Photos de la semaine
Ci-dessus l'arbre , l'analyse de ses courbes, la branche prévue d'être supprimée au moment du prélèvement ainsi que quelques dispositifs de "soutien"
Photos montrant des détails du troncs
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Photos de la semaine
Ci-dessus l'arbre , l'analyse de ses courbes, la branche prévue d'être supprimée au moment du prélèvement ainsi que quelques dispositifs de "soutien"
Photos montrant des détails du troncs
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Trop beaux, miam miam ! Je te croises les doigts !
C’est une jolie trouvaille, et qu’elle belle écorce!
Le bois mort a la couleur du liquide a jin fraîchement appliquer, tu a fait un traitement sur place?
En effet, mais c'est une trouvaille qui date de l'hiver 2014-15.
Frogolivier, tu es sans doute la grenouille la plus observatrice que je connaisse. Quel œil !
En effet j'ai décidé cette année de prêter plus d'attention aux bois morts dans ses deux épingles à cheveux et j'ai traité juste avant la prise de vue.
D'où aussi les morceaux de bouchon et autres petites cales en bois. Parce que ces deux virages chacun avec son bois mort me font vraiment peur ! J'ai d'ailleurs mis ceinture ET bretelles en adjoignant cette semaine une vrai béquille.
Ça donne ça :
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Sous la mousse et les cailloux, ça se présente ainsi depuis ce printemps :
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Je croise les doigts pour que ça prenne, superbe ligne de tronc.
+1 avec Jox ,la ligne de tronc est térrible!
j’espère que cette tentative de prélèvement va réussir.
L’écorce est à tomber, tu t’es résigné à faire une marcotte aérienne suite aux échecs d’autres marcottes souterraines qui n’avaient rien données? Le prélevement de la plante était impossible dans toute cette caillasse je suppose? Bel exemplaire de spinosa en tout cas.
Quel beau projet, tu nous tiendras au courant
....tu t'es résigné à faire une marcotte aérienne suite aux échecs d'autres marcottes souterraines qui n'avaient rien données? Le prélevement de la plante était impossible dans toute cette caillasse je suppose? .....
J'ai trouvé ce prunellier le 8 Novembre 2014
En le dégageant j'ai immédiatement compris que je me trouvais dans une situation inédite pour moi : le tronc plonge profondément dans la caillasse sans produire la moindre racine latérale.
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J'y retourne 10 jours plus tard en me disant qu'il fallait faire quelque chose.
Perçage de trous, hormone de bouturage sur les allumettes, le tout entouré de beaucoup de mousse et apport de terre.
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J'ai eu tout l'hiver pour cogiter et me rendre compte que même si ça marchait le prélèvement allait être de toute manière problématique.
Le 20 Mars 2015 je décide de procéder à une marcotte souterraine. C'était la première marcotte de ma vie ! (*)
J'entaille l'écorce sur une largeur de 1cm juste pour laisser la place au tourniquet (l'erreur !). Inutile de dire que la largeur et la profondeur de l'entaille ne m'ont pas permis de contrôler la présence de cambium. Déjà que comme ça j'avais des sueurs froides à voir ce que j'infligeais à l'arbre. Je souffrais dans ma chair à voir la couleur rosée - comme du sang - qui apparaissait sous le noir de la surface. J'étais vraiment mal et en même temps content d'avoir installé l'ensemble dans un pot en plastique entièrement dissimulé sous les cailloux.
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Le 18 Septembre 2015 j'en pouvais plus et je suis allé voir : rien de rien. Pas une seule radicelle.
J'étais furieux parce qu'un autre prunellier auquel j'avais posé un simple manchon de mousse, sans entailles, sans tourniquet, sans rien, avait fait de jolies racines au niveau de la mousse. C'était donc possible !
Fort de cette observation je démonte (mars 2016) la marcotte de notre prunellier, je change la mousse et je repositionne le pot en plastique un peu mieux. Et c'était reparti pour une année.
Mais c'est là ma plus grosse erreur. J'aurais du faire tout de suite ce que j'ai réalisé au printemps 2017 : Écorçage très large et grattage du cambium.
C'est pour cette raison que l'on voit DEUX tourniquets ici. L'ancien en bas et qui ne sert à rien et celui de ce printemps au dessus. Mais les deux correspondent à des marcottes souterraine.
(*) J'ai toujours considéré que la marcotte était une solution de facilité et donc un peu déshonorante. Mais dans ce cas elle est la seule solution
C’est bien ce qui me semblait sur un autre sujet tu avais déjà évoqué cet arbre déjà. Merçi pour les éclaircissements. Penses tu toujours qu’une marcotte soit si facile que ça à faire? Ton honneur en prendra un sacré coup si cette marcotte est une réussite? Eprouveras-tu une once de satisfaction, si tu te retrouves avec ce spinosa entre les mains? Enspérant que la marcotte remonte dans ton estime.
"Penses tu toujours qu'une marcotte soit si facile que ça à faire? "
Pratiquer une marcotte n'est pas d'une énorme complexité en soi. Les problèmes sur cet arbre sont dus à mon ignorance de quelques points cruciaux comme gratter correctement le cambium par exemple. En revanche les difficultés d'une marcotte souterraine dans une pente à 20-30% sont d'ordre physique pour le marcotteur :
Tantôt accroupi avec les douleurs dans le dos au bout de ¼ d'heure, tantôt à genoux avec les rotules qui s'écrasent sur les cailloux, tantôt couché à plat ventre pour être bien à niveau, c'est là la réelle difficulté toute sportive de la chose.
"Ton honneur en prendra un sacré coup si cette marcotte est une réussite? "
Pas vraiment : comme dit plus haut la marcotte est la seule solution dans ce cas. C'était ça ou laisser cet arbre végéter dans son jus à se battre contre les ronces, la clématite et autres cornouillers sanguins pour dépérir ou rejeter comme certains de ses voisins de combat.
La marcotte est une nécessité pour le prélèvement des prunelliers qui poussent dans des pierriers, les seuls amha qui développent des caractéristiques vraiment intéressantes pour le bonsaï-ka. Mais je n'irais pas marcotter un charme, un érable, un chêne ou un épicea ou que sais-je, sachant qu'avec quelques dizaines de km de recherche en plus je tomberai tôt ou tard sur un exemplaire intéressant susceptible d'être prélevé classiquement.
"Eprouveras-tu une once de satisfaction, si tu te retrouves avec ce spinosa entre les mains? "
Oui , et comment !
Mais vois-tu, vaincre la belle est une chose, la manière d'arriver à la convaincre de venir entre mes mains en est une autre. A vrai dire la résistance qu'elle a montré durant ces trois dernières années n'est pas pour me déplaire au fond. Sa façon de faire durer la chose m'a permis mois après mois d'apprécier l'endroit exceptionnel où elle vit. De cette clairière au milieu d'un maquis je peut voir le village en contrebas s'agiter fébrilement, j'y ai entendu le grand-duc à la tombée du jour, vu la copulation effrénée des lézards (très instructif), observée cette araignée qui porte ses petits sans même parler des plantes thermophiles qui poussent dans ce coin secret.
Bref , si cette belle daignerait s'abandonner entre mes mains au printemps prochain - il ne faudrait pas non plus que tout cela dure une éternité, hein ! - je suis persuadé que je reviendrais sur les lieux de sa prime jeunesse.
Et puis il y a ses copines qui attendent que ces mains timides et si inexpérimentées viennent s'occuper d'elles.
Voilà une copine
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Quelle est la fonction des allumettes que tu laisses dans les trous là ou tu veux faire apparaître des racines?
Il s'agit d'un rite nippon dont le grand prêtre Naka a relaté jadis les détails.
Il prescrit toujours un nombre impair de trous garnis de petits morceaux de bois dont les longueurs doivent être rigoureusement égales. En tout état de cause éviter impérativement de percer quatre trous. C'est très mauvais du point de vue des ondes telluriques. On ne saurait que trop insister sur la capacité de ces baguettes à capter ces ondes tel des antennes et si quatre d'entre elles étaient présentes cela provoquerait des interférences malignes.
Lorsque les trous sont percés et les baguettes en place, il est recommandé de prendre un peu de recul, de se poser à genou sur ses talons la face avant de l'arbre devant vous et frapper dans les mains un nombre de fois égal au nombre de baguettes implantées. Chaque claquement des mains doit être suivi d'une légère prosternation. Cela indique à l'arbre qu'il peu commencer le processus de création de racines sur le pourtour du trou qui ne se refermera pas par un cal (si les ancêtres ont bienveillants).
Étonnamment le grand prêtre Naka ne donne aucune indication (délibérément ?) quant à la lunaison favorable à cette opération. Fourberie nippone ? Pour ma part je pense justement que l'absence de cette information est la cause principale de l’échec récurent de ce rite.
Je vous serais tous reconnaissant de relater ici vos expériences personnelles avec ce rituel sacré en particulier si les esprits vous ont été favorables.
A la place des allumettes pourquoi pas des morceaux de baguettes chinoises trempées dans de la sauce soja puis après tu arrose avec du saké et à côté du tourniquet un corbeau mort noyé dans le nuoc mam?
de ton explication je garderai juste le fait que les allumettes empêchent le cal de refermer les trous, merci quand même!
Le ton ironique que j'ai pris pour te répondre était simplement destiné à tous ceux qui sont atteins de japonisme aiguë ou de mysticisme chronique. Je suis sûr que tu l'auras compris.
Tout en y glissant la raison principale de l'emploi des allumettes que tu as judicieusement relevée, j'en ai profité pour lancer un appel à la cantonade tellement le succès de cette technique me semble aléatoire. Mais à la vue du peu d'enthousiasme j'ai bien l'impression que les bonsaï-ka qui l'utilisent ne courent pas les rues. Sans doute la remplacent-ils par de simples incisions.
Il y a en plus quelques autres avantages à bloquer les trous.
En trempant préalablement les allumettes (ou autres bouts de bois) dans de l'hormone il est possible d'amener celle-ci au cœur de l'arbre.
Ensuite, lors d'un contrôle les allumettes visualisent les endroits sensibles où toutes les précautions s'imposent pour ne pas blesser les éventuelles nouvelles racines.
J'ai pratiqué cette technique ce printemps sur un hêtre en remplaçant les allumettes par des morceaux de baguettes à brochette qui sont d'un diamètre un peu supérieur.
Bien sûr que j’avais compris!
Je t’imagine mal taper dans tes mains a genoux devant cet arbre pour implorer les forces de la nature!
Et surtout croire et faire confiance a ce genre de légendes (même si la source est mrNaka).
N’empêche Phil, sur spinoza, tu vas avoir du mal. Comme tu disais, ça ne réagi pas comme un prunus normal. Et pour faire sortir des racines ce n’est pas une mince affaire même en tapant en lune racine (la vieille lune d’août, entre autre), l’eau de saule, la bouse de corne ect… Taille sévère la partie aérienne cela pourrait aidé… et à mon avis au moins deux ans avant le sevrage.
Prunus spinosa est un prunus tout ce qu'il y a de plus "normal" . Chaque espèce est normale, non ?
Par ailleurs et de ce que j'en ai lu, les gens qui savent faire des marcottes n'éprouvent pas de difficultés à faire raciner cette espèce. J'attribue le peu de résultats que j'ai eu sur celui-ci, pour le moment, à mon inexpérience et mes erreurs (voir plus haut).
"...Taille sévère la partie aérienne cela pourrait aidé.."
ah bon ? Mais on m'a toujours dit que pour mettre toutes ses chances de son coté lors d'une marcotte, il fallait laisser un maximum de végétation pour avoir un maximum de sève élaborée qui descend jusqu'à l'écorçage. Alors quoi ? A quels saints se vouer ?
Déjà les feuilles en dessous de l’horizontale ne renvoient pas de sève élaborée, elle est consommée sur place pour faire évoluer l’oeil en bouton. Tu peux zapper.
Ensuite qd tu tailles des branches longues qui de toute façon ne rentre pas dans le bonsaï,tu tailles en même temps les longues racines qui leur correspondent. Par cavitation les longues racines se dessèchent et du chevelu se créé en amont correspondant aux repousses de la partie aérienne vigoureuse qui elle produisent beaucoup de sève élaborée pour la cicatrisation et les nouvelles racines.
Ensuite, si la taille sévère produit des rejets à la base du tronc, ceux ci peuvent facilement se transformer en racines. Tu les couches dans le sol, les plies à un endroit stratégique, tu coinces la pliure avec un cavalier sous terre, et tu laisses la pointe de la tige, hors sol et tirer. Normalement à la pliure sortent des racines. Une fois bien raciné, tu coupes la tige qui a tiré, le gourmand marcotté, et tu gardes la racine pour l’arbre.Sous terre, la tige du gourmand prend rapidement l’apparence et la fonction de la racine.
Enfin,il faut toujours tailler un Yamadori avant le prélèvement. Et refaire une ramure sur place avec les racines d’origines. D’abord pour l’effet taille des longues racines, décrit plus haut et surtout pour pouvoir garder des yeux actifs au rempotage, des pousses bien actives. Qui stimuleront le démarrage après rempotage et taille mécaniques des vieilles racines.
C’est beaucoup trop demander à l’arbre de faire des yeux sur le vieux bois et des racines après prélèvement. Si on a fait percer sur le vieux bois avant le prélèvement, c’est beaucoup mieux pour la reprise.
Cher arbophil, ton message me laisse dubitatif. Il faut dire que je n'en ai pas compris grand chose qui puisse s'appliquer à l’espèce Prunus spinosa d'abord et au cas particulier de cette marcotte souterraine ensuite.
"...les feuilles en dessous de l'horizontale …" C'est quoi ça ? Des branches qui tombent ?
"...Par cavitation les longues racines se dessèchent …" Cavitation ? Mais il n'y a pas de dépression brutale entraînant une vaporisation de l'eau !
"...la taille sévère produit des rejets à la base du tronc …" Non. C'est une prunellier. Il repartira soit au milieu du tronc ou sur un drageon sur une racine existante. Ici pas de racines si tu as bien lu.
"...,il faut toujours tailler un Yamadori avant le prélèvement..." . Ce point est largement controversé. Pour ma part, parfois je le fais, parfois pas. Ça dépend de plein de facteurs
Ton aide est la bienvenue, mais dans le contexte de cet arbre et de la marcotte en cours, je me demande si tes conseils s'appliquent.