Yamadori des Aravis

Ce printemps, avec autorisation en poche, je me lance à la recherche d'un yamadori de pin dans mon spot favori. Après 1h30 de marche sur un sentier escarpé, au milieu d'éboulis et de dalles rocheuses...

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je me trouve enfin dans le sanctuaire des pins !  :spb102:

Je ne suis pas au bout de mes peines, il me faut trouver le sujet à la fois intéressant et accessible.

Je décide donc de sortir des sentiers battus et de me lancer à la recherche DU sujet.

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Peut-être un peu trop gros...

 

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Trop enraciné dans la roche...

 

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Parfais, mais un peu de main d'oeuvre aurait été nécessaire...

 

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Mouais pourquoi pas...

 

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Merde... Trop tard...

 

Bref, j'en passe des dizaines, tous plus beaux les uns que les autres, mais soit trop enracinés, trop volumineux, ou pas assez originales... 

Le soleil cogne dure et le temps passe vite, je suis sur le point de renoncer quand soudain, je le vois... C'est LUI ! Pas trop gros, un mouvement original, du bois mort, des bourgeons qui commencent à peine à gonfler. 

Surexcité, je ne prend pas le temps de prendre une photo, sors le matos du sac et commence à analyser l'enracinement... 

Surprise, il se trouve dans une cuvette et à l'aide d'une petite pelle à main, toute la motte vient sans effort. 

J'emballe soigneusement le racinaire, ficelle le tout, charge le sac et entame la descente. 

 

2h après, je suis enfin chez moi, mes jambes sont lourdes, le dos en vrac mais pleinement satisfait de cette trouvaille.

Je ne traine pas, trouve une caisse, la trou a plusieurs reprises, place un fond de drainant...

La motte rentre pile poil, je rajoute seulement un peu de substrat prélevé sur place, glucose, tonusV et ombre pour l'instant.

 

Pour lui comme pour moi, repos pendant 2 ans minimum. Il est trop tôt pour crier victoire mais je suis optimiste quand à sa survie de part la nature du prélèvement. Aujourd'hui les chandelles sont ouvertes...

 

Plus je le regarde et plus j'ai des projets en tête.

Je vous laisse me donner vos avis...

 

   

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Quelle aventure le yamadori!!! toute une quête pour se rendre compte que les beaux arbres se méritent!

et après certains disent que c'est un loisir de vieux, et bien il faut avoir de la condition physique moi je dit!!! :)

 

Alors vas-y envoie nous les photos de ton prélèvement, fais nous pas languir!! ;)

 

C'est un crochet?

Tu as tapé dans la motte? sans jeu de mots bien sur :spb147:

Je reconnais dans la première partie de ton message -  celle qui décrit différentes situations liées à plusieurs arbres - mes propres tribulations.

Et je partage avec toi la décharge d'adrénaline quand on tombe enfin sur l'arbre tel qu'on l'a rêvé. Il faut dire que dans ton cas, le coup de la cuvette rajoute encore un peu de palpitations cardiaques. Situation idéale.

Ah comme on est content, le soir d'une telle expédition ! Fatigué et content.

C'est tout de même autre chose que d'aller chez le pépiniériste du coin et sortir sa carte bleue.

Bravo, mille fois bravo !

 

PS : les Aravis je les connais mieux en vélo

@Josaï-ka J'hésite entre crochet et mugo mais je pense bien au crochet.

Je n'ai absolument rien touché le tout est venu d'un bloque.

 

@bonsaiphil Merci, mais c'est pour l'instant la nature qui a tout fait, je n'ai fais que lui emprunter un sujet voué a une mort certaine car la cuvette était colonisée de racines et l'eau stagnait trop a la fonte des neiges...

C'est sur que c'est une autre satisfaction que d' aller a la pep du coin, c'est tellement plus gratifiant et le fait d'en chi... un bon coup, de prendre le temps de chercher, d'analyser bref de ne pas faire n'importe quoi ajoute encore a ce sentiment d'autosatisfaction et d'attachement au sujet. De plus si je peux contribuer a sauver un bout d'arbre je suis pleinement satisfait!

Attention je ne dis pas que c'est LE yamadori de l'année, mais a mon niveaux il me convient parfaitement. 

Si tu passes dans le coin ça me ferais plaisir d'échanger et pourquoi pas te faire découvrir ce spot magique...

C'est un joli lettré en devenir! c'est certain ;) Il est tout torturé un peu de bois mort le top ;)

Il y aura du boulot pour rapprocher le feuillage du tronc mais dans quelques années il sera très sympa!!!

 

Comment s'est passé le rempotage? tu as mis la motte entière?

Si il fallait choisir entre les 2 je dirai uncinata, mais c'est pas évident de savoir

@josaï-ka Merci, je pense comme toi, on verra le jour où il me fera une pomme…

J’ai mis la motte entière, touché à rien je ferais ça quand la reprise sera assurée, j’ai tenté de voir le nebari mais trop de radicelles affleurent j’ai pas voulu le déranger plus que ça.

Les branches sont très souples ce qui m’aidera beaucoup dans la mise en forme.

J’hésite à le laisser dans sa direction actuelle (photo 7) ou à faire revenir la cime sur la droite…

Mais bon je n’en suis pas la. D’abord reprise de vigueur, travail du bois mort… Si tout va bien on reparlera mise en forme en 2019!

Vos avis sont les bienvenus!

Classe ce yama! Il me fait pensé à un serpent!!! Le spot est terrible j’adore ces roches!!!

Bonne culture!!!

Très chouette ce pin avec de très jolis mouvements doux et naturels. Pas si facile la mise en forme, je vois au moins de possibiltés. Mais c'est tant mieux

bonsoir, je pense que le nébari va te dire quelle face tu vas prendre et la forme aussi, la 4eme photo en ramenant le feuilage vers le tronc avec ta 1ere branche comme cime et le reste en semi-cascade. à+ MICHEL

Pense a m’en laisser un peu dans les Aravis quand même :wink:

Pour l’espèce c’est a coup sûr un uncinata, le sylvestris est allergique au calcaire, seul le pin a crochets le tolère dans nos régions.

@ivory Merci!

@Gwinru Merci pour lui, de le voir en 3D laisse supposer encore plus de possibilités! Tes idées m’intéressent beaucoup, petit croquis?

@Michel tu as sûrement raison quand au nebari et cette face ne m’avais pas sautée aux yeux en revanche le coup de la semi cascade ou branche longue tombante m’a bien traversée l’esprit!

@Aksas t’inquiète suis pas un fou du prélèvement, j’en fais très très peu et cherche vraiment les conditions idéales pour l’arbre comme pour moi, c’est avant tout une recherche et une analyse de la nature et le peut que j’ai loupé m’as fait trop mal au cur… En revanche si t’es sur les aravis ça serait cool de ce rencontrer!

Pour l’espèce c’était plus entre mugho et le uncinata que j’hésite…

Par contre les versants sud au dessus de thones sont couverts de sylvestris…:wink:

oui en fait avec un collègue on se demandait si c'était pas un pin de bouget plutôt!

L'écorce un peu orangée avec cette écorce écailleuse y ressemble fortement.

 

Pour la mise en forme, c'est vrai que tu pourras pas trop t'éloigner de la forme en semi-cascade.

Je pense qu'Il est nécessaire de conserver l'esprit de ton arbre...il est obligé de se torturer pour chercher la lumière, pourquoi pas un petit ten-jin en ce sens!

 

En attendant culture culture!!!

d'ailleurs tu peux nous en dire un peu plus sur ton programme de culture actuel et à venir? je pense que ça pourrait intéressé du monde ;)

D’accord, le mugo ici j’ai pas le souvenir d’en avoir vu mais les hybridations vont vite.

Je suis débutant en bonsai,même si la culture et la multiplication des arbres je connais déjà bien. Mais c’est vrai que ça peut etre sympa de se rencontrer et échanger sur le bonsai.

Tu preleves des feuillus aussi? En tout cas ton pin est très joli et a beaucoup de potentiel.

@Josaï-ka

super! Merci je ne connaissais pas cette variante et en effet ça y ressemble:

3.2 Le Pin de Bouget ou lémergence des échanges géniques entre Pins sauvages

Contrairement à Ramond et Timbal-Lagrave qui voyaient le Laricio ou le Salzmann dans la montagne de Cauterets, Gaussen soulève en 1931 la question de lhybridation, car il a aussi remarqué des formes intermédiaires entre Pins à crochets et sylvestre en haute vallée dAure (in Les forêts de la vallée dAure, 1931).

Bouget, botaniste avisé, lui a déjà signalé un conifère ressemblant au Pin sylvestre, mais pourvu de cônes luisants à écussons latéralement mieux développés, en ces termes : « Il diffère du vrai silvestre par son port assez trapu, par sa tige dont lécorce est dun brun foncé en bas et rougeâtre vers le haut. Les feuilles sont plus courtes, plus foncées et plus persistantes. […] cest une variété ou race analogue à celle dAuvergne, dEcosse, de Genève, de Riga […]. Ce type de Pin occupe une aire assez étendue dans tout le grand massif de Cauterets » (in Flous, 1934).

Gaussen penche plutôt pour lorigine hybride du Pin de Bouget ( gure 6), si bien que dans son ouvrage de référence, Les Gymnospermes actuelles et fossiles, il distingue en 1960 deux hybrides6 au sein de nos pins sauvages :

Pinus rhaetica Brügger (1886), (= P. silvestris x P. uncinata), indiqué pour la première fois par Christ en haute Engadine dès 1864, et observé par Guinier dans le Jura en 1958,

Pinus bougeti Flous (1933), (= P. uncinata x P. silvestris), aux Pyrénées.

Source: ÉVALUATION PATRIMONIALE DES POPULATIONS DE PIN À CROCHETS AUX PYRÉNÉES ONF.

D’antan plus qu’en bas de la montagne en question ce trouvent des sylvestres et en haut des crochets, faut vraiment qu’il me fasse un cône!!

Merci encore de cette analyse pertinente!

Pour ce qui est de la culture, il a été placé tel quel motte entière sur un lit de drainant et comblé les espaces avec son substrat d’origine. (J’aurais aimé une caisse noir pour que ça chauffe mais que ça sous la main)

Placé à l’ombre et à l’abris de la pluie pour les deux premiers mois, pulvérisation régulière 1x ~15 jours au tonusV et glucose le 1er mois, pas de pulvérisation journalière car il a plue pendant les deux premiers mois et l’hydrométrie était constamment à 80%

Il est passé à mis ombre le 3eme mois avec du soleil de ~15h au coucher. Je l’engraisse très légèrement depuis, surtout des apports en oligo-éléments par pulvérisation. Il sera engraissé plus copieusement à l’automne afin de faire des réserves.

Le plus difficile à gérer étant les arrosages du au substrat retenteur il est abrité des qu’il pleut.

Printemps 2017 il va passer en plein soleil et commencer un vrai programme d’engraissement en démarrant tranquillement, peut-être creuser des puis de avec du drainant mais jamais essayé donc à voir. Donc toujours substrat d’origine

Printemps 2018 remportage en semi drainant, légere réduction racinaire pas envie de le brusquer et engrais à fond.

Automne 2019 première mise en forme et travail du bois mort.

Printemps 2021 un vrai rempotage.

Automne 2022 une dernière mise en forme.

J’oublie la taille des chandelles qui ce feront en fonction de la réaction de l’arbre mais rien pendant les 2 années à venir…

Voilà à peut près l’idée que je me fais, mais suis pas un expert, ça va peut-être changer entre temps mais j’aime être prudent avec les pins.

@Aksas je débute aussi (amha en bonsaï on débute pendant les 10ere années au moins)

d’ailleurs je n’ai même pas de sujet fini.

Je suis entrain d’essayer d’ avoir une autorisation pour un hêtre qui m’a tapé dans l’il et j’ai prélevé un boulot et un frêne de bord de route saccagés par la dde mais pas plus, j’aime travailler depuis semis, boutures, marcottes et jeunes plans.

Je ne prélève pas beaucoup.

Merci pour le pin, je croise les doigts!

On ce contactera en MP pour une rencontre, suis en pleine saison en restauration, peut-être plus en septembre du coup, très peu de temps libre…

Sympas ton post!!!

le yamadori , ça devrait être interdit

@stephane L

Je comprends ton point de vue et je l’accepte, si tu as bien lu ce sujet était voué à une mort certaine, de plus je sème régulièrement et replante mais ceci ne regarde que moi et ma conscience.

Que dire dans ce cas des hectares de forêt abattues pour les routes, pour les pilonnes edf, pour que tu puisses skier sur des boulevards, des bords de route constamment rasés des forêts entièrement rasées pour faire de l’huile de palme pour que tu puisses manger ta pizza Marie et j’en passe!

Je suis un fervent défenseur de notre environnement et crois moi ce n’est pas un pillage irréfléchi et irresponsable.

Mais ce débat n’est pas le centre d’intérêt du sujet deja largement abordé.

Merci, au pire il y a d’autres postes ou les gens font bosser des multinationales qui importe du monde entier, on parle du bilan carbone?

@bensai

Merci, à vous de m’aider à l’enrichir😉!

avec grand plaisir ;)

 

je me permets de réagir sur plusieurs points sur le déroulement de ton prélèvement qui j'espère pourront te servir pour le prochain.

 

- La caisse de culture doit être adaptée à ton arbre: dis toi que pendant 4/5ans tu vas pas le rempoter, donc elle doit supporter les différentes manutentions tout en étant la plus restreinte possible. Pour un pin il faut que ça chauffe, pour avoir de la racines! En fait l'idéal c'est de préparer la caisse avant le prélèvement, après s'être fait une idée de la taille de la motte et la disposition du racinaire. Au pire on prend son temps de la faire avant de rempoter.

 

- Ensuite pour le rempotage il y a plusieurs écoles. Certains font comme tu fais, d'autres enlève 60 à 100% du substrat d'origine en ne taillant aucunes racines, vitales pour la reprise, puis on place dans du 100% drainant avec mycorhize). Après tu mets de la mousse sur ton substrat et tu couvres avec des ardoises ou autres. Le but c'est de garder de l'humidité sans que ça soit détrempé.

 

- Du prélèvement jusqu'au premier hiver, c'est Tonus V/ glucose en alternance tous les jours (en pulvérisation) et tous les arrosages au bioroots. Avec la mousse j'arrose tous les 15jours environ (en été!!!)

 

- Pour la fertilisation, il faut que ton arbre ait fait de la racine avant l'automne. Si elles sont trop fines c'est pas nécessaire de leur donner la première année, elles ne pourront pas assimiler correctement. Mr P.Bongrand commence à fertiliser que la 2ème année! Moi je leur mets de l'organique en boulette fin aout, l'année du prélèvement, pour qu'il soit assimilable au début de l'automne.

 

- l'exposition, c'est ombre jusqu'à ce que les grosses chaleurs soit passées au moins.

Pour les étapes de travail, c'est l'arbre qui décidera. C'est la phrase bateau, mais quand l'arbre décide de te faire de la merde alors que tu as fait tout ce qu'il faut pour assurer les meilleurs conditions de reprises et de culture, tu n'as d'autres choix que de te plier à ses conditions.

Bref je pense qu'il faut que tu attendes 2019 pour le rempotage. 2018 c'est trop proche.

Si tu vois que l'arbre te sors déjà les bourgeons de l'année prochaine à l'automne et que la pousse 2017 est satisfaisante tu peux commencer un léger desaiguillage à l'automne. Mais c'est tout ce que tu peux faire!

 

En attendant dispose des cierges autour de l'arbre et pries pour que ton périple ne fut pas vain! lol

J'ai viré 2 messages (celui de StephaneL et la réponse de l'Apprenti Sorcier): inutile de rentrer dans le débat (usé jusqu'à la corde) sur le bien fondé du yamadori, je supprimerai systématiquement tout ce qui n'est pas en lien direct avec cet arbre et les méthodes de reprise.

 

Ras la casquette des débats bidon qui ne mènent à rien.

 

Revenons-en à nos moutons. :)