Perso ça me pique un peu les yeux ces branches qui se croisent, j'ai choisi ce tableau pour le ressenti immédiat mais du coup je me force à ne pas rentrer dans les détails du sujet de cette oeuvre.
Ca gâche un peu le plaisir.
C'est un tableau impressionniste. Comme tu le décris fort justement seul compte le ressenti immédiat, la perception globale de l’œuvre.
En disposant cette flèche je me suis simplement amusé à la provocation .
Un tel tableau ne se lit pas. Il suffit de se laisser porter par ses émotions et ne pas tomber dans le piège de l’analyse.
Il y a les ombres sur les parois de la caverne de Platon et puis il y a l’extérieur de la caverne.
Il y a ceux qui voient le monde végétal -même représenté dans un tableau - à travers le monde étriqué du bonsaï et il y a ceux qui sont sortis de la caverne pour voir la lumière, pour prendre du recul et se nourrir les neurones au grand jour.
Ce sujet est intéressant parce qu’il propose de se nourrir ailleurs, sur la pointe des pieds et très timidement d’abord, puisqu’il s’agit initialement de voir du coté des estampes. On voit ensuite, et très rapidement, la dérive vers des œuvre picturales occidentales et vers des estampes sans arbres.
Heureuse dérive !
Des premières je retiens l’idée de créer des arbres impressionnistes, de construire des bonsaïs qui traduiraient une impression fugitive, de jeter par dessus bord l’académisme. Examinez tout le chemin parcouru par ces peintres de la fin du 19eme, leurs motivations, leurs combats, c’ est édifiant.
Privilégier dans l’art du bonsaï l’« impression » instantanée plutôt que la construction de l’esprit.
Parce que « deux branches ne doivent pas se croiser », c’est un construction de l’esprit, comme le sont les « plateaux », les nebaris galettes et toutes ces sortes de choses.
Entendons nous, il ne s’agit pas de balancer tout par dessus bord. Les peintres impressionnistes peignaient avec les mêmes couleurs, les mêmes pinceaux sur les même toiles que les peintres académiques. Il s’agit juste de construire les arbres autrement en se fondant sur un ressenti du moment plutôt que sur des codes.
Si vous êtes dans une période sombre, gothique, nihiliste , faites du Burton
Si vous êtes dans une période d’ouverture à la nature, si vous aimez la lumière, inventez vos arbres sans contraintes culturelles.
Edouard Manet :
« Je peins ce que je vois, et non ce qu’il plaît aux autres de voir »
Claude Monet
« Le motif est quelque chose de secondaire, ce que je veux reproduire, c’est ce qu’il y a entre le motif et moi. »