Un chêne de mes racines…

Hello à tous,
Je présente ici un jeune chêne.
Ce chêne a été prélevé à l’état de gland en train de germer (peut-on parler de prélèvement ?) le long d’un chemin de la forêt de la région de Saverne, en Alsace.
Pour avoir toujours vécu en région parisienne, ma famille a des racines alsaciennes et j’ai passé la plupart de mes vacances, durant l’enfance, à arpenter la forêt dans ce coin. J’en ai des souvenirs ! Le grès rose, les genêts au printemps, les chênes, les pins…
Bref.
Ce petiot pousse fort. Le voilà cette année




Le nebari


Je laisse tout pousser pour l’instant, mais là j’ai un doute. Je trouve qu’une branche s’est trop épaissie et fait une fourche. Je voudrais la supprimer et repartir sur la ligne de tronc que j’envisageais avant, mais elle s’est inclinée. Je pense la ligaturer pour la redresser. Qu’en pensez-vous ?
Et après rempotage dans un grand bac pour continuer à réduire le pivot et laisser pousser.

La chose qui m’a frappé d’emblée c’est ce départ à trois branches quasiment au même niveau


Il va falloir choisir.
A priori celle du milieu dans la vue ci dessus est de trop

Ensuite ligaturer pour redresser, oui. Ou haubanner…

Oui, un printemps le bourgeon terminal est mort et l’arbre est reparti de bourgeons latéraux avec un effet un peu balai.
Je peux aussi réduire la grosse branche en plus de la petite centrale ? Elle commence vraiment à devenir trop grosse

Je suis debutant je ne saurait pas t aider mais je pourrai savoir depuis quand tu la? Car je seme des arbre sait pour savoir combien de temps sa prends

Couper à raz avec la pince concave

Ben1, j’ai trouvé le gland germé en 2019. Depuis, je l’ai rempoté quasiment tous les ans pour réduire le pivot, sauf l’année dernière. Je compte le laisser pousser encore quelques années néanmoins…

Bonsaiphil, c’est bien ce que j’ai fait, j’avais juste trop la flemme de le dessiner précisément…

Et cette branche, je la raccourcis ?

Parfait
et maintenant tu peux songer à quelque chose de ce genre…

Le gland provenait-il de la forêt au Nord ou au Sud de Saverne ?
Plutôt vers Reinhardsmunster ou plus vers Neuwiller-les-Saverne ?
:grinning: :joy:

Au nord, sur un chemin du Mont Saint Michel :sweat_smile: (cela m’avait valu beaucoup d’incompréhension à l’école quand je disais que j’allais toutes les vacances au Mont Saint Michel et que non, non, il n’y avait pas la mer là-bas - non mais sans blague !)

Je connais bien ces lieux. Ils sont chargés d’histoire (la voie romaine qui passe en contrebas) et de légendes.
L’on raconte que le Mont Saint Michel hébergeait une école de sorcières.
Plus sérieusement il semblerait que le site a vu des rassemblements de druides et des sacrifices humains, ce qui n’était pas exceptionnel dans les cultures régionales d’avant le christianisme.
Les grottes sous la table sommitale ont été occupées depuis le mésolithique (4000 av JC)

Ils se sont dépêchés d’ériger cette chapelle insignifiante pour conjurer tous ces mauvais sorts.
Observe bien ton chêne, il est peut-être possédé…

C’est le moins qu’on puisse dire ! Ma grand mère me racontait beaucoup de légendes sur les sites : le rond aux sorcières, la grotte de l’ermite (ou grotte des fées)…
Ce sera donc mon chêne aux sorcières… :woman_mage:

Chêne aux sorcières en forme balai obligatoirement !

:rofl: Effectivement, je n’y avais pas pensé… il fallait le dire avant que je coupe !

Je l’ai rempoté la semaine dernière, il avait un gros racinaire.





J’espère que je n’ai pas trop tapé dans les racines, ça me stresse toujours un peu.

Je dis ça, pas pour toi, il est trop tard mais lorsqu’on fait germer un gland pour en faire un bonsai, il est très judicieux de couper la racine pivot qui se développe tant que les cotylédons sont toujours présents; une multitude de racines radiales se développe alors…

Je n’avais pas osé alors…
Mais chaque année depuis, je l’ai rempoté pour couper le pivot, sauf l’année dernière. Je ne sais pas si ça se voit, mais il a du coup plusieurs racines ramifiées en guise de pivot. Je les ai à nouveau bien réduites.

Il va falloir décider relativement rapidement (*) du niveau de substrat, c’est à dire jusqu’où ce chêne sera enfoui en terre.
Autrement dit, les premières racines en partant du haut seront-elles destinées à former le nébari ?

Ou seront-ce les pivots multiples qui auront ce rôle ? (ci dessous)

J’aurais une préférence pour la première solution. Il faudra dans ce cas encore réduire les moignons « pivots » et bichonner celles du haut.

(*) rapidement en matière de bonsaï signifie dans les deux ans à venir :smiley:

Le plan, depuis le début, c’est effectivement la première solution.
Je l’ai rempoté tous les ans pour réduire progressivement les pivots, mais peut-être trop timidement à chaque fois, sauf en 2023. Cette année, je l’ai un peu regretté.
A titre de comparaison, le racinaire en 2022, après taille :

Les racines latérales du collet étaient très peu fournies en chevelu, si je supprimais les pivots à ce moment, j’aurais supprimé 90% des racines (de souvenir).
Du coup, je vais rempoter l’année prochaine à nouveau et continuer la réduction.

Le voilà en feuilles


Entre ces chênes ramenés d’Alsace et celui que mon beau-frère a prélevé dans un jardin, il est clair que ce n’est pas la même espèce.
Zoom sur ce chêne des sorcières :


Les feuilles ont un long pétiole et il n’y a pas de nervures entre les lobes, a priori ce serait un chêne sessile.
A l’inverse, le chêne de jardin qui évoque plus le pédonculé :


Est-ce qu’il y a des pros des chênes qui pourraient confirmer ou corriger ?

1 « J'aime »

A l’évidence ces feuilles sont différente de celles de Quercus robur standard. Même en considérant qu’il peut y avoir une variabilité des formes…
Quercus petraea le chêne sessile est courant en Alsace au dire des forestiers. Je n’ai jamais réussi à les distinguer sur pied. Quand on pose la question de l’identification aux mêmes forestiers, ils restent très évasifs, imprécis, à la limite d’être gênés.
Pour ce qui est de la culture, le chêne sessile se cultive comme son cousin germain le chêne pédonculé.

Autre hypothèse : un coup fourré de sorcière ?

Dans la littérature scientifique, ce n’est pas très clair non plus.
Selon certaines sources, les deux espèces sont capables de s’hybrider. Mais selon une analyse morphologique des arbres de Lorraine, les deux espèces sont bien distinctes avec seulement 3,5% des individus intermédiaires (=hybrides ?). Les sessiles montrent une plus grande variabilité morphologique que les pédonculés…
Par contre les sessiles font une continuité morphologiques avec les pubescents…
Sur l’identification, il faut peut-être accepter alors de n’être pas sûr :sweat_smile: ou s’en remettre aux sorcières…
À noter, il y a un square à côté de chez moi où les chênes semblent être des sessiles, mais ils sont encore différents des miens, dont les jeunes rameaux sont colorés, presque noirs, alors qu’eux sont bien verts…

J’ai un peu de mal à comprendre cette phrase.
C’est un copier/coller d’un site ? :grinning:
Je possède un chêne pubescens et il est vraiment très différent de Q. robur et Q. petraea. Les feuilles , le port l’écorce etc…