Le mot vandalisme n'est pas le plus approprié, c'est vrai, quand je veux parler de la question de conscience que pose la mort d'un arbre parce qu'on ne l'a pas prélevé de manière à ce qu'il survive.
De plus, l'interrogation d'Adrien est importante: est-ce que l'arbre ne doit pas continuer à profiter au plus grand nombre, ce qui est spécialement sensible dans le cas du massacre en cause.
Quelque soit le prélèvement, il y a une question de chance, c'est vrai, de savoir faire et son évaluation, c'est sûr, mais quand on compte trop sur l'une et on néglige l'autre, cela ne dénote pas d'un grand respect pour ce qu'on est sensé aimer en premier lieu pour un bonsaïka: les arbres.
Outre l'agression de l'arbre, c'est du vandalisme contre soi-même, ou du moins, sur l'image qu'on devrait avoir de soi. Je ne sais pas, il y a peut-être d'autres termes plus appropriés?
Mais vandalisme il y a, et le mot est faible, rapport à ces gens qui ont fait ce qu'on voit sur EB : sans foi ni loi, il n'y a pas de terrains privés, autorisations ou autre qui tiennent pour eux, pour en être à ce point de bêtise ou de vénalité.
En tout cas, un pro ( du genre qui ne veut pas y perdre son âme et sa passion, c'est sûr) m'a expliqué que les Alpes étaient devenues le super-marché européen du yamadori. Les autorisations sur les parcelles intéressantes, privées, se vendent maintenant, au plus offrant, bien sûr. entre proprio et préleveurs, à la pièce prélevée notamment, et même entre préleveurs eux mêmes. Sans compter l'impact du clandestin sur le domaine public... C'est plus qu'inquiétant!
Ce n'est pas le principe du yamadori que je mets là en cause, c'est le dégat attendu de l'envie et sa surenchère commerciale qu'il suscite. On en connaît assez les effets partout ou elle a sévit: poissons, plantes, minéraux, trophés de chasse (cf le lion Cecil), etc.
Pour apporter une échelle au phénomène, je trouve que le parallèle avec les minéraux est intéressant (j'en suis collectionneur): le quartz, par exemple, c'est du sable, qu'on ramasse à la pelle, mais ce sont aussi les cristaux de herkimer, de forme rare et magnifique,qu'on trouvait dans les septarias de la Drôme... Et bien, après la razzia motivée par l'engouement commercial pour ces pierres, il ne s'en trouve.plus une, terminé.
Si cela avait été seulement une affaire de prélèvements par des amateurs éclairés, on en serait certainement pas là.