C’est exactement cela. Je pratique généralement les tailles structurelles APRÈS les floraisons.
C’est vrai qu’en cette saison les prunelliers font un peu fouillouse. Après la taille, la structure ressort davantage, l’arbre paraitra moins envahissant.
Mais n’oublions pas qu’il s’agit du très sauvage Prunus spinosa. Et ce caractère-là, je tiens à le conserver sur mes arbres de l’espèce. Le prunellier refuse de toute manière à être policé selon les critères académiques
Alors oublie les fameux « plateaux » ou les charpentières bien disciplinées dans l’ordre convenu
perso je le trouve très beau et très classique dans sa structure (tronc avec legere conicité et courbes douces, 1er plateau à gauche, puis branche à droite, puis cime qui revient au dessus du nebari). pour moi, ce n’est pas un arbre au look sauvage, c’est un arbre polissé, classique et très beau
A noter,
un excellent article dans Esprit Bonsaï n°128 (fev-mars 2024) sur le Prunus spinosa :
Prunus spinosa , une beauté en dehors des règles.
Merci @toto25 pour cette référence d’à propos.
Je ne suis pas abonné à Esprit Bonsai. Je me suis contenté de lire la douzaine de lignes publiées gratuitement ici.
J’ai été très content de constater que l’auteur exprime d’emblée et clairement un avis que je partage depuis longtemps et que je n’ai jamais osé publier ici.
Oui, je pratique depuis quelques années l’autocensure sur ce forum. La virulence des attaques par les japonards , me font souvent me retrancher dans la posture du « A quoi bon ? ».
Mais là, je ne résiste pas
Le Prunus spinosa (Prunellier) posséderait autant d’intérêt bonsaï-istique que le légendaire Prunus mume (Abricotier du Japon). Oui, oui !! Il le dit dans le texte …. et j’approuve.
Quand l’auteur prétend que notre prunellier surpasse l’abricotier du Japon cultivé en Europe, je jubile. J’ai toujours pensé que le prunellier était une essence au moins aussi désirable que le tant convoité Prunus mume. Mais dans ce cas comme dans beaucoup d’autres en matière de Bonsaï, ce qui vient d’orient passe pour être plus beau, plus fort, plus admirable, plus tout, forcément.
On ne peut rien contre le biais cognitif qui conduit à cette attitude.
J’en vois qui objectent que cultiver un Prunellier n’empêche pas de cultiver aussi un Abricotier du Japon : les adeptes du beurre et de l’argent du beurre, ceux qui pensent que plus c’est mieux.
A mon avis, commencer à se contenter de ce qu’on trouve autour de nous ne peut qu’être profitable.
J’ai commandé le numéro d’Esprit Bonsai auquel tu fais référence, @toto25 .Je viens de le recevoir.
Encore mille merci pour cette information
Je suis vraiment content de pouvoir lire cet article de Peter Waren in extenso.
L’article fait 7 pages et est abondamment illustré. L’auteur est un professionnel britannique du bonsai qui a fait son apprentissage au Japon durant 6 ans. Ce garçon semble savoir de quoi il parle quand il vante Prunus spinosa.
Il explique dans l’article que le handicap majeur du Prunellier sur l’Abricotier du Japon, c’est que ce dernier est cultivé en bonsaï depuis bien plus d’un siècle alors qu’en Europe très peu de Prunus spinosa le sont depuis plus de 10 ans.
Etonnant non ? Quand on sait que la culture du bonsaï a décollé ici dans les années 1980.
Alors pourquoi ce retard à l’allumage ?
La sempiternelle focalisation des bonsaï-ka européens sur le Japon y est sans doute pour quelque chose.
J’ai immédiatement pensé à toi lorsque je suis tombé sur ce chapitre de la revue.
Tes bonsaï de spinosa sont bien dans l’esprit de l’article de Peter Waren.
la difficulté dans pas mal de régions à trouver des sujets qui vaillent le coup d’être prélevés y est sans doute pour quelque chose aussi.
il y en a beaucoup près de chez moi mais aucun dans mon jardin, pour cette simple raison.
C’est le cas ici aussi. Du prunellier partout mais sans intérêt.
J’ai trouvé un seul endroit en Alsace (= 2 départements) où sur 100 metres carré j’ai trouvé mes 4 prunelliers.
Pardon, 5 prunelliers, car @petitpoissondansleau en a hérité d’un qui a sans doute été blessé à mort par un visiteur peu attentionné ! Un bonsaI-ka qui plus est.
Pour en trouver il faut
1/ avoir du temps pour marcher beaucoup. Typiquement être retraité
2/ ëtre curieux pour explorer des endroits atypiques
3/ last not least avoir de la chance
C’est autre chose que de sortir une carte de crédit
Ceci dit il y a surement plus de Prunelliers intéressant quelque part dans ta région que de Prunus mume.
Ça me touche vraiment. Wouahou ! Je rougis de plaisir.
je ne crois pas du tout. Je penses comme Manu que c’est compliqué d’en trouver des interessant, avec une belle écorce. Tu fait la comparaison Spinosa / Mume pour pousser la soit disant focalisation sur le japon, mais si tu fait la comparaison avec Mahaleb, la lecture en sera différente. On est d’accord que le Mahaleb n’est pas du tout Japonais ? Et pourtant les étagères à bonsai de France et de navarre en sont remplis. Sans doute car cette espèce développe plus facilement une belle écorces et des bois morts spectaculaires. peut être qu’on ne cherche pas des arbres japonais, mais de beaux arbres, tout simplement.
je ne sais pas ce que les Japonais lui ont fait, mais il n’a pas aimé apparemment
C’est l’article évoqué par @toto25 qui tire un parallèle entre Prunus mame et Prunus spinosa. Je ne fais que reprendre ce thème et j’essaye de m’y tenir.
Il n’y est pas question de P. mahaleb.
Le rapprochement entre ces deux espèces s’impose. La forme et le caractère de ces deux-là ne ressemblent en rien à d’autres essences cultivées en bonsaï. J’exprime ma satisfaction de voir que d’autres sont frappés comme moi par cette proximité esthétique.
J’ai poussé le bouchon un peu plus loin pour essayer de comprendre le déséquilibre qui existe entre les occurrences des deux espèces sur nos étagères.
Avouez qu’il est contre-intuitif de voir si peu l’autochtone alors que celle des antipodes est plus répandue
Les raisons de cette différence sont sans doute multi-factorielles. L’attrait pour l’exotisme que j’avançais dans mon message n’est qu’un point parmi d’autre.
On pourrait tout aussi bien argumenter autour du caractère mythique et noble de la japonaise en regard d’ un Prunellier qui est commun, qui est du vulgum pecus.
Un autre point : Prunus spinosa échappe au commerce des pépiniéristes. Les arbres élevés en pot et vendus n’ont pas de caractère. Seuls les yamadori ont de l’intérêt. Cela réduit d’autant les possibilités d’acquisition de plants à cultiver.
Pour ce qui est de l’occurrence de spécimen d’intérêt dans la nature, il en va du prunellier comme des autres essences. Il faut les chercher dans des lieux spécifiques. Rien de spécial mis à part que peu de gens en cherchent comparé aux chasseurs de Pin, Buis, ou Sabine.
ben perso bien que je fasses parti d’un club de bonsai et visite de temps à autre des expos, je vois très rarement des Prunus Mume. Des Prunelles comme ils disent, beaucoup plus souvent. Mais avec des écorces comme les tiens très rarement. Rappelle toi, on en avait discuté avec Tony Tickle à Mulhouse, et lui aussi parlait de la rareté des beaux spécimens, intéressant en Bonsai. Je ne crois vraiment pas à ta thèse du désintérêt, mais beaucoup plus à la rareté. Rien à voir avec le Japon de mon point de vu. Dommage d’ailleur qu’on en voit pas plus, je trouves la floraison rouge superbe, et sans équivalent local.
Mes prunelliers ont été bien arrosés naturellement ces derniers temps et ils le sont au moment où j’écris ces lignes. L’eau de pluie, c’est tout de même autre chose, comparée à l’eau du réseau…
Toute cette eau et des températures très raisonnables (pour l’instant) ont permis une bonne croissance. La taille en vert n’était pas de trop.
Face avant
Face arrière
Face latérale
Bonjour, l’ecorce sur cet espece est magnifique. Pas trop de pbme au prélèvement, car mon observation sur ces arbres pris avec d’autres personnes est que les racines courent pas mal et que cela change un peu entre le projet de l’arbre que l’on peut voir en partie aérienne et finalement une racine principale qui est souvent loin de la base visible.
Les écorces de prunellier peuvent être assez variables.
J’illustre cette propriété dans ce message dans un autre fil sur le prunellier
La version gris clair moucheté est de loin la plus probable (95% des arbres). Quant à la version « peau de truffe » d’un noir bien profond il faut les chercher à la loupe.
Les racines traçantes du prunellier ne sont pas une légende.
Mes prunelliers ont été difficiles à prélever, non pas pour leurs racines traçantes, mais par le sol dans lequel ils poussaient : pas de terre du tout, que des cailloux, les premières racines très loin sous la surface. Mes prunelliers étaient tous assis sur un grand pierrier calcaire, orienté plein sud et sans ombre du matin au soir.
Oui, très juste : c’est l’autre piège de Prunus spinoza. Ce qu’on voit, ce qu’on a envie de prélever ne se trouve être qu’un rejet d’une racine. L’arbre mère se trouve quelque part dans les parages.
Prélever un rejet est toujourss problématique et pas seulement pour le manque de racines . Les départs de racines sont souvent biscornus.
Heureusement, ces rejets n’ont généralement que peu d’intérêt : ils sont droits comme des piquets, leur écorce est assez banale car l’arbre est jeune.
Parmi les quatre prunelliers que je cultive, celui-ci est le seul qui n’ait pas bougé d’un millimètre sur son étagère depuis octobre dernier.
Zéro protection, zéro abri du vent, de la pluie ou du gel
Le résultat : il est le premier à fleurir
Les vues frontales prisent il y a une heure
Une vue latérale prise durant la même séance
La question de savoir si cette floraison intense est susceptible d’afaiblir l’arbre ne se pose pas pour cette espèce.
Pour d’autres espèces du genre Prunus (Prunus serrulata) là où se forment des bourgeons à fleurs, il n’y aura pas de bourgeons à feuilles. voir le sujet « Comment ne pas avoir de fleurs »
Pour Prunus spinoza cela ne fonctionne pas ainsi.
Fleurs ou pas sur un nœud, les bourgeons à feuilles se développeront immédiatement quand la floraison aura pris fin, au début de la nouaison au plus tard.
Il y a trois semaines environ, la dernière phrase de mon précédent message était sans doute un peu optimiste. En effet, la floraison de cet arbre est terminée, les fleurs sont fanées et je cherche en vain les petites pointes vertes qui annoncent l’apparition des feuilles.
C’est un peu troublant quand je compare au stade d’avancement de ses frères.
Je possède quatre prunelliers parmi lesquels deux — dont celui de ce sujet – ont été rempotés ce printemps.
Les deux arbres dont je n’ai pas touché aux racines commencent à être franchement verts.
Prises de vue de ce matin
Les deux que j’ai rempoté accusent un retard de végétation au point où les bourgeons à feuilles sont à peine visibles. Ils semblent bloqués aujourd’hui.
L’arbre de ce sujet est le dernier ci-dessus
Les deux rempotages étaient tout sauf sévères : le volume de racines éliminées étaient symboliques. Le fait de leur avoir essentiellement renouvelé le substrat qui commençait à être moins drainant, parait suffire pour perturber cette espèce alors qu’elle montre tellement de vigueur par ailleurs.
Ces arbres rempotés étaient forts. J’imagine que si on procédait à un rempotage, même prudent, sur un prunellier en petite forme, les résultats pourraient s’avérer funestes.