Quelle est la valeur d'un bonsaika amateur?

Quelle est la valeur du travail, de la création d’un bonsaika amateur ?

Un post type les pieds dans le pot.

Je remarque que bon nombre de bonsaikas amateurs n’arrivent pas à vendre leurs arbres et ceci depuis des années pour certains.

Les prix ne sont pas exagérés, les arbres ont du potentiel, offrent des possibilités. Cela montre que c’est un marché qui ne fonctionne pas.Ce qui pose aussi problème pour le développement de la pratique.

Quand tu veux apprendre, te former, faut bien faire, un savoir faire ne s’acquiert pas comme ça en claquant des doigts. Il faut faire, pratiquer…. Faire les choses sérieusement demandent du temps de l’investissement, des essais…

Après bien sûr pour certains les prix sont parfois… on va dire stratosphérique c’est l’envers de la médaille y a de tout y compris des abus qui ne sont pas que de langage.

Y aussi des amateurs qui mettent des prix de type « pro » sans en avoir les charges fixes, de structures , salariales , impot , ursaff ou autres….

Un bonsaika avertit suit le marché du bonsai , son écosystème , assez vite il a une idée de la valeur des choses, il connait son milieu.

C’est comme pour tout un bonsai fait en grande série, par un pro, un artiste ou un amateur n’aura pas la même valeur. On n’est pas sur les mêmes circuits, filières. On est dans des contextes différents. Ils ne sont pas comparables en terme de valeurs c’est pas les mêmes modèles économiques, beaucoup de choses sont différentes de l’un à l’autre de ces modèles.

L’amateur a le temps, il peut être rigoureux….il peut faire de très jolies choses créations, de la qualité qui ne sont pas dénuées de valeurs. Il a cet avantage là entre autre, il fait avec l’espoir de faire bien.

La valeur d’un yamadori est reconnu acceptée, oui y a tout le travail, du prélèvement de la reprise mais c’est la nature qui a fait façonné l’arbre pas l’homme .Les seuls étapes de travail sont le prélèvement, la reprise sans oublier l’apprentissage. C’est deux étapes ne s’étalent pas sur des décennies .la valeur vient en partie du jeu offre/demande faire un bonsai c’est des années , voir des décennies , il est fait par l’homme qui svt y met une gosse part de lui même.

On me dit oui mais c’est physique un prélèvement, c’est dur ben oui, mais ce n’est pas ça qui fait pas la valeur de l’arbre.

Je vais évoquer deux expériences de vente, pour illustrer dans les deux cas dix ans après acquisition.Sur cette période les arbres ont été travaillés, entretenus, suivis.ils ont évolué.

Premier cas : un bosquet de feuillus d’un cultivar peut fréquent

L’un des acheteurs potentiel m’a proposé le prix d’achat du bosquet brut car il l’avait vu dix ans avant. Moi j’étais à 3 fois le montant en gros, ce prix étant négociable raisonnablement.

il estime qu’un toile vierge, qu’un tableau finit c’est du pareil au même.

Ça sous entend 3 choses, le travail du bonsaika n’est pas reconnu , valorisé, il n’a pas de valeur ajouté.ça peut aussi vouloir dire que l’acheteur considère que son travail à lui ne vaut rien.pour la troisième hyp je vous laisse……La création, la formation, le travail, tout le travail artistique c’est peanuts.

Second cas : une satsuki double tronc, 80 cm, tronc 2 cm de diam…

Je fais une annonce , en gros 4 entre le prix d’acquistion et le prix d’achats, le x est plus important pour un pro que pour un particulier ce qui est normal, à un moment on était sur un*6 entre le japon et la france

Là un gus débarque en hurlant, votre prix c’est un scandale, ça vaut 50 euros même pas, j’en ai acheté à la pelle en chine…

Sauf que ça pousse lentement, j’ai mis dix ans à faire des bases de shohins à partir de boutures.Là vu les dimensions, il n a fallut bcp suis pas un model industriel d type grande série ni un photocopieuse.

Donc il savait pas de quoi il parlait,je ne fais pas de la grande série, pour lui mon travail ne vaut rien, il veut m’exploiter et il me prend pour ce que je ne suis pas…

Le mr c’est reconvertit, les pots qu’il vend sont loin de côuter le prix de la terre.un grand classique je fais ce que je reproche à autrui mais ça me dérange pas la paille/la poutre tout ça tout ça .J’ai un ami potier expérimenté qui dirait vu ces prix c’est dingue il vend ces pots à un prix que moi j’oserai pas car j’ai pas encore l’expérience l’un débute, l’autre à plus de dix ans d’expérience.

Un classique me direz vous en matière d’art, de création, oui malheureusement.

Les temps sont durs pour plus d’un artistes, artisans d’art , créateurs, c’est une réalité, c’est pas une vue de l’esprit…

Le bonsai , est ce un art ?

Je me serai trompé, c’est du jardinage comme certains le pensent ?

On aurait donc des gens qui exposeraient leur plante verte, dans leurs plus beaux apparats, pot de fleur. Qui dépenserait des centaines voir des milliers d’euros pour quelques like un peu de dopamine.

Blague à part, ça interpelle un peu quand même…

Certains pros qui faisaient réellement n’arrivaient pas à vendre leurs arbres à leur coût de revient ,faire un bonsai sérieusement c’est du temps, du travail , un savoir faire, une compétence .

C’est pas de l’achat/revente , leur travail , le temps passé …ils ont fait plouf

Ou bien ils voient arriver quelqu’un en camping car, le dernier model d’iphone dans la poche de son futal.Qui leur dit désolé mon brave j’ai que 20/50 euros, les fins de mois sont difficiles

Sous entendu voilà ce que vaut ce que tu fais ….avant même d’avoir vu le produit, le prix est fixé…

ce qui est différent dans d’autres pays que le notre où là le travail est reconnu, valorisé, y a un pb culturel.

En maraichage y a un truc qui s’appelle la marge brute si les petits pois, les haricots étaient vendu à leur prix réel…vous n’en verriez pas svt la couleur.

Si un bonsai était valorisé à son vrai prix…

tout ça pour dire que le travail du bonsaika n’est pas valorisé et que si ça se trouve il ne se valorise pas lui même.

il n’est pas question que de la valeur marchande, il est question de la valeur du créateur soit de l’être.y a des gens qui estiment que ce qu’ils font n’a pas de valeur ça sous entend qu’ils n’ont pas de valeur à leurs yeux que donc ils se sous estime et sans estime de soi…ça s’est pas rien.

un gus peut passer sa vie à faire un truc, on lui dit ça vaut rien, soit tu vaux rien.ça interpelle aussi sur la perception de celui qui regarde…ainsi que sur ses intentions.

Comment voulez vous qu’un gus reconnaisse la valeur d’autrui dans un système ou ça propre valeur à lui n’est pas reconnue.Amateur ce n’est pas une fonction sociale reconnue, ce n’est pas une identité valide, ce n’est pas une profession, c’est rien, juste un porte feuille.

un marché sans flux, un milieu sans échanges, sans discussion.c’est un milieu mort car les flux, c’est la vie …

Il n’est pas question de gain, il est question de valeur.

Moi j’estime que c’est un sujet qui mérite réflexion.

On peut pas être si on s’estime pas …

valeur travail , exploitation tout tout ça

j’ai fait un salon de sculpture hier les prix affichés ne choqués personne,ben une sculpture est une œuvre d’art, le sculpteur un artiste.

un gus qui vend des pots m’a dit oui mais faire un bonsai c’est du love ok je veux bien mais faire un pot aussi alors tout est love ou devait l’être.

Le bonsaika lui est un éleveur de plante verte en pot dans nos contrées.

Encore une histoire de norme, d’espace normé,de dimension, de perception, de valeur relative et de valeur absolue.Sans oublier l’éthique.

Il vaut parfois mieux juste scotcher une banane sur un mur, ce qui en plus est beaucoup moins contraignant.

Quel triste voyage en absurdie !!

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Salut Corto. Bien que j’apprécie tes écrits, je me demande si ce sont des editos (long, du reste) ou si c’est écrit comme un monologue. Auquel cas, doit on répondre à un monologue ?

Je vais quand même tenter.

Des arbres, j’en ai fait, j’en tenté d’en vendre, j’en ai vendu, et j’en ai donné beaucoup.

99, 8% de mes arbres sont (ou étaient) issu de prélèvements avec autorisations, donc suivant le principe que tu énonce, d’une valeur supérieure… D’abord passés en pleine terre durant un ou deux ans histoire de se refaire la cerise, puis pot de culture, puis pot Chinois de seconde main… Le tout, travaillé de façon très scolaire, très classique puisque je suis FFB…

Donc, sur le principe, " " " tout pour plaire " " "…

Il y a quelques années, j’ai participé à la seconde vente organisée chez Olivier (O’g____n) à côté de Bordeaux, en gros, une braderie bonsaï.
Quand on charge notre véhicule, on y met ce qu’on pense pouvoir vendre, les bonnes bases de travail, les « belles pièces » en devenir…

Ma stratégie (en vente) a toujours était de vendre… Revenir à vide…
Donc, la première des choses est, pour moi, de faire le tour des collègues et de mettre mes arbres 20 à 30% moins cher que la concurrence…

Je peux te dire que les journées sont parfois longues quand tu vois les stands se vider à côté et qu’il n’y a pas grand chose qui part chez toi…

Un des « promeneurs - acheteurs » m’avait alors posé la question : « Pourquoi vous êtes si peu cher ? »

Ce qui inquiétait cette personne n’était pas la « qualité » de ce qui était présenté MAIS le prix trop bas !!!

J’ai arrêté de produire pour éventuellement vendre à des gens qui ne comprennent pas ! Qui ne comprennent ni le prix du travail, ni l’investissement personnel, j’ai arrêté de croire que les gens sont en capacités d’avoir un peu de recul sur tout ça. J’avoue parfois avoir un petit sourire, lors d’ateliers, à l’annonce du prix de leur nouvelle conquête…

c’est juste pour faire réfléchir, merci pour ta réponse.

+1pour le recul, c’est plus came amphétamine, tête dans le guidon

toute passion sans être du christ est un drogue mais une vie sans passion…

les idées c’est comme tout ça se sème parfois à la volée.

rq : j’ai bcp donné aussi mais c’est comme tout le don à ces limites, ces retours

j’ai même jeté, détruit ça c’est bcp plus dur mais à un moment…

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Chez les vendeurs amateurs l’exposition (la visibilité) est probablement un gros frein.
Chez les acheteurs, c’est le budget qui est probablement un gros frein.

Je suis convaincu que les arbres avec gros defaut, même pas cher, ne se vendent pas car l’acheteur ne se projette pas ou ne se sent pas capable d’apporter les corrections necessaires.

y’a un autre truc qui peut jouer en defaveur du vendeur amateur : la peur de la part de l’acheteur de se faire entuber : que l’arbre ne soit pas envoyé ou pas bien raciné ou magouille quelconque. Ce qui n’arrive pas chez un vendeur pro bien evidemment.

PS : je vais parler d’une expérience perso :
y’a 10 ans, j’ai acheté une sabine d’un membre de ce forum (dont j’ai oublié le nom). Il m’a envoyé des photos (arbre bien vert) et donné la taille de l’arbre. Il m’a aussi donné son prix de vente que je trouvais très correct.
On se donne RV pour faire la vente sur une aire de parking. Je vois quoi : la sabine ne fait pas 60cm comme indiqué mais 40cm, et le feuillage n’a plus rien à voir avec les photos (pousse plus faible, lichens partout, arbre à rempoter).
J’ai quand même axcheté l’arbre car j’avais fait du chemin et il me plaisait mais c’est pour dire à quel point un vendeur amateur peut n’être pas fiable du tout.
Cette sabine est morte ensuite par ma faute (rempotage et exposition ombre alors qu’il fallait du plein soleil)

moi si j’ai reçu de la part d’un pro une fois un arbre à moitié crevé avec un arbre non voulu et désiré.il ne m’a pas indiqué l’état de l’arbre lors de la transaction.J’ai même pas eu le choix du second que j’ai découvert dans la boite à l’arrivée.

d’un autre un érable mal taillé , mal colisé et hop verticiliose…

ils ont encaissé et hop basta…

y a toujours de tout,éviter les généralisations abusives que ce soit pro ou amateurs.

tout comme avec d’autres c’était nickel

y aussi un gus pro qui m’a envoyé l’arbre avant que je lui l’achète.

Moi avec les amateurs j’ai pas eu de soucis, j’ai peu acheté chez les pros.

j’ai bcp plus donné que vendu

de quel pro s’agit-t-il ?
j’ai dejà reçu un pot cassé de la part de Bonsai Plaza et il m’ont offert le prix du pot en achat (bon d 'achat).

Salut Matthieu,

intéressante prose, mais je penses que certains aspects de sont pas bien analysés. Surtout la comparaison avec la sculpture, complètement à côté. Quel est le marché potentiel pour de jolies sculptures, fabriqué et vendus par des artistes locaux ? Enorme, chacun d’entre nous, avec ses moyens, a au moins un objet de décoration artistique, artisanal chez lui.

Quelle est la part d’amateurs de Bonsai dans la population ? Quasi inexistant. Et parmis ces amateurs de Bonsai, la plupart (comme moi) cherchent du matos brut à travailler (vu qu’on veut faire du Bonsai). Donc ton client veut faire lui même le travail que tu cherche à lui vendre. Ta clientèle potentielle est donc un segment de marché d’un tout petit marché. Elle existe bien entendu, j’ai des copains du club qui mettent des grosses sommes dans des arbres importés ou acquis au trophy, etc…

Ensuite il faut prendre en compte ce que tu vends. Je n’ai pas vu les arbres, sauf peut être un ou deux sur ton profil FB. Tu vends tes meilleurs arbres où tu vois le plus de potentiel ? ou les autres ? Charme de Corée ? Satsuki ? Pas des espèces qui dans mon cas personnel me passionnent, je préfère les essence locales et evtl. les Palmatums pour les plus exotiques. Genre, si tu vends ton If par exemple, fais moi signe…

Et là on en arrive au nouveau facteur extrêmement limitant : tu veux vendre tes arbres, mais comment les as tu mis en vente ? Sur ton profil Facebook ? Site de petites annonces ? Il y a un site d’enchères européen sur FB, as tu essayé ?

je suis pas une balance, y a prescription.

Mes conneries je les assume, ça fait grandir c’est comme tout apprentissage.

il faut jamais généraliser.

rq : ça fait parti des risques, puis on a svt une part de responsabilité si ça a foiré c’est qu’on a raté un truc

Oui mais je parle pas de moi, mes ventes, c’est pas le pb.Si je vend pas c’est pas grave…puis c’est pas le sujet.

maintenant les ventes pro et amateurs sont même mélangées.

je parle en général.on voit bien qu’un peu partout ça ne marche pas

Le sujet c’est la valeur d’un bonsaika amateur, la valeur de son travail

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le pb c’est que le travail d’un bonsaika amateur n’a aucune valeur auprès d’un autre, ça ça interpelle quelque part…après c comme tout y a des exceptions…

hormis celle du like,le like sert à tout, c’est une monnaie, un langue

désolé si ce n’était pas le sujet, mais la concomitance m’avait fait supposer le contraire.

La valeur du travail d’un bonsaika amateur ? ça dépends beaucoup du résultat, non ? Celui qui cherche juste à revendre les heures qu’il a passé sur un arbre aura bien du mal… C’est pas parce que tu passes 20h par semaines sur un instrument que tu gagne automatiquement le droit de devenir professionnel est être rémunéré pour cela. Il y a des amateurs qui posent des arbres dans les plus grandes expos Européennes aux milieux des pros et d’arbres importés directement du japon, c’est aussi une reconnaissance de la valeur de leur travail, non ?

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Le sujet c’est aussi la transmission des collections

en valeur absolue c’est la distance que ce que tu as fait ta fait parcourir, c’est un pas, une oeuvre est un pas.

c’est un concept, c’est pas un objet.

mais dans le monde relatif , c’est quoi ? visiblement le travail de l’un n’est pas perçu par l’autre donc poser une valeur sur un truc qu’on ne voit pas, qu’on estime pas est difficile.

bon là tu m’a perdu… à dessein j’imagine…

on n’a pas eu les mêmes experiences: j’ai tjrs été satisfait des achats que j’ai fait auprès des pros connus (achat de pot, ou d’arbres plus recemment) sauf avec Bonsai Plaza (pot cassé) mais ils m’ont offert un bon d’achat.

j’ai eu 1 experience avec un amateur (cf plus haut) qui s’est avérée décevante voire anormale

Les pro n’ont aucun interet à n’être pas serieux, c’est leur reputation et avenir qui est en jeu… avec les reseaux sociaux ça va vite.

je pense aussi qu’il y a un lien :wink:

l’objectif d’une pratique artistique c’est l’émancipation, l’individuation

un artiste, c’est une vie, un chemin, une trace…

les oeuvres ce sont ces pas en quelque sortes, il va, rebondit d’oeuvre en oeuvre, l’une l’envoyant sur l’autre.

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du coup tu généralises ou tu donnes l’impression de…il faut être vigilant là dessus…

un amateur non plus pour les mêmes raisons

oui, mais quand tu cherche a vendre / mettre un prix sur une pièce, alors il faut accepter que celui qui ouvre sa bourse juge l’oeuvre en tant que l’objet qu’il a face à lui, et pas le capital artistique qui va de pair. Celui qui dépense ses économies a son propre projet, chemin. Quand il s’agit de Bonsai il n’achète pas quelque chose de figé, ce n’est pas moi qui vais te l’apprendre. Je n’hésites pas à dépenser de l’argent pour bénéficier des conseils et de la formation d’artistes expérimentés. Mais jamais je n’achèterai un arbre parce que « c’est un Monnet » ou « c’est un Picasso » (on peut ici remplacer le nom de l’artiste par n’importe quel autre).

L’exception étant évidement si tu as une relation particulière à la personne, et que cet arbre sera toujours le souvenir d’une amitié par exemple (tu parlais de transmission).