De l'intérêt du vent pour la culture du bonsaï

Sujet hasardeux, mais bon je me lance.

J'ai l'impression d'avoir toujours lu ou entendu que le vent était un paramètre à contrôler pour faire une bonne culture des arbres en pot : les mettre à l'abri du vent comme un précepte de base.

Depuis un an mes bonsaïs sont en plein courant d'air, exposés à un courant d'air semi permanent et avec des pointes fréquentes entre 60 et 90 km/h. Leur exposition est plein sud, au sommet d'un versant d'une vallée en Bretagne sud à une quinzaine de km de la mer. Depuis le début que je cultive (2010), je n'ai jamais réussi à les mettre à l'abri du vent, hors je n'ai jamais constaté de pertes attribuable au vent, même s'il est arrivé à une ou deux reprises que je retrouve un arbre par terre, pot cassé, suite à un fort coup de vent.

J'ai l'impression au contraire que le vent est un paramètre naturel très appréciable pour la culture : en renouvelant drastiquement l'atmosphère, il oblige les arbres à être plus forts pour survivre. Je crois constater que le racinaire, l'écorce, les feuilles, la pousse et la densification, soumis à des contraintes permanentes, sont plus sollicités et doivent s'adapter pour survivre. J'ai l'impression que les arbres cultivés dans un environnement moins rude (abris, serre) sont souvent plus agréables à l'œil au premier regard mais paraissent moins vigoureux, limite anémiés pour s'exprimer au mieux. 

Tentative de de récapitulations des observations effectuées jusqu'ici :

-Cramage des feuilles tendres en début de printemps sur hêtres et charme essentiellement, par contre aspect positif par la suite (équivalent d'un effeuillage, les arbres sont forcés à refaire du feuillage lorsque les conditions le permettent) ;

-Formation naturelle des jeunes rameaux : sur un hêtre j'ai eu un bout de branche qui a pris une orientation naturelle dans le sens du courant d'air permanent le printemps dernier (=battu par les vents gratos) ;

-J'ai l'impression que la patine va plus vite qu'en situation abritée ;

-J'ai l'impression que les arbres en résistant au quotidien pètent le feu, sont peu sujets aux attaques parasitaires et problèmes sanitaires et sont susceptibles de s'adapter à des conditions de culture pas optimum

-Il faut pas compter avoir de jolies feuilles en fin de saison, notamment celles qui sont tendres (genre érable)

-Ces conditions sont probablement à éviter pour des arbres en voie de finition et/ou exposables et nécessitent une plus grande vigilance, notamment par rapport à la fréquence d'arrosage.

Il faut être aussi plus attentif à l’arrosage si il y a beaucoup de vent. Il vaut mieux aussi éviter certaines essences a feuillage tres découpé type palmatum dissectum (même certains palmatum d’ailleurs) au risque de voir leur feuilles grillées toute l’année.

Sinon, je suis d’accord avec toi. En plus, les plus beaux yamadori que j’ai pu trouver poussaient dans les endroits les plus exposés au vent et aux mauvaises conditions climatiques.

Salutation

Le Sabi

Je suis a perpignan, 300j de vent par an. Tramontane, marin en permanence pratiquement. Je n’ai pas encore assez de recul pour confirmer ou pas ce que dit pierre, mais du coup dans ma région et ce climat particulier (vent et température élevée) on se retranche plus sur des espèces otoctones (buis, Olivier, pin…). Mais le sujet est très intéressant et je vais le suivre avec attention. Bien joue pierre! :+1:

Pour les arbres de pépinière en pleine terre ( pas des bonsaïs mais des arbres de haut jet ) Il y a une meilleurs circulation des auxines dans la plantes car les branches bougent ! et l'enracinement sera bien meilleurs à un arbre complètement immobilisé par le tuteurage. 

 

Mais à l'échelle du Bonsaï, je sais pas si on peut constater cet effet positif du vent. 

J'en ai pourtant bien l'impression. Je peux t'assurer qu'avec le vent qu'il y a sur ma terrasse mes bonsaïs ont intérêt à bien s'accrocher pour survivre. Pour pas mal d'arbres que j'ai rempoté sans les fixer au pot, simplement le poids du substrat sur les racines, j'ai l'impression qu'ils accélèrent leur reprise racinaire pour s'ancrer en conséquence. Les branches et le feuillage sont malmenés également.

J'ai eu un pin déraciné dans son pot plat par une grosse bourrasque. Je l'ai simplement remis à la va vite dans son pot en tassant à la main le substrat et maintenant ça fait une implantation bien plus jolie et un nébari qui a du se développer pour faire face.

J'ai cru voir aussi que des gens tapotaient leurs arbres ou leurs faisaient subir des microvibrations (certains les posant sur leurs machines à laver ?!) pour accélérer la patine. Il me semble que le vent, c'est plutôt pas cher et  efficace.

Donc ça confirmerai que les auxines circulent beaucoup mieux avec le vent même pour des bonsaïs. 

Bonsoir tout le monde,

 

            L'histoire du vent me fait penser à mes cours de SVT de terminale...

 

            Je me rappelle que notre professeur nous avez montré une expérience dans laquelle un "chercheur" voulait étudier l'effet du vent sur la croissance des végétaux. Pour cela, il étudiait deux plants (seulement) : les deux petits arbres ( je ne me rappelle plus de l'espèce) poussaient dans une serre côte à cote. Pour modéliser le vent, le chercheur secouait un des deux plants 3 fois par jour et laisser le deuxième arbre tranquille.

            Résultat, l'arbre secoué quotidiennement était trois fois plus petit que l'autre après 6 mois.

 

Voili voulou :)

Une certitude vérifiée (pour moi et par moi), dans des conditions de vent modéré comme on le rencontre dans les vosges, l'effet du vent est très bénéfique pour l'éradication des maladies cryptogamiques comme l'oïdium, le mildiou, la pourriture des feuilles ; chênes et charmes notamment se portent bien mieux en milieu aéré.

pour moi dans le sud, le vent est chaud sec et violant. mais en attachant les pots convenablement ça bouge pas.

oui le substrat sèche plus vite mais pour des espèces adaptées comme olivier ou pin, rien de mauvais à signaler

mais je suppose que comme la pulvérisation sert à embêter les squatteurs, le vent peut jouer son effet aussi

tout à fait d’accord pour la patine … y a qu’à voir le visage du vieu marin et le visage de la personne qui a vécu dans un milieu moins rude

Je lis le post depuis le debut et il faut tout de même mettre quelques bemoles a l’intérêt du vent.

Je cultuve sur une terrasse exposée sud, ouest au deuxieme etage avec tous les vents dominant. Sa pose tout de même quelques problemes.

Par, exemple j’ai arrêté les erables en me rendant compte que les feillaves etaient grillé alors que le substrat etait encore mouillé. L’arbre desseche plus ite qu’il ne peut pomper l’eau. Les hetres et harmes grillent des les moi de juin.

La reprise de prélèvement est aussi problématique a cause de la se heresse atmosphérique. La culture de jeunes plants de feuillu, je n’en parle meme pas.

J’ai donc du adapter les variete que je cultivais a mon environnement. . Essentiellement, pins et genevrier.

Le seul gros avantage que je trouve a ces conditions de culture c’est pour les arbres en finition. Les poussent sont beucoup plus courtes et dense que chez les copains qui ont un jardin.

Quand je fait une taille de structure je doit aussi faire attention a laisser plus de vegetation pour assurer une bonne reprise.

Dernier point a partir du moi de juin entre le vent a la température la pousse est quasiment stoppée.

Pour résumé, a mon avis, le vent pose plus de problème qu’il n’offre d’avantage.

Amicalement pascal

Donc ça confirmerai que les auxines circulent beaucoup mieux avec le vent même pour des bonsaïs. 

 

Tu es sûr ? J'aurai dis l'inverse....étant donné que les auxines sont responsables en partie de l'élongation cellulaire....cf message 7

 

Pour les cultures et le vent, c'est une question de nuance et de bon sens, vent en Bretagne, vent dans les Vosges, vent en Ile de France, vent à Perpignan, vent à Nîmes, vent à Marseille....

Si les courants d'airs et vents légers sont favorables, renouvellant l'air, faisant bouger la plante, des vents au dessus de 80/90 km/h pendant plusieurs jours, comme il y a souvent chez moi par exemple, deviennent vite un enfer, surtout si il fait chaud...

Avec le vent les stomathes ce ferment, l’arbre s’ arrete de pousser.

Question basique que releve bien Tonis, c’est quoi pour vous du vent???

Dans le sud-ouest "est" (région toulousaine, Lauragais, etc) on a le vent d'autan, plutôt d'été, qui dit-on souffle 3, 6 ou 9 jours et "rend fou"( !), chaud, sec, et desséchant, que les érables du Japon n'aiment pas du tout !

Après je parlais bien du vent et pas des embruns qui eux posent d'autres problèmes..  

Je parle bien de vent. Regarde sur une carte Rennes est a 70km de la mer. On peut être breton et ne pas avoir la vue sur le port.

Amicalement pascal

En dehors des courants d'air légers pas loin d'être semi permanents, j'ai régulièrement du 60 à 90 km/h, en effet c'est très desséchant. Je pallie à ça en été en disposant les pots en groupes très serrés, les gros arbres sur l'extérieur. Du coup, les plus petits sont abrités et se retrouvent dans une atmosphère un peu forestière (mi ombre, humidité). Sans cela, comme je suis sur une terrasse non abritée, le tout sécherait en quelques heures. Mais en effet, juin, juillet et août doivent être gérés avec précision pour que la pousse continue.

Quelle galère, et fabriquer des brise-vent ? Sinon, arrêter le bonsai à se mettre au cerf-volant :slight_smile:

Salutations

Le Sabi

Bon, il n'y a pas que les mois d'été qui doivent être gérés avec précision : fort vent et pluies d'avril et de mai mettent à contribution la résistance des arbres. J'ai du fabriquer un brise-vent en catastrophe car les pointes régulières à 60 km/h sur une masse foliaire importante et juvénile, ça fait du dégât. J'ai eu plusieurs rameaux cassés, pas mal de grosses feuilles et de bourgeons terminaux partiellement séchés. Le stress en permanence, plus gros espoirs pour que les conditions météos se calment. Mais j'espère que ces épisodes vont contribuer au développement de mes arbres. La part de la nature va peut-être m'éviter du boulot, voire l'améliorer.

Les feuilles abimées et partiellement grillées entrainent du bourgeonnement arrière sur la plupart des arbres, du coup pas de défoliation. Les rameaux prennent des formes plus ou moins penchées et biscornues, ce qui m'évite de les tailler ou de les ligaturer.

Un seul arbre a vraiment morflé de ces conditions un Alisier torminal qui a débourré tardivement et juste au moment des conditions les plus difficiles. Ses feuilles ont assez largement pourri, présence de moisissures dessus. Je me suis contenté de pincer pour retourner jusqu'aux pousses saines. J'espère le conserver.

Les érables supportent assez bien et sont plutôt en bonne forme. La densité de leur feuillage permet de préserver des pousses internes. Si j'avais eu des arbres aboutis, je pense que j'aurais été dégouté.

Comme dit l'autre time will tell

C'est franchement assez marrant de relire des années après ces messages.

J'avais oublié pas mal d'anecdotes sur mes arbres, carrément zappé certains d'entre eux qui sont morts il y a plusieurs années.

Le sujet du vent pour aérer et assainir les arbres continue à m'intéresser : à mon avis un arbre trop protégé finira par s'affaiblir.

 

Le sujet du vent pour aérer et assainir les arbres continue à m'intéresser : à mon avis un arbre trop protégé finira par s'affaiblir.

à voir mais au Japon, les Bonsai sont super mega protégés (serre l'hiver pour certains, anti-fongiques et insecticides tous les mois, surveillance quotidienne des signes eventuels de maladies ou parasites), bichonnés (arrosage/engraissage au top), et ils survivent décennies après decennies.

 

à propos du vent, y'a certaines espèces qui n'aiment pas du tout. J'habite à 3 km de la mer, et sans serre, je ne pourrais pas cultiver correctement mes palmatum. De l'air qui circule entre les feuilles et les fait bouger c'est bien, mais du vent ça bloque ou entrave la pousse des palma qu'ils soient en pot ou en pleine terre.