Les règles de présentations en expositions

Bonjour à toutes et tous,

Je voudrais aborder le sujet des présentations en expo.

Quand je me suis mis à écrire ce texte, je me suis dit que je n’allais pas me faire des amis. Que j’allais avoir droit à des trucs du genre :

“Moi, je fais du bonsaï Français et je fais comme je veux.”

Aux adeptes de cette idée, je réponds que le bonsaï est Japonais ou en tout cas, asiatique.
Que les Japonais ont établi certaines règles ou conventions (je préfère ce mot à celui de règles) et qu’il conviendrait de les respecter.
Est-ce que Teddy Riner se présente sur le tatami en bermuda, avec un casque intégral et des combat-shoes ?

Une présentation m’en dit souvent long sur le bonsaïka.
À travers une exposition, on peut comprendre que le bonsaïka est susceptible de progresser.
Une présentation révèle souvent le côté caché de chacun par ce qu’elle est le reflet du caractère de son propriétaire.
Le bonsaï est le prolongement de soi-même, si on ne travaille pas, si on ne nettoie pas, cela révèle aussi une face de nous-mêmes et nous pousse à nous améliorer. Il en est de même pour les présentations.
Je suis toujours triste, déçu, parfois en colère quand je vois une présentation mal fichue d’un bel arbre.

Savoir présenter un arbre en expo est une finalité, un aboutissement d’un travail, même si un bonsaï n’est jamais fini, c’est aussi une démonstration de savoir. Ça peut être aussi une reconnaissance au sein d’un club par ses pairs qui ont sélectionné le bonsaï pour l’exposer.
Dans d’autres cas, c’est une marque de confiance qu’attribue l’organisateur de l’exposition en acceptant l’arbre qu’un candidat propose.
Enfin, c’est un étalage de moyens financiers, c’est là bien sûr la moins noble cause, pourtant il ne faut pas la voir de façon négative, car elle nous permet de voir de très beaux arbres et d’analyser leurs constructions. Mais une mauvaise présentation d’un arbre de haut prix est d’autant plus dommage.
Bref quelque soit ce qui nous motive à exposer, je trouve dommage de ne pas donner plus d’attention à la présentation et son esthétisme.

À mes yeux, exposer un arbre en faisant fi des règles de présentation démontre des lacunes dans notre passion commune. La transmission de ces conventions en devient impossible.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et on exprime plus facilement une chose bien comprise.
Je ne comprends pas ce dilettantisme, je me dis : “Ils ont fait le plus dur avec leurs arbres et ils bâclent la fin de leur travail.”
Même si on connaît parfaitement le fonctionnement d’un véhicule, on ne peut être un as du volant si on ne connaît pas le code de la route.
Je comprends d’autant moins ce dilettantisme quand il s’agit de “je-m’en-foutisme”, ou pire encore quand il démontre un esprit provocateur, ce manque de respect me met en rogne.
Pour moi, ces deux derniers genres de présentations devraient être retirés des expositions.

Apprendre les règles de bases de présentation est une chose bien plus passionnante qu’on pourrait le croire quand elles sont enseignées intelligemment. C’est du “bonheur” de voir ce sujet se démythifier quand cet enseignement explique la raison de ces conventions, elles ont souvent une raison logique quand elles ne sont pas tout simplement historiques.
Quand on le comprend, on se sent invité à découvrir la multitude de leurs subtilités.
Je pense qu’il est temps d’y penser parce qu’on voit de plus en plus d’inepties en expo.
C’est d’ailleurs une remarque générale, car même au Japon je constate de plus en plus de présentations bizarres. Ce qui donne une mauvaise image de ce qu’est le bonsaï aux débutants.
Ça me rend triste de voir ça.

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Je suis tout à fait d’accord avec toi.

J’ ajouterais, comme pour les arbres, que pour sortir des règles (ou conventions) il faut bien les connaître et les comprendre, sinon on arrive à des choix qui n’ont aucun sens.

On a pas tous la chance d’être un mélange de Mozart, Picasso et De Vinci dans le domaine du bonsaï alors il faut savoir rester humble et respecter ce qui a été établi par des générations de bonsaïka qui ont consacré leur vie entière à cet art.

Tout art est amené à évoluer donc c’est normal de chercher de la créativité mais c’est un terrain glissant.

Et une chose importante: l’innovation ne rend pas la tradition obsolète, les deux peuvent coexister dans le respect à partir du moment où le résultat met bien l’ arbre en valeur et que l’ on peut comprendre la démarche artistique.

Une présentation ratée en ayant cherché à respecter la tradition est tout aussi problématique qu’une présentation innovante ratée.

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Merci Toche, rectification MERCI Toche.

:+1:t3: :+1:t3: :+1:t3:

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Merci les gars, je continue

La critique est toujours aisée et gratuite quand on critique sans rien proposer.
Je ne voudrais pas terminer cette tartine sur ce sentiment, aussi, je vous partage ces quelques idées.
Ou si vous préférez, je jette ce pavé dans la mare.

  • Ma première proposition serait d’établir un document reprenant ces différentes règles de présentation. Je reviens à cette première proposition un peu plus bas.

  • Je soumets l’idée aux fédérations bonsaï d’organiser des formations ayant pour thème “Les Présentations” et de consacrer une page ou des pages sur ce sujet au sein de leur site.

  • Je propose que les présentations soient davantage prises en compte au sein des clubs.

  • Ma quatrième proposition est que les différents forums bonsaï consacrent un post à cet enseignement.

  • Ma cinquième suggestion consiste à motiver les organisateurs d’expositions à s’entourer d’une ou de plusieurs personnes qui auraient l’expertise ou tout au moins de solides connaissances dans ce domaine. Ces connaisseurs donneraient leur avis sur les présentations proposées avant d’en accepter l’enregistrement.

Je reviens à ma première proposition.
Il est vrai que ces règles ne sont pas évidentes à apprendre, car elles ne sont consignées nulle part.
Il est d’ailleurs assez paradoxal d’entendre tout le monde parler de règles sans qu’aucun règlement ne soit consultable… même au Japon. On pourrait presque parler de coutume. Cela veut-il dire “pas de règlement, pas de règles” ? Non bien sûr, bien au contraire.
L’autre difficulté de consigner ces règles, c’est qu’elles varient un peu que selon le Maître qui les enseigne et que certaines d’entre elles ont évolué avec le temps. C’est la raison pour laquelle je pense qu’il serait bénéfique pour tous de pouvoir établir un règlement reprenant ces conventions dans les grandes lignes, et pourquoi pas, de leurs variantes.
Nous aurions ainsi un document où chacun pourrait se référer en cas d’hésitation, nous parlerions ainsi tous le même langage. Les différents points abordés y seraient expliqués quand cela est possible. Je parle des raisons logiques ou historiques de la présence de certaines règles. C’est tellement plus facile quand on comprend les choses.
Comme je le disais plus haut, ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et on exprime plus facilement une chose bien comprise.

Je sais, je suis naïf et bien conscient de l’ampleur du travail.
Je suis également bien conscient que c’est un rêve. Je ne me fais pas trop d’idées, mais si je pouvais influencer ne fusse qu’un tout petit peu le monde du bonsaï, j’en serais le plus heureux des hommes.

Voilà, j’en termine ici, après ces quelques mots, me voici en accord avec moi-même, me taire eut été un non-sens, une incohérence.

Belle journée à vous.

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Ce groupe FB traite que du kazari, il déchaine pas les foules ce qui interpelle…

( le lien fonctionne, étonnant c/v).

Vous y trouverez de multiples exemples de présentations, d’expositions.

Les expos sont peu montrées, discutées ici depuis longtemps.

C’est pourtant l’une des finalités de cet art.

La kokufu se tient en ce moment , elle n’est pas évoquée ici……

De multiples images circulent mais pas ici.

Je suis en grande partie d’accord avec toche, je sais que la fédé traite du sujet comment dans le détail je ne sais pas mais pour ce qui est du/des forums, oui y a des choses à faire.

L’intro du groupe est la suivante :
" La thématique de ce groupe est l’esthétique dans le cadre de l’art du bonsai, du kazari et des arts qui peuvent lui être associés ou qui peuvent le compléter.C’est aussi de faire découvrir cet art a un public le plus large possible par sa finalité.Il vise à créer essentiellement une émotion en lien avec une représentation symbolique de la nature.

C’est une invitation, une porte, vers un ou des univers qui peuvent être différents ou non, liés ou pas.

L’esthétique est une discipline de la philosophie ayant pour objet les perceptions, les sens, le beau (dans la nature ou l’art), ou exclusivement ce qui se rapporte au concept de l’art.

La vocation de ce groupe est de faire de la sensibilisation sur ce thème à un public le plus large possible.

Nous l’aborderons de façon élargie non restrictive, non dogmatique et non normative. Notre but n’est pas d’enseigner un savoir mais d’éveiller, il revient ensuite aux personnes d’acquérir ce savoir.

Le but est de placer le lecteur dans un contexte lui permettant de développer certains aspects, sa sensibilité, ces connaissances voir sa curiosité afin qu’il puisse aller plus loin mais aussi la découverte de ceux-ci par leurs finalités.

Nous espérons que vous trouverez parmi nous ce que vous êtes venus chercher et que vous passerez de bons moments sur ce groupe.

Nous vous souhaitons la bienvenue, n’hésitez pas à rentrer, prenez place, vous êtes ici comme chez vous. Bonnes et heureuses traversées.

L’équipage"

La Fédération Française de Bonsaï ,notamment grâce aux travail de JBG, JML ou RH (pour n’évoquer que ceux que je connais et/ou côtois), forme sur le kazari .

Travailler sur le kazari permet aux plus grand nombre de se remettre dans les fondements de la présentation DONC de la construction des arbres, la place dans le pot, choix de tablette, etc, etc…

Toche, rien ne t’empêche de produire un document. Il serait de toute façon très intéressant. :wink:

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Un document de ce type serait plus qu’intéressant sans nul doute.Il n’y a pas que la transmission des arbres qui est importante si on veut construire savoirs, expériences doivent aussi être transmis.

Ceux qui proposent sont rare…

rq : un arbre doit être conçu en théorie en tenant compte de la présentation dès le début si on l’envisage sinon c’est un coup à avoir des surprises le moment venu.

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Je ne suis pas un pro Fédé, bien loin de là, mais je la respecte, elle fait un sacré boulot et de nombreuses personnes s’y investissent gratuitement.
Je ne dirais pas que j’irais dans ce (leur) sens, mais ça, c’est une autre histoire.

Le problème avec la fédé, c’est que dans un premier temps elle s’est basée sur l’enseignement de Me Suzuki.
Ce problème remonte à plusieurs dizaines d’années, fin des années 1900 et début des années 2000.
Ça remonte à 1992, lors des premières formations organisées par le Scuola d’Arte Bonsaï en France.
Si mes souvenirs sont bons, début 92, la Scuola organise ses premières formations en ouvrant des classes dans trois pays, la France, l’Allemagne et la Suisse.
Maître Hideo Suzuki assure les formations de ces classes, il enseigne de 1992 à fin 2007.
Pour y avoir participer, je peux dire que l’enseignement de Me Suzuki était très strict, du genre, c’est comme ça et pas autrement. Principalement en ce qui concerne les règles de présentations.
Ses premiers élèves sont pour la plupart ceux qui deviendront plus tard des dirigeants ou/et des N3 de la Fédé.
Les formations se déroulent sur une période de 8 ans avec plusieurs passages de niveaux.
Les cours se déroulent par des formations successives de deux ans. Elles sont appelées : Formation élémentaire, formation intermédiaire, formation supérieure, et enfin pour celles et ceux qui le souhaitent, une formation d’instructeur. À ma connaissance, rares sont ceux qui abandonnent après les six premières années. La plupart des élèves vont jusqu’au bout de ces huit années de cours et terminent avec le niveau d’instructeur au sein de la Scuola.
Le modèle de la Scuola fait des émules et donne des idées à certains. Début 1994, ils créent avec d’autres la Fédération Française de bonsaï. Elle a pour but de fédérer les clubs, de soutenir et de promouvoir l’enseignement du bonsaï. Des membres de la Scuola qui ont terminé le cursus s’investissent au sein de la Fédé.
Ensemble, ils décident d’organiser des formations et passages de niveaux basés sur ceux de la Scuola.
Ils décident également de créer un classeur. Si je ne m’abuse, le premier classeur de la Fédé voit le jour en 2004.
On ne s’en rend pas bien compte, mais la mise sur pied de ce classeur est le fruit d’un énorme travail, ça représente des milliers d’heures de travail réalisé par des personnes compétentes.

Malheureusement, ou plutôt heureusement, les choses et nos connaissances évoluent, ce que l’on croyait vrai il y a dix ans ne l’est plus forcément aujourd’hui.

À cela s’ajoute ceci.
Les élèves de la Scuola ont retranscrit ce que Me Suzuki leur avait enseigné, principalement en ce qui concerne les différentes règles de présentations. Cette démarche était faite de bonne foi. Il faut se remettre dans le contexte, c.-à-d., il y a +/- 20 ans. À cette époque, Me. Suzuki était un des très rares maîtres japonais à venir nous enseigner le bonsaï en Europe.
Les élèves de la Scuola de l’époque ont pris son enseignement pour argent comptant. Ce n’est pas une critique, j’en aurais fait tout autant.
Mais depuis, d’autres maîtres sont venus nous enseigner le bonsaï, notamment Me Ando qui a succédé à Me Suzuki et d’autres maîtres comme Me Abe, Me Tsukada, Me Hiramatsu, Me Kawabe…

On se rend compte, et c’est flagrant quand on consulte l’enseignement des règles de présentation de Me Ando, que les vérités de Me Suzuki ne sont pas valables pour d’autres maîtres
De ce fait, apporter des modifications au classeur, mais aussi et surtout, à ce qu’on a enseigné durant des années n’est pas évident.
Apporter une correction suite à une nouvelle découverte est compréhensible et logique, mais comment dire des années plus tard à une personne qui a raté un QCM qu’en réalité, elle avait raison face à des affirmations dogmatiques ???

Quoi qu’il en soit, le classeur de la Fédé est et restera une très bonne base, mais ne vous y fiez pas à 100%.
Les choses évoluent sans cesse et bien souvent elles sont en fonction de la situation de chacun.
En cas de doute, vérifiez par vous-même, n’attendez pas que cela tombe tout cuit dans votre assiette. Se renseigner est une preuve d’intelligence.

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Plus j’avance et plus je me rends compte que la tâche risque d’être insurmontable.
Je prends un simple exemple, celui de la présence ou non du kakemono dans une présentation.

À propos de ce fameux Kakemono, on utilise davantage le terme Kakejiku au Japon.
Me Suzuki l’imposait dans chacune d’entre elles.
J’ai participé à quelques formations des N3, quand je demandais pourquoi ils mettaient un kakemono.
La réponse était : “C’est la règle” ou “Parce que c’est comme ça.”
Puis j’ai participé aux formations de Me Ando à qui j’ai posé la même question.
Il nous dit : “On ne met pas de Kakejiku dans un tokonoma ou en présentation en ligne “seki.”
Et il explique : “Dans le temps, le Kakejiku était l’emblème du seigneur.
Quand le seigneur quittait son château, on plaçait son emblème dans le tokonoma pour rappeler à ses vassaux qui était le maître”
Pour celles et ceux qui ne le savent pas, le tokonoma est l’alcôve dans laquelle, le seigneur, le maître prenait place pour recevoir ses sujets.
Me Ando continue : “Aujourd’hui, le bonsaï a remplacé le maître dans le tokonoma, c’est lui le maître (le principal) et si le maître est présent, on ne met pas son emblème.
Donc pas de kakéjiku dans un tokonoma, il ne peut y avoir deux maîtres dans un tokonoma ou en présentation en ligne (Seki Kazari).”

Il ajoute encore ceci : “Je vous enseigne le bonsaï comme on le faisait dans le temps, donc à l’école, on travaille dans ce sens, mais chez vous, vous ferez ce que vous voudrez. Si vous visitez une des expositions au Japon ou si vous regardez des catalogues de grandes expositions, vous verrez que les choses ont évolué par rapport à ce que je vous enseigne.”
J’aimais bien cette ouverture d’esprit, les Japonais de cet âge-là ne l’ont pas souvent.
Ce qu’il nous enseignait était parfois contradictoire à tout ce qu’on me disait auparavant, mais lui, il nous donnait les raisons, le pourquoi de tels ou telles règles. C’est ce qui m’a le plus plu, on était bien loin du sacro-saint, dogmatique et sans intérêt : “C’est la règle.”
Avec lui, les règles devenaient tellement logiques, qu’il n’y a plus besoin de les retenir.

Après avoir lu ça, on a peut-être du mal à définir l’enseignement que l’on veut suivre.
Comme je le disais plus haut, les choses évoluent et c’est très bien, mais ça devient de plus en plus compliqué de mettre de l’ordre dans ce sujet.
J’y ai réfléchi et j’ai une solution à proposer, pourquoi ne pas faire deux classements de Kazari.
Un premier qui s’intitulerait “Kazari traditionnel” et un second que nous appellerions “Kazari Moderne”
Ça permettrait à chacun de pouvoir faire son choix de ce qu’il souhaite suivre et ça diminuerait… peut-être 535121les foires d’empoigne.

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Peut être que le plus simple c’est d’utiliser ça comme base

C’est très intéressant ce que tu décrit et écrit. Mais comme tu le dis même les japonais ne sont pas d’accord entre eux et cela peut aussi évoluer au Japon.
Je suis d’accord sur le fait que quand tu expose sur un congrès fede on doit respecter les règles demandées. Mais si c’est hors fede… a ton le droit dexposer autrement? Je le pense. A condition que cela soit beau! Certains pensent qu’ exposer un bonsai c’est mettre l’arbre en valeur et juste l’arbre pas de fioritures.
On peut se poser la question de l’évolution de l’art et des traditions, doivent elles êtres figées ? Comment y intéresser les jeunes et les non initiés? Les expos sont elles organisées pour intéresser le plus grand nombre ou juste les connaisseurs? On voit bien le désintérêt des japonais pour le bonsai, il en est de même pour l’art régional et les traditions. S’il n’évolue pas il se meur doucement.
Pour ma part je pense que tout cela peut évoluer, accepter des présentations innovantes qui sont inspirées des traditions. Le bonsai n’est il pas juste donner une émotion ? A celui qui le construit et a celui qui le regarde? On pourrait aller plus loin sur la construction du bonsai ou encore parler du bonsai asiatique et non japonais. Quand on voit le désintérêt a l’art et la culture nationale comment demander a des personnes qui s’intéresse principalement a la culture et la construction de bonsai de connaitre toutes les cultures, significations, histoires japonaises ?
Pour finir je suis toujours étonné de voir des très beaux arbres présentés sur la même tablette avec la même plante d’accompagnement… de voir des enfilades de pseudo compositions. Moi le 1er pour rentrer dans le moule, je fais mes tablettes, je cultivent des plantes d’accompagnement mais est-ce bien dans la culture japonaise? Non je le fais car la fédération le demande pour montrer mes arbres, par facilité et certainement pour pas faire de vague. Et je ne parle même pas du débat autour des pots qui me dépasse.
Toche ne le prend pas mal, je te donne juste mon point de vue et respecte ceux et celles qui veulent respecter ces règles.

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Oui peut-être, Peuceb
Il faudrait voir ce que l’on y raconte dans ce livre.
Je vais me le procurer. :wink:

Je suis enchanté de voir qu’il est encore possible de produire sur ce forum des sujets de fond dont la teneur est excellente autant dans la forme que dans les idées avancées.

D’emblée, je relève que dans les premiers messages, on oscille entre le fait de parler de « règles » et de « convention ». Puis très vite, on ne parle plus que de « règles ». Dont acte.

Je constate aussi un éventail d’opinions qui vont du désir de maintenir les traditions nippones de s’y tenir à la lettre, jusqu’à la nécessité d’innover.

Ma position sur cette question est bien connue ici. Constatant que tout a toujours changé, je ne peux que me poser la question de l’utilité à déployer tant d’énergie à conserver quand on sait que de toute manière les choses vont changer d’une manière ou d’une autre. Vous l’avez compris, je ne suis pas un conservateur. Néanmoins, cela ne m’empêche en rien de regarder de plus près la cérémonie du thé, d’étudier le théâtre Nô, de pratiquer l’Aïkido (jadis), autant de domaines que je trouve passionnants.

Je trouve qu’il y a une ambiguïté due au fait que notre passion est exclusivement désignée par un terme japonais. Ceci est clairement illustré par cette phrase de @Toche dans son tout premier message :

"Aux adeptes de cette idée, je réponds que le bonsaï est Japonais ou en tout cas, asiatique. "

Cette phrase était sans doute vraie il y a un demi-siècle. Mais la pratique consistant à cultiver à des fins esthétiques des arbres dans des pots c’est élargie grandement, en particulier vers le monde dit occidental. Cette dynamique ne peut pas se faire sans une profonde évolution de cet art.

À ce titre, je trouve cette remarque de @Toche particulièrement intéressante

J’y mettrais cependant un bémol. Continuer à emprunter le terme de Kazari reste une référence à la tradition, en plus d’être jargonneux, et le terme « moderne » assez has been. Plutôt que de parler de “Kazari Moderne” je suggère « Scénographie contemporaine ». Cela s’est fait jadis à l’avènement de la peinture impressionniste avec le Salon des Indépendants. Globalement c’est une bonne idée qui pourrait être instituée par la FFB. Mais bon, je ne me fais pas trop d’illusion.

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Merci Marc. :slightly_smiling_face:

Je comprends ce que tu dis. :wink:

Chacun est libre de ce qu’il veut faire bien sûr.

Ce que je voudrais, c’est pouvoir établir un document qui expliquerait les façons d’exposer pour ceux qui souhaitent suivre cette façon de faire japonaise, mais qui n’ont pas pu avoir la chance de suivre une formation. Ce serait une sorte de vade-mecum du kazari.
Je voulais dire pour un document pour les “puristes”, mais pour moi, puriste à un côté élitiste. Dans mon esprit, ce n’est parce que j’expose à la japonaise traditionnelle que je suis meilleur bonsaïka qu’un autre, c’est juste différent.

Il y a trop de présentations moches qui sont faites pourtant dans un bon esprit, elles sont moches par manque de connaissances. Peut-être a-t-on cherché les renseignements sans pouvoir les trouver et bien souvent, il suffirait d’un rien pour les améliorer.
Ce vade-mecum est ce qui manque à celles et ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir participer à une formation.

À côté de ça, il y a de plus en plus des présentations avec des légos, des poupées, des robots, un squelette, un crane de rongeur, et autres conneries, j’ai même vu un pendu à une branche de bonsaï (non, ce n’était pas Mimi Mathy) c’est ça que je voudrais qu’on arrête.

J’exagère, mais je pense que si on ne fait rien, on finira pas avoir ce genre de présentation.

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Soit une « référence » en quelque sorte, le repère de référence, après libre à chacun mais un référentiel de référence est défini, ça contextualise.

Libre à ceux qui veulent faire autrement d’expliciter leur référence à eux.

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« bonsaiphil, post:13, topic:125614 »]

Plutôt que de parler de “Kazari Moderne” je suggère « Scénographie contemporaine ».

Cela met sensiblement équilatéral.

Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde.” Je pense que c’est d’Albert Camus.

Voici une page d’un livre que j’avais commencé à écrire.
Que proposes-tu pour ces termes ? 323435

Sérieusement, “Kazari“ est un terme japonais, tout comme bonsaï.
Il se fait que nous sommes justement sur un forum destiné au bonsaï.
J’utilise donc un terme tout à fait adéquat.

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Je comprends ta démarche et suivrait avec intérêt tes écris.
Quand je dis qu’on peut évoluer dans la présentation, je ne pensais qu’a de belle chose et non juste une lubie artistique Ton exemple met en évidence ce qu’il ne faut pas faire (à mon avis), ce n’est plus le bonsai qui est mis en valeur mais le délire du créateur…
Evoluer ne veux pas dire s’affranchir, mais par exemple, avoir des tablettes ou des pots d’inspiration occidentale (mais cela n’est qu’histoire de gout personnel). Et garder un peu de liberter dans notre interprétation.

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Il ne s’agit que d’un détail, mais tout à fait révélateur des habitudes que l’on perpétue alors qu’on pourrait les interroger.

Il s’agit dans les expositions en linéaire des fameuses séparations entre deux agencements, matérialisées explicitement par des baguettes en bambou, le plus souvent.

Même si ces séparations ont un sens dans la symbolique japonaise, même s’il y a une explication traditionnelle, elles blessent mon œil occidental.

Pour preuve cette salle d’exposition avant mon intervention photoshop

Après le gommage des baguettes et de tous les zigouigouis autres que les arbres

Et là tout s’éclaire. La séparation entre exposants devient implicite, elle est suggéré, ce qui est tout de même moins ploum-ploum.

D’autant plus qu’on arrive parfois à des situations où deux plantes d’accompagnement sont au touche-touche.

Encore une fois, ce n’est qu’un détail, mais révélateur d’un état d’esprit que je ne partage pas à l’époque des espaces ouverts et épurés.
Les conceptions occidentales de l’exposition des œuvres d’art (et leur histoire) ont fait la preuve de leur excellence. A condition, bien sûr d’être confiées à des hommes de l’art.

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@Toche. C’est curieux, je bosse sur le même dossier depuis quasi 1 mois. J’ai quelques dates qui diffèrent comparées à celles que tu as donnés plus haut…

Le classeur FFB a été revu depuis quelques années.

A défaut d’intervenir les uns les autres, et moi le premier, seriez vous d’accord pour laisser Toche faire son exposé ?

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il faudrait un autre fil pour discuter et le laisser s’exprimer oui car si on mélange tout …