Mon vieil Érable champêtre "Valdrome"

A force de publier des sujets traitant de mes arbres en culture, de mes yamadoris de ces 10 dernières années, je passais sous silence ceux qui sont mes compagnons de longue date.

J’ai pensé qu’ouvrir un sujet sur mon tout premier yamadori (1981) pouvait contribuer à équilibrer la nature de mes sujets.

Ça tombe bien, je viens de prendre en photos cet érable champêtre qui a vieilli avec moi.

Face avant et arrière

Vues latérales

Je l’appelle indifféremment « Valdrome » ou « Le Lance-Pierre »

Il a été rempoté il y a quelques semaines dans un pot légèrement plus grand que le précédent tout en conservant la même hauteur. J’ai trouvé que l’année dernière l’arbre était moins étoffé que ce qu’il était capable de montrer. Je veux lui redonner un peu de tonicité.

Je n’ai pas taillé les pousses de l’année passée et je ne le ferai pas avant fin mai, début juin pour lui donner de la force.

L’arbre en novembre dernier dans son ancien pot

L’ancien tout comme le nouveau pot sont probablement des pots chinois, non décorés, non émaillés, simples et sans prétention, limite austères. Vous ne trouverez peut pas cela raisonnable, mais c’est un choix raisonné.

J’ai déjà fait allusion à cet arbre ici dans le sujet "Comment faisions-nous dans les années 1980 ?"

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Enfin tu te décide à lui ouvrir un sujet à ce bel arbre ! Je l'aimes beaucoup, surtout que tu as vraiment réussit la réduction des feuilles, quand on le voit en vrai c'est assez épatant. Et garder un arbre aussi longtemps est une performance en soit, à mes yeux de débutant. Tu devrait prendre une photo avec un élément pour donner l'échelle un de ces quatre, car il est plus petit que ce que l'on pourrait s'imaginer.

Bel arbre, belle patine, joli nébari. As tu déjà pensé à te séparer de la première branche de gauche qui est légèrement plongeante. Je trouve qu’elle jure un peu par rapport aux autres et qu’elle manque de mouvement et de ramification dès sa naissance, mais bon, couper un bras à un vieux compagnon ne doit pas être simple, je le conçois.

Très bel arbre. Pourquoi ces noms ? ;) aurais-tu des photos plus anciennes ?

Bonjour,

C’est un bel arbre, ca fait plaisir a voir. L’écorce commence à venir, c’est cool! La ramification aussi commence à (re)venir je suppose.

On devine que tu as suivi des règles de bouquins lors de ses débuts . Je me trompe?

Notamment, on voit que tu as essayé de ne pas laisser de branches sur un tronc se dirigeant vers l’autre tronc. Supprimer ces branches entre les deux troncs donne aujourd’hui une sensation de manque de profondeur je trouve. Le cas échéant , il serait intéressant que tu nous dises quand tu as enlevé ces branches.

De plus, il semble intéressant que tu détailles ton travail sur la ramification et sur les rempotages qui a aboutit, après une petite 40aine d’année, à cette ramification.

Ton travail sur les racines, sur cet arbre semble intéressant à reproduire. Celui sur la ramification moins, je trouve.

Par ailleurs, je pense que tu gagnerais beaucoup à attacher les arbres sans que cela se voit.

Voilà l’écorce qui pourrait se développer sur ton campestris:321553

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Source :Bonsaï natura y tiempo, Luis Vallejo Mathias Brianso .

As tu déjà pensé à te séparer de la première branche de gauche qui est légèrement plongeante. ......et qu'elle manque de mouvement et de ramification dès sa naissance, mais bon, couper un bras à un vieux compagnon ne doit pas être simple, je le conçois.

Cette première branche , j'ai eu très longtemps peur de la perdre. Je la veux pour une raison fondamentale :

La rupture de symétrie.

En tant que physicien, je sais que ce concept est essentiel pour comprendre l’apparition de la matière et de la lumière dans l’univers du vide quantique.

Mais ce n'est pas de cela dont il s'agit ici. :spb102:

Briser la symétrie est un moyen pour créer de l'intérêt. Cela rompt la monotonie qu'engendre la régularité. Cette façon de faire est un héritage d'une esthétique post-classique occidentale (les grecs adoraient la symétrie).

Le « Y » d’un lance-pierre est ennuyeux parce qu’il possède une symétrie implacable gauche-droite.

Le rôle de cette branche basse est de bousiller la symétrie. Il y avait sans doute d’autres possibilités, mais l’arbre m’a proposé celle-là.

Pour conserver cette branche il fallait qu’elle aille chercher de la lumière. C’est pour cela qu’elle ne ramifie pas près du tronc, où la lumière est occultée par le feuillage des étages supérieurs. Elle ne le fera sans doute jamais et c’est bien aussi ce qu’on constate sur les grands arbres dans leur milieu naturel. Je trouve donc cela plausible.

Je ne dirais pas que cette branche manque de mouvement quand on la considère dans l’espace et non dans le plan d’une photo.

Ma préoccupation de ces dernières années est plutôt d’équilibrer cet élan du bas vers la gauche par une masse foliaire un peu plus développée à droite et au milieu.

 

@ aristide

je répondrai à tes remarques et demandes ultérieurement, promis

On devine que tu as suivi des règles de bouquins lors de ses débuts . Je me trompe?

Notamment, on voit que tu as essayé de ne pas laisser de branches sur un tronc se dirigeant vers l’autre tronc. …. Le cas échéant , il serait intéressant que tu nous dises quand tu as enlevé ces branches.

Je ne me souviens pas avoir été obligé de supprimer des branches intérieures qui se dirigeaient d’un tronc à l’autre. Tout au plus ai-je peut être redirigé l’une ou l’autre pour les faire pointer un peu plus vers l’extérieur.

Il n’y avait pas d’allusion à cette question dans le seul bouquin sur les bonsaïs qui était dans ma bibliothèque à l’époque et dont je donne les références ici. J’ai fait ça intuitivement, c’est une simple question de bon sens, non ?

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De plus, il semble intéressant que tu détailles ton travail sur la ramification et sur les rempotages qui a aboutit, après une petite 40aine d’année, à cette ramification.

Il me semble que je n’ai jamais eu recours à la ligature sur cet arbre. Quelques haubans m’ont permis de redonner une direction plus intéressante à certaines branches. Mais l’essentiel de cette ramification est le résultat du clip & grow. Cette technique était décrite dans mon vieux bouquin.

Ton travail sur les racines, sur cet arbre semble intéressant à reproduire.

Sur la question des racines et du nebari, j’avoue que durant au moins 20 ans je n’ai pas agi correctement. Je rempotais régulièrement tous les 2 ou 3 ans, mais je me contentais de couper l’excédent de racines autour de la motte. La coupe au bol.

A ma décharge il faut dire que mon unique source d’informations n’était pas assez claire sur cette question. Voilà en gros ce qui y était dit.

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rempotages1.jpg

Je me suis attelé sérieusement ces dix dernières années à améliorer le sac de nœuds autour du nebari, car je n’avais quasiment plus accès à cette zone. J’ai commencé il y a quelques années à forer des trous entre deux grosses racines à l’aide d’une mini-scie à cloche (diam 1,5cm environ). Cela m’a permis de remplacer du très vieux substrat résiduel par du drainant.

Dans une seconde étape j’ai commencé à scier des minces part de camembert dans les racines. Ça fait un peu peur mais jusqu’à présent ça s’est bien passé. Rempotage après rempotage il y a un peu moins de désordre sous l’arbre et le changement de substrat peut se faire à peu près correctement.

Mais toutes ce mesures n’arriveront sans doute jamais à effacer entièrement les erreurs du débutant.

Quelques photos du nebari actuel.

Pour finir je voulais te remercier de nous avoir montré cette superbe écorce d’érable champêtre.

Très bel arbre, simple, sans chichi, une force tranquille. Le type d'arbre que j'aimerai voir en expo. Peut-être une légère concurrence visuelle entre deux cimes sur le tronc de gauche qui pourrait se résoudre en allégeant la dernière grosse branche de gauche

Merci Gwinru pour la manière "mitterandienne" (force tranquille) que tu trouves pour qualifier cet érable. Ça me va :-)

Un arbre sans chichi, oui, je le vois comme ça aussi.

Quant à l'exposer....bof. A quoi bon ?

Je garderai à l'esprit ta remarque sur la concurrence entre les deux cimes lorsque je le taillerai en vert fin mai.

C’est choquant, on dirait un arbre.

C'est un joli compliment. Je lui ai transmis.

Il m'a dit qu'il appréciait

Très bel arbre… :heart_eyes:l écorce est magnifique… :drooling_face:

Merci beaucoup pour le partage :hugs:

La remarque de petitpoissondansleau m intrigue… peux tu nous donner ses dimensions stp?

Car perso pour mes yeux de débutant il me semblerait faire 60 cm de haut hors pot environ…:thinking:

C'est bien la première fois que je le mesure ! :spb40:

Hauteur substrat-cime : 50,0 cm

Merci beaucoup!

En effet il parait plus grand en photo.

Il a fait moins de feuilles cette année que l’année 2019

Première photo : début juin 2019 . Seconde photo : début juin 2020

Il a pourtant été rempoté entre temps et avec un pot légèrement plus grand

Photos de ce matin

Faces avant et arrière

Faces latérales

Bien évolué cet arbre et en finesse. J'en suis encore très loin. Je m'échigne encore sur des branches tubulaires, des bourgeons qui n'apparaissent pas là où il faudrait et des rameaux trop longs. Cette espèce est décidément très vigoureuse et difficile à mener.

Bien évolué cet arbre et en finesse.

Pour cette saison qui s'achève, je suis un peu moins optimiste que toi. Son feuillage était plus diffus que les années précédentes, chose que je résumerais en disant "on voit à travers". Par ailleurs c'est la deuxième année qu'il rejette des racines au milieu du pot, ce que j'évalue comme un déséquilibre. C'est contrariant quand on sait que je pensais avoir atteint le stade d'un arbre bien équilibré, justement.

Le bilan de cette saison a aussi des cotés positifs : Feuillage bien vert, pas de signes de sécheresse sur les  feuilles, pas de taches, pas d'oïdium.

 

 Je m'échigne encore sur des branches tubulaires, des bourgeons qui n'apparaissent pas là où il faudrait et des rameaux trop longs. Cette espèce est décidément très vigoureuse et difficile à mener.

Je fertilise de la manière suivante.

Première application de Biogold fin avril (petits tas de 2 boulettes tous les 5-7cm)

Seconde application de Biogold début juin (même répartition visible sur la première photo ci-dessus)

À partir de mi-aout passage à l'engrais chimique. Arrosage du substrat tous les 7-10 jours jusqu'à la première quinzaine d'octobre.

Comme tu peux le constater ce n'est pas un engraissage échevelé.

 

L'espèce peut effectivement devenir fougueuse quand on perturbe sensiblement l'équilibre entre branches et racines, lors d'un rempotage par exemple. Mais cette propension à débourrer violemment de partout se calme avec l'age de l'arbre.

 

 

Je n’ai jamais vu ça depuis que j’ai cet arbre, c’est-à-dire depuis 1981.

Il a passé la saison sans une seule feuille qui a jauni, sans aucune tache sur une feuille, sans oïdium sans puceron sans acarien d’aucune sorte. Le vert des feuilles est resté uniformément soutenu ne traduisant aucune déficience en oligo-élément. Une saison comme on en rêve.

Pourtant, je n’ai rien fait de spécial. J’impute donc ce comportement quasi miraculeux à la météo de cet été sans canicule.

Pour profiter le plus possible de cet arbre, je l’ai disposé sur la terrasse de mon appartement ( premier étage). Je l’ai donc sous les yeux du petit déjeuner aux préparatifs du déjeuner ou du diner. Il est là quand je fais couler un café, quand j’écoute les infos sur France-Inter, quand je vide le lave-vaisselle et toutes ces activités passionnantes de la vie quotidienne. L’arbre jouit du soleil dés l’aube jusqu’à midi. Le voici ce matin surpris à partir de ma cuisine.

Vue rapprochée des feuilles

Le même à la mi-mai dernier

Petite vue sur le nebari

Magnifique ! Content de que cette saison lui réussisse si bien. Il mériterait une belle photo sur un fond neutre…

Tres bel arbre, naturel et avec beaucoup de Mochikomi... J'aime beaucoup.

 

As tu déjà envisagé un pot émaillé pour cet arbre? Je le verrais bien dans un pot oval.