Le mois dernier je tombe sur un chêne abattu par le vent dans un vaste pré.
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Ce qui m'a intrigué de loin c'est l'endroit de la cassure : en arrivant sur la dépouille j'ai rapidement compris l'origine du mal qui a frappé ce colosse. La partie à terre était truffée de nombreuses ouvertures à l'emplacement d'anciennes branches creusées par les pics-vert, les hiboux, les loirs et toutes ces bestioles qui adorent se nicher dans les troncs creux. L'arbre était un véritable HLM.
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Pour ce qui était de la partie encore érigée, la chute de la fable de La Fontaine m'est immédiatement venue à l'esprit :
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût porté jusque-là dans ses flancs.
L’Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu’il déracine
Celui de qui la tête au ciel était voisine,
Et dont les pieds touchaient à l’empire des morts.
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C'est au pied de l'arbre, dans la racine, à fleur de terre, que je découvre la porte qui donne sur l'empire des morts. J'ai pu y mettre mon bras sans toucher le fond.
On est dans du Walt Disney, dans le genre arbre conte de fée.
Alors, voilà : je me pose la question de savoir comment arriver à un tel résultat sur un bonsaï.
Je vois d'abord deux écueils majeurs :
-La proximité du substrat entraîne des risques de pourriture
-La formation d'un cal cicatriciel qui entourerait entièrement l'ouverture devrait être difficile à atteindre.
En tout cas le recours à une espèce qui forme de beau cals (Chêne, Hêtre …) me semble être impérative.
Par ailleurs une protection au mastic pour obturer le trou serait sûrement indispensable durant le processus de cicatrisation.
Quand on coupe les racines-tuyau le moignon restant semble être un éventuel candidat à une telle opération.
J'aurais aimé avoir votre opinion sur la pertinence d'une telle opération, et le cas échéant, comment procéderiez vous.