desquamation d'écorce de pin

Bonjour,

Sur certains de mes pins sylvestres, en cours de reprise vigoureuse, j'ai constaté que l'écorce ancienne avait tendance à se détacher du tronc.

Pour moi, deux causes possibles: soit c'est un grossissement subit du tronc qui les décolle (l'écorce d'un pin n'est pas vraiment aussi élastique qu'un bas nylon), soit c'est l'effet d'une humidification régulière pratiquée pendant ces jours de canicule.

J'aimerais votre avis et expérience là-dessus.

Merci!

Salut j’ai le même phénomène sur un Sylvestre acheté il y a peu de temps! Mais pas assez de recul sur l’arbre pour savoir le pourquoi du comment! Apres mon arbre est en grande forme , peut être que le phénomène est normal!

N'empêche, c'est embêtant, l'écorce de pin vieillie ne se reconstitue pas de sitôt. Si ça continue, je vais sortir le tube de colle! Est-ce que ton problème est apparu avec la chaleur? Tu précises que ton arbre est aussi en grande forme: penses-tu que son tronc a augmenté de diamètre?

J'avais lu dans un vieux France bonsaï que les Japonais grattaient la vieille écorce trop épaisse à leur goût, car elle se reconstitue mais plus fine. Donc pas d'inquiétude. Quand je vois la vitesse de recréation de l'écorce aux endroits des fils de ligature, je crois que ce n'est pas un problème. Un pin se travaille sur une dizaine d'années au moins, de quoi renouveler l'écorce

.C'est tout à vrai, Certaines écoles japonaises indiquent qu'il faut effectivement retirer la veille écorce des pins (notamment pour le parfait respect du style lettré). Au japon cela se pratique à partir de juin.

C'est un phénomène totalement normal.

Cette pratique japonaise ne serait elle pas plus indiquée sur leurs espèces, dont la couche neuve d'écorce n'accuse pas la même différence très prononcée de couleur, qu'on note avec le pin sylvestre?

Le fait est que nous sommes obligés de les manipuler avec des gants pour éviter le contact avec notre sueur, provoquant une coloration orangée similaire, tranchant avec le ton gris de la vieille écorce.

Pour atténuer ce problème, j'emploie de l'encre de chine très diluée que je passe en couches successives sur l'écorce orange sêche, jusqu'à retrouver un ton moins contrasté.

Sinon, la colle epoxy rapide, toujours sur écorce bien sêche, donne de bons résultats. A manipuler avec modération, en couche très mince et en serrant l'écorce à recoller sur le tronc avec du rafia, cela même si d'éventuelles coulures, peuvent facilement passer pour de la résine sêche.

C'est un problème quand même, de voir combien l'écorce de certains pins s'écaille facilement, variant beaucoup avec la provenance.

J'ai voulu faire une photo de celui qui est le plus touché, mais impossible avec ce fichu soleil, tout est à contrejour!

En tout cas, je penche pour une augmentation rapide du diamètre du tronc: la jeune écorce découverte se fissure comme si ça poussait dur dessous.

Pour moi l’écorce qui desquame sera vite remplacée je pense par une nouvelle qui a l’air de pousser fort dessous! Et puis le phénomène ne touche pas non plus tout l’arbre mais de rares parties!

Pareil pour moi, mais c'est cette différence de couleur et de texture que je trouve gênante. C'est qu'il faut des années pour que l"écorce d'un sylvestre la reprenne, quand il est vieux, en tous cas plus de temps que pour former le bonsaï lui même.

La couleur orangée est typique du sylvestre. J'ai un sylvestre issu d'un semis qui doit avoir entre 30 et 35 ans et cette couleur est légèrement perceptible entre les fissures de l'écorce et je trouve ça parfait.

 

Quand on forme les yamadori, même en protégeant l'écorce avec du raphia ou autre, il arrive qu'elle s'en aille. C'est franchement pas un problème, elle se reconstitue. Faut juste avoir un peu de patience. Les branches forcément plus jeunes n'ont pas l'écorce craquelée du tronc, du moins au début. Je ne pense pas que ça gêne quiconque.

 

Recoller à l'époxy me parait superfétatoire et à l'encontre de la définition du bonsaï.

Bonjour Gwinru,

Je comprends que l'époxy te fasse bondir: c'est aussi mon avis, mais j'ai été obligé d'employer le procédé sur un vieux pin à l'écorce très épaisse. Une fausse manoeuvre en avait décroché une grosse plaque, ça faisait une vraie échancrure, affectant l'esthétique de l'arbre.

Cela dit, je suis plutôt pour le tout naturel, et les tire-fonds plantés dans le nébari pour les faire grossir, les troncs minces, vivants, incrustées dans du vieux bois mort (ça a un nom en japonais, je sais plus), je trouve ça un peu heurtant aussi.

Si on pouvait se passer de ligatures, même, ça me dérangerais pas, toi aussi je pense!

Passons pour le liquide à jin, il conserve réellement le bois mort, bien que je m'en méfie: son arrosage dégage des composés de soufre qui partent avec l'eau dans le substrat, et je me demande si ça ne peut pas nuire aux mycorhises?

 

les troncs minces, vivants, incrustées dans du vieux bois mort (ça a un nom en japonais, je sais plus)

Un tanuki

 

http://www.parlonsbonsai.com/forums/index.php/forum/180-tanuki/

Merci! Pas doué pour retenir tout ça... Pourtant il paraît que c'est bon pour retarder l'elseimer, de faire bosser sa mémoire: une vertue supplémentaire du bonsaï, donc.

Reste que c'est une technique qui me semble un peu tirée par les feuilles. Affaire de goût.

Je comprends mieux ta colle époxy

 

Pour le liquide à jin, je ne sais pas ce qu'il produit dans le sol, mais je pense qu'il s'en va en quantité infime. Je ne pense pas que ce soit dommageable pour les mycorhizes. C'est certainement moins nocif que la bouillie bordelaise ou du soufre micronisé en traitement. Et puis ses vertus, à mon sens, sont sans doute plus importantes que ses défauts

Moins nocif que la bouillie bordelaise, c'est plus que sûr!. J'avais fabriqué un temps mon propre liquide à jins (pouah), et, en mettant trop de soufre, je m'étais aperçu que cela endommageait les lichens et mousses du substrat. Je suppose que ça n'arrangeait rien non plus en dessous. Quand on force sur le soufre, ça fait des polysulfures, le liquide tire sur l'orange: pas bon!

J'ai réussi à tirer quelques photos, on ne voit pas grand chose à cause du manque de profondeur.

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pin ecorce décollée.jpg

Voilà l'arbre qui me pose ce problème. Il est dans son bac de culture. Je l'ai incliné de manière indicative de sa future verticale de formation.

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ecorce décollée bonne photo.jpg

L'écorce en question, mais on ne voit pas bien ce qui est en train de se décoller. Tout ce qui est en orangé était couvert de vieille écorce.

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ecorce abimée.jpg

L'arbre à écorce épaisse que j'ai bricolé à l'époxy. L'échancrure est celle que je n'ai pas pu réparer, la réparation est au dessus et ne se voit pas. De toute façon, ça n'a pas servi à grand-chose: l'arbre a été abimé lorsque le vent l'a arraché de son pot de culture. Comme je n'étais pas là, le traumatisme a été trop grand, il est en train de me claquer dans les doigts, un crêve coeur!

Si ton arbre perd de l’écorce, laisse le faire, il sait bien mieux que toi ce qui est bon pour lui, et arrête de jouer à l’apprenti sorcier en lui recollant l’écorce. Excuse d’être un peu « brutal » mais à l’automne tu vas recoller les feuilles qui tombent ?

Et pour l’autre, les erreurs ça arrive et la colle n’y changera rien.

Bel arbre au passage, ce serait dommage de l’abimer.

Bonjour

Plutôt d accord avec Kokaku, pourquoi aller contre nature ,si l écorce (ou autre ) de nos arbres se décolle ,change de couleur de forme etc…c est qu ils suivent un cycle …leur cycle de vie ,à nous de les accompagnés et de les guidés dans les directions les plus appropriée mais si ils changent , c est qu ils en ont besoin ,et si nous voulons les figés dans le temps achetons des plantes artificielles qui elles ne risquent pas de changé.

Je suis d'accord avec Kokaku, me dire que je suis un apprenti sorcier est un peu brutal. Un peu brutal aussi de tordre les branches avec force barres et ligatures quand elles ne veulent pas aller toutes seules où on veut, non?.

Promis juré, je ne parlerais plus de mes écorces, de mon époxy et des feuilles que j'allais recoller avec!

Un peu brutal aussi de tordre les branches avec force barres et ligatures quand elles ne veulent pas aller toutes seules où on veut, non?

Ce n’est pas faux et c’est un autre débat que l’on peut avoir, notamment sur les yamadori, il y aura ceux qui les tordent dans tous les sens pour arriver a leur fin et ceux qui respectent plus ce que l’arbre et les conditions ont créé « naturellement », il n’y a pas de vérité, juste des visions différentes ….

Ne pense tu pas que le fait d avoir recoller le bout d écorce va peut etre empêché L arbre dans recréé une dessous ?

C est une vrai question …si qulqu un à une réponse .

Je n'ai essayé de recoller que le pin accidenté, vraiment endommagé, j'aurais pu le sauver aurait été encore mieux, mais deux jours passés les nouvelles racines à l'air, c'est radical...

Revenant à ta question, je ne pense pas que recoller des écailles d'écorce nuise à un pin, à condition que la colle soit neutre, et qu'en aucun cas, on ceinture l'arbre. Pour ce qui est de laisser faire la nature, bien-sûr, et encore plus dans le cas présenté: c'est certainement le tronc qui grossit, pour décoller comme ça son écorce... alors je ne vais pas l'en empêcher!

Ma question était posée pour confronter le sujet à d'autres expériences, et surtout, voir s'il ne se trouvait pas d'autres causes moins sympa à envisager. Au départ, l'histoire de la colle n'était pas faite pour en tirer un chapitre.

Quand à garder le naturel des arbres, je ne crois pas que ce soit vraiment l'essence du bonsaï, sinon, les nôtres seraient tous de 15 m de haut!

Ce que fait la nature sur les yamadoris est, à mon avis, inimitable par la main de l'homme. L'équilibre entre ce que l'on en conserve et ce qu'on en change est ensuite l'affaire de chacun, du moment qu'on ne nuise pas à la santé de l'arbre.

Pour parler de la relativité des choses: ce sont les chinois qui ont inventé les ligatures, à l'origine faites avec des bandes de plomb... et ce sont eux aussi qui les ont abandonné dans certaines de leurs techniques (le lignan). Ils se contentent d'attendre plusieurs pousses naturelles sur lesquelles ils ne garderont que les plus propices à une direction approximative de travail, sans aucun plan défini au départ, ou presque. C'est pourquoi les conifères et des feuillus comme le sérissa leur donne du fil à retordre, justement, car la position de leurs nouvelles pousses (bourgeons arrières dans le cas des conifères), est difficilement prévisible.

C'est ce qui donne, aussi, ces réalisations d'allure plus naturelle que les japonaises.