pioche sur le net

Bonjour à tous,

Voici encore un petit papier pioché sur le net.

l’adresse de pioche : http://www.hebdos.net/lrd/edition502005/ar...ticle_id=113442

Bonne lecture.

Vypashana

Le senseï Serge Laporte trouve la paix dans son dojo avec la culture du bonsaï. (Photo - Nicolas Landry)

Le monsieur Miyagi de Saint-Constant

Nicolas Landry

SAINT-CONSTANT - Les horticoles amateurs qui courent au magasin à grande surface pour se procurer un bonsaï ignorent que le Japon se trouve juste à côté.

Dans son dojo de la rue Sainte-Catherine à Saint-Constant, Serge Laporte est dans un autre monde. "Là, c’est le Québec, dit-il, assis en indien, en pointant le soleil. Ici, c’est le Japon".

Dans sa deuxième maison, il fait abstraction du rythme de vie essoufflant et des préoccupations absurdes et ramène les choses à l’essentiel. Entre son propre entraînement et l’enseignement de son art, le iaïdo, il apprivoise avec un soin méticuleux le bonsaï, qu’il considère comme un complément à son art.

"Mon art martial va me permettre de faire mon conditionnement physique. Le bonsaï va me permettre de faire mon conditionnement mental. Sa culture nous apprend que ce qui est important, c’est l’instant présent."

Amoureux de la culture asiatique, M. Laporte se considère en quelque sorte comme un soldat japonais des temps modernes. "Le samouraï ne se battait pas tout le temps. En plus d’apprendre à se sauver la vie, il devait apprendre la concentration par la création. Certains l’exprimaient sous forme de poèmes, d’autres pratiquaient la calligraphie. Moi, c’est le bonsaï."

Quand le film Karaté Kid a connu son succès fou, des milliers d’adolescents se sont pris pour Daniel San dans leur salon, imitant l’attaque du pélican. Serge Laporte, lui, a plutôt été séduit par l’énigmatique M. Miyagi. "La première fois que j’ai vu ça, j’ai <>tripé. C’est ce personnage qui m’a donné le goût d’en apprendre plus sur le bonsaï."

Depuis ce temps, il voue presque un culte aux végétaux miniatures. "Ici, nous avons des pierres tombales quand quelqu’un meurt. Au Japon, le bonsaï est une sorte de carte de la vie du défunt."

Prendre le temps d’apprendre

Sans dénigrer ceux qui s’achète un arbre nain au prix du gros dans l’ignorance de son histoire, Serge Laporte leur offre son aide. Il constate que plusieurs de ces plants sont morts avant même de quitter les tablettes.

"Pourquoi les bonsaïs qui sont sur le marché meurent? Parce qu’ils sont mal entretenus, c’est aussi simple que ça. Le bonsaï demande beaucoup de soins."

Le Constantin se rend chaque mercredi dans les Cantons-de-l’Est rejoindre son fournisseur, qui est devenu son mentor. "Je me suis rendu compte que dans les livres, tout se contredisait. Ce que je sais, je l’ai appris de lui."

À son tour, il offre des cours d’initiation, abordant entre autres l’arrosage et l’empotage du bonsaï, en plus de vendre ceux qu’il fait pousser. "Malheureusement, les gens arrivent ici en courant, veulent acheter sans prendre le temps d’en apprendre. C’est leur choix."

Rien ne presse au pays du senseï. Avec comme seuls outils ses deux paires de pinces, il s’applique à donner une forme différente à chacun de ses petits arbres.

"Un bonsaï, c’est jamais à notre goût. C’est ton inspiration du moment qui va faire que tu vas le trouver beau."