En plaine et en futaie, le hêtre est un arbre de premier plan, s’élevant droit telle une colonne vivante. Entouré de ses congénères, il forme des forêts à l’ambiance magique, tout en équilibre et en harmonie; une lumière vibrante, des troncs gris et puissants et un sol mordoré qui craquelle doucement sous le pas du marcheur.
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Hêtraie - Lumière d’automne
En montagne, le hêtre se transforme en athlète. Alors plus râblé et musculeux, il est marqué par les éléments contraires et la lutte pour sa survie. La vision de ces montagnards, isolés ou en bosquet est humainement impressionnante.
Que dire alors de cet arbre lorsqu’il revêt l’habit d’un animal fantastique.
Très bel arbre et une bien belle façon de raconter le bonsai...
Question technique: d'après mon expérience avec les hêtres (quelques années de travail seulement), il est plus efficace pour la ramification de laisser les bourgeons terminaux se développer jusque fin mars début avril et de couper juste avant le débourrage, ce qui permet de ne conserver que les bourgeons "plus faibles" qui vont produire des feuilles plus petites avec des entre-noeuds plus courts.
L'âge de l'arbre a été estimé de deux manières. D'une part par le comptage des cernes des grosses branches qui ont été retirées, d'autre part sur indication des habitants de cette zone.
@ bonsaiphil :
L'objectif est d'aboutir à un hêtre bonsaï, d'expression naturelle, évoluant isolé en moyenne montagne et confronté à un climat rude mais non extrème.
@ fred :
Procéder à une coupe d'automne permet de fortifier l'arbre car les deux ou trois années à venir seront consacrées à des tailles de restructuration et à la ramification, nécéssitant l'utilisation de techniques qui affaiblissent l'arbre. On ne peut pas fortifier l'arbre (aussi le charpenter) et le ramifier en même temps. D'où la planification du travail dans le temps.
Les rameaux du hêtre sont de deux sortes : des rameaux longs, un peu en zigzag portant des feuilles écartées les unes des autres et des rameaux courts, latéraux portant un bouquet de feuilles.
La suppression du bourgeon terminal réserve bien des surprises. L'enlever trop tôt avant l'ouverture du feuillage revient à ne rien faire sauf à raccourcir la branchette. Dans ces conditions, le bourgeon situé en dessous aura le temps de se transformer en bourgeon terminal !
Couper le bourgeon terminal un peu avant le débourrage permet de lever l'inhibition hormonale qui interdit aux bourgeons situés en amont de se développer et de faire de longs rameaux. Autrement dit, une fois le bourgeon terminal supprimé (au bon moment), les bourgeons situés en arrière peuvent se développer pour faire autant de rameaux longs et autant de bourgeons qui, une fois sélectionnés, aboutiront à une belle ramification.
J'ai une question . Sur mes hetres j'ai un soucis de formation a force de les faires rentré dans mon idée ressemble bientot a
des topiaires " sans vulgarité ". Tres ramifié rien qui depasse mais une végètation un peu serré .
Comment obtenir une ramification naturelle ? Comment alléger ces masse accumuler au cours des année et qui enleve cet esprit .Est ce que baisser fortement la fertilisation est une aide ?
L'objectif est d'aboutir à un hêtre bonsaï, d'expression naturelle, évoluant isolé en moyenne montagne et confronté à un climat rude mais non extrème.
Ah oui ! je vois !
Tu décris ce qui est et restera encore longtemps le plus beau Hêtre dans l'hexagone : ce Hêtre vosgien qui pousse entre 300 et 800m d'altitude à coté du quel le cousin jurassien ne fait que piètre figure.
Mais sache tout de même que sa majesté Fagus sylvatica qui se trouve dans une situation "isolée" au royaume des Vosges possède un port bien plus élancé que ton arbre.
Ceci dit, ton hêtre est tout de même magnifique, majestueux et vénérable même s'il ne ressemble qu'à un de ceux qui pousse dans le Jura
Je ne savais pas combien j'étais ignorant, mais il fallait bien qu'un jour cela cessât, ne sachant pas même où se situe les Vosges.
Mais depuis quand donc le hêtre vosgien est isolé et élancé ? Tout cela me semble bien louche. :newsm_5: :newsm_8:
Je partage bien volontiers avec toi quelques photographies de hêtres jurassiens, tous évoluant à 1000 mètres d'altitude environ dans des conditions climatiques difficiles mais pas extrèmes :
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et pour terminer la belle ramure du hêtre :
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@ thumberg
Pour la ramification "naturelle" plusieurs pistes possibles :
ne pas surcharger l'arbre de branches,
supprimer les segments de branche les plus épais,
obtenir des ramifications de 4eme niveau plus fines au lieu de multiplier les ramifications de 3eme niveau plus épaisses et qui alourdissent visuellement la silouhette de l'arbre,
respecter la typologie du hêtre et s'inspirer de la nature
laisser l'arbre vivre sa vie,
donner du mouvement aux differents segments de l'arbre : tronc, branches et rameaux.
Une petite photographie d'un hêtre que je façonne depuis une bonne quinzaine d'années uniquement aux ciseaux. Ce bonsaï n'a jamais connu le fil de la ligature. Il est issu d'un jeune plan et modestement j'essaie de lui donner un petit air naturel.
Couper le bourgeon terminal un peu avant le débourrage permet de lever l'inhibition hormonale qui interdit aux bourgeons situés en amont de se développer et de faire de longs rameaux. Autrement dit, une fois le bourgeon terminal supprimé (au bon moment), les bourgeons situés en arrière peuvent se développer pour faire autant de rameaux longs et autant de bourgeons qui, une fois sélectionnés, aboutiront à une belle ramification.
Cette notion me semble importante !
Le principe de l’hormone pour le bourgeon terminal est elle valable pour toute les espéces ? A quelques variation prés j’imagine !?
Alors d'aprés ce que je crois comprendre :
- Le bourgeon terminal a une "substance" qui fait qu'il est nourri en priorité (à moins que ce soit les autres bourgeons qui soient freiner plutôt ?)
- si le bourgeon est coupé trop tôt l'arbre aurra le temps d'attribuer la fonction de terminus a un autre bourgeon
- si le bourgeon est coupé un peu avant la reprise de printemps les bourgeon arrière ne sont plus freiner et croisse bien
Jusque là j'ai bon ?
- et si le bourgeon est coupé un peu aprés la reprise ? ... Même constat que la précédente ou l'arbre, "pris dans son élan", réattribue tout de suite un nouveau terminus ?
Il reste à épurer la première branche, laisser passer quelques années de travail en petites touches et lui trouver le moment venu un joli pot. Finalement, le bonsaï c'est pas bien compliqué :spb154:.
@ Oktave :
- et si le bourgeon est coupé un peu aprés la reprise ? ... Même constat que la précédente ou l'arbre, "pris dans son élan", réattribue tout de suite un nouveau terminus
Dans ces conditions, il te reste à pincer le bourgeon lorsqu'il débute son développement à 1,2 ou trois feuilles ou le laisser pousser. Il fera, si tel est le cas, un rameau long.
Cette cime c'est le clou de l'arbre, effectivement.
C'est une parfait.
En revanche , plus bas ....
Je dois avouer que j'ai été un peu déçu en voyant l'arbre nu. Mais je ne vais pas cracher dans la soupe, car mes hêtres ont des défauts de conicité tout aussi importants.
C'est fou ce que les hêtres (Fagus sylvatica) on tendance à faire des inversions de conicité dans la nature. On voit un joli, mignon, sympa petit hêtre, bien brouté et dés qu'on l'osculte : paf ! inversion. C'est rageant
Cette cime c'est le clou de l'arbre, effectivement.
C'est une parfait.
En revanche , plus bas ....
Je dois avouer que j'ai été un peu déçu en voyant l'arbre nu. Mais je ne vais pas cracher dans la soupe, car mes hêtres ont des défauts de conicité tout aussi importants.
C'est fou ce que les hêtres (Fagus sylvatica) on tendance à faire des inversions de conicité dans la nature. On voit un joli, mignon, sympa petit hêtre, bien brouté et dés qu'on l'osculte : paf ! inversion. C'est rageant
Comme tu le dis toi-même, l'inversion de conicité est naturelle, alors pourquoi vouloir à tout prix que nos bonsais soient anti-naturels ?
Nos arbres doivent être beaux, en bonne santé, mais je suis exaspéré de cette aversion pour l'inversion de conicité.
Cette critique ne s'adresse pas à toi, Bonsaiphil, mais à cette obsession maladive de la recherche de conicité.
Bah pas vraiment, bonsaiphil parlait des hêtres broutés, donc de tout petits hêtres, alors qu'en bonsaï, on cherche à donner l'impression d'un vieux et grand arbre, et chez les grands hêtres, bien trop hauts pour être broutés par les vaches, on ne trouve pas d'inversion de conicité (sauf pour les trognes, l'apparition de loupes, les arbres trapus etc)... Chez le zelkova, l'inversion de conicité au départ des charpentières est chose commune, mais pas chez le hêtre. Donc sur cet arbre, l'inversion est pour moi aussi un défaut. Mais bon, cet arbre n'est pas à refaire, il a son histoire, ses qualités (nombreuses), et ce serait dommage de repartir à zéro. Donc tant pis et... Bel arbre !
je ne porte pas trop d'importance aux inversions de conicité si le résultat est esthétique. mais la conicité d'un tronc (entre autre) est un moyen de jouer sur la perspective. avec un tronc ayant une bonne conicité, couplé à des branches de moins en moins espacées et de plus en plus fines, la ligne d'horizon est abaissée et l'image produite est celle d'un grand arbre vu d'assez près. l'arbre parait plus grand, plus imposant.
sur cet arbre la ramif est assez impressionnante.
ce qui me gène c'est pas tant l'inversion de conicité, c'est le changement abrupte de diamètre dans la ligne de tronc.
ceci dit, c'est un arbre que j’accueillerais avec plaisir dans mon jardin.