Petite histoire de Charme : Yamadori & Culture

Merci pour ces exemples Gwinru , ça me rassure , sur le premier que tu montres , la cicatrisation est bluffante , très propre .

 

Ce n'est pas vraiment l’inversion de conicité qui m'embêtait , mais plutôt le fait que de laisser un départ à la base d'une plaie détournerait la sève et limiterait sa cicatrisation sur la partie attenante à ce départ , apparemment ce n'est pas le cas , mais l'exemple de MB sans être une généralité était troublant .

Il a été précisé plus haut qu'il était quand même préférable d'avoir un départ au dessus ou sur les côtés de la plaie , mais aucun souci sur les 2 arbres de Gwinru dont les départs était en bas , donc ça peut bien se passer aussi .

Si je me rappelle mes cours, les coupes des branches sur les troncs sont faites en laissant un collet en bas de la coupe, parce que cette zone favorise la cicatrisation.

 

Ensuite si un bourgeon apparait en bas, en haut ou sur un côté de la plaie et qu'on en a besoin, il ne faut surtout pas s'en priver. La cicatrisation de la plaie se fera aussi (et surtout) grâce à la vigueur du dessus, la cime notamment.

Qu'entends tu par " laisser un collet" ? :spb90:

 

Dans ton exemple, tu montres des coupes sur la base de l'arbre, mais la tendance apicale du charme fait que la réaction ne serra pas identique sur des coupes près de la cime, personnellement je laisse la branche en bas de la cicatrice si j'en ai besoin, mais si cette dernière est sur le haut de l'arbre je ne la laisse pas grandir librement mais je la taille très régulièrement pour maîtriser sa vigueur et éviter l'inversion de conicité, et ça, pas uniquement sur les charmes mais sur presque tous les feuillus.

Il est parfois préférable de garder une cicatrice non refermé plus longtemps plutôt que d'avoir une patate sur la cime de l'arbre. La cicatrice finira bien par se refermer, la patate finira en frites :couto:

 

. :biere:

 

Qu'entends tu par " laisser un collet" ? :spb90:

 

le collet

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collet1.jpg

 

Ensuite si un bourgeon apparait en bas, en haut ou sur un côté de la plaie et qu'on en a besoin, il ne faut surtout pas s'en priver.

c'est bien aussi mon opinion.

Mais MB nous fait peur, là.

MB ne parle que de la cicatrisation, et donc de branches laissées pour activer cette cicatrisation. Pas pour construire l'arbre.

Qu'entends tu par " laisser un collet" ? :spb90:

 

Dans ton exemple, tu montres des coupes sur la base de l'arbre, mais la tendance apicale du charme fait que la réaction ne serra pas identique sur des coupes près de la cime, personnellement je laisse la branche en bas de la cicatrice si j'en ai besoin, mais si cette dernière est sur le haut de l'arbre je ne la laisse pas grandir librement mais je la taille très régulièrement pour maîtriser sa vigueur et éviter l'inversion de conicité, et ça, pas uniquement sur les charmes mais sur presque tous les feuillus.

Il est parfois préférable de garder une cicatrice non refermé plus longtemps plutôt que d'avoir une patate sur la cime de l'arbre. La cicatrice finira bien par se refermer, la patate finira en frites :couto:

 

. :biere:

 

 

Je suis d'accord avec toi. La cicatrisation d'une plaie est fonction du "moteur": la vigueur de l'arbre, la vigueur propre à l'espèce et la masse foliaire en place. Difficile cependant de dégager une règle, car de la position de la plaie dans l'arbre dépend aussi à la fois sa rapidité de cicatrisation et la vigueur de la branche, considérée comme une branche de remplacement ou un simple tire-sève supprimé ultérieurement.

 

Effectivement sur un charme plus on monte dans l'arbre et plus les plaies seront vite cicatrisées, c'est valable quelle que soit l'espèce je pense. Elles sont aussi plus petites ce qui facilite leur cicatrisation. Après ce sont aussi les tailles de réduction qui permettront de regagner de la conicité, du mouvement, tout en empêchant l'inversion de conicité, si on conserve la fameuse règle des 2. Encore que je n'ai pas été confronté à cette inversion sur mes charmes.

 

Dans le cas de mes 2 charmes, les plaies sont assez importantes. Sur le 1er arbre c'est une branche charpentière qui a séché, faute de soin. Le bourgeon apparu en bas de la plaie a été une bénédiction et la pousse a été forte (3ans), grâce aussi à un freinage raisonné des autres charpentières et de la cime. Sur le 2ème arbre, il y'avait aussi un jeune rameau qui était bien placé pour construire une branche en remplacement d'une très grosse coupée, car moche et trop tubulaire. J'ai coupé la branche en gardant le jeune rameau.

 

Les plaies sont en cours de cicatrisation et sont réduites de presque 1/3 à présent. D'après mes souvenirs de cours de taille de fruitiers au potager du Roi à Versailles, le fameux collet est extrêmement important, puisqu'il favorise la cicatrisation des coupes. D'où le principe de taille raisonnée acceptée à présent par les élagueurs, en laissant soit un moignon, soit une coupe en biais, mais toujours en laissant le collet plutôt qu'une coupe à ras comme pratiquée auparavant. Surtout que la tronçonneuse permet toute les fantaisies débridées. Il reste encore des services "paysage" dans certaines villes qui pratiquent ou font pratiquer la taille à la tête de chat notamment sur les platanes.

 

Le but étant aussi d'éviter le pourrissement intérieur du tronc. Il est possible que physiologiquement, ce collet soit prépondérant dans la réactivité du cambium. En coupant une branche sur le tronc de nos bonsaï, peut-être que ce collet en étant très actif favorise l'apparition d'un bourgeon. Mais ce n'est que supputation.

 

 Il reste encore des services "paysage" dans certaines villes qui pratiquent ou font pratiquer la taille à la tête de chat notamment sur les platanes.

 

Oui les voila, ces platanes taillés en "Tête de chat" à Strabourg , place Broglie (prononcez "Breuil")

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TeteDeChat1.JPG

photo http://lesdanjean.blogspot.fr/2015/06/sejour-alsace-strasbourg-4-juin-2.html

 

J'en ai parlé à plusieurs reprises avec le responsable du service "arbres" de la métropole européenne. Il ne veut rien entendre. Sa réponse : "Les gens en redemandent".

Les platanes de cette place sont associés aux "Têtes de chat" depuis les années 1040 , pensez donc !

C'est à désespérer.

Quel est le souci avec la taille "tête de chat"? Si c'est un avis esthétique, la remarque n'a aucun intérêt. Par exemple, sans aller jusqu'à en redemander, je ne trouve pas ça laid.

 

Mais surtout en quoi consiste la "fameuse règle des 2" dont parle Gwinru? Un lien ou une explication rapide SVP?

 

Mais surtout en quoi consiste la "fameuse règle des 2" dont parle Gwinru?

 

Pas plus de 2 départs par embranchement, sinon boum patatra inversion de conicité.

bonjour,

 

intéressant la tournure du sujet,

 

on aborde un des plus grand mystère du bonsai pour moi!

 

comment font les japonais pour faire (bien) cicatriser leurs feuillus??

 

Je parle pas de refermer les coupes, (pour ca il suffit de laisser pousser) mais comment font ils pour que leurs cicatrices soient belles, parfaitement dans le profil du tronc quasi invisible quoi!!??

 

parce que personnellement je préfère une cicatrice vieillie et non refermée à un énorme bourrelet cicatriciel qui risque de faire jeune très longtemps.

Je me souviens de Kawabe qui disait qu'une belle cicatrise devait être propre et nette, aussi lisse que la peau d'une jeune fille ;)

 

Mais tout comme papy, je pense que le temps y est pour beaucoup

la difference c'est le temps....les cicatrices ont eu largement le temps d'etre integrees a l'arbre

....'une belle cicatrise devait être propre et nette, aussi lisse que la peau d'une jeune fille

C'est bien beau tout ça, mais à ma petite échelle, j'ai tout de même un problème récurrent avec les traitements de cicatrice.

En les retravaillant - j'utilise souvent la brosse rotative en laiton sur dremel - je me retrouve généralement dans une situation de "3 pas en avant--2  pas en arrière".

Je m'explique par le schéma

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le bourrelet cicatriciel en coupe

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on rogne avec la brosse rotative

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on a enlevé une partie de l’ancien cal

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Ca repousse

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on re-rogne avec la brosse rotative

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Ca repousse

 

Mais à chaque rognage on enlève forcément une partie du vieux cal et le nouveau cal qui se forme est à peine plus important que la partie supprimée de l 'ancien , VOIRE ÉQUIVALENT !

C'est un tonneau des danaïdes, un travail de Sisyphe, c'est Achille et la tortue !!

 

Alors dans certains cas je prends la position d'aristide qui dit :

"je préfère une cicatrice vieillie et non refermée à un énorme bourrelet cicatriciel qui risque de faire jeune très longtemps"

 

C'est pour cela que la cicatrice montrée ici (30ans) ne semble pas très avancée. Je n'y ai jamais touché et elle me plait comme elle est.

Vois avez dit quoi ? Ce n'est pas dans les canons bonsaistiques japonais ? C'est mal ? Ben oui ....

.....apres pour les charmes j'ai moins d'experience,..... c'est sans doute plus lent avec des especes moins dynamiques)

Il est pas dynamique mon charme ?

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charmePasFrais.jpg

Tout est question de conditions de culture, du climat, des techniques utilisées et a quel périodes puis aussi la capacité qu’à tel ou tel individu à réagir aux tailles.

Il n’y a pas de science qui soit à 100% exacte :blush:

Perso je ne rogne jamais une plaie sur le tronc. J'essaie de ne pas creuser, en coupant et en laissant un bout de moignon que j'arase ensuite au couteau à greffer de façon à avoir une coupe convexe et non pas concave. Je fais des essais en laissant un moignon de quelques mm, puis en l'arasant plus tard vers juin ou juillet. Il me semble que la cicatrisation est plus rapide et surtout sans assèchement en périphérie de la coupe. C'est parfaitement empirique bien sûr. Quand la cicatrisation se fait bien, je suis pas sûr d'y être pour grand chose finalement. Comme le dit Waazabi c'est d'abord les conditions de culture

 

Sur pin je laisse toujours un moignon au ras de l'écorce sans creuser, si la présence d'un jin n'est pas cohérent

 

Pour réactiver le cal je fais comme papy

A propos de moignon, j'ai l'impression que sur le Charme, le retrait de sève est plus faible que sur d'autres espèces.

En effet lorsque j'ai mis en place un hauban de redressement pour la future cime de l'arbre discuté dans ce fil, j'ai fait une entaille dans le moignon conservé provisoirement.

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Et bien ce printemps lorsque j'ai libéré le hauban, je n'ai pas pu retirer le fil du moignon : il a fabriqué un cal dans l'entaille autour du fil de ligature, alors qu'il n'y avait plus de branches qui partaient de ce moignon. Étonnant, non ?

 

Néanmoins comme on le préconise j'ai laissé un petit moignon ailleurs ,sur une grosse charpentière, pour retravailler cet endroit en juin. Mais peut être aurais-je pu m'en passer.

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Super débat, franchement j’ai pas grand choses à dire mais c’est super intéressant!

Personne n’a essayé la technique qui consiste à couper la branche en angle droit afin de souder l’écorce de la branche sur la coupe?

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IMG_4035.JPG

Ça a l’air plutôt intéressant sur le papier…

Perso je ne rogne jamais une plaie sur le tronc. J'essaie de ne pas creuser, en coupant et en laissant un bout de moignon que j'arase ensuite au couteau à greffer de façon à avoir une coupe convexe et non pas concave.

Il me semble que c’est Iijima qui lors d’un atelier expliquait que si la cicatrice était dans un creux du tronc il fallait qu’elle soit concave, et convexe si elle est sur l’extérieur de la courbe.

En gros il faut suivre la ligne du tronc.

Quelques extraits de ma ‹ Bible › sur l’élagage et les tailles en tout genres…

Un livre qui a 30ans et qui m’à été offert par mon formateur.

Il est certes ancien mais très bien expliqué et illustré.

Ps:si un modo peut redresser les photos svp ce serait sympa :blush:

merci jean denis,

 

et Iijima a donné d'autre petit trucs comme ca?

 

Le temps... je pense vraiment pas que ce soit suffisant, la technique plus le temps, la oui!

 

Personnellement, je suis arrivé a la conclusion inverse de papymandarin, je ne veux pas que l'arbre soit en pleine force quand il cicatrise sinon ca fait des bourrelets d'aspect trop jeunes et on voit trop l'intervention.

Mais je n'irai pas jusqu'à dire que je sais comment faire malheureusement.

 

du coup je taille plutôt en automne pour que ca "sèche" un peu en hiver et que le bourrelet soit moins violent..

mais je cherche encore..

Je suis tout a fait d'accord sur le fait que la plaie doit être bien travaillée bien lisse et "dans le profil" du tronc