Cet été, j’ai eu l’occasion d’aller faire un tour à la Pierre Saint Martin (Haute Pyrénées) connue pour son célèbre gouffre et sa station de ski.
Je voudrai vous faire partager mes impressions au travers de quelques clichés de ce sanctuaire du PIN A CROCHET.
Tout d’abord, on touche avec les yeux.
Il ne faut même pas avoir l’idée d’envisager de peut être prévoir un prélèvement : Altitude entre 1500 et 2000, climat montagnard, racinaire incrusté dans la roche, arbre habitué à passé 6 mois sous la neige. Vous n’avez pas ces conditions dans votre jardin. Crevata assuré. Donc pas touche. On laisse tout sur place, et comme ça les suivants en profitent aussi …
Et tout d’abord un peu de sémantique ; PIN ACCROCHE
- Le premier, sortie de la roche (diamètre ~15 cm, mais centenaire ?)
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- Quelques autres, au détour du sentier : toujours dans la roche
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- Et d’un peu plus près :
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- Une enfilade de profil, juste pour le fun
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- Petit modèle aussi :
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- Et celui là ! Respect !!!
Quel âge ? combien de siècles ? quelle histoire il nous raconte !
Imaginez le dans un pot et dans une expo :
-
la structure,
-
les bois morts,
-
la conicité,
-
le nebari.
Quelle leçon d’humilité – la voie naturelle
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- Et en détail, ça donne ça :
Elle est où la veine vivante ?
Il est où le liquide à jin ?
et pas une trace de ligature
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[center]Du shinzen-do et du lourd.[/center]
- Et pour finir la série, des gros, des petits, du tout venant, on se lasserait presque …
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Et donc en voyant tout ça, je me suis dit que le pin accroché portait bien son nom ….
Plus sérieusement, je n’en pas vu un en forme de cascade ou semi-cascade comme on nous le montre dans les livres. Bizarre non ? (seul le 6 s’en rapproche le plus)
Le forme caractéristique est :
je commence à partir vers le bas car tout petit j’ai eu de la neige (bien lourde) sur la tête. Une fois que j’ai réussi à grandir et pris de la force j’ai pu m’imposer, résister face aux éléments et repartir vers le ciel, mais mes frêles branches on pliée sous le poids.
C’est peut être une nouvelle forme à suggérer
Pour expliquer comment la nature à forger de tels spécimens, voici dans quel environnement il (sur)vivent :
Plateau karstique rongé par les eaux de pluie. La roche calcaire est dissoute par l’eau de pluie qui commence à s’acidifiée et creuse encore plus la roche. Le gouffre de la Pierre St Martin descend à plus de 1200 m (le record d’Europe)
En détail ça donne :
9-
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et
10 – Attention, ça coupe
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11- de vrais couteaux
A noter ici les gouttes de rosée – Il était plus de 14h, le soleil donnait depuis le matin
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12- De plus loin, ça forme de véritables draperies :
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13 Ou bien de grandes failles
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14- On aurait même l’impression que ce pin préférerait le plateau calcaire aux pâturages
[ A méditer pour ceux qui voudraient encore prélever ces arbres : si le pin préfère la pierre calcaire, faut pas lui donner de l’akadama ou de la pouzzolane ]
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15 – Allez, une dernière pour illustrer le propos
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Dans le pâtures ça ne pousse pas. Sur la caillasse ça pousse.
Conclusion :
-
il faut un substrat drainant (et adapté),
-
pas ou peu d’humus pour avoir les pieds au sec,
-
la bonne altitude et la bonne exposition (ici on est coté espagnol à environ 1700 / 1800 mètres)
Remarquez la différence de taille des petits en bas (les pins, pas les brebis …) qui ne trouvent pas de bonnes conditions et ceux 50 mètres plus haut qui sont beaucoup plus vigoureux.
C’est vraiment un arbre adapté à son milieu !
16 -
une autre pour illustrer le propos (coté français cette fois ~ la même altitude, mais avec des cochons du berger cette fois – sont petits sur la photo, faut me faire confiance)
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17 – et je mets celle là, parce que je l’aime bien (et on voit bien le plateau sédimentaire)
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18 – Et qui s’occupe de l’arrosage ?
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19 – Pour continuer cet inventaire, voici quelques arbres dits ‘battus par les vents’.
Ici je pense que c’est plutôt par la neige
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sous un autre angle
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20 – Là on sent qu’il s’est passé quelque chose genre grosse baston, vu les dégâts
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et
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21 – Toujours vivant le pépère :
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Et oui, j’ai laissé la rambarde, parce que on est entre nous, et que ce qui est important ici, c’est l’arbre et pas la route, non mais….
Qui oserait présenter un pin comme celui là à une exposition ?
Et pourtant il en raconte des choses avec ces frêles branches rescapées mais encore vigoureuses et son tronc bien droit malgré toutes les vicissitudes de la vie.
Ce n’est même pas un lettré !!
Refusé !! Dehors !!!
Et pourtant il est bien dans la vraie vie celui là.
- Pour continuer dans les bois morts
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- Et un petit bout qui traînait :
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- Dans la catégorie Naturel mais inclassable (mais vrai) :
Largeur du nebari (si on peut appeler ça un nebari) 3 metres ! épaisseur ~30 cm
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Qui aurait osé tortilloner une branche de la sorte, sans même lui donner quelques courbures ?!
Incroyable
- Pour revenir à des choses plus traditionnelles
Les courbes sont un peu molles, la première branche mériterait d’être un peu plus forte, il y a une portion droite avant la 1ere branche :
quelle fôte de goût :!!!
Oui mais sans fil de ligature, môssieur. :
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Et pour conclure cet aperçu des environs de la Pierre Saint Martin
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Voili voilà. J’éspère que ça vous as donner envie d’aller crapahuter dans ces belles montagnes …
[font=« Arial Black »]Ah oui, j’oubliais,
La vallée d’à coté (derrière le pic d’Anie), c’est le plateau de Lescun
et la vallée d’Aspe.
Et dans la vallée d’Aspe il y a Urdos,
et à Urdos il y a Patrice Bongrand.
Et quand on voit c’qu’y voit (dans ces montagnes)
et quand on voit c’qu’y fait (avec ces arbres – je n’ai pas dit bonsaï du reste) ;
on comprend pourquoi y pense c’qu’y pense.
On ne se bat pas contre les montagnes et sa nature rigoureuse, on l’observe, l’analyse et la comprend pour mieux la suivre, car c’est elle qui donne le chemin.
[/font]
Bonne route
Pepite