Des styles et des courants du bonsaï

Bonjour,

 

je reviens de Maulévrier et de ma première visite dans une exposition de bonsaïs (magnifique au demeurant) mais je pose des questions que je vous soumet ici.

 

Tous les styles des arbres que j'ai eu l'occasion d'admirer me donnais l'impression de rentrer parfaitement dans les cases définies des bouquins de ce que j'appellerais le bonsaï traditionnel japonais (et pour le coup ils perdent de leur caractère unique et naturel je trouve, au profit d'une technique et d'une maitrise mise en avant mais c'est un avis bien perso, pas le sujet ici);

de même pour leur présentation en tokonoma très codifiée (pourquoi toujours des kakemono et pas quelques choses de plus moderne ou occidental, comme une peinture encadrée par exemple?)

 

Donc je me demande quels sont les autres courants que le bonsaï traditionnel chinois/japonais (j'ai bien vu un dérivé du fantastique avec le "Burton" sur ce forum mais il n'ira jamais en expo d'après ce que je comprend du monde du bonsaï actuellement) et quels sont les autres modes de présentations (s'il y en a) que les tokonoma (eux aussi tradi).

 

Brefs quels sont les styles et courants de notre passion?

Je ne suis pas experte du tout, mais les styles chinois et japonais sont déjà très différents l'un de l'autre - et il y a très probablement plusieurs styles chinois et plusieurs styles japonais !

je suis curieux de cela justement. Quel est le style chinois? le style japonais? qu'est-ce qui les différencient?

 

 

(j'ai édité mon premier message pour apporter un peu de nuance dans mon propos, je ne donne que mon impression de novice)

....

de même pour leur présentation en tokonoma très codifiée (pourquoi toujours des kakemono et pas quelques choses de plus moderne ou occidental, comme une peinture encadrée par exemple?)

 

En voilà une bonne question !!!

Il semblerait que l'expo à Mulhouse "Bonsai Euro Top 30" en octobre 2014 ait montré des alternatives possibles.

Certaines personnes (Penjing ?) sur PB étaient à Maulévrier et à Mulhouse et pourraient peut être témoigner ?

Il y'a la tradition, japonaise essentiellement parce que le style chinois est plus méconnu en Europe, et les grandes expositions : kakufu, sakufu ten, etc... sont là pour maintenir certaines règles, certains codes, encore que ceux -ci ne font qu'évoluer au fil du temps, même au Japon. Le but d'une présentation c'est avant tout de créer de la beauté et de sublimer l'arbre principal. Les plantes d'accompagnement, les rouleaux peints (kakejikus) ne sont là que pour rendre l'arbre encore plus beau dans une harmonie de formes et de couleurs parfaite. C'est un exercice très difficile qui demande une sacré bonne réflexion sur le choix de la tablette( forme, hauteur, longueur, couleur), du pot en rapport intime avec l'arbre, de la plante d'accompagnement posée sur une jita, ou du tampai (objet, animal, personnage, etc...).

 

Rien que trouver l'accord arbre/pot est difficile car même s'il est souvent préférable de faire faire un pot sur mesure, la forme, la texture, la couleur de l'émaillage ou son absence, détermine une harmonie difficile à atteindre, la perfection telle que l'ensemble doit devenir évident.

 

Il est possible de s'affranchir des règles, des codes, avec une peinture plus contemporaine, ou un accompagnement moins traditionnel mais il ne faut pas que cela prenne le pas sur l'arbre présenté. Certains s'y risquent, avec plus ou moins de bonheur.

 

Personnellement j'ai présenté deux arbres et je me suis tenu à tenter d'approcher l'harmonie tant recherchée, dont les critères sont finalement issus de préceptes zen (wabi, sabi, mochikomi, simplicité, usure du temps, etc...) même s'ils ne sont pas spécifiquement évoqués. Au final, je n'étais pas 100% satisfait de mon travail de présentation, très loin de là. Il me reste encore pas mal de chemin à parcourir, y compris et surtout sur le travail des arbres. Mais c'est une expérience qu'il faut tenter car je pense qu'elle fait avancer dans sa propre démarche de perfectionnement, ne serait-ce qu'en se confrontant au regard d'autres amateurs.

 

Cela reste un travail de création, même s'il y'a des codes: rapport tablette/pot, direction de l'arbre, position de la plante d'accompagnement, choix d'un rouleau peint, etc..., en ayant évidemment un arbre suffisamment abouti et travailllé.

trouver une harmonie avec des codes issus d'une autre culture est d'autant plus difficile non?

et s'il existe une symbolique, à qui les expo/salons sont-ils destinés? (un public avertis? des gens du milieu? le grand public (de qu'elle culture?)

 

y-a-t-il des règles et des codes autres qu'asiatiques? y-a-t-il un style français?

 

je suis perplexe vis à vis de ces expositions, merci de m'éclairé pour que j'y voie plus clair!

 

 

 

 

[il y a avait un saule pleureur présenté sur une colonne de style grecque/romaine (la seule présentation de l'expo hors norme je pense), comment cela est perçu par les coutumiers des expo?]

Cette présentation de saule me gêne personnellement, pas parce que la colonne n’est pas d’inspiration asiatique, mais parce que je la trouve trop massive, et comme le disait Gwinru, elle prend le pas sur l’arbre.

Sinon il n’existe pas de style Français en bonsaï, mais il est très amusant de sortir des codes d’exposition et d’écouter les commentaires, bons ou mauvais.

J’ai testé, c’est rigolo.

S'il est vrai que la présentation traditionnelle japonaise limite les grosses fautes de goût, on ne peut pas reprocher d'en faire aux présentateurs qui veulent s'en écarter.

Au contraire, il est dommage qu'un arbre puisse être déprécié parce qu'il n'est pas présenté selon les canons, un beau spécimen se suffit même largement à lui-même, il me semble.

Et quid des tentatives en direction du bonsaï chinois, aux qualités esthétiques indéniables, mais trop mésestimé par le parti pris nippon?... que je trouve franchement discutable si cela gêne le développement d'autres styles, y compris européens.

Perso, je n'étais pas à Maulévrier, mais au moins pour certains arbres qui y étaient et pour lesquels on a eu des photos sur les forums (ou que j'ai pu voir en vrai à d'autres expo), il y a peu d'arbres "exceptionnels" (je parle de qualité) qui soient inféodés aux règles japonaises. Il y a c'est certain un essai de suivre l'esthétique japonaise, mais pour parler des buis de François Gau, je suis quasiment certain qu'un japonais ne les aurait pas former comme çà. Ce qui n'enlève rien à leur qualité (d'ailleurs reconnu largement, et même par T. Kawabe à Monaco). Juste qu'on ne peut pas dire qu'ils suivent à la lettre les canons... ;-)

bien sur hin, je ne donne qu'une impression globale qui m'est resté en sortant.

 

et comme c'était ma première expo et une expo nationale qui plus ai, je suis mitigé par mon ressenti.

Je me suis trouvé devans des arbres magnifiques et pour certains je me disais "j'ai déjà vu cet arbre cent fois en photo". ça n'enlève pas sa beauté mais ça avait un coté bizarre. Comme les tokonoma qui s'enchainaient, je trouvais ça monotone et n'avais certainement pas tous les codes pour les comprendre... mais alors pourquoi m'être déplacé? [certains arbres m'ont littéralement scotché hein, mais sur la quantité présentées ce n'est qu'un infime proportion]

 

Donc je me questionne sur les différents styles que l'on peut trouver et les différentes présentations existantes (ce qui conditionnera aussi ma venue à d'autres expo aussi éloignée de chez moi je pense).

 

Mais je le redis j'ai trouvé tous les arbres fantastiques, seulement l'émotion qu'ils m'ont donné n'étais pas celle que j'attendais en venant voir des arbres que je pensais tous uniques.

...Comme les tokonoma qui s'enchainaient, je trouvais ça monotone et n'avais certainement pas tous les codes pour les comprendre... mais alors pourquoi m'être déplacé?

Je partage ce point de vue après plusieurs dizaines d'années de Bonsaï.

J'ai visité au début de ma pratique une demi-douzaine d'expos avec les mêmes sentiments mitigés que tu exprimes, à la nuance près que les arbres sont généralement intéressants. Maintenant j'ai jeté l'éponge.

Ce qui me déçoit toujours profondément c'est cette déco désuète.

Au diable les kakejikus, les tampais, les jitas, les tablettes neo-japonaises et que sais-encore... M^me la présence systématique des plantes d'accompagnement m'agacent au plus haut point. Et que dire des morceaux de flute japonaise qui assaillent avec leur gamme pentatonique mes oreilles plus aptes à apprécier Brahms, Corelli ou Schubert.

 

Chez nous en Europe nous nous intéressons au Bonsai : c'est à dire à l'arbre dans son pot. basta.

J'ai l'habitude d'appeler tout le reste des japoniaiseries.

Entendons nous : loin de moi l'idée que toutes ces choses de la tradition japonaise soient -niaises ! C'est juste un jeu de mot que j'utilise pour désigner cette chantilly baroque qui détourne notre attention de l'arbre avec son pot. J'adore par ailleurs lire un Haïku, m’intéresser à la philosophie Zen, m'extasier devant un lavis ou une calligraphie. Mais j'aime chacun de ces arts séparément. 

 

Je rêve d'une exposition qui me permettrais de me focaliser sur les arbres. Car enfin tous ces zigouigoui autour c'est du bruit qui détourne notre concentration. Si vous voulez mettre un objet en valeur, il faut vider l'espace autour de lui. Le vider en objets et en couleurs. A tous ceux qui prétendent à une synergie entre les bonsaïs et leurs "accessoires" je ne puis que dire : "mon œil".

 

Je rêve d'une exposition où je pourrais utiliser un joystick pour faire tourner l'arbre sur son socle, de quelques boutons pour faire varier l'éclairage. Pourquoi présenter un bonsaï comme un tableau au musée. C'est une oeuvre vivante et je je veux pouvoir interagir avec elle. Tous les muséographes du monde vous expliqueront qu'on adapte la mise en scène.

 

Je rêve d'une exposition de bonsaïs européenne.

On n'est jamais si bien servi que par soi-même.... ;-)

Il y a déja eu des tentatives pour rompre les "codes" 

mais le monde du bonsai est peut etre frileux , tu as raison !.

247247

image_2485_aspac-2011-japan.jpg

C'était quelle expo Cabou ?

Et que dire des morceaux de flute japonaise qui assaillent avec leur gamme pentatonique mes oreilles plus aptes à apprécier Brahms, Corelli ou Schubert.

 

Là je suis bien d'accord avec toi, ça me laisse de marbre et au bout de 10 mn ça me les brise menu, comme la musique dans un resto, un ascenseur ou une grande surface d'ailleurs

 

Je crois qu'il faut voir la présentation des bonsaï comme n'importe quelle expo. L'exposition de toiles de Cézanne ou de Picasso obéit également à des codes, des règles. Il y'a un fil conducteur ou une trame qui positionne les toiles les unes par rapport aux autres, selon leur thème, la période vécue par l'artiste, voire les oeuvres d'autres artistes en miroir. Simplement on ne le remarque pas ou on trouve ça tout à fait normal, voire attendu.

 

Les artistes contemporains se sont ingéniés à sortir du carcan du tableau, une toile de jute tendue sur un cadre en bois, d'où les "installations" d'écrans, de télé ou la mise en scène d'objets divers, de l'urinoir de Marcel Duchamp à la figuration libre, l'art numérique, l'esthétique relationnelle. Je ne suis pas certain que le grand public s'y retrouve pour autant. Alors que dans une exposition de bonsaï, il est parfaitement capable d'apprécier et de comprendre, même si la présentation des arbres est codifiée, selon des principes issus d'une autre culture.

 

Les arts martiaux aussi sont très codifiés et ceux qui pratiquent judo, karaté, jiu-jitsu, aïkido, kendo et j'en passe, connaissent par coeur un certain nombre de kata. Est-ce pour autant la finalité? Je ne crois pas. Il en est de même du bonsaï. je crois qu'il faut en connaître les codes pour pouvoir s'en affranchir.

 

Peut-on ou doit-on pour autant présenter le bonsaï autrement? Il me semble que bien des tentatives ont déjà eu lieu. Je me souviens d'une expo à Nantes (2004?), les supports étaient de simples caisses en bois évoquant les caisses voyageant dans les soutes des bateaux, en liaison avec l'ancien rayonnement maritime de la ville. L'Euro Bonsai Top Ten organisé par F. JEKER à Mulhouse présentait des bonsaïs dans une scénographie de lumières parfaitement bien étudiée pour magnifier ces arbres. D'autres expositions ont mêlé sculptures sur bois ou peintures et bonsaï ou encore bonsaï et graffitis et tags d'un art urbain.

 

Il ne faut pas oublier qu'une expo comme Maulévrier reste l'exposition d'arbres d'amateurs qui font avec les moyens qu'ils ont. Et l'organisateur, s'il dispose de photos, n'a pas les arbres sous les yeux pour créer une scénographie différente, plus personnelle. Il n'a pas non plus les moyens de mettre en place un éclairage spécifique ou un décor élaboré. Ce type d'exposition à vocation nationale reste le reflet d'oeuvres d'amateurs à comparer avec l'Euro Bonsai Top Ten, dont les bonsai sont quasiment tous, ceux de professionnels ou de grands noms du bonsaï européen ce qui revient presque au même.

D'un côté c'est une association qui fédère un groupe d'amateurs éparpillés au quatre coins de l'ouest de l'hexagone, dans une petite ville, certes pourvue d'un magnifique parc oriental, de l'autre une capitale régionale avec un artiste comme Jeker qui est en capacité de concevoir lui-même une scénographie étudiée, pour un nombre très limité de bonsaï choisis parmi les plus beaux d'Europe.

Dire que le monde du bonsaï est frileux ou qu'il reste englué dans une imitation de codes japonais est à mon avis inexact.

 

Il ne faut jamais oublier ni perdre de vue que la plupart, sinon la majorité des expos sont mise en place par des bénévoles, parfois avec un tout petit budget, la plupart du temps sans budget et seulement une salle prêtée par une mairie ou une association. Ce sont des petites mains qui viennent disposer les tables, les tissus des fonds, distribuer des affiches, puis ranger, balayer et nettoyer derrière.

 

Et sachant qu'il faut présenter des arbres d'amateurs, je trouve qu'il est mieux de rester dans une certaine codification, d'espace et de présentation, ce qui limite à la fois les dérapages et les fautes de goûts. Quand un arbre n'est pas forcément à son niveau le plus haut, une présentation avec une tablette et une plante d'accompagnement permet d'éviter que le regard soit tout de suite attiré par les défauts de l'arbre et l'ensemble peut être quand même agréable à regarder, même si ça ne fait pas vibrer.

 

La chance à Maulévrier c'est d'avoir une belle place pour chaque arbre et un support technique et bénévole bien rodé et très à la hauteur. Il suffit de regarder la qualité des affiches, des artistes invité, des signalétiques pour chaque arbre, des professionnels présents et de l'organisation globale. C'est aussi l'occasion de retrouver des potes et discuter sans fin, sur la justesse du placement de telle ou telle branche, le bien fondé du choix de tel pot avec tel arbre, ou le pourquoi de telle face plutôt que telle autre.

 

Enfin, pour finir, je pense qu'il faut, un jour, oser sauter le pas et exposer un arbre dans une expo de club, une expo régionale pourquoi pas. On se confronte alors aux impératifs esthétiques propres à l'arbre, on se penche sérieusement sur la méthode pour amener l'arbre à son maximum, on soigne le pot, l'accompagnement. Mine de rien c'est ce qui fait avancer. Travailler ses arbres dans son coin, sans se confronter un jour à l'exposition, sans tout mettre en oeuvre pour parfaire la présentation est purement stérile. Ensuite qu'il y'ait une plante pour accompagner l'arbre, une statuette africaine, ou un simple agglo en ciment comme support, n'a aucune importance, si l'ensemble est cohérent.

Travailler ses arbres chez soi c'est bien, oser montrer son travail c'est mieux.

perso,mention spéciale au pin de Gwinru,le seul qui me fait décrocher des artifices qui l'entourent.

c'est curieux Plicky,on ne dirait pas que tu es débutant vu tes interventions,de plus vu ou tu habites,la plus belle des expos se trouve pas très loin,j'en reviens,et l'émotion est a chaque fois au rendez-vous.la montagne bien sur.

peut-etre que les arbres en expos ne sont pas encore assez mature pour capter toute

notre attention.

... c'est curieux Plicky, on ne dirait pas que tu es débutants vu tes interventions...

 

et pourtant je le suis bien, mais ça ne m'empêche pas de me renseigner, de partager avec des passionnés aguerris, de voir ce qui se fait ici et ailleurs, de lire les Naka, mini bonsai et autre livres de Mr Jecker justement... je parfais ma culture en même temps que ma culture si tu vois ce que je veux dire ;)

 

Pour en revenir au sujet, combien de fois avez vous donné des conseils de mise en forme sans demander avant vers quel style veut tendre son "auteur" * ? à travers les forum français j'ai l'impression que le bonsaï en France tend à s'uniformiser vers celui des japonais et qu'on ne connait (ou reconnait comme noble) qu'une seule voie. [simple impression d'un nouveau venu, je le souligne. je ne critique pas non plus.]

 

A quand un Bouleau en cascade ou des racines aériennes sur un Burger? [bon ok c'est peut-être extrême mais si rien ne l'empêche techniquement ça ne serait pas forcément moche, juste choquant car contraire au fameux code].

 

EDIT: Si je résume les grands courants actuels: style jap', style chinois, style thaï? quoi d'autre?

plus toutes les touches perso des grands noms du bonsaï que l'on reconnait, c'est ça?

 

 

 

 

 

 

(*dédicace à bonsaiphil) 

je suis d'accord sur tout ce message de Gwinru sauf sur la fin, "montrer son travail c'est mieux", je dirais ca depend, si on recherche une critique/une reconnaissance ect du travail ok mais ce n'est en rien une obligation pour "bien faire" on peut aussi le faire et chercher l'excellence uniquement pour son plaisir personnel sans avoir a prouver ou demontrer quoi que ce soit a qui que ce soit dans une expo, surtout que faire une expo est loin d'etre le seul moyen d'avoir un regard exterieur/critique sur son travail (et surement pas le plus objectif)

J'ai eu la meme reflexion avec mon elevage de chats de races et apres quelques annee j'ai completement arrete les expos tout simplement parce que ca me gonfle d'y perdre mes dimanches, ca ne m'apporte rien de particulier car je connais suffisamment ma race pour pouvoir me passer de l'avis des juges, et mes chats ne sont pas plus moches que ceux des autres eleveurs parce que je n'expose pas.

A cette différence peut-être, qu'à moins d'avoir une bonne pratique de l'art du bonsaï, comment savoir si ce que l'on fait est juste? Comment savoir si les branches sont bien placées, le choix de la face la meilleure possible, si aucun regard extérieur ne vient corroborer, infirmer ou contredire tel ou tel choix? Effectivement il n'est pas nécessaire d'exposer, les ateliers organisés avec un pro ou un très bon amateur permette d'améliorer un arbre, voire de remettre en cause une idée de mise en forme ou un parti pris esthétique. C'est peut-être ce que font la plupart et c'est très bien ainsi.

 

Je pense que l'exposition permet d'aller encore plus loin. On peut en retirer une petite gloriole personnelle et s'en satisfaire. Ça risque de ne durer qu'un temps. On peut aussi se placer dans une quête de la perfection et chercher à s'améliorer sans cesse. Se confronter à la matière, que ce soit le vivant, que ce soit une boule de terre, une toile, un bloc de pierre ou de bois et y façonner ce que notre esprit et notre corps sont capables de créer, n'est ce pas la finalité de l'art?

 

@Plicky

Je ne crois pas que le bonsaï français ou européen s'uniformise et tende vers celui des Japonais bien au contraire. Je pense qu'il s'affranchit de plus en plus de la tutelle japonaise, parce que les essences ne sont pas les mêmes et celles en France permettent d'autres formes, d'autres interprétations. D'ailleurs les Japonais qui viennent en Europe sont très attentifs à l'évolution du bonsaï occidental. Les potiers aussi font preuve de créativité, presque jusqu'à rendre anachronique un pot de Tokoname.

ok je crois commencer à cerner un truc:

Le style dépend autant de l'espèce et de ce qu'elle peut donner que de la façon dont on travaille un arbre, peu importe l'espèce. J'ai bon? (pas sur d'être clair là).

 

Donc si l'Europe s'affranchit du style jap' au niveau des arbres, des formes et des interprétations, pourquoi garder la présentation traditionnelle?

Quelqu'un aurait un lien vers divers arbres travaillés dans un style occidental que les asiatiques ne font pas?

 

Je crois qu'il faut voir la présentation des bonsaï comme n'importe quelle expo. ...

 

Il ne faut pas oublier qu'une expo comme Maulévrier reste l'exposition d'arbres d'amateurs .... à comparer avec l'Euro Bonsai Top Ten, dont les bonsai sont quasiment tous, ceux de professionnels

Travailler ses arbres chez soi c'est bien, oser montrer son travail c'est mieux.

J'ai lu avec attention ton message. Ce que tu dis fait sens pour moi et il est vrai que j'aurais peut être mieux du tenir compte dans mon message de l'importance relative de Maulévrier par rapport à d'autres manifestations.

Ceci dit, simplifier, épurer les présentations n'aurait pas couté plus cher.... Mais il y a toujours ce premier réflexe qui consiste à "faire japonais". et de verser dans les japoniaiseries.

 

Quant à la dernière phrase , elle m'a fait sourire. Elle dénote du reste et elle vient un peu comme un coup d'éperons. J'adore. Mais je rejoins entièrement l'avis de Papymandarin. Pour les expos, j'ai déjà donné largement dans d'autres domaines.