Je débute en yamadori et je souhaiterai savoir tous vos petits secrets acquis au fil de votre expérience.
J’ai récemment prélevé un junip qui … se porte pas foufou (j’ai d’ailleurs demandé votre aide sur le sujet). Il était en pleine santé bien vigoureux tout ce qu’il fallait. Mais bon voila même si les conditions étaient normalement opti il a pas aimé être déraciné.
Je me suis donc posé comme question : est ce possible de préparer un arbre au prélèvement ?
Surtout si l’arbre en question est pas dans un forme olympique, peut on l’aider à reprendre du poil de la bête et le conditionner au prélèvement ? Un pierre deux coups
Disons le clairement : oui, il faut préparer un arbre en vue d’un prélèvement neuf fois sur dix.
Me concernant, cette préparation peut durer un an, mais j’ai déjà eu le cas où cela a mis 5 années. Mon expérience est relative aux feuillus.
Épisode 1 : L"invention
Tu te promènes, un arbre attire ton regard, tu nettoies un peu les herbes qui cachent sa base, tu grattes le sol jusqu’à la 1ʳᵉ racine.
Tu étudies la nature du sol : caillouteux, sol meuble, argile ? granit ? grès ? etc.
Tu tournes autour, tu imagines, tu cherches l’arbre qui est dans l’arbre et tu le débarrasses de quelques branchettes histoire de mieux pouvoir lire l’arbre.
Tu te couches au sol pour prendre quelques photos de repérage.
Tu rentres chez toi, tu laisses passer une nuit.
Si le lendemain, à la vue des photos, ça t’excite toujours, tu prends la décision du prélèvement… un jour.
Épisode 2 : l’autorisation de prélèvement. Cette période peut s’avérer assez longue.
Épisode 3 : la préparation. La première chose à faire est de tester la facilité/difficulté à enfoncer un louchet. La plupart du temps, il ne servira que très peu, car la règle est de devoir creuser un fossé de cerclage autour de l’arbre.
Cet épisode peu durer plusieurs années si le fossé de cerclage est réalisé par étapes. Mais souvent, il est possible de le réaliser le jour J de la collecte.
Tout dépend de la densité et la conformité des racines que tu auras explorées précédemment.
Le fossé doit être profond pour les chênes (30-40 cm) et quasiment nul pour l’épicéa.
Et puis il y a les situations où il faut envisager une marcotte souterraine.
Épisode 4 : il faut emballer la motte. Personnellement je l’entoure d’une toile de jute que je maintiens avec du scotch brun d’emballage. Emballer la motte dans du plastique est une très mauvaise idée.
Pouf pouf, je m’arrête là bien qu’il y ait beaucoup plus à dire pour ces quatre premiers épisodes
Bonjour bonsaiphil
Tu abordes surtout de la phase de repérage de sélection, ou du prélèvement, etc. Bien qu’elles soient cruciale ma question était plus sur l’entre deux : une fois l’arbre sélectionné, mais avant le prélèvement.
Que faire pour par exemple pour stimuler les radicelles près du tronc (ce qui l’aiderai bcp pour le post prélèvement). Ou comment prévenir que le bois mort pourrisse (futur Jin) ce genre de choses
Du parles aussi de marcottage sous terrain tu peux m’expliquer un peu plus ?
A cause de sa réputation de prélèvement.
Il semblerait que cette espèce soit assez difficile à maintenir après prélèvement.
Je crois avoir lu jadis qu’il vit en symbiose avec une bactérie ou un champignon (à confirmer).
Je n’en ai jamais prélevé, indépendamment qu’il pique vraiment beaucoup
Le genévrier que tu présentes dans le sujet Maladie genévrier n’est pas un J. communis.
OK , ça va mieux
En gros , ma philosophie de prélèvement, c’est d’y aller petit à petit, sur un temps au minimum d’une année.
Ce que je ne fais jamais : mettre de l’engrais quand l’arbre réside encore en pleine terre. J’estime que c’est pisser dans un violon.
En revanche, il m’est arrivé d’arroser un arbre que je comptais prélever. Quand le candidat se trouve vraiment dans une zone de combat, alors ça peut aider pour lui faire dépasser les épisodes de grosse canicule.
Voir ici un exemple de prélèvement de Prunellier qui a nécessité une marcotte souterraine. Mais c’est un cas d’exception. Il n’y avait pas de racines avant une grande profondeur.
pourquoi ? j’ai dejà mis de l’engrais bleu à l’automne sur la base de pins sylvestre et l’année suivante, j’ai vu une meilleure pousse. C’est egalement ce que fait Olivier80 (Olivier Barreau) qui est un pro : il engraisse à l’engrais bleu en vue d’un prochain prélevement.
Pour ma part, j’aime bien cerner à l’automne une partie de la motte, pour voir si l’arbre est prelevable, et je remets ensuite le substrat d’origine et j’ajoute de l’engrais bleu sur la motte. Je laisse passer l’automne et l’hiver (en général il pleut pas mal ce qui fait passer l’engrais dans le sol) et je prélève au printemps suivant (Fin Avril Début Mai). Le but est de permettre au prelevement de produire des radicelles dans la motte partiellement cernée.
La marcotte et l’engraissage préalable sont de bonnes techniques mais il n’en reste pas moins que les genévriers ne sont pas des arbres faciles à prélever. Il vaut mieux disposer d’une certaine expertise et d’un tunnel de reprise pour ce type d’arbre.
Dans ma région (climat méditerranéen), il est assez facile de prelever : les buis, les oliviers sauvages, les érables de montpelliers, les cerisiers de sainte lucie, les frênes. J’ai aussi des romarins et des pins mais ce n’est pas unanimement considéré comme facile.
Je ne saurais pas dire pour les essences des autres regions.
Je fais rarement des prélèvements, le dernier était un St Lucie, il y a 45 ans, je l’ai toujours, il va très bien. Je l’avais déterré soigneusement et enterré à l’ombre, arrosé, brumisé et couvert d’une feuille de plastic étanche, soutenue par des arceaux pour que la feuille ne touche pas l’arbre.