Se projeter en représentant ce qu'un arbre pourrait devenir peut se faire de beaucoup de manière.
La plus utilisée mais pas nécessairement la plus efficace consiste à recourir au traitement numérique d'une photo.
Indépendamment de la maîtrise de photoshop ou de gimp, du maniement des calques, des outils "tampons duplicateurs", des formes de pinceaux, des détourages automatiques qui bavent, la puissance de ces outils produisent souvent des arbres fantasmés ou impossibles à réaliser dans la vraie vie.
Partant d'une image qui est elle même une réduction du volume au plan, voire une déformation (petite focale), le risque de dériver très rapidement vers un arbre irréaliste au vu de l'arbre réel est patent.
Du point de vue de l'auteur de l'arbre qui voudrait affiner son projet il me semble que le dessin sur du papier soit préférable. Pourquoi ?
Le dessin force à l'observation intense de l'arbre et permet de s'en construire une bonne image mentale. Passer par la main est une démarche autrement plus active que de procéder à des copier/coller , à des rotations/déplacements de sélection de pixels. En passant par la main on supprime l'intermédiaire de l'outil et on en vient directement au sujet.
Celui qui dit "je ne sais pas dessiner" affirme simplement "je ne sais pas regarder".
Personnellement je combine parfois mon dessin avec le traitement numérique d'image : après une esquisse papier que je numérise, je rajoute au tampon duplicateur du feuillage pipeté sur une photo de l'arbre et je le mets à l’échelle. Mais l'essentiel réside toujours dans la première étape.
Les outils de traitement numérique de l'image sont un piège pour le bonsai-ka débutant parce que la puissance de ces logiciels permet des projets irréalistes. On peut très vite "partir dans le décor".
Citons Clem qui dit très justement ici :
"c'est vrai aussi que quand tu montres un arbre que tu as travaillé pendant des années à le ramifier, que tu sais où tu vas, c'est pas toujours agréable de recevoir un virtuel qui propose de couper ton arbre à mi-hauteur "