Graviers de route pour cultiver nos arbres

(sur le principe, c’est mon substrat de prédilection pour le prélèvement des aubépines.)

Ne connaissant pas l’humeur avec laquelle BonsaïPhil a posté cette question…Retour sur plus de 15 ans d’utilisation du simple gravier de route comme substrat de base pour certaines espèces dîtes « simples » : Aubépines, charmes (sous certaines conditions racinaires, types grosses coupes à cicatriser), prunelier (P.spinosa), pin sylvestre…

Pour être très terre à terre (Terre à terre) cette question et réponses, j’y ai répondu il y a longtemps.

Je n’ai pas voulu faire venir du kiryu de l’autre côté de la planète, j’ai juste été de l’autre coté de la route. Mes prélèvements s’en portent bien.
Avec les cycles de rempotages successifs, j’apporte des substrats plus rétenteurs et réduis la hauteur du pot (sauf mention contraire).

Toujours un seul arrosage par jours.

Je devrais illustrer mes propos prochainement.

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Le retrait des graviers de la bande de roulement et son amoncellement sont accidentogène.

Dans la logique et dans les habitudes, ces amoncellements sont soit balayés ( travail mécanique pour rejoindre les bas côtés) soit évacués par les services compétents (Régionaux ou communaux suivant la chaussé.)

« Prendre du temps et/ou de l’argent » (c’est selon) c’était avant.
Les services concernées n’ont plus le « loisirs » de gérer ce type de travail.
Retirer, en quantité infinie décimale en comparaison de la quantité apportée, est un acte citoyen. Le mieux est de demander confirmation par chez vous.

Mais si, je l’ai dit dans mon message : je suis simplement étonné, un peu déconcerté.
Le sujet semble te tenir à coeur, alors parlons-en.
Comme tu ne le sais peut-être pas, l’Alsace est un véritable gruyère. Des trous formés par les gravières qui se remplissent d’eau - la nappe phréatique affleure - et donne autant de lacs, de plans nautiques pour la voile, de zones de baignades, d’étang de pêche ou de pisciculture. Lorsque ces gravières sont en exploitation, des montagnes de gravier sont stockés aux alentours et il suffit de prendre un seau pour se servir après avoir choisi la taille du gravier. Cela a l’avantage de recueillir un gravier immaculé.
Car il faut bien le dire, ce qui me retiendrait de me servir en bord de route sur ces tas que les grosses balayeuses laissent dernière elles à la fin de l’hiver, c’est que ce gravier-là est entaché de saletés, et de goudron.
Un autre aspect de l’usage du gravier routier sans « adjuvents » et sont poids. Je n’utilise de la pouzzolane qu’anecodiquement dans des petits pots parce que pour les grands volumes c’est difficile à soulever. Avec le gravier c’est pareil, non ? Surtout pour les prélèvements qui sont dans des caisses à la contenance appréciable !

D’un point de la culture, tu n’expliques pas pourquoi ça marche.
J’ai avancé quelques arguments pour justifier de mon étonnement (absorption et adsorption nulle, capacité d’échange cationique (CEC) ). Ton expérience avec ce substrat reste empirique.
Essaye de nous convaincre un peu mieux que ça. Je suis sûr que tu y a réfléchi.

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J’évoque le kiryu un peu plus haut dans le sujet.

Le kiryu et le gravier de route sont (pour mes yeux de béotiens) identiques.

C’est d’ailleurs de là que tout est parti.
J’ai demandé chez un professionnel à voir du kiryu.
Quand il m’a apporté une poignet d’un sac fraichement ouvert venant du Japon… Je me suis dit qu’il y avait dans le monde, une grande proportion de gens utilisateurs de ce produit pour finalement pas grand chose.

Dans le même temps, je me suis rendu compte que dans les tas de graviers (…) il y avait de la vie, et qu’il y avait aussi une certaine humidité durant les mois les plus chaud (!!).

Ces stocks de graviers, qui restent parfois des années sur des aires, sont colonisées par les graminées, ronces et, pour les plus vieux stocks par les mêmes espèces que je travaille (aubépines, pruneliers, frênes) ou des saules.

Par chez moi, il n’y a plus de salage des routes, et sur le principe les services de l’état et services municipaux n’utilisent plus de désherbants. Suivant où je me « sers », je tamise juste pour retirer d’éventuelles trop grosses particules.

Le goudron, comme tu dis, lorsqu’une route est refaite (couche de propreté), les graminées sont brulées par la chaleur mais repoussent plus forte du fait de la composition des liants utilisés.
Le goudron sec reste « inerte » dans nos pots.

Je n’évoque en rien les capacités d’échange et autres car et d’une je n’en sais rien, bien qu’effectivement surement proche du nul.

Ce qui m’intéresse c’est :

  • La stabilité du substrat.
  • La porosité du substrat.
  • La couleur qui stock la chaleur (forte proportion à faire réapparaitre des radicelles après prélèvements.
  • Le poids est un soucis quand on bouge nos arbres. En culture, quand j’avais la pépinière hors sol, mes arbres ne bougeaient pas souvent.
  • L’arrosage ne fait pas fuir le substrat.
  • La facilité de retirer l’arbre de son contenant.
  • la réutilisation du substrat de façon perpétuelle.
  • la gratuité (comme évoqué) ou à défaut, le côté recyclage.

Sur de la pumice ou de la pouzzolane, la quantité d’apport réel est de ? L’eau et nos apports sont stockés dans la macro et micro porosités … Avec du graviers nos apports d’engrais tout aussi essentiel, bien que tout aussi lessivés.

Je ne suis pas là pour vous convaincre. J’apporte une expérience de 15 ans de pratique. Libre à chacun d’essayer.

photos à suivre.

Il est à mon avis important de deconseiller cette utilisation aux débutants.

Je partage les arguments donnés par bonsaiphil, et même si ça arrive à tenir avec un arrosage par jour, il est probable que l’ humidité ne soit disponible qu’à une certaine profondeur, donc pour les racines de surface et le développement du nebari, il est sans doute essentiel de rajouter une épaisseur de « paillage ».

Vu que tu arrives à cultiver là dedans, on ne peut pas dire que ça ne marche pas, mais il y a sans doute beaucoup mieux.

Je vais être assez d’accord avec ce qui précède tout en étant un peu différent.
Ponce, pouzzo et graviers (pour la plupart des graviers mais pas tous) sont des granulats avec très peu de réactivité chimique. C’est juste un moyen pour avoir des trous où l’'air et l’eau iront se loger. Il n’y a donc pas de différence fondamentale entre eux qui ferait que l’un serait merveilleux et un autre de la daube.
Néanmoins, il reste que les graviers ont environ 30 % de porosité, la ponce aux alentours de 60 % et la pouzzo 65-70 %. Si on met la bonne granulométrie, ça veut dire quand même que la réserve d’eau est doublée, ou qu’à réserve d’eau égale, le contenu en air est très supérieur. Ça peut être utile.

Perso, je trouve que la pouzzo est pas chère, facile à trouver, recyclable de manière durable, donc c’est ce que j’utilise en priorité, mais ce n’est pas une religion.

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Lanig, tu simplifie un peu. Le gravier en lui même n’est pas poreux, les 30% dont tu parles sont les espaces entre chaque gravier. C’est changeant suivant sa forme. La pouzo ou la pumice sont eux poreux ce qui augmente considérablement l’espace et la rétention d’eau. L’avantage du gravier est les cassure capillaire plus nombreuses qui limite l’évaporation.
Par contre le gravier a un Cec quasi nul. Mais est-ce très important en phase culture ou on bindent en engrais? C’est un substrat qui a fait ses preuves il est toujours utilisé en Espagne en phase culture.
Reste a prendre en compte la taille du pot et le climat. Pendant longtemps je n’ai utilisé que la pumice pure, mais je rend compte que les petits junip se portent mieux dans l’acadama, qui est plus retenteur. Il faut que je réessaie la chabazite.

On est bien d’accord. La porosité dont je parle, c’est la porosité totale, c’est à dire entre les grains + la porosité intragranulaire ouverte, nulle pour les graviers, tout à fait négligeable pour la pouzzo, et paraît-il éventuellement non négligeable pour la ponce, mais que moi, avec des mesures à pression atmosphérique, je n’arrive pas à mettre en évidence.

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@peuceb , faut il le conseiller ou le déconseiller aux débutants ?

Surement comme toi, je participes à des journées où nos arbres sont présentés au public, donc le public pose des questions…

Les rhétoriques sont « mort de l’arbre que le Béotien a acheté », « trop compliqué à entretenir » et « trop cher ».
Montrer que c’est possible avec rien (prélèvement + graviers) ça permet d’être pédagogique.

Dans l’asso que j’ai monté certain(e)s se sont mis à la culture avec du graviers après prélèvement et son toujours surpris que ça puisse fonctionner.

Ta réponse me fais tout de même penser aux réactions qu’il y a eu dans les années 2000 quand la plupart d’entre nous est passé au drainant, délaissant la terre de jardin et celles des taupinières…

Nos substrats sont des supports de cultures, de la même manière que les " " " bonnes fraises " " " direct import cultivées en laine de roche…

Merci Lanig, pour tes infos.

Quelques photos de bacs de culture (fond de poubelles). Ces bacs sont sous mes étagères et reçoivent ce que mes arbres n’ont pas retenu en terme d’eau et d’engrais.


Deux dos de tortues, charmes.

Quelques petits sylvestres et merdouilles diverses.

J’ai quasiment arrêté les prélèvements, donc la plupart de mes exemples seraient à retrouver sur mon blog. (Les Aubépines)

il arrive que certains restent plus longtemps que d’autres en graviers, c’est le cas de ce taxus.




La vigueur relative des sisyrinchium prouve que l’eau est suffisamment présente, à mon humble avis.

Ce taxus, comme les autres passera (lors d’un cycle de rempotage) à un substrat plus conventionnel.

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En réalité ce que je veux dire c’est que tu l’ utilises pour certaines espèces et dans certaines conditions: post prélèvement, pots plus grands, plus profonds, posés au sol ou sur jauge (donc accès à un volume supplémentaire ou à la pleine terre une fois que les racines sortent du pot.)

Ces nuances sont probablement difficiles à maîtriser pour un débutant et il y a un risque pour que l’ utilisation de gravier de route comme substrat soit une source de déception supplémentaire.

Pour info, je n’ ai pas eu de mal à comprendre, adopter et valider, l’ usage du drainant dans les années 2000, mais là, ça ne me tente pas.

Lorsque l’ on achète des sacs du pumice, les grains sont souvent humides, mais pas mouillés non plus, les sacs sont alors plutôt lourds. Si on les laisse ouvert assez longtemps ils finissent par bien sécher et sont alors beaucoup plus légers.

Une autre expérience est de mettre cette pumice très sèche dans de l’ eau, une faible partie des grains flotte alors à la surface. Ce sont sans doute les grains qui ont le plus de bulles d’ air enfermées. Au bout d’un moment, la plupart de ces grains finissent par couler, je pense que c’est la porosité accessible à l’eau qui finit par compenser l’air enfermé.

Tout ça n’ est pas très scientifique, mais j’ ai quand même l’ impression que ça montre que la porosité de la pumice est non négligeable.

La densité moyenne de la pumice est inférieure à 1. Typiquement elle vaut 0.91. Ceci fait qu’INTRINSÈQUEMENT, elle flotte. Mais tous les grains ne sont pas exempts d’eau. Ceux-là coulent.
Ils finissent par couler à cause du phénomène d’absorption de l’eau. Ce sont des buvards.
Mais tu oublies un autre phénomène très important : certains corps ont la propriété de fixer des molécules à leur SURFACE. Des molécules d’air par exemple. C’est le phénomène d’adsorption qui concerne la pumice mais aussi la pouzzolane ou les zéolites comme la chabazite. L’adsorption de ces minéraux est due à la structure fractale de leur surface.
Pour la pouzzolane le phénomène ne peut pas être mis en évidence dans ton expérience étant donné sa densité.
Cette propriété est très recherchée pour la culture des bonsaïs non pas seulement pour la fixation de l’eau à la surface du grain, mais aussi et surtout pour la rétention de l’oxygène, des composés azotés, phosphorés ou potassium.
Un grain de gravier est essentiellement composé de silice, mais pas que . Il y a plein d’autres oxydes. Pas d’adsorption pour le gravier qui est lisse. Seule la rétention par capillarité est possible dans ce cas.

Oui et non, je n’ ai effectivement pas utilisé le mot adsorption, mais je parlais de porosité accessible à l’ eau, celle à la surface, ce qui revient un peu au même à la différence que ça englobe les pores de toutes échelles. Et puis comme ça, tu as pu avoir le plaisir de venir nous « apprendre » le terme d’absorption comme à chaque fois que l’ on parle de substrats. Heureusement que tu es là pour nous instruire.

Le soucis, c’est lorsque tu dis que les grains sont des buvards car c’est faux, pour la pouzzolane et la pumice, l’ aBsorption est nulle, les bulles d’ air entièrement enfermées ne se rempliront jamais d’ eau. Contrairement à l’akadama qui absorbe effectivement comme un buvard.

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Ca aussi c’est faux, la surface est lisse et non fractale donc le potentiel d’adsorption est moins important, j’ espère que tu comprendras la différence entre le « peu » et le « pas ». Lorsque tu trempe UN (donc pas de capillarité) gravier de route dans de l’ eau et que tu le ressort, est il sec ou mouillé ?

Thierry Font avait utilisé le Kiryu pour ses pins et il avait dit que c’était le top du top pour la mycorhization du substrat. Le seul bemol qu’il voyait était son prix. L’arene granitique semble être une bonne alternative.
Pour info, Ryan Neil dit que seul l’akadama est irremplaçable. Il n’importe pas de kiryu, il ajoute de la pumice et pouzzo à ses melanges conifères. (1/3 akadama-1/3 pumice-1/3 pouzzo)

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Ma manière d’utiliser le granulat de quartz pour le drainage sous le bois mort au niveau du collet.
Quelques cuillerées à soupe judicieusement déposéessuffisent



En quarante ans de cette pratique, j’ai réussi à conserver le bas du bois mort sans aucune pourriture.
Pas d’absorption, pas d’adsorption ni physique ni chimique, juste un peu de capilarité en plus du mouillage. Autant dire un milieu défavorable aux moisissures en tout genre

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Je suis sûr que le gravier de nos routes est sans intérêt pour notre culture en petits pots, il faut le déconseiller à tout débutant.
Il faut faire la promotion de l’akadama, de la pouzzolane, du kiriu, de l’écorce de pin compostée, de la fibre de coco dessalée, de la zéolithe, de la kanuma.
Il faut apprendre à adapter nos mélanges en fonction de notre climat, il faut être patient, ce peut être long.

Et moi je suis sûr que tu peux cultiver sans aucun problème dans un mélange gravier/tourbe blonde sans aucun soucis… même pour un débutant!

Comme quoi, les avis…

@hector , @Clement34
les croyances, les opinions, je ne sais pas quoi en faire personnellement si elles ne sont pas étayées.
Mon point de vue est le même que le vôtre à la différence que j’essaye de developper.
@peuceb
Mais quand j’argumente pour prouver le bien fondé de mes propres conclusions, la réponse est remplie de sarcasmes et d’ironie (voir ici). Cette réaction n’est pas une attitude correcte.
Tout cela nuit à la bonne tenue des échanges.

C’est probablement une réaction difficilement évitable à ta manière assez désagréable de dialoguer en t’estimant trop souvent au dessus des autres, par ton savoir, ta morale, tes goûts… ta manière de vite te diriger vers une argumentation sur la forme en te détournant du fond, comme ici par exemple, ou encore la tendance à ne répondre qu’aux arguments qui t’arrangent ou en citant une partie d’un message qui deforme les propos des autres… En jouant sur les mots pour faire dire aux autres ce qu’ils ne disaient pas. Bref, tout ça n’ est pas très correct non plus.

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