Fiche Espèce - Aubépine

FICHE BOTANIQUE

AVERTISSEMENT :

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Généralités

Famille : Rosaceae

Genre : Crataegus

Espèce : Crataegus.spp

Nom commun : Aubépine, appelée aussi Noble Epine, Cennelier ou Epine de Mai, (hawthorn en anglais)
Du latin « alba spina », « blanche épine », en raison de sa fleur blanche et des épines à la base.


Observations générales

Crataegus est un genre d’environ 200 espèces d’arbres ou arbustes vigoureux habituellement épineux, à feuilles caduques, qu’on trouve à l’état naturel dans les régions tempérées partout dans le monde et qui est souvent cultivée sous forme de haies.

L’aubépine pousse spontanément surtout sur des terrains au sol frais et argileux jusqu’à 1600m d’altitude. Elle est commune dans les haies, en bordure des chemins, et en lisière des bois, de toutes les régions tempérées d’Europe (notamment en France), de l’Asie occidentale, et de l’Afrique du Nord. Elle est naturalisée en Amérique du Nord. L’aubépine pousse le plus souvent sous forme d’arbuste et rarement sous forme d’arbre. Sa hauteur maximale atteint les 30 mètres. Il existe plus de 1000 espèces d’aubépine.

Les feuilles sont alternes, simples ou lobées, lustrées, vert clair à foncé pouvant prendre des formes différentes selon les espèces ; quelques espèces produisent de bonnes couleurs d’automne allant du jaune au rouge. Ces petites feuilles sont particulièrement intéressantes en bonsaï.

Ses belles fleurs blanches ou roses dégagent une douce odeur.

L’aubépine peut mettre un certain nombre d’année avant de fleurir : autour de 10 ans en pleine terre mais un arbre issu de semis en pot pourra vous faire patienter une bonne vingtaine d’années.

Après avoir été fécondées, les fleurs donneront des fruits en forme de petites pommes appelées cenelles. Ces fruits sont des drupes comestibles et parfois utilisées pour faire de la compote et de la gelée. Ils peuvent être rouges, orange, jaunes ou bleus selon l’espèce.

De ces fruits souvent dénommés « poires d’oiseau » ou « poires à Bon Dieu », on tirait également une boisson fermentée très enivrante et agréable différent peu du poiré.

La caractéristique la plus évidente des aubépines est sûrement la présence de longues épines sur les branches. Ces épines sont très solides et servaient autrefois de clous. Elles protègent des prédateurs certains oiseaux et petits mammifères qui viennent s’y réfugier.

Son bois est lourd et très solide. On l’utilise pour la sculpture, la gravure et la fabrication de leviers, de poignées pour les outils et d’autres petits objets.

Beaucoup d’aubépines ont le tronc irrégulier et presque musculaire avec une écorce laissant apparaitre de grosses rides.

L’écorce est brun foncé et a tendance à former de gros rhytidomes.

L’aubépine de St Mars sur la Futaie est un des plus vieux arbres de France et elle fleurit toujours ! Elle atteint une hauteur totale de 9 m et son tronc mesure environ 2,5 m de circonférence. Selon la tradition, sa plantation daterait de l’époque de St Julien (III ème siècle).


Utilisation

L’aubépine est amie du coeur.
Son action est calmante sur le système nerveux et cardio-vasculaire.
C’est un tranquillisant, un antispasmodique, un tonicardiaque ; elle régularise la tension, supprime l’arythmie, la tachycardie.
Bénéfique à ceux qui souffrent de troubles nerveux, vertiges, angoisses, insomnie, mauvaise circulation du sang.
Par son pouvoir astringent dû à la présence de tanin, la décoction de fruits rouges de l’aubépine est un antidiarrhétique excellent qui est aussi réputé pour expulser les calculs des reins.
Les feuilles de l’aubépine contiennent des acides organiques qui sont utilisés en médecine contre l’artériosclérose (action vasodilatatrice sur les artères coronaires, diminution de la pression artérielle) et la faiblesse du coeur (améliore la circulation sanguine et oxygène le sang).
Action bénéfique sur le rythme cardiaque des patients âgés présentant un coeur faible et des extrasystoles.
Elle est excellente pour l’angine de poitrine, les menaces ou les suites d’infarctus (en association avec le tilleul), les troubles de la ménopause.

Espèces généralement utilisées en bonsaï

l’aubépine commune ou « épine blanche » (Crataegus monogyna)
l’aubépine japonaise (Crataegus cuneata)
Crataegus oxycantha (alba, rosea ou rubra)


Zone climatique

Très rustique. Jusqu’à -15°C et plus.


Obtention

Semis : Séparer la graine du fruit dés qu’il est mûr en automne et semez immédiatement ou scarification des graines au printemps puis immersion 48h dans l’eau après stratification froide à 3°C/5°C pendant 3 mois. Les graines d’aubépine ont une longue période de dormance (18 mois). Pour diminuer cette durée, les professionnels les plongent 1 heure dans une solution d’acide sulfurique Graines disponibles à l’achat ici

Bouture : Bouture (difficile) herbacée en été. L’aubépine peut prendre beaucoup de temps à reprendre en bouture. Elle émet des racine après 6 mois, ou même un an ! Dans un premier temps, on constate souvent l’apparition de bourgeons verts, voire de nouvelles feuilles après à peine 1 mois. Pas de panique si ces bourgeons ou si ces feuilles meurent : c’est la bouture qui a utilisé une partie de ses réserves pour tenter le coup sans racine. Laisse les se calmer et attends la vraie reprise.

Marcotte : Au printemps mais très difficile.

Prélèvement : De jeunes sujets de préférence (les racines sont très verticales, profondes, peu ramifiées pour les aubépines de pleine terre). Ne pose pas de problème particulier de reprise, même avec peu de racines.

Après le prélèvement, couper immédiatement les grosses branches indésirables qui de toute façon seront très dures à ligaturer.

Couper le pivot et les grosses racines au-dessus d’une radicelle.

Laisser le maximum de petites racines, on pourra supprimer celles qui ne partent pas du nébari en quelques rempotages.

Prévoir un pot vaste et profond.


Culture

Paramètres généraux

Difficulté : facile. Très résistante.

Vitesse de croissance : le bois épaissit lentement mais le feuillage demande des tailles régulières

Exposition : Plein soleil ou mi-ombre

Ventilation : Très résistant aux vents forts mais exige une position aérée pour éviter les maladies telles que la rouille ou le feu bactérien.

Hygrométrie : éviter les expositions trop ensoleillées qui pourraient dessécher le feuillage.

Plage de température : Bien que très robuste en pleine terre, l’aubépine nécessite, en bonsaï, une protection quand les températures passent au-dessous de -10 °C


Soins

Arrosage : Très facile à surveiller au printemps et au début de l’été. Les jeunes pousses « pleurent » facilement si l’arbre manque d’eau, dans ce cas arroser rapidement même s’il n’y a pas de danger immédiat. Il est même normal, après une chaude journée, que les jeunes rameaux bien droit avant l’arrosage, s’affaissent (pleurent) après, pendant une ou deux heures.

Bien surveiller l’arrosage en fin d’été et en automne car les jeunes pousses se sont lignifiées et ne pleurent plus. Des feuilles risquent de sécher au soleil et même l’arbre risque de perdre toutes ses feuilles et de faire un automne précoce.

En été, pendant les fortes chaleurs, prévoir au moins deux arrosages. De la mousse sur les pots, n’est pas à négliger dans ce cas.

Arrosage modéré en hiver.

Rempotage : Le développement racinaire est important. Rempoter au moins tout les deux ans pour un pot de taille moyenne afin de construire le nébari.

Substrat : 60% pouzzolane 30% gravier 10% terreau grossier bien tamisé ou d’akadama. Quand l’arbre est suffisamment installé et ramifié, augmenter la quantité d’akadama et choisir une granulométrie plus fine.

Il ne faut pas oublier que le choix du substrat dépend de l’étape de culture et de la région dans laquelle l’arbre est cultivé.

Pour les débutants, un substrat composé à 100 % d’akadama sera parfait, le temps d’en apprendre un peu plus.

Fertilisation : En Mars, engrais azoté pour favoriser la reprise de végétation puis, après floraison (Mai) engrais organique équilibré, une fois par mois.
A l’automne, engrais plus fort en phosphore et potasse pour lignifier les pousses et préparer l’arbre à l’hiver.

Taille : L’aubépine est très capricieuse, les branches naissent où elles veulent et quand elles veulent, mais en contrepartie l’aubépine supporte les tailles sévères et redémarre sur le vieux bois.

Certains bourgeons, donnent une touffe de feuilles qui ne se développera pas. Tous les ans elle poussera d’environ 1mm, mais n’enlevez que celles qui se développeront sur le tronc ou les grosses charpentières, les autres finiront par former des branchettes bien utiles pour la ramification finale.

Si l’arbre est jeune ou a subi une taille sévère, les pousses devraient être vigoureuses. Vous pouvez tailler ces jeunes rameaux dès l’apparition de la 5eme feuille en n’en laissant que deux. Répéter l’opération si la croissance est rapide. Ne laisser que deux départs de branche. Tailler davantage la cime.

Si la pousse est faible laissez-la se développer, puis rectifiez le profil de l’arbre en été. Supprimez ou ligaturez les branches qui naissent verticalement vers le haut ou le bas.

En septembre raccourcir les rameaux les plus longs.

En hiver, pour les arbres jeunes, taille de structure.

Les tailles sévères peuvent être un peu longues à cicatriser.

Ligature : De préférence au printemps. Les anciennes branches s’épaississent très lentement ainsi la ligature peut être laissée en place pendant de longues périodes.

La ligature des branches de plus de 1 cm est très difficile, le bois est rigide et reprend facilement sa position au déligaturage (une banche de 1 cm haubanée pendant 10 ans reprenait toujours sa place avec peut-être une légère courbure).

Préférez une taille drastique de la grosse branche en espérant qu’une pousse vigoureuse voudra bien sortir, que vous ligaturerez dès qu’elle commencera à se lignifier.

Idem pour toutes les pousses de l’année. Déligaturer en été (vu le peu de temps d’utilisation de la ligature opter plutôt pour les haubans).

Les branches déjà lignifiées ne garderont la position que si la pousse est vigoureuse sur cette branche. Attention au marquage de l’écorce. Si la branche ne pousse pas vous pouvez laisser la ligature plusieurs années avant qu’elle ne prenne la position désirée.


Phytosanitaire

cochenilles, pucerons, rouille, feu bactérien et mildiou et parfois cochenilles.

Pour de plus amples renseignements, se reporter à la rubrique Mon arbre est malade.


Esthétique

Styles : Approprié à toutes les tailles et formes mais sa tendance apicale rend plus difficile la formation de la branche descendante d’une kengaï.

Poteries : Tenir compte de la floraison blanche suivie de fruits rouges pour le choix du pot qui sera moyennement profond.

Pour plus d’informations, consulter la rubrique Esthétique


Photographies

Crataegus-bonsai

Aubepine

au printemps avant foraison ; Propriétaire Penjing
Crataegus_monogyna

Fleur

aubepine commune au printemps
Aubepine

Crataegus Monogyna Jacq.

Feuilles et Fleurs en mai.

Photo Jean Denis
Crataegus-monogyna-frugt
(Source : wikimedia commons)

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Aubepine au naturel


Liens externes

http://www.pfaf.org/leaflets/cratae…
http://images.google.fr/images?q=cr…