haubanage

Bonjour!

Je suis en train de haubaner au tourniquet de grosses sections de mes pins, trop compliquées à tordre sur atelles et ligatures (branches ou jins émergeants sur la trajectoire, difficultés à ajuster un tord-tronc ou à contrôler l'effort).

Je profite du moment ou le bois est encore souple.

Avez vous un truc (à part les incisions en creux de courbe), mécanique ou genre engrais améliorant la lignification, pour que les déformations ne reviennent pas trop après relachement, dans un an? 

C'est effectivement la solution qui s'impose à première vue, que l'arbre crée du bois "en forme".

Vu la puissance des déformations sur du vieux bois, je me demande s'il ne me faudra pas deux ans de croissance, mais ensuite, le problème peut venir du marquage, même sous caoutchouc protecteur.

Je m'interroge aussi sur le risque de couper le kiki au cambium, sous la pression de l'ancrage.

Les grosses branches raphiatées peuvent encaisser deux ans de ligature. La ligature marque fortement mais les marques disparaissent très vite. Idem pour des branches de grosseur moyenne. Il arrive même qu'un bourgeonnement ait lieu au pincement de l'écorce par un fil de ligature.

 

Le haubanage est une bonne solution soit en complément d'une torsion ou d'une ligature soit sur une branche (ou un tronc) déjà formée dont il faut parfaire le positionnement

J'utilise le haubanage car il n'y a pas grand chose d'assez costaud pour effectuer des torsions sur de courtes longueurs, dans le cas de départ de branches sur le tronc, notamment.

La technique du vrillage au tourniquet permet de doser progressivement la traction et d'atteindre des efforts très importants.

Ensuite viennent les attelles, propices pour tordre à angle vif, en les plaçant à l'extérieur de la courbe.

Je reserve les ligatures hélicoïdales à des courbures plus molles, ou ne demandant pas trop d'effort.

C'est vrai que le haubanage n'est pas très esthétique, surtout vu la longueur de temps d'application.

Si on veut améliorer l'aspect, on peut utiliser les tresses développées pour la pêche à la ligne. Elles ont l'avantage d'une résistance incroyable (par exempe, 16 centièmes de mm de diam.= 16 kg de résistance à la traction), et surtout de ne pas être élastiques.

Par contre il faut les gainer soigneusement à l'appui sur les parties en traction, protégées par des lattes de bambou, ou autres, sinon elles rentrent dans le bois comme de parfaits fils à couper le beurre.

On commence par haubaner avec une drisse costaude de 3 à 5 mm de diamètre, pour avoir l'effet de raccourcissement par vrillage, et une fois obtenu, on remplace par la tresse en question.

J'ai aussi une préférence pour pour le haubanage quand je suis devant l'alternative hauban / ligature.

J'ai vraiment eu des surprises désagréables avec le raphiatage soi-disant de protection sous une ligature : Il m'est arrivé par exemple que le raphia s'incruste dans l'écorce à certains endroits et cela au bout d'une année. Il est alors très difficile de l'extraire. Donc quand Gwinru dit qu'on peut laisser en place une ligature raphiatée pendant 2 années, je suis dubitatif.

 

@tsubaka : question esthétique, j'utilise du fil de fer gainé de plastique vert pour les haubans.

Quant aux attelles je n'ai pas eu besoin d'y recourir pour l'instant, mais cela me pend au nez un de ces quatre. Je me pose la question de savoir quel diamètre minimum de fil à ligature doit-on prendre pour ces attelles ?

Le raphia s'incruste surtout lorsque les spires ne sont pas jointives.

Le mieux pour l'éviter est d'utiliser du raphia japonais, très large mais difficile à trouver en France.

Quand aux attelles, cela dépend de la force à garder pour maintenir en place la torsion.

Perso, je détermine la longueur qui va bien, ensuite je prends le fil que je replie en trois ou quatre brins, sans couper (en zig zag).

De les garder solidaires en bout par le pli améliore leur tenue au glissement latéral sur les cotés de la torsion, et l'arrondi de la pliure risque moins de blesser l'arbre que le bout des brins coupés.

 

.... ensuite je prends le fil que je replie en trois ou quatre brins, sans couper (en zig zag).

 

Effectivement, c'est une astuce que je ne connaissais pas. Je te remercie de l'avoir publiée ici.

Est ce que tu enroules l'attelle ainsi pliée d'un adhésif pour la maintenir en place ? Je pense à un ruban, genre guidoline ou isolant électrique ...

Pour info, j'envisage de plier un tronc de Picea abies (c'est assez souple) qui possède, dans la partie concernée, un diamètre équivalent à deux doigts .

Qu'est ce que ça peut être flippant d'envisager une technique jamais pratiquée ! :spb32:

L'espèce a son importance, l'épaisseur de la branche aussi, et le rayon de la courbure forcément.

Lorsqu'il est petit (angle plus ou moins vif), c'est là qu'il faut agir prudemment, courber même en plusieurs fois, pouvant être étalées sur plusieurs mois d'automne et d'hiver.

En fait, c'est une affaire de doigté, pas simple quand on applique en même temps de gros efforts.

Pour le pin, en tordant à main nue, on sent très bien le moment où le bois "veut y aller"... et quand il faut s'arrêter pour que tout le monde, arbre compris, se décontracte les bras.

Je ne suis pas d'accord avec l'affirmation selon laquelle le premier craquement n'est pas grave. Pas de craquement du tout, c'est encore mieux.

Il y a aussi l'inverse: la branche qui devient molle comme du caoutchouc : pas bon signe non plus, car alors, la structure porteuse du bois central, inerte et qui ne peut pas se réorganiser, est trop atteinte.

C'est donc quand même une affaire de feeling, mais pas si flippante que ça, avec un peu de pratique.

On est quand même pas à l'abri de mauvaises surprises, surtout avec les yamadoris qui n'ont pas eu une croissance de tronc homogène, pouvant même contenir des zones mortes invisibles, mais tueuses au pliage.

Perso, j'embobine mes attelles de raphia ou de caoutchouc autovulcanisant vendu en bande pour boucher les fuites, dans les magasins de bricolage, bien pratique mais hors de prix.

Attention : quand on tord, il faut que la prise en mains se fasse sur la partie à tordre, bien sûr, mais aussi fermement, et en même temps, sur l'attelle!