J'ai toujours entendu dire que la perte des aiguilles vieilles de 3 ans était normale à chaque automne, laissant donc l'arbre avec les nouvelles aiguilles de l'année + celles de l'année précédente.
Seulement voilà... J'ai prélevé plusieurs pins sylvestre ce printemps et ils sont en train de perdre toutes leurs anciennes aiguilles, ne laissant plus que les aiguilles formées par les chandelles de l'année.
Très peu expérimenté dans la culture des pins et assez inquiet pour l'avenir de mes nouveaux pensionnaires, je suis allé sur les sites de prélèvement pour voir ce qu'il en était des arbres in situ. Et là, exactement le même phénomène...
Qu'en pensez-vous ? Est-ce normal ?
Cela pourrait-il être dut à leurs conditions de vie in situ (milieu très humide et acide) ? Et du coup être réversible avec une bonne culture ?
Enfin, si cela devait perdurer, comment appliquer les techniques habituelles (suppression des pousses de l'année, par exemple) sans risque pour l'arbre et/ou les branches en question ?
Je n'y connais pas grand-chose non plus en culture des pins.
Mais j'apprécie ta réaction consistant à aller voir in situ les congénères. Je fais la même chose.
Je trouve plutôt rassurant que l'espèce possède ce comportement inhabituel dans son milieu naturel. Ta manière de mener la culture n'est donc pas en cause.
Si le phénomène que tu décris n'est pas dû au dérèglement climatique, l'arbre devrait revenir aux habitudes de son espèce dans ton jardin. À suivre...
Mes pins en pot de culture ou pot intermédiaire perdent régulièrement les aiguilles de l'année précédente. Et si ils ne les perdent pas je les enlève la plupart du temps, soit pour équilibrer la vigueur des branches, soit pour permettre le passage du fil de ligature
Il m'est arrivé d'avoir un pin bloqué à la suite d'un rempotage en 2018, il a gardé ses vieilles aiguilles de 2018 et plus anciennes (heureusement) jusqu'à cette année, en perdant d'abord celles de 2017 fin août.
Si on taille les pousses de l'année d'un pin sylvestre vers juin ou juillet, pour obtenir un bourgeonnement arrière, il faut conserver une partie des aiguilles de l'année.
Sur d'autres pins plus forts (Thunberg, pin noir d'Autriche) on peut couper la totalité de la pousse de l'année et forcer l'arbre à ne vivre que sur quelques aiguilles de l'année précédente. Une technique possible sur certaines branches de pin sylvestre particulièrement vigoureuses, mais c'est rare.
Cela pourrait-il être dut à leurs conditions de vie in situ (milieu très humide et acide) ?
Connaissant un peu les pins dans les tourbières corréziennes, je pense que c'est lié au milieu oui. Le système racinaire est très superficiel. Car plus en profondeur il pourrit. Trop humide, trop peu d'oxygène. Du coup en été, lorsque le niveau d'eau baisse, la surface du sol peut devenir sèche (tout est relatif lol) et l'arbre prend un léger coup de chaud.
Bon c'est une simple hypothèse. Dans tous les cas ils en chient dans ce genre de milieu, et ont du mal à vieillir...C'est très ensoleillé, donc au début ça va, mais ensuite ça se gâte ^^
j'ai la même chose sur un petit pin sylvestre que j'ai prélevé en octobre 2017 cultivé dans une auge avec sa motte d'origine (galets + marne) + pumice autour.
Il a, en l'espace d'1 semaine, les aiguilles de l'an dernier qui ont viré jaune, donc qui tombent. Donc là, il ne va lui rester que les aiguilles de cette année. Je n'ai jamais vraiment fait attention à ce phénomène, je m'inquièterai si les aiguilles de l'année font la gueule, mais là c'est bien vert avec beaux bourgeons donc je ne suis pas inquiet. Je pense que l'arbre adapte sa partie verte à ses racines, je n'ai pas d'explication sûre à ce phénomène que je n'observe pas in situ en montagne (j'y etais cette semaine justement) et je n'ai pas ce phénomène sur mon autre pin sylvestre yamad' ni sur les pins thunberg, pins rouges et flexible qui conservent pour l'instant leurs aiguilles anciennes.
Déjà, c'est rassurant de voir que cela vous arrive aussi et que ce n'est pas problématique outre mesure. Comme pour le pin de Clem, les miens ont aussi fait de beaux bourgeons et les aiguilles restantes ont l'air en très bonne santé.
En ce qui concerne les différentes hypothèses sur les raisons de ce phénomène, à ma prochaine sortie j'essaierais de regarder les sylvestres qui poussent dans les mêmes conditions météo mais sur des sols plus propices. Ça permettra peut-être d'affiner un peu cette investigation ;-)