Mon affection est double. Une appétence obsessionnelle sur le vert flanqué d'une tendance à craquer irrationnellement.
On commande des pots à kusamono parce qu'on les trouve beau. S'en suit une pulsion déraisonnable à les garnir. C'est ce qui s'est passé avec ce tandem pot/plante
(Croisement entre Geranium dalmaticum et Geranium macrorrhizum). Achat à une foire aux plantes en Oct 2015 .
Le résultat pourrait se résumer par :
"post coitum omne animalium triste est"
Trad : "après le coït, tous les animaux sont tristes"
On le sait et on le refait inlassablement.
Et inexorablement on se dit que lorsque le désir est assouvi il ne reste que peu de choses comparé au plaisir éprouvé quand la plante longuement recherchée a été prélevée avec moultes péripéties. S'en souvenir tout en contemplant la composition c'est du bonheur, de la sensualité absentes quand on a simplement acheté.
Pour vous spectateurs de ces quelques photos, pas de différence : c'est un kusamono en plus qui ne vient que s'ajouter aux précédents.
La Sabine des Baléares (Arenaria balearica) est la plante herbacée que je possède depuis le plus de temps.
Je l'ai acquise au début des années 1990 une période où on pensait qu'il était de bon ton d'installer de la végétation sous nos arbres en pot. Il fallait trouver des espèces très rase-motte sans racines profondes. J'en ai essayé plusieurs et celle-ci s'est avéré particulièrement adaptée.
Depuis j'ai abandonné l'idée des sous-plantations et Arenaria balearica est devenue un Kusamono
L'espèce aime l'ombre mais elle est sensible aux températures négatives. J'ai mis du temps à le réaliser.
C'est ainsi qu'une année au début du printemps je ne retrouvais plus aucune trace de la plante sur le substrat de mes arbres. Je l'avais considérée comme perdue quand au mois de juin de cette année là, j'ai découvert un petit brin vert sous un érable champêtre et je l'ai recueillie dans un pot dédié.
Il faut dire que sa propagation (par bouturage) est très facile et je n'ai pas eu trop de mal à la récupérer et la multiplier. C'est l'un des rares Kusamono que je protège en hiver.
Voici un Sedum que je cultive depuis 3 ans. Je le trouve rigolo avec ses feuilles très joufflues. Celles de l'année passée sont rouges, les pousses de l'année en cours sont vertes
J'ai un gros doute quant à l'espèce. J'hésite entre Sedum brevifolium et Sedum anglicum. Toute aide sur ce point serait la bienvenue.
Je ne suis pas encore arrivé à le faire fleurir. Mais étant donné les caractéristiques des feuilles qui se suffisent à elles-même ce n'est pas une catastrophe.
Je lui avais acheté des sedum spurium Atropurpureum, pachyclados et spathulifolium Purpureum il y'a 7-8 ans, toujours en pleine forme et qui fleurissent, sauf le spurium
Peut-être répond t'il au téléphone ou par mail. Etant spécialisé dans les sedum, entre autres, il devrait te renseigner. C'est un puits de science en botanique. Je me souviens d'une conférence à l'école du paysage de Versailles assez bluffante.
Le petit joufflu ne présente pas du tout les caractéristiques de Sedum album (l'Orpin blanc) dont voici un exemplaire de ma Kusathèque.
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C'est aussi un Sedum très commun pour lequel il suffit de se baisser pour prélever. Les feuilles peuvent présenter une certaine variabilité en fonction de la saison ou de l'arrosage mais elle n'arrivent pas à une forme quasi-sphérique .
Je lui avais acheté des sedum spurium Atropurpureum, pachyclados et spathulifolium Purpureum il y'a 7-8 ans, toujours en pleine forme et qui fleurissent, sauf le spurium
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Oui, les "Orpins bâtards".... Y disent qu'il ne faut plus les appeler Sedum spurium mais Phedimus spurius.
Va comprendre....
J'en ai récupéré un sauvage dans un bois en 2016 que je ne suis pas non plus arrivé à faire fleurir.
Il semblerait donc que les Orpins bâtard sauvages soient plus difficiles à faire fleurir en petit pot que les variétés et cultivars de cette espèce.
Et c'est sans doute pour cela qu'on ne compte plus ces variétés de Phedimus spurius aux noms à coucher dehors et sélectionnés pour leur capacité à fleurir .
Je vous présente donc un de ces cultivars - dont j'ignore le nom - et qui a fleuri la première fois fin mai dernier.
On pourra remarquer dans cette dernière photo l'usage de cavaliers métalliques pour ré-orienter les tiges sur le substrat et densifier par marcottage naturel.
L'une des plus courue est Campanula Portenschlagiana (la Campanule des murailles) qu'on trouve chez tous les pépiniéristes et donc dans tous les jardins.
D'origine balkanique elle se retrouve parfois à l'état sauvage dans l'ouest européen, mais c'est alors une échappée des jardins.
Teucrium chamaedrys est généralement connue sous le nom de "Germandrée petit-chêne", même si dans certaines régions de l’hexagone on l'appelle "Chasse-fièvre" ou "Chênette" ou parfois encore "Sauge amère". Les habitants des deux départements les plus septentrionaux ou ceux de l'Armorique ne pourront pas la rencontrer chez eux. Elle a une nette préférence pour les terres arides et calcaires.
J'ai prélevé celle ci au début du printemps 2017 dans ma région.
Sa culture n'est pas évidente . Dés que les chaleurs arrivent elle a une tendance au jaunissement des feuilles et je n'ai pas d'autres solutions que de la mettre alors à l'ombre.
J'ai passé pas mal de temps ce printemps à essayer de repérer une Rosa gallica (Rosier de France). Très difficile à différencier de Rosa canina (Églantier des chiens) omniprésente, je me suis fondé sur deux caractéristiques qui pourraient les différencier : La couleur très rose et particulièrement délicate des fleurs de R. gallica et ses épines plus nombreuses plus désordonnées plus sauvage. Ma recherche a été infructueuse et le restera sans doute cette année puisque la floraison est terminée.
Le Kusamono qui fait l'objet de ce message est une Aquillée.
Tout le monde connait l'Aquillée millefeuille de nos prés, fossés ou terrains vagues. (voir planche botanique copiée de Wikipedia)
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Mais il ne s'agit pas de celle-là.
L'Aquillea ptarmica (Aquillée ptarmique ou Aquillée sternutatoire ou Herbe à éternuer) ci-dessous m'a frappée un jour d'été 2014 par la taille de ses fleurs dans un de ces prés de fauche qui vous donne envie de vous transformer en vache.
La voici après son prélèvement
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J'ignorais à l'époque que le nom du genre vient de celui d'Achille qui s'en servait pour soigner ses soldats. Bon c'est de la mythologie....
Une fois identifiée j’apprends que "ptarmique" vient du grec (encore !) "ptairo" = qui fait éternuer . Mais j'avais beau la renifler, je n'éternuais pas.On lit ensuite que c'est la plante séchée et broyée qui rentre dans la composition de la poudre à éternuer.
C'est bien pour tous ces détails que j'ai conservé et cultivé cette Aquillée, parce qu'on ne peut vraiment pas dire qu'elle soit spectaculaire.
En regardant attentivement les photos, vous verrez que j'ai triché : un fil retient cette année les hampes florales vaguement à la verticale.
C'est une plante dont le rhizome est traçant : alors forcement dans un pot aussi petit elle ne s'exprime pas vraiment et les fleurs en particulier n'ont pas la superbe de ses sœurs dans le prés d'après mes souvenirs.
L'Aquillée ptarmique est toxique pour les chevaux, les vaches et les moutons : faut brouter tout autour. Y a pas à dire ces bestioles vivent dangereusement .
J'ai bien sûr essayé avec des pots moins importants mais les résultats sont alors moins spectaculaires.
L'espèce adore les milieux frais à humide et maintenir un tel environnement devient plus difficile dans les pots aux volumes restreints.
.... la persicifolia se resseme facilement seule j'en retrouve un peu partout, surtout en blanc d'ailleurs qui est plus vigoureuse que la bleue etrangemeent
J'observe régulièrement Campanula persicifolia dans la nature et je vais donc envisager de récolter des graines pour les acclimater dans mon jardin, puisque ça semble bien marcher.
J'adore cette campanule , particulièrement dans sa version bleue, spectaculaire par sa couleur mais aussi par la taille des fleurs.