Comparatif substrats

Bonsoir,

 

Ne trouvant pas toujours les informations sur les questions que je me pose sur les substrats, j'ai fait quelques tests et je vous en livre les premiers résultats.

 

Objectif

Comparer la porosité (pourcentage d'air) et la rétention d'eau sur différents substrats (kiryu, pouzzolane, pumice) avec deux granulométries différentes (3 à 5 mm et 5 à 7 mm).

 

Matériel

Contenant A (gobelet plastique de 445 ml) ;

Contenant B (panier plastique - pot culture plante aquatique - 100 cl environ) ;

Balance de ménage (précision 1 g).

 

Protocole

  1. Tamiser le substrat ;
  2. Laver ;
  3. Sécher ;
  4. Remplir contenant A en tassant (par couche avec une baguette) ;
  5. Peser (=> masse volumique) ;
  6. Compléter avec de l'eau ;
  7. Peser (=> la différence permet de connaître la porosité maximale) ;
  8. Verser dans contenant B et noter l'heure ;
  9. Peser à intervalles réguliers en notant l'heure (=> permet de connaître les proportions d'eau et d'air dans le substrat) ;
  10. Poursuivre pendant au minimum 24 h.

Substrats testés

  1. Pumice d'Italie 3-6 mm ;
  2. Pouzzolane de grande surface 6-16 mm, concassée à la bétonnière (avec boules de pétanques...) ;
  3. Kiryu - sable à maçonné provenant d'une carrière alluviale à proximité.

 

Résultats

Ce qui est important pour un substrat à bonsaï c'est d'avoir un maximum d'air et rapidement pour la respiration des racines (et des bactéries et champignons participants à la nutrition de l'arbre) et suffisamment d'eau, parce que sans eau et ben, les arbres ils font la gueule...

Donc, dans le graphe ci-dessous sont reportés les valeurs de pourcentage en air après 1 heure d'égouttage et en eau après 24 heures.

 

220174

Comparatif substrats.jpg

 

Ce qui est intéressant c'est de connaitre le pouvoir absorbant, ou non, d'un substrat. La pouzo, par exemple est trés poreuse et donc très absorbante. Elle va donc restituer l'humidité au fure et à mesure et fournir à l'arbre sont besoin d'eau sur une période plus ou moins longue. A contrario, l'akadama étant de l'argile, imperméable, n'absorbe pas du tout l'eau. Quant à l'air et pour les échanges gazeus, ce sont les intertices entre les grains de substrat qui interviennent et qui est intéressant. Pas le substrat en lui même.

;-)

Non Hervé, un substrat qui est totalement compact, du verre ou je ne sais quoi, aura beaucoup moins d'air que par exemple la pouzzo qui a beaucoup de trous. D'ou la porosité...

L’akadama ne retient pas d’eau ? Tient nouveauté. Perso mon Akadama n’a aucun soucis à la retenir :slight_smile: . Elle seche plus vite par contre, de par sa capillarité qui m’a l’air forte et sa rétention qui n’est pas non plus énormissime.

Interessant, en fait le choix dépend du type de culture qu’on y fait. Si on regarde tous les jours l’optimum c’est l’air, que ca seche vite ou pas, si tu matte tous les jorus ou que t’as des goutteurs ca change rien. Au cas échant oui le choix est différent.

Bravo pour ton travail Hortissimus (voila un pseudo digne d'Astérix & Obélix !!!)

 

Et pour compléter ton étude, voici un tableau plutôt complet sur les substrats et leurs caractéristiques..

Vu la source j'ose imaginer qu'il est sérieux....

 

http://www.academiebonsai.fr/substrat.htm

 

Bonne lecture.

 

:spb95:

L'akadama c'est de l'argile et sauf erreur l'argile est une roche particulièrement imperméable. C'est notemment pour cette raison que l'on utilise l'argile en poterie... ;)

D'un autre coté tu pourrais très bien avoir un substrat fait de petite billes de verre et avoir un très fort potentiel d'échage gazeux. C'est l'espace entre les grains de substrat, les billes, qui est important pour l'échange gazeux. Pas la porosité du substrat. Ou du moins c'est trés secondaire.

La porosté du substrat n'est intéressante que pour sa capacité à absorber et restituer l'humidité.

Merci LI33

 

Je connaissais ce type de tableau (il y a un lien dans l'article sur les substrats), mais ce qui me manquait c'est la variation de certaines caractéristiques en fonction de la granulométrie, dont acte.

L'akadama c'est de l'argile et sauf erreur l'argile est une roche particulièrement imperméable. C'est notemment pour cette raison que l'on utilise l'argile en poterie... ;)

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Dit comme cela, c'est une généralisation et c'est effectivement une erreur :

 

L'argile est constituée de particules fines (en gros, de la poussière). Mais avec de l'eau, de la température ou d'autres matières (de l'humus dans la terre), elle peut prendre de nombreuses autres consistances (terre cuite, colloïdes, flocs - = grains-).

 

Dans le cas de l'Akadama, sa forme est floculée, c'est à dire agrégée en grains. Ces grains sont perméables et troués, ce qui donne la porosité. L'eau et l'argile s'agrégent sans que les grains se déforment, au moins dans un premier temps. Même comme cela, l'argile reste plus ou moins poreuse (par capillarité).

Une autre raison (jamais évoquée ou presque) pour laquelle l'Akadama se délite dans nos pots, c'est que du fait de sa porosité, les radicelles pénétrent les grains et les font éclater en grossissant, les faisant retourner, avec ou sans température, à l'état de poudre. Pour s'en convaincre, il suffit de voir comment se présente la motte centrale de nos arbres, motte dans laquelle il devient impossible de dissocier les racines et la "terre", sauf au jet.

 

Sous l'effet de la température (gel dans le cas de l'Akadama), les grains se délitent et forment un amas compact, qui progressivement laisse moins passer l'eau.

 

Pour obtenir de l'argile "imperméable", et faire des pots avec, il faut cuire l'argile, mélangée éventuellement à de l'eau ou à des substances vitrifiables pour en faire des tuiles, des briques, des pots, de la céramique. Mais cuite dans d'autres conditions ("à plat" ou très faiblement humidifiée), on peut aussi en faire des billes qui non seulement ne sont pas imperméables, mais sont utilisées au contraire pour leurs propriétés d'absorption, de rétention et de restitution (ou pas)  de l'eau .

Une suite au post.

Cette année, j'ai fait mon premier achat d'akadama, que je me suis dépêché de tester.

Les résultats sont éloquents...