Ramification du hêtre - Le broutage du mouton

La technique dite « du broutage du mouton » facilite le rebourgeonnement arrière du hêtre et permet d’obtenir une densification de sa ramification.
La mise en oeuvre de cette technique est d’une simplicité infantile.
Voici une petite vidéo (12 minutes) qui la décrit excellemment :
BROUTAGE du MOUTON sur le HÊTRE :seedling: NEJIKAN BONSAI :seedling: - YouTube

Deux préalables à cette technique :

  • Un arbre en bonne santé,
  • Un arbre mature avec un tronc et des charpentières.
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Je vous présente trois hêtres que j’ai abroutés quelques jours après la sortie de leur feuillage.
Trois à quatre semaines seront nécessaires avant de voir se développer le rebourgeonnemnt arrière.
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Interressant sujet pour marquer le suivi de cette technique sur nos hêtres.

Donc toi tu le fais des le débourrement printanier ? Moi une année sur deux souvent la deuxième année post rempotage ou l’arbre marque une santé significative, mais le fait plutôt mi mai, fin mai en coupant les feuilles en deux. Comment dire, semi defoliation ? :wink:

Intéressant hâte d’avoir les photo dans 3 / 4 semaines pour voir le ré bourgeonnement arrière

Merci @toto25

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@LeeOw
Désolé de ma réponse tardive. Mais il me faut reprendre en précisant le propos.

La technique dite du broutage de mouton s’applique sur des arbres avancés, en clair sur des arbres ayant déjà une ramification.
Elle permet de densifier et d’améliorer cette ramification. en provoqiuant un rebourgeonnement arrière important. Elle doit être mise en oeuvre plusieurs années de suite.
Enfin, élément primordial, cette technique doit être réalisée dans les jours suivant l’éclosion des feuilles. Cela permet d’utliser à plein les capacités physiologiques du hêtre jusqu’à fin Juin pour faire du bourgeon, des rameaux et des feuilles.

2 clichés faits trois semaines après l’abroutage :

 1) Flèche couleur verte : feuille abroutée,
 2) Flèches couleur orange : nouvelle feuillaison,
 3) Flèches couleur bleue : 3 bourgeons nouveaux qui s'ouvrent.

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 Sur un autre rameau : quatre bourgeons qui se forment.

Couper les feuilles en deux permet de faire entrer l’air et la lumière à l’intérieur de la frondaison.
C’est excellent d’une part pour la santé de l’arbre et, d’autre part pour favoriser le développement des pousses faibles de l’intérieur. Mais tu n’obtiendras pas de rebourgeonnent arrière significatf.

Je ne pratique pas la défoliation sur le hêtre. Quoi qu’il en soit, fin Mai serait trop tard car l’arbre n’a pas le temps de refaire une feuillaison, des rameaux et des bourgeons avant l’été. Le hêtre a cette particularité de passer en semi repos fin Juin.

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certains de mes hêtres viennent tout juste de débourrer et encore pas toutes les branches

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Ah oui ??? C’est particulièrement tardif chez vous ? Un climat particulier peut-être ? Ou seriez-vous en montagne ? :slightly_smiling_face:

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@toto25 merci Toto d’avoir pris le temps de documenter avec grande clarté vos propos.

Je peux confirmer vos dires, puisque je l’ai réalisé moi-même cette année faisant suite à un épisode de grêle particulièrement dévastateur.
(J’avais visionné au préalable la vidéo de Fabrice)

Et effectivement multitude de bourgeons nouveaux en arrière sont apparus :wink:

je ne suis pas en montagne, mais les arbres ont été prélevé à 1800m et ont conservés leur calendrier

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Extraordinaire ! À cette altitude, ils étaient en pleine zone de combat !
Un endroit idéal pour trouver des individus intéressants.
La limite d’altitude du hêtre se situe généralement entre 1200 et 1700 mètres dans les Alpes, avec une limite maximale atteignant 1800 mètres.
Dans le Jura, sa limite supérieure se trouve vers 1200-1400 mètres, tandis que dans les Alpes du Nord, elle est autour de 1300-1500 mètres, et dans les Alpes du Sud, entre 1500 et 1700 mètres.

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De 700, voire beaucoup plus bas en pleine à 1700m aussi dans les Pyrénées.

Pour la suite de la démo, je ne reprends qu’un seul des trois arbres.
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3 à 4 semaines après l’abroutage, l’arbre a développé une nouvelle feuillaison.

A ce stade, nous pouvons faire le point :

  • Tout d’abord l’obtention de petites feuilles, là entre 1 et 3 cm, laissant entrevoir la structure interne de l’arbre. Effets très intéressant lorsqu"il s’agit d’un bonsaï de petite taille et dans le cadre d’une présentation ou lors d’une exposition.
    Mais l’arbre de notre exemple n’en ai pas au stade de la présentation et les petites feuilles laissent aussi entrevoir des rameaux fins dégarnis, défaut qu’il conviendra de corriger dans les prochaines années. Et c’est tout l’enjeu de la mise en oeuvre de cette technique que j’applique sur cet arbre ; du bourgeonnement arrière et un travail de refonte de la ramification fine.

  • Un zoom sur la technique : les rameaux de la nouvelle feuillaison ont été rabattus à 2 feuilles (1 à 3 feuilles selon la direction future que l’on veut donner au rameau concerné), ce qui favorise la ramification.

  • La mise en place de la technique du broutage de mouton a permis d’obtenir :

    1. De rameaux émis à partir du bourgeon de la dernière feuille abroutée de la branchette,
    2. Des rameaux nouveaux en amont, relativement peu nombreux,
    3. Une mutitude de bourgeons arrière, qui, pour certains d’entre-eux, s’ouvriront au printemps prochain.

La technique doit être répétée plusieurs années de suite si le bonsaï reste en bonne santé.
En quelque sorte, respect de l’arbre et éloge de la lenteur.

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La technique je l’ai éprouvée en direct ce printemps. J’ai accueilli deux brebis pour dépanner le voisin et ces infatigables brouteuses ont réussi à pénétrer par deux fois par effraction dans la partie bonsaï. J’ai été surpris par la diversité des espèces qu’elles ont goûté: ficus, troène, liquidambar, hêtre, orme, frêne, charme, bouleau, aubépine…par contre rien sur les ŕésineux et les érables (ouf !).

Leur remarquable travail a malheureusement été contrarié quelques semaines après par ma mauvaise gestion de l’arrosage pendant la première période de forte chaleur de juin.

Les bougresses m’ont fait de gros dégâts sur un beau crassula qu’elles avaient adopté pour se gratter entre les cornes.

Sinon elles ont brouté le reste avec délicatesse, sans casser de branches. Elles ont juste fait tomber un mame quand elles prenaient la fuite après avoir été prises en flag. Bêêê !

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