Chers amis,
J’avais envie que nous échangions ensemble sur un aspect souvent occulté ou pas assez développé en occident de l’art du bonsaï:
La pensée philosophique mais aussi la relation entre le coeur (kokoro) de l’homme et le coeur de l’art du bonsaï.
D’aucuns penseront certainement qu’il s’agit de prise de tête en disant qu’il suffit de faire de beau bonsaï, et bien je dis que le beau n’est pas le joli et que [color=blue]derrière toute belle oeuvre humaine il y a du sens qui interpelle l’esprit de l’homme[/color].
Combien plus est l’art du bonsaï, car nous travaillons avec le monde du vivant, il y a une interconnexion entre le vivant d’un arbre et le vivant de l’homme:
Ce sont les mêmes énergies de vie qui nous animent, nous dépendons tous des lois immuables de la nature.
Je ne sais si vous avez expérimenté cette expérience, lors d’une balade contemplative dans des espaces naturels sauvages comme la haute montagne:
Entouré de tant de beauté où la vie est intacte, parfois on a l’impression de faire parti d’un grand tout, il y a une énergie de vie qui coule dans la sève des arbres et dans nos veines qui nous relient.
Ce sentiment trop fugace d’unité, je pense sincèrement que les anciens le vivaient au quotidien et c’est probablement cela qui a inspirés les spiritualités naturalistes comme les religions animistes dont le shinto (la religion originelle japonaise) fait parti.
C’est probablement comme cela que l’art du bonsaï est paru, au début il ne s’agissait pas seulement d’avoir de jolis petits arbres à coté de soi, mais plus certainement d’avoir à proximité des arbres en petit qui rappellent les grands vieux arbres vénérables et impressionnants de montagne ( qui sont souvent le siège de divinités naturelles, genre les Kamis japonais).
C’est comme pour un chrétien qui installe une icone du Christ chez lui, avoir un petit arbre (siège des kamis) qui inspire les mêmes respect, force, vitalité, énergie, puissant, humilité malgré un age vénérable signifiait avoir les esprits de la nature avec soi.
Bien sûr, il ne s’agit probablement ici que d’un aspect de la chose et c’est une interprétation perso. Il y a beaucoup encore à dire.
Qu’en pensez vous?
Patrice