Pot terre cuite recouverte d'époxy

C"était une sorte de soucoupe moche en terre cuite (avec un trou central quand même).

Par curiosité, j'ai essayé de la recouvrir de colle epoxy (Loctite bi-composant en seringue), et je trouve le résultat pas trop dégueu.

En tout cas, pour mettre un chtit arbre sans prétention, je trouve ça correct.

Si ça peut vous donner des idées chez vous...

 

Pour info, la résine époxy en bouteille (pas la colle, la vraie résine), et ben ça marche pas.

Trop liquide, la couche appliqué est trop fine et ne prend pas bien.

 

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cool,

et la boulonnerie, c’est de l’inox?

yep.

Qui sera remplacées plus tard par de la visserie en plastique méga-balèze.

y’a plus qu’à mettre un bonsai au printemps

c'est un pot blindé :spb79:

La résine époxy est soluble dans l'eau...m'enfin faut quelques années quand même ;)

La résine polyester est poreuse à l'eau, mais ce n'est pas le cas l'epoxy me semble-t'il.

En tout cas, y'a des traces blanches pas belles qui sont apparues progressivement sur la résine.

Donc, pour récupérer une poterie moche ou cassée pourquoi pas, sinon mauvaise technique.

La résine époxy est soluble dans l'eau...m'enfin faut quelques années quand même ;)

Ah bon ? C'est nouveau, ça ?Ca vient de sortir ?

La résine epoxy est-ce bien ce qu'on appelle communément l'Araldite ? On mélange deux composantes et on attend 24h, c'est ça ?

Parce que j'ai recollé des pots avec ça il y a deux dizaines d'années et ça tient du feu de dieu !

J'ai bien précisé qu'il faut quelques années, non? Et avec un ;)  sous entendu... à prendre avec des pincettes, du recul, relativiser, faire la part des choses, mettre à distance, prendre de la hauteur, etc....

 

Pour ceux qui fréquentent la mer de près, les coques en résines époxy ont parfois posé problème, notamment de décollement des lés de fibre de verre et une mauvaise tenue aux UVs. D'où l'usage de matériaux composites et de résines différentes, selon les couches

 

Sinon pour la restauration d'une tour clocher d'une quarantaine de mètres en Bretagne (et de quelques centaines de tonnes, cloches comprises), j'ai imposé le choix de barres d'acier inox Valbruna (fabrication italienne) de 35 à 48mm de diamètre enfilées dans la longueur de la maçonnerie en granit (18m) et en agrafes transversales pour relier les parements des façades ( de 0,80m à 1,20) plutôt que la barre de fibre de verre bloquée à la résine époxy pourtant conseillée par un bureau d'études à la mormoil. Justement parce que l'époxy est soluble. Bon d'accord, en milieu humide comme en Bretagne, l'époxy ne se serait dissoute qu' en un peu moins d'1 siècle mais c'est pas une raison.

 

Même mort, j'ai pas envie que le curé et ses ouailles se prennent quelques centaines de tonnes sur le coin de la tronche en pleine messe.

Moi aussi, j'ai beaucoup  de doutes sur la dissolution de l’époxy.  Le problème des coques, c'est l'osmose du polyester (il n'y a pas eu, pour des raisons de coût de grande série en epoxy, à l'exception des ROC 101 de triste mémoire pour d'autres problèmes). Et justement, le traitement standard utilise au final des résines époxys.

 

Mais bon, si tu as des références, je serai ravi de me coucher moins bête qu'en me levant ! ;)

.... une mauvaise tenue aux UVs

 

....la restauration d'une tour clocher d'une quarantaine de mètres en Bretagne....

Oui les résines sont sensibles aux UV

A défaut de mieux, j'ai ouvert l'article "Araldite" sur Wikipedia. J'ai été surpris le lire que les temples d'Abou Simbel ont été reconstruits en utilisant des tonnes d'Araldite !Idem pour le pont du Gard. Ils avaient donc tout faux ? ;)

 

Tes dires concernant la dissolution des résines epoxy me font complétement flipper !  :newsm_8:

Et moi qui pensais avoir des pots réparés et solides à toute épreuve. Même si tu avances une durée de vie de un siècle (ça a été étudié ?), on sait bien qu'il y a des probabilités pour que des dislocations apparaissent bien avant.

Mais alors qu'utilises-tu ? Ou alors, peut être que tu ne répares jamais ?

Concernant Abou Simbel ou le pont du Gard, j'apprends quelque chose et j'en suis navré. En même temps je suis ravi pour mes futurs confrères. J'en viens à restaurer depuis 10 ans le patrimoine ancien retapé grâce au béton dans les années cinquante, avec un peu de chance je risque d'intervenir d'ici une vingtaine d'années sur les restaurations faites maintenant à l'époxy...à moins que la retraite ne me rattrape avant.

 

Le principe des misérables vermiceaux qui, comme moi, résistent aux sirènes (à forte poitrine) du modernisme échevelé est de restaurer durablement, avec une vision à au moins un siècle si possible, en étant très respectueux de ce que les siècles précédents nous ont légué, à condition que l'entretien courant suive bien entendu.

 

J'ai vu de glorieux ingénieurs me démontrer par A+B qu'un belle barre constituée de cannes en fibre de verre noyées d'époxy permettait de rendre sa  résistance mécanique longitudinale à une poutre de chêne très vermoulue. Ce à quoi j'osais répondre que l'on disposait dans notre beau pays de compagnons charpentiers parmi les plus compétents au monde et qu'une poutre trop abîmée, même du XVème, était soit remplacée à neuf et à l'identique, soit greffée de parties neuves et d'énumérer les différents types d'assemblages et entures: en siflet, à embrèvement, à queue cachée, à paume grasse, en trait de Jupiter à clé, à queue d'hironde, etc...

 

Je trouve crétin de restaurer à l'époxy alors que des caneaux ou des citernes construits en terre cuite et chaux il y'a 2 000 ans par les Romains sont encore en parfait état de fonctionnement ou que des temples japonais en bois de l'époque muromachi, ou des maisons médiévales à colombages sont encore capables de survivre quelques siècles, sans quasiment d'autre intervention qu'une réfection de couverture tous les 40 ou 50 ans. La recherche du coût moindre, la poudre aux yeux balancée par des industriels de la chimie ont la fâcheuse tendance à faire oublier des techniques sans doute plus gourmandes en main d'oeuvre, mais parfaitement maîtrisées, avec un vrai savoir-faire valorisant pour les ouvriers qui les mettent en oeuvre. Un avis technique du CSTB a valeur de parole d'Evangile, qu'un matériau comme la terre, utilisée depuis....des millénaires, n'a pas. Idem pour le plâtre.

 

Pour en revenir aux bateaux, j'ai construit une planche à voile en 86/87 en fibre de verre et résine époxy sur pain de polystyrène expansé haute densité. Ben ça fait presque 20 ans que je peux plus l'utiliser, la résine partant en lamelles. Idem pour un mât Gaastra de la même époque qui m'avait coûté un bras.

 

Le principe de l'osmose des coques de voilier est effectivement connu, il a touché la série des Arpège, Ecume de Mer, certains Gibsea et à peu près toutes les séries des années 70/80, dans des proportions variables selon les chantiers et la qualité des résines polyester utilisées. C'est d'un expert maritime, chargé d'évaluer la qualité de voiliers avant transaction, que je tiens le coup de la solubilité de l'époxy dans l'eau, touchant certaines pièces de rajout: varangues, cloisons, puits de dérive, etc... collées en fibre de verre marouflée à l'époxy, sur la face intérieur d'une coque en sandwich polyester ou en contreplaqué bois.

 

Mais bon entre une résine époxy en contact avec l'eau de mer et celle soumise à la pluie ou à l'air humide ambiant, il y'a une différence sans doute sensible de résistance. Aucune étude de disponible, à part peut-être au laboratoire de recherche des monuments historiques

 

Pour en revenir à l'Araldite, à mon avis elle tiendra dans le temps. Le but n'est peut-être pas de dépasser une trentaine d'années, pour des pots en extérieur s'entend. J'en ai aussi de collés à l'Araldite

J'aime bien ton point de vue Gwinru sur les réparations de poutres multicentenaires avec des inserts en résine.

J'aurais aimé être une petite souris et entendre la discussion, ça devait être drôle.

Dans le bâtiment, les dissensions éventuelles se terminent généralement au bistro ou ne se terminent pas. Ça reste un secteur d'activité où les relations humaines restent encore prépondérantes, du moins à mon échelle. Pourvu que ça dure.

 

Pour en revenir à l'Araldite, à mon avis elle tiendra dans le temps. Le but n'est peut-être pas de dépasser une trentaine d'années, pour des pots en extérieur s'entend. J'en ai aussi de collés à l'Araldite

Résumons donc à propos de l'Araldite :

  • pour la réparation des pots : OUI
  • pour la restauration architecturale : NON

En somme, c'est un produit intéressant mais en aucun cas miraculeux

Comme tout dans la vie... les miracles, çà n'existe pas ;-)

Joli débat!

Permettez-moi d'y mettre quatre grains de sel

le premier est qu'aucun collage ne tient le coup sans une préparation soigneuse des parties à coller: il faut qu'elles soient dépoussièrées, dégraissées et sèches, cette dernière condition n'étant cependant pas valable pour les adhésifs polyuréthane,ayant besoin d'un certain degré d'hygrométrie des supports pour polymériser (les cyanoacrylates ont aussi besoin d'humidité, mais dans une moindre mesure).

Le deuxième est que les performances d'un composite, comme on appelle des matériaux constitués par des tissus, des fibres non tissées ou des particules, tels qu'en verre, kevlar, différents carbones, silice, wiskers etc..., dans des liants destinés à les faire travailler ensemble sous un effort quelconque, ces performances, donc, sont directement proportionnelles avec le rapport en quantité entre le renfort et le liant. Par exemple, un composite verre-époxy ou polyester à 50/50 sera approximativement deux fois moins performant qu'un 90/10.

Ce qui m'amène au troisième grain de sel: la résistance aux dégadations sera d'autant supérieure et celles-ci superficielles que le composite sera moins chargé en résine.

Le quatrième est que, si l'époxy est effectivement très sensible aux UV (c'est pourquoi on ne laisse jamais sa surface découverte à la lumière, sauf charges internes protectrices ) le problème de "solubilité" de l'époxy teint à l'extrème sensibilité de ce polymère, à long terme, au dosage de ses constituants.

En effet, ce qu'on appelle le durcisseur contient des composés aminés solubles. S'il y en a plus que la dose précise pour être verrouillé dans la formation de polymère avec l'adhésif, ou que le mélange n'est pas bien fait, ces amines libres vont développer une affinité de la résine avec l'eau, qui finira par la "dissoudre". S'i y en a moins, cela revient presque au même: il y aura des brêches dans la structure moléculaire du polymère, qui serviront de porte d'entrée à tout agresseur chimique qui passera, dont l'eau.

Revenant au collage des pots à l'époxy: ça tient assez pour être enterré avec, mais il faut que le film de collage soit le plus mince possible, et surtout sans bavures, le tout jaunissant, tirant sur le marron même, en peu de temps passé au soleil. 

Pour les mêmes raisons, un pot recouvert d'époxy sera affreux en un rien de temps... Plutôt choisir du vernis polyuréthane type marine, c'est mieux, ou encore de l'huile de lin qualité beaux arts et siccativée, cela imprègne à coeur la terre cuite, c'est étanche et jaunit un peu, mais pas beaucoup. Par contre l'aspect en sera satiné, pas brillant.

Du vernis marine, logique. :)

En plus, ce vernis est nettement moins sensible aux rayures que l'époxy.

Par contre, la bonne qualité de vernis polyuréthanes contenant des solvants autres que l'eau a pratiquement disparue des rayons grand public...

L'écologie, c'est bien, j'en suis le premier preneur, mais il faudrait aussi que l'évolution naturelle s'occupe un peu de l'espèce des ballots prétendant remplacer tous les vernis, peintures et protections diverses par de la gouache.

La nature ferait bien de leur apprendre plutôt à se servir d'un pinceau, de leurs mains tout simplement, ça les calmerait...

Ils en sont à interdire le jaune de cadmium en peinture à l'huile pour beaux arts, et irremplaçable pour cet usage, dont tout le monde fait une consommation effrènée en le tartinant sur ses biscottes tous les matins, c'est connu.

Bon, après cet excès écologique d'humeur (ça fait du bien, donc c'est écologique), reste que, de l'époxy, du polyuréthane ou de n'importe quelle autre protection autre que la dureté naturelle du grès, rien ne vaut le vrai émail pour résister à l'abrasion et aux contraintes subies par nos pots à bonsaï... 

A remarquer que même certains émaux sont dans le collimateur des archiprêtres écolos, because couleurs obtenues par addition d'oxydes métalliques excommuniés.