En même temps, l'aspect phyto et traitements alternatifs est fondamental. Dans le petit monde du bonsaï, nous devrions, tous, revendiquer des techniques dépourvues d'intrants chimiques. Question philosophique majeure, à l'heure où la planète est en grave danger. Je ne tiens pas à faire la liste déjà très longue des impacts négatifs de l'homme sur la Terre, encore que les rappeler ne peut pas nuire: réchauffement climatique, destruction de la biodiversité (flore, oiseaux, insectes, abeilles, vers de terre, mammifères terrestres et marins, etc...), destruction des grandes barrières de corail, un continent supplémentaire constitué de matières plastiques, déforestations à outrance, pollutions diverses (métaux lourds, molécules chimiques issues de l'agro-chimie, PCB, dioxines, perturbateurs endocriniens, PFOA, néonicotinoïdes, etc...), pollutions de l'air, des eaux de surface, des nappes phréatiques, exploitation de gaz de schiste, pillage des ressources naturelles, surexploitation des forêts, etc...
Tout ça pour dire que nous devrions, naturellement être les plus sensibilisés que n'importe qui aux risques que notre passion peut engendrer sur l'environnement et tous nous positionner clairement dans une démarche vertueuse. Sans omettre que nos arbres ne sont pas tous seuls mais placés dans un jardin et que l'entretien de ce jardin devrait impliquer aussi et surtout une attitude responsable.
A l'heure où l'on se pose encore la question de l'utilisation du glyphosate (un véritable scandale), alors que des techniques et des produits alternatifs existent, où le Round'Up, le produit phare de Bayer/Monsanto est encore en vente libre, que la FFB se positionne clairement sur un sujet pareil serait à tout le moins profitable, pour ses membres et pour l'image de notre passion.
Il est de notre responsabilité individuelle, qu'une prise de conscience se fasse, et que des actions à l'échelle du bonsaï, de nos jardins soient menées. Former de nouveaux amateurs au bonsaï, devrait s'accompagner d'une éducation à la sauvegarde de l'environnement. Il ne s'agit plus d'un seul débat entre tenants du bio et tenants du chimique, mais d'une prise de conscience individuelle, la somme de ces prises de conscience étant la seule issue possible pour lutter contre les lobbies, les défenseurs de l'agro-chimie et tous les pollueurs plus ou moins volontairement impliqués. Se reposer sur l'Etat ou les grandes institutions publiques pour lutter contre le réchauffement climatique et les pollutions est irresponsable. Il n'y a que l'opinion publique qui puisse infléchir le cours inexorable du réchauffement climatique et des multiples avatars de l'impact humain. Ce n'est plus un débat philosophique, mais un combat. Réfléchir à nos actions du quotidien, économiser l'eau, trier nos déchets, recycler nos déchets organiques, boycotter les produits des grands groupes industriels, changer notre mode de consommation et d'alimentation, savoir faire le tri dans tout le fatras des messages "green washing", c'est aussi une manière de faire du bonsaï.
Pratiquer le bonsaï c'est apprendre la beauté intrinsèque de la nature, l'harmonie des formes et des couleurs, les notions d'équilibre, l'émotion que provoque un paysage, un ciel enflammé par un coucher de soleil. Ce devrait être d'abord le respect de la Nature sous tout ses aspects, en commençant par comprendre chaque éco système, son entretien, sa gestion, depuis le jardin jusqu'au pot d'un bonsaï