Comment mener à bien un prélèvement délicat de Cèdre Atlantique?

Bonjour à toutes et à chacun, chers bonsai-ka

Je me permets de m’adresser à vous car je me suis engagé dans une opération difficile et j’aimerais pouvoir profiter de tous les savoirs et aides qui pourraient me permettre de mener à bien ce prélèvement d’un cèdre atlantique. Il était situé dans un sous-bois, à l’ombre, entouré de congénères bien plus haut que lui. Planté dans un substrat très caillouteux, très sec avec ce que j’estimerais à 30/40% (peut-être moins) de glaise très sèche (mais très grasse une fois humidifiée). Nous avons creusé à environ 50 centimètres (peut-être plus) sous le sol mais en le sortant, toutes les radicelles secondaires ont été arrachées par les cailloux car la sécheresse du terrain ne permettait pas d’emporter une motte compacte. Elle s’est effondrée. Donc, nous avons ramené de la glaise mais de roche, nenni. Évidemment, ce n’était pas prévu, nous comptions ramené une belle grosse motte comme nous l’avons fait pour deux autres arbres que je présenterai aussi. Comme si ce n’était pas assez, ce cèdre fut prélevé 43° N et nous l’avons ramené à 50° N. Je m’en rends bien compte, la situation est extrêmement délicate. D’où ce post :wink: Je pense à le mettre dans une caisse relativement haute parce que le peu de racines courent sur un pivot d’une 30aine de cm, dans un substrat composé de bille d’argiles, de pouzzo et de sa glaise locale? Mais dans quelle proportions, je n’en sais trop rien pour lui donner le plus de chance de refaire des radicelles? Que pensez-vous de ce cas et quels seraient vos conseils pour emmener (très lentement) cet arbre vers un avenir radieux. :wink:

 

bonjour piotr, tu dois mettre ton cedre dans 100% pouzzolane pure, enlever le substrat initial, tout en gardant le plus de racines possible, nettoyer et couper tout le bois mort, tu peux en faire un beau litérati en quelques années, les miens sont dans pouzzolane pure, question arrossage tu ne devrais pas avoir de probleme, vu le temps qu'il fait chez toi, ce n'est pas le midi. ne mets pas de billes d'argile , cela ne sert à rien, elles n'absorbent aucune humidité.

Le cèdre étant un arbre difficile a rempoter  de surcroit l'enlever de son milieu naturel,en plus qu'il a déjà souffert tu doit mettre toutes les chances de reprise de ton coté N'y TOUCHE PLUS PENDANT au moins trois ans,laisse le faire des radicelles,laisse le reprendre et quand il sera fort et solide alors tu pourra envisager autre chose. De la pouzzolane est pratquement impossible a trouver en Belgique mais un mélange drainant akadama-kyriu 50/50 fera l'affaire mais ça c'est pour après d'abord le sauver de la mort qui  je le dis si il n'a pas de radicelles peu de chance de reprendre surtout a cette epoque,ne laisse pas geler le substrat cet hiver et donne lui de l'eau mais pas en exces,ensuite croise les doigts.

Bonjour Michel et Raymondo, un chaleureux merci pour vos réponses.

 

Sur la question d'y toucher, nous sommes d'accord, après la remise dans un nouveau substrat, je ne toucherai pas ce cèdre le temps qu'il faudra pour qu'il reprenne. Au sujet de la saison du prélèvement, j'avais l'occasion de le faire au printemps mais après avoir discuté avec un pépiniériste local réputé (dans la région du prélèvement), il m'avait conseillé de le pratiquer fin août / septembre, car le cèdre atlantique connait dans sa région un baisse de régime qui s'inversera en octobre/novembre. Maintenant, avec le changement brutal de climat, je ne sais pas quoi en penser quoi qu'il ne fait pas froid en ce moment à Bruxelles et la douceur automnale est annoncée pour la semaine prochaine circo 20°. Donc, il a été prélevé fin septembre, le 29 pour être exact.

 

Concernant le substrat, je note bien vos remarques. Me reste cependant un doute. Je dispose de cette pouzzolane (voir pics) grossière et je me demande si je ne pourrais pas partir sur cette base avec un complément et dans quelle proportion? Toutes vos propositions bienvenues. Je préfère travailler avec des produits locaux, pour différentes raisons, donc l'écologie et la finance. Que me conseilleriez vous dans cette optique.

 

Au sujet de l'esthétique, et je l'ai prélevé dans cette optique, aucun doute sur la forme du bunjingi. Seulement, je n'arrive pas encore à me décider, nous faisons à peine connaissance et je ne suis pas un maître qui sait dans les premiers regards la forme qu'il fera naître de l'arbre, voudrais-je garder du bois mort, lequel, à quelle hauteur, la partie vivante au médian de la structure? Du coup, est-ce nécessaire de couper le bois mort dès à présent? Risques phytos? voilà voilà ;)

 

ici bas, la pouzzo dont je dispose, la pièce = 10 centimes

la reprise s'annonce compliqué en lisant tout cela...si pas de motte j'espère que les racines n'ont pas séché pendant le trajet.

 

pour le substrat, il faut miser sur un substrat stable dans le temps (pas d'akadama pour moi), pas trop lourd pour permettre aux racines de croitre aisément. 

après avoir nettoyé le reste de motte au jet, sans casse de radicelles, je le mettrai dans un mélange de pumice + pouzzo (60/40) +mycorhize dans une petite caisse drainante + sphaigne ou mousse sur le substrat + ardoise au dessus. La caisse au soleil et le feuillage à l'ombre au plus chaud de la journée, puis plein soleil pendant la saison froide...a l'abris du vent. Il faudra bien attacher ton arbre, avec surement une jambe de force pour bien qu'il s'enracine...et maintenir le feuillage humide avec des pulvé d'oligo élément régulière.

 

pour les risques phytos, pas de risque en coupant du bois mort...puisque c'est mort :)

Merci Josaï-ka. Il reste 7 longues racines et elles n'ont pas du tout séché. Humidifiées dès la sortie de terre et gardées comme telles, dans une glaise non compacte, dans un sac à gravas contenu dans un pot plus haut que large. Les épines (ou dit-on feuilles?) n'ont pas jauni depuis le prélèvement. J'avais aussi pensé à l'ardoise pour réguler les pluies.

 

La pouzzo sur la photo vous (tous) paraît-elle ok? N'en trouve pas de grain plus fin à ce jour mais je cherche

bien que tu ai surement déjà rempoté ton arbre , voici mon apport 

 

substrat : pouzzo + ecorce de pin + activateur racinaire

pulvérisation d'osiryl sur les racines restantes

arrosage à l'osiryl , 1X par semaine .

bon arrimage bien sur .

abris lors des grosses gelées .

 

l’esthétique : on s'en fout pour le moment 

on ne touche plus à rien .

Le cèdre est il selon vous plus difficile à prélever que le pin sylvestre par exemple et si oui, pourquoi à votre avis. Je suis intrigué…

Salutations

Le Sabi

Je vais suivre ce sujet car j'ai pour projet le prélèvement d'un cèdre, peut-être au printemps, mais tout ce que j'ai lu sur le sujet m'a mis le doute car si les chances de réussite sont trop faibles, mieux vaut le laisser en place plutôt que de le tuer ...

Ced, peux tu nous fournir des références de ce que tu as lu ?

Salutations

bonsoir Piotr, j'ai preleve au printemps des cedres que j'ai planté dans la pouzzolane pure, je te mets 2 photos pour te montrer les pousses qui m'ont fait cette année, je suis convaincu de mon expérience sur ce sujet. si j'ai le temps demain je te mets d'autres photos de ma culture de cedres à+ MICHEL

 

les cedres

286601

DSC_0223.JPG

 

286602

DSC_0224.JPG

 

des melezes

286603

DSC_0201.JPG

Ced, peux tu nous fournir des références de ce que tu as lu ?

Salutations

Salut Le Sabi

 

ce que j'ai lu, c'est ici et en faisant des recherches afin de trouver des conseils ou des pratiques à suivre. Impossible de faire une liste exhaustive des sources puisque ça s'est déroulé sur une longue période, j'évite d'aller dans l'inconnu donc je me documente le plus possible avant . ;)

michel, le prélèvement du style de piotr ne se gère pas de la même façon que ce que tu nous montre en photo.

Ce n'est pas du tout la même maturité de l'arbre.

 

même, un prélèvement ne retourne pas en terre. Je dis pas que ça marche pas, mais ce n'est pas la meilleure façon de procéder, loin de là.

Tu as bien raison Ced, je fais comme toi.

Pour l’instant je n’ai pas encore vu de sujet sur le prélèvement de yamadori de cèdre et je rejoins josai sur les photos ci-dessus

Piotr,je peut de dire qu'une chose l'arbre ayant terriblement souffert ,ne rien toucher,ne rien rempoter,pas de soleil,pas de gel ,pas d'engrais   pour cette fin de saison ,il faut lui laisser le temps de reprendre  et de refaire des radicelles sinon toute ton entreprise est vouée a l'echec. Il y a des yamadori bien plus solide que le tien qu'on laisse  5 a 10 ans dans son substrat pour reprendre sans y toucher

Merci beaucoup pour vos nombreuses réponses, je ferai un post plus détaillé sur les travaux en cours dans les jours qui viennent.

 

Je voulais vous dire que que ma philosophie m'interdit d'aller arracher un arbre à son milieu naturel sans se donner les moyens de le faire vivre et de déployer ses atouts. Comme vous tous, je suppose, je les aime trop pour prélever un arbre sans y avoir pensé au préalable.

 

Le souci dans ce cas-ci, comme je l'ai expliqué dans le post initial reste que le sol de la colline où il vivait était très friable et qu'il fut impossible (malgré un large trou creusé autour de l'arbre) de le sortir avec une motte.

 

J'ai été séduit par les bonsai lorsque les premiers magasins sont apparus à Bruxelles, il y a longtemps. Et comme bcp d'autres, j'ai débuté avec un arbre du commerce, il n'y en avait pas en grande surface à l'époque, mais ces premiers magasins spécialisés. C'était un ficus retusa :) que j'ai toujours, qui a bien changé... [mode larme à l'oeil] :D

 

En revanche, c'est mon premier yamadori sérieux.

(avec deux autres arbres que je vous présenterai prochainement).

Et c'est la première fois que j'aborde la culture du cèdre en général et de l'atlas en particulier.

 

p.

A bientôt.

Le cèdre est il selon vous plus difficile à prélever que le pin sylvestre par exemple et si oui, pourquoi à votre avis. Je suis intrigué...

Salutations

Le Sabi

Salut Le Sabi. Pour ma part, je ne peux pas répondre à cette question, puisque ce sont mes premiers yamadori sérieux mais il se trouve que parmi les trois arbres récoltés cet automne, se trouve un pin sylvestre !

(partant du principe que "plus difficile à prélever" signifie "plus difficile à garder en vie après prélèvement")

Je croise les doigts pour tes arbres

Salutations

Le Sabi

Le cèdre aime pas la taille sévère des racines. A voir ton arbre, je dirai que ça va être chaud. Il est déjà très faible!!! Mais en effet, il faut que tu mettes toutes les chances de ton coté. Le plus important dans un prélèvement ( hormis le fait fait d'avoir un max de radicelles bien sur), c'est les soins post rempotage. Pour cet automne, il faut absolument lui trouver une place dans une ambiance fraîche et surtout coupé des vents pour éviter l'évapotranspiration. Par contre, pas trop d'ombre quand même. Il faut que la terre chauffe pour le développement racinaire. Je lui donnerai un peu d’engrais liquide ou solide 2 semaine après ta mise en "pot". Mais en petite dose à chaque apport.

Et le protéger du gel cet hiver.

Attention au trop d'eau aussi. Il faut que tes grains du dessus soit un peu sec pour arroser de nouveau

Bonne chance....

Merci mars volta, je note bien tes conseils précieux.

 

Bonjour à tous. Voici les nouvelles.

 

J'ai enfin rempoté! Il était temps.

 

Le nouveau substrat est composé de:

 

40% écorces de pin

59% pouzzo (dont 1/3 pouzzo 6/8mm et 2/3 pouzzo 1/2mm)

1% glaise du prélèvement (pour l'éventuelle mycorhize, n'ayant pas pu en trouver dans le commerce et ne pouvant plus repousser le rempotage)

 

Mélangé à ce substrat: de la poudre d'os, de l'activateur de sol, et un chouya de poudre de roche (bentonite).

 

J'ai commis une erreur: oublié de nettoyé la pouzzo avant de la mélanger dans le nouveau substrat.

 

Clairement, certaines épines ont légèrement  jauni depuis le prélèvement.

 

En fonction de la réaction de l'arbre dans les semaines qui viennent, j'aviserai pour l'engraissage éventuel: de l'organique solide (genre 6/5/6) est-il envisageable avant l'hiver? Ou quoi d'autre? Ou rien?

 

Puisque la météo s'annonce clémente (autour de 20°C et ensoleillé), je l'ai placé à l'ombre. Mais je compte trouver une solution pour garder la feuillage à l'ombre tout en exposant la pouzzo au soleil. Quitte à fabriquer un abris ou un filtre. Je dois régler cette question au plus vite pour profiter des dernières chaleurs avant l'hiver (relativement doux à Bruxelles, sauf exception).

 

La bonne nouvelle: il dispose de plus de racines que ce dont je me souvenais. Sera-ce suffisant? Quel pourcentage de chance lui donnez-vous de vivre? J'ouvre les paris ! :)

 

voici les photos de la mise en pot du petit:

Comme on l'aperçoit sur la première photo, les racines se trouvent très loin du fût de l'arbre qui doit être le niveau du sol.

Raison pour laquelle j'ai été obligé de le placer dans un bac de culture relativement haut. L'écorce de cette portion (entre le fût et les racines) n'est pas si épaisse qu'elle l'est sur le tronc, du coup j'espère que des racines pourront se développer plus près du niveau du sol pour pouvoir développer un champ racinaire étalé et passer dans les 5 ans à une caisse de culture plate.

 

Quelqu'un aurait-il des conseil à ce sujet? Merci d'avance :)

J’espère me tromper mais ça va être chaud pour la reprise. Tu as des racines mais de radicelles. Pas de petites pointes blanches signe de pousse racinaire. Et tes aiguilles ne donne pas de bons indices. On croise les doigts....

 

Ps: ton pot est trop grand. Faut pas hésiter à réduire au max la taille des pots de cultures (sauf si on veut faire grossir l'arbre) pour que le substrat chauffe vite.