Une vielle Aubépine au pied d'un talus , je l'avais repéré l'année dernière et je suis retourné jeter un oeil aujourd'hui .
Toujours recouverte de lianes et de ronces mais cette souche a chatouillée ma curiosité , je suis donc mis à couper et désherber un bon périmètre pour travailler et si je le précise c'est que ça n'a pas été de tout repos , j'ai plus d'épines que de doigts ...
Au premier abord une souche avec une belle écorce et un beau tronc creux avec des parties de bois mort qui ne tenaient quasiment plus , et puis en regardant mieux je me rend compte que le sommet est en patte d'oie avec des départs multiples et denses ce qui rendait l'arbre beaucoup moins attrayant , un peu comme une trogne ou arbre têtard ...
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... mais en grattant le plus gros du bois pourrit avec mon tournevis j'ai compris que tous les départs du centre étaient sur une partie presque désolidarisée du tronc principal et étaient alimentées par leur propres racines situées contre le talus , j'ai décidé de creuser dessous et aussi derrière car l'arbre était contre la terre .
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Une fois l'arbre dégagé j'ai cassé le centre de la patte d'oie qui ne tenait plus , et là j'ai trouvé que l'arbre devenait très intéressant , joie de courte durée en voyant le racinaire .
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Je compte y retourner demain pour marcotter , et vous , vous marcotteriez , si oui à quel niveau ? ou vous laisseriez tomber ce prélèvement ?
Ca semble compliqué, et c'est dommage, elle est chouette cette rogne!^^
Je pensais pas qu'avec le tronc creux elle aurait des racines aussi grosse et traçante.
Celle que j'ai prélevé l'année dernière avait pourri jusqu'en dessous, de qui avait supprimé définitivement le pivot. Le reste s'est étalé parfaitement autour et le nébari était nickel...pas de chance pour toi en gros..
Soit ça sent le prélèvement hasardeux et la reprise délicate, soit il te faudrait une caisse immmmmense pour loger les radicelles des grosses racines qu'on voit, qui sont peut être 50 cm en dessous.
Et pour marcotter, je dirais que ça pourrait se tenter, en fonction de l'avenir de cette souche dans son milieu d'origine. Car quand on reprend des sujets de marcottage d'aubépine sur le fofo, ça a l'air d'être du 50% de réussite xD
Donc bon, si tu sais qu'elle prend deux coups d'épareuse par an, pourquoi pas. Sinon ça vaudrait le coup de réfléchir.
Au pire du rempli le troue de compost, tu fais quelques entailles histoire de (je les ferais autour de la première grosse racine), et reviens voir dans deux ans ;)
Me demande même si je ne taillerais pas les racines "du talus", pour éviter une inversion de conicité sur l'endroit le plus chouette. et encourager l'enracinement en dessous. Pour moi le bois en dessous est très sain.
Il y avait pas mal de petites racines côté talus ainsi que trois ou quatre grosses traçantes de 3cm de diamètre , certaines alimentaient la partie haute centrale que j'ai supprimé et d'autres alimentaient les autres troncs , j'ai sevré toute la partie talus , il ne reste que les pivots ( on aperçoit certaines coupes côté talus )
Même si je prélève avec 50cm de pivot , je trouve qu'il y a trop peu de radicelles pour assurer la reprise , je pense que la marcotte est le seul choix valable qu'il me reste si je décide de prélever ou encore faire comme tu proposes avec entailles et amendement .
Si je décide de marcotter il va falloir aménager le talus de façon à ce que l'épareuse ( qui passe deux fois / an ) ne touche pas l'arbre , je voulais monter en terre et cailloux sur les côtés pour décourager l'engin , l'autre difficulté est que comme l'arbre est au pied d'un talus je risque d'être embêté pour recouvrir le tout efficacement , là aussi il faudra trouver une solution , l'enjeu en vaut-il la chandelle ? Je me tâte ...
Pour une marcotte j'essaierai de conserver l'enroulement qu'on perçoit au niveau du tronc, sans doute 2 grosses racines
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Sinon il y'a la méthode Iijima. Prélèvement même avec peu de radicelles, enterrement dans une fosse à plat (60cm de profondeur environ), déterrage au printemps lorsque les feuillus de la même espèce débourrent.
Ça fonctionne sur souches de Prunus mahaleb, poirier sauvage, les rosacées d'une manière générale et quasi tous les feuillus. En plus c'est maintenant pour les enterrements de feuillus
pareil, du coup je vois un balais au tronc creux ou rien. si les racines voulaient bien sortir où Bonsaiphil dit.
Ce qui ne veut pas dire que ce soit la seule option... mais sortir ça pour marcotter au niveau des racines hautes, et faire un tronc multiple, je trouverais ça trop dommage. Il y en aurait tellement d'autre pour faire un tronc multiple comme ça.
Vu tes expérimentations au sac noir, je suis sure que tu dois bien estimer tes chances de réussite ;)
Pour ce qui est de le protéger de l'épareuse l'année prochaine, je pense que ça va être compliqué. Disons que comme les "ayants droits" doivent être au courant que cet arbre intéresses, s'ils cassent l'épareuse sur une méga pierre l'année prochaine, tu risques d'être emmerdé non?^^
Donc, à mon humble avis, tu as deux solutions. Les techniques style sac noir et lijima évoquée par bonsaïphil, ou le laisser..
Mais on dirait quand même qu'il y avait quelques radicelles dans la zones que tu as déterré. Et même si elles ont chargé cela pourrait aider. Cela dit ça fait quand même de belle coupe pour un prélèvement sans trop de radicelle :/
@Gwinru : La méthode Lijima , c'est vrai que c'est un truc à tenter , j'avais lu des articles qui en disaient du bien et d'ailleurs peut être plus efficace que la technique du sac car je ne pense pas qu'il y est de problème de ré-acclimatation .
C'est exactement là ou je voyais la marcotte mais la face est à droite .
@Bonsaiphil : L’inversion de conicité semble incontournable comme tu dis ou presque , c'est un des gros point qui m'a fait hésiter mais avec la face que je propose et le niveau de marcottage je pense que ça peut paraître crédible .
@Boots : J'ai pas osé tenter la technique du sac car j'ai rencontré pas mal de difficultés avec les Aubépines / Azeroliers , du coup j'ai opté pour l'option marcotte .
Pour l'épareuse c'est vrai que c'est délicat mais quand je parlais de mettre des pierres sur le côté c'était au contraire pour qu'elle soit visible du chauffeur et qu'il puisse l'éviter , normalement pas de surprise car j'ai bien dégagé les alentours et il a le temps de voir venir l'obstacle , vu la configuration du relief même sans pierres ça devrait passer , les anciennes blessures sont dû aux grandes branches qui ont été arrachées par l'engin , là il n'y a plus de "prise" .
quand tu disais "j'ai cassé le centre de la patte d'oie qui ne tenait plus, et la l'arbre est devenu intéressant", je croyais que tu voulais la séparer en deux dans la longueur, un arbre de gauche et un arbre de droite je trouvais l'idée carrément bonne! ..
Ça m'a traversé l'esprit et c'est vrai qu'il ne faudrait pas forcer beaucoup pour les séparer . Comment voyais tu la chose ? Les troncs désolidarisés l'un de l'autre mais toujours dans le même "pot" ou chacun chez soit ?
Je ne sais pas ce que vous en pensez mais j'aime bien l'angle sur les dernières photos ( sauf une du mauvais côté ) qui montre le ( futur si tout va bien ) nébari au plus large , en plus cet angle évite d'avoir les deux tronc sur le même plan et on profite toujours du tronc creux et des bois morts , la division racinaire au niveau du nébari ne me choque pas , je trouve que l’empattement rend le tronc plus crédible et massif . J'ai aussi cassé à la pince le centre du bois mort pour accompagner harmonieusement les mouvement des troncs et supprimer définitivement l'effet patte d'oie .
Oui ça se fait aussi , surtout par chez moi évidement , les nuits sont encore entre 7° et 12° donc le racinaire travaille encore un peu , ça prépare le printemps , par contre j'ai fait un énorme paillage pour éviter les coups de gel cet hiver c'est impératif , en gros au dessus de la marcotte il y a au moins 10cm de terre et encore 30cm de paille / herbes / feuilles bien tassés avec une fine couche de terre pour lester le tout , résultat dans un an .
Sur la 2ème photo de la dernière série, je vois clairement 2 troncs puisque la partie médiane est morte ou quasi. Pour moi il n'y a aucune inversion de conicité. Si la marcotte réussit, il n'y aura aucune difficulté à faire apparaître un double-tronc, les faces des photos 3 et 4 étant également très intéressantes de ce point de vue.
Ma réflexion va dans le même sens , je vois la face quelque part entre les photos 1/3/4 car c'est là ou le nébari prend toute son ampleur , et le fait d'avoir creusé / accentué l'angle de la partie médiane distingue clairement les deux troncs l'un de l'autre , du coup l'effet dont Bonsaiphil parle ne ne ressent plus mais c'est vrai qu'avant ça l'illusion d'une inversion était bien présente .
, en gros au dessus de la marcotte il y a au moins 10cm de terre et encore 30cm de paille / herbes / feuilles bien tassés avec une fine couche de terre pour lester le tout
L'arbre se trouve dans une pente abrupte, au dessus du niveau du chemin (d'après ce qu'on devine).
En le dégageant on voit que juste sous la partie écorcée il y a comme un petit replat.
Tout cela m'amène à te poser la question du confinement et la stabilisation du substrat qui se trouve maintenant autour des parties écorcée.
As tu utilisé un pot de fleur en plastique éventré ? un grillage plastique ? Des pierres du voisinage ?
On voit bien celui qui s'est retrouvé confronté à ce genre de problème , effectivement la pente abrupte et la terre fine ne permettent pas de recouvrir efficacement la marcotte et comme tu l'as deviné j'ai monté une demie cuvette en pierres sèches pour contenir terre et paillage , bien vu .
Ah oui, un muret en pierres sèches. J'ai connu ça. :spb102:
Généralement ce type de dispositif n'est pas des plus discret. Tu as un peu camouflé le muret ? mousses, branchettes etc...
Parce que le pire ennemi de ce genre d'intervention c'est le promeneur du dimanche.
Tu me diras que ce ne sont pas de très grands observateurs.
Ceux qui sont le plus à redouter ce sont les enfants qui, contrairement aux parents, sont particulièrement curieux et ils n'ont pas peur de se salir les mains. Sales gosses !
C'est à double tranchant , soit je camoufle l'arbre avec herbes et ronces pour décourager les plus téméraires , le problème qui se présente et celui de l'épareuse qui pourrait prendre mon camouflage pour un roncier et décider de le raser .
Soit comme j'ai procédé , à savoir bien dégager les alentours de l'arbre pour que l'engin n'est rien a couper , par contre le promeneur du dimanche peut s'arrêter et contempler , dans le meilleur des cas .
J'ai le même problème avec un magnifique Azerolier , sur le terrain d'un monsieur dont j'ai déjà obtenu l'autorisation de prélever , sauf que voilà , il donne le débroussaillage a faire à je ne sais qui et je suis obligé de mettre l'arbre en évidence pour éviter la cata et le pire c'est qu'un petit sentier emprunté par chasseurs et randonneurs passe à 2m de cet arbre , il est en cours de marcotte aussi , je vais donc faire de l'huile pendant un an .
Elle me fait penser à l'Aubépine danseuse de Jox :
J'espère aussi , ça sent le show à plein nez , Aubépine / Azerolier , le yin et le yang , l'ange et le démon , ou encore la princesse et la vielle peau .... on va être riche :)