour les forêts ou les bosquets où il n’y a pas d’arbre dominant ou d’arbre maitre. Pas de chef.
C’est une forêt anarchiste bien plus équilibrée que la mienne (voir " Forêt de Zelkova anarchiste".
Ton choix est, ce me semble, esthétique. Il y a peu de chance qu’elle soit politique, car :

"Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent "
Les anarchistes Léo Ferré.

Les bonsaïs de @toto25 possèdent très souvent une cime très peu incurvée. Cet « écrasement » est quasiment une marque de fabrique. Je la respecte quoique mes goûts personnels abonderaient dans le sens de @Suntse .

Je connaissais cette espèce mais c’est bien la première fois que je la vois sublimée dans un bonsaï.

Question prosaïque : quelle est la longueur du pot ?

Encore Merci @Suntse et @bonsaiphil pour vos remarques et commentaires :slightly_smiling_face:
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Le pot mesure 60 cm de longueur. Une forêt à taille humaine en somme !
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Je vous livre ici la photographie d’un bosquet vu de loin :

                 Le bosquet de la Motte - Basile Favretto, photographe.

     La forme générale est globalement oblongue, avec cime du bosquet peu incurvée.
     A noter les troncs, en apparence, fins et graciles.

Ce bosquet est fort similaire à celui, où gamin, j’allais en balade.
Un lieu, une idée de la nature et de la liberté,
un souvenir, ce sentiment de nostalgie à l’évocation de notre finitude.
C’est un peu tout ça que j’ai essayé de retranscrire, modestement, à travers ce bonsaï.

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Ah oui ! tout de même !
C’est à cette taille que les déplacements commencent à devenir problématiques. (Une remarque de vieux)

Le jeu des transparences dans le pot et dans ce champ exprime beaucoup de force tranquille.
Le bosquet qui t’a inspiré est magnifique comme une oasis de nature résiliente.

Super interessant ce sujet et c’est vrai que la photo qui t’inspire est bien retranscrite dans ta forêt à toi :+1:
j’ai aussi eu en ma possession une petite forêt de charmes houblons issus de semis, achetée à un pépiniériste dans son petit bac de culture bien plat. Elle était toute faite et sauvage. C’etait y’a 15 ans et je ne sais plus de quoi elle est morte (maladie ou erreur de culture).

Merci Clem :blush:
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Le charme-houblon est réputé ne pas être sensible aux maladies, parasites et autres ravageurs.
(Je n’ai jamais eu le moindre souci en 20 ans de culture avec cette espèce; il s’agit bien-sûr de ma seule expérience).
Le problème principal auquel j’ai été confronté est celui de l’arrosage qui doit être modéré. Il m’a fallu bien des années avant de comprendre cela. En cas d’arrosage trop abondant, les feuilles s’étiolent vite dès fin Juin début Juillet.

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Carpinus versus Ostrya

Mais c’est quoi exactement ce charme-houblon (hop-hornbeams) ?

C’est la question que je me suis posée, une fois révolu le stade de l’admiration béate de ta forêt.

Par « c’est quoi exactement » ce sont les caractéristiques du point de vue botanique qui m’interrogeaient.

Benoîtement je voulais commencer par chercher son nom scientifique. Qwant, mon moteur de recherche préféré, m’envoie dans un premier temps Carpinus ostrya. Plus loin je tombe sur Ostrya carpinifolia. Et là ça ne va plus.

Un nom de genre différent pour le même charme-houblon ?

Alors c’est un charme (Carpinus) ou pas (Ostrya) ?

Ou alors y aurait plusieurs espèces de Charme-houblon ?

Et puis j’ai trouvé cet article

No taxon left behind? - A critical taxonomic checklist of Carpinus and Ostrya (Coryloideae, Betulaceae)

Et là j’ai compris ma douleur !

Toujours est-il que j’en extrait un passage qui me semble important :

While some studies find Ostrya to be paraphyletic to Carpinus (Grimm & Renner 2013), it is more often found nested in Carpinus (Yoo & Wen 2002, 2007; Li 2008). Ostrya is easily differentiated morphologically by having its nuts enclosed in pale, papery, inated tubular bracts with a small blunt distal opening.

Nuts of Carpinus are more or less exposed, at most half-covered by a side wing of the one large abaxial bract.

Vous avez dit paraphyletic ?
Plus ici.

Si votre charme-houblon fructifie il est donc possible de le déterminer comme un charme ou comme un ostrya .

On n’est pas sorti de l’auberge

Tu auras peut-être ta réponse ici,
https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/89205/tab/taxo
Voir la synonymie.
C’est donc une seule et même genre et espèce pour le référencement actuel.
Donc Carpinus ostrya L., 1753

C’est le premier document que j’avais ouvert.

L’affaire s’est éclaircie grâce à nos deux détectives et au signe =
:stuck_out_tongue_winking_eye:

Vraiment ?

Telabotanica :

en saisissant Carpinus ostrya dans la fenêtre de recherche on tombe sur Ostrya carpinifolia Scop. [1772].

L’entrée Ostrya carpinifolia > onglet nomenclature

Nom retenu (taxon modifié le : 24/01/2021 )
Ostrya carpinifolia Scop.
Basionyme : Ostrya carpinifolia Scop.

Synonymes
Basionyme : Ostrya carpinifolia Scop.

Ostrya italica subsp. carpinifolia (Scop.) H.J.P.Winkl.
Ostrya virginiana subsp. carpinifolia (Scop.) Briq.

Noms dont le basionyme est inconnu

Carpinus ostrya L.
Ostrya italica Spach
Ostrya vulgaris Willd.

Wikipédia

entrée Charme-houblon
nom latin : Ostrya carpinifolia
Le charme-houblon, Ostrya carpinifolia, ou ostryer à feuilles de charme, parfois aussi appelé bois-de-fer, est un arbre…

Je ne comprends pas bien comment, dans une démarche scientifique on peut conserver, pour une même espèce, une nomenclature comportant des noms de GENRE (Carpinus / Ostrya) différents.
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Je peux comprendre qu’il y ai des synonymes avec des noms d’ESPECES différents. Il y a une histoire, des usages. OK

Exemple de synonymes que je peux admettre
Ostrya carpinifolia Scop., 1772 (Espèce CD_NOM = 111837)
Ostrya italica subsp. carpinifolia (Scop.) H.J.P.Winkl. (Espèce CD_NOM = 138489)
Ostrya italica Spach, 1841 (Espèce CD_NOM = 111838)
Ostrya virginiana subsp. carpinifolia (Scop.) Briq., 1910 (Espèce CD_NOM = 154877)
Ostrya vulgaris Willd., 1805 (Espèce CD_NOM = 111839)

PS : J’ai une formation de Sciences Physique. La rigueur est-elle une prérogative de la Physique ? Ne devrait-elle pas être partagée dans l’ensemble de la démarche scientifique ?

La synonymie permet simplement de garder en mémoire les anciennes nomenclatures. Ce qui permet de continuer à utiliser les anciennes flores. Il faut 15 à 20 ans pour écrire une nouvelle flore. La taxonomie évolue elle une fois par an. La mise à jours a l’édition est impossible. Cela permet aussi de pouvoir faire une corrélation avec les anciens herbiers et la nomenclature actuelle.
Les botanistes ont aussi une formation scientifique… un scientifique ne va pas chercher sur Wikipedia :sweat_smile: mais sur le seul site référent qui tient à jour la taxonomie de toutes les espèces vivantes. En France c’est le muséum d’histoire naturelle, via L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). A ce jour nous sommes à la version 16 de Taxref. La nouvelle version changera en décembre 2023. Avec certainement des changements à la clé.
Conclusion, quand on écrit un nom de plante, on doit ou devrait vérifier si sa taxonomie est toujours d’actualité. Mais il peut s’avérer compliqué pour certains d’accepter que le nom d’une espèce vivante soit modifié après des décennies d’utilisation d’un nom.
La taxonomie évolue, on est loin des 1er scientifique qui ont fait une nomenclature sur les seuls critères du visuel.
Un article ou cela est bien vulgarisé.
https://www.google.com/amp/s/jardinierparesseux.com/2019/03/23/pourquoi-les-noms-botaniques-changent-ils/amp/

Ce sont des arguments convaincants.

Je n’écarterais pas Wikipédia aussi rapidement. Je vois au moins deux situations où l’encyclopédie en ligne est utile.

  • Cas d’une personne qui cherche à s’informer dans un domaine qui n’est pas le sien . C’est mon cas
  • Cas pédagogique. Je n’ai jamais déconseillé Wikipédia à mes étudiants. Je leur demande simplement d’en rester au premier paragraphe

Merci pour le lien sur l’article de blog. Il m’a bien fait sourire par les rebondissements incroyables qu’il relate .

Quand je vous dis que ça s’éclaircit.
Les nomenclatures, c’est comme la bonne soupe, faut des vieilles casseroles !

                          Face arrière.

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3 semaines après une défoliation totale, la végétation redémarre fort.
2 raisons à la défoliation : améliorer la ramification et favoriser l’obtention de nouvelles branches.

Les nouvelles pousses indésirables et mal placées (sur les troncs, à l’aisselle des branches, etc…) seront retirées à la main dans quelques jours.
Une taille en vert sera effectuée à deux feuilles lorsque les rameaux auront émis 4 à 5 feuilles.
A la fin de l’hiver prochain, quelques branches en surnombre seront retirées pour alléger la silhouette de la forêt.

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Une foret très belle en devenir ! elle promet ! :+1:

Quelle est l’exposition de ta foret ? combien de temps de soleil direct l’été ?

Bonne suite de construction toto :wink:

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Mettons de côté un instant l’expertise de l’auteur dont les qualités de bonsaï-ka averti ne sont plus à démontrer.

Posons-nous la question de savoir ce qui fait que cette forêt nous semble incroyablement naturelle.
Je viens de relire tous les messages de ce sujet et je vais me permettre d’avancer une hypothèse (sous le contrôle de l’auteur).

Cette forêt n’a pas été initialisée selon les méthodes traditionnelles. Au départ elle est issue d’un semis à la volée dans un pot de culture. L’implantation des arbres est due au hasard. Il n’y a jamais eu de déplacement des arbres. Ce que nous voyons est le résultat d’un aléa, mais pas que.
D’après ce que j’ai compris, @toto25 a procédé par soustraction en retirant les arbres qui ne convenaient pas à ce qu’il appelle « Un lieu, une idée de la nature et de la liberté, un souvenir, ce sentiment de nostalgie à l’évocation de notre finitude. »
Traditionnellement, les forêts se construisent par addition d’arbres en respectant des codes, des critères esthétiques orientaux ou de trompe-l’œil.

Ici, la nostalgie, le souvenir s’avèrent être des moteurs puissants à cette composition parce qu’ils viennent des tréfonds de l’auteur. C’est autrement plus poignant que les discussions sans fin sur l’arbre principal, le nombre impair d’arbres et/ou leur répartition.

Arriver à mettre en scène son monde intime, voilà ce à quoi j’aimerais aboutir.