Mon coin bonsaï et quelques arbres

Merci pour ton aide bonsaiphil :folded_hands:

Ça c’est beaucoup trop! Sauf si tu veux tuer tes bonsaï. Mesure l’E.C. de la solution pour voir.

Même pour de l’utilisation en pleine terre on est plutôt sur un verre pour 10L il me semble. En bonsaï, si besoin on met un soupçon de cendre en surface du pot.

Oui, j’ai donné ces chiffres un peu au doigt mouillé. Possible que ce soit moins. Quand je pratiquais la chose, j’avais effectivement l’habitude de verser de la cendre sur le substrat et là aussi, au pifomètre.
En tout cas pour tuer un arbre avec de la cendre, il faut en mettre au-delà du bon sens.

Oui, bah 3-4 verres pour 2L d’eau, on est au delà du bon sens. Il faut se méfier quand on donne des chiffres au doigt mouillé qui peuvent faire crever les arbres des autres, tu n’as qu’à essayer sur un arbre auquel tu tiens pour voir. Ou même sur tous, ça te permettrait de te rendre compte de ce que pourrait ressentir quelqu’un qui t’aurait fait confiance.

Bonjour Ronez,

En fin d’automne, quand je prépare mes arbres pour le repos hivernal, c’est le branle-bas de combat.

Je commence par faire l’inventaire de ce qu’il me faut, au besoin, je commande ce qu’il me manque, c’est important parce que pour ces soins de fin de saison, je me fais aider par un ou deux amis bonsaikas et quand on commence on doit avoir tout sous la main.

J’organise et répartis le travail ainsi chacun sait ce qu’il a faire.

On prend les arbres un par un, je les taille, je coupe ce qui a trop poussé, je vérifie les ligatures pour éviter qu’elles ne laissent des marques sur les branches et je les nettoie.

Après, un ami s’occupe aux substrats, il les nettoie et passe chaque arbre au compresseur pour éliminer ce qui m’aurait échappé.

Je fais le dosage de l’eau de cendre qui est un correcteur naturel d’acidité du substrat (1 part de cendre pour 9 parts d’eau). Les dosages peuvent varier d’une personne à l’autre.

Il faut savoir que les apports d’engrais que l’on fait sur une année finissent pas acidifier les substrats.

On le fait après avoir testé le pH du substrat de chaque arbre. C’est inutile de rendre un substrat alcalin ou même basique pour les arbres acidophiles, comme par exemple les azalées satsuki.

On traite avec l’arrosoir en prenant soin d’enlever la pomme d’arrosoir qui pourrait se boucher.

En suite, c’est le tour du liquide à Jin qui est un fongicide et insecticide naturel.

Attention, le liquide à jin est une solution de polysulfure de calcium, obtenue par la réaction entre chaux vive (hydroxyde de calcium) et soufre dans l’eau chaude. Il est caustique, irritant et sent très mauvais, à utiliser en extérieur.

Ce liquide à jin est utilisé pour un assainissement général, il élimine insectes et spores.

Je l’utilise DILUÉ, c’est très important. Je protège le substrat et le pot.

Les caduques (uniquement) sont traités en pulvérisation sur des plantes en état de dormance donc sans feuillage ni bourgeon éclot donc je ne traite pas les persistants avec le liquide à jin.

Il est utilisé fortement dilué, les dosages varient selon chacun, mais ça tourne autour d’une part de liquide pour dix à quinze parts d’eau.

Pour les conifères on dilue davantage, environ 1 part de produit pour 30 parts d’eau. C’est à chacun de faire son dosage.

Le liquide à jin est en même temps fongicide et insecticide et cerise sur le gâteau, il blanchit le tronc de mes Fagus crenata.

Plus tard, environ une à deux semaines plus tard, ça dépend des températures, j’arrose les arbres avec un insecticide adapté aux substrats des bonsaïs.

Mais là, pas de noms parce qu’un jour un insecticide est disponible sur le marché et le lendemain il est interdit. Je fais donc avec ce que je trouve à ce moment-là.

Un paradoxe, un produit interdit en Belgique peut être disponible chez pays voisin. Un exemple ? La bouillie bordelaise, interdite en Belgique et autorisée en France…

Je reviens sur ce pot en Mélèze confectionné par @Toche qui m’impressionne vraiment .
On sait que le mélèze et le robinier sont parmi les essences autochtones les plus résistantes à l’eau. Un pot en mélèze pour une forêt de mélèzes est donc un choix particulièrement pertinent. Si j’ai bien compris, ce pot est réalisé à partir de tasseaux assemblés, si j’en crois ce que l’on voit dans le coffre de la voiture.

Comment est fait l’assemblage ? On sait qu’il est difficile de trouver des colles résistantes à l’humidité.
Les tasseaux sont-ils assemblés par languettes ? Languette + colle ?
J’observe aussi que l’intérieur est enduit d’une matière sombre, sans doute pour l’étanchéité. Quel est ce matériau miracle ?

La forêt est-elle dans le pot en bois continuellement toute la saison ? Été comme hiver ?

J’ai admiré la finition de l’ouvrage fini. Bravo !
Une forêt de mélèze dans un pot en mélèze sur une tablette en mélèze accompagné d’un petit mélèze, c’est fort !

Merci beaucoup pour toutes ces précisions Toche. C’est une mine d’or pour moi.

Effectivement, quelle organisation avant l’hiver ! C’est quelque chose ^^

Il y a maintenant une chose dont j’ai du mal à cerner le sens. Tu traites au liquide à jin et quelques semaines plus tard à l’insecticide qui ont (de mon point de vue de débutant) la même action. Peut-être le liquide à jin pour insecticide/fongicide sur la masse foliaire et l’insecticide pour le substrat (et les persistants) ? Suis-je dans le bon ou je ne comprends vraiment rien ? :sweat_smile:

:slightly_smiling_face: :wink:

Le liquide à jin, je l’utilise dilué sur les bois (tronc, et branches nues, ç.-à-d. sans feuilles et sans bourgeons) et surtout pas dans le substrat.

Par contre, l’insecticide de substrat, c’est uniquement pour le substrat et pour tous mes arbres, conifères et feuillus persistants ou caducs

Je pourrais le faire quand je fais tous les soins, mais ça fait beaucoup. De plus, l’arrosage avec l’insecticide se mélangerait, se diluerait alors avec l’eau de cendre et ça risquerait de fausser mon dosage.

Merci pour ces précisions, je comprends mieux :folded_hands:

De rien Ronez, avec plaisir :wink:

Quelques mots sur le pot en bois.

Les pièces de bois de ce pot ont été assemblées par un assemblage à micro-entures ou “bouvetage plat joint et pleines dents”. C’est un assemblage consiste à augmenter grandement la surface de collage.

Image volée. :kissing_face_with_closed_eyes:

Les bois ont été collés à la colle polyuréthane pour extérieur et zone humide.

Pour réaliser ce pot, j’ai utilisé une scie bien sûr, puis une raboteuse, une toupie, une défonceuse et une ponceuse.




Des pieds ont été ajoutés

Deux raidisseurs en acier ont été placés entre les pieds pour qu’ils restent invisibles. Ils évitent toutes torsions.

trois trous d’évacuation ont été pratiqués et protégés.

La partie boiserie a été traitée avec deux couches de résine polyuréthane à deux composants pour la protéger complètement de l’eau et l’humidité
Le fond du pot et le pourtour intérieur ont été recouverts d’une plaque et d’une bande en résine avec un joint d’étanchéité de silicone noir.


Puis un jour, au Japon, Maître Iijima m’a trouvé un pot pour ma forêt.

Il me l’a offert pour la somme fabuleuse de 300 euros et me l’a emballé avec le plus grand soin.

J’ai dû acheter une valise plus grande pour pouvoir le ramener sans casse.

Et quelques mois plus tard, j’installais la forêt dans son nouveau pot.

La revoilà aujourd’hui

Le pot en bois est resté plus de deux années complètes dehors avec cette forêt, il a pris un peu de patine, mais il est comme neuf.

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Je suis bientôt dans le coin , quels est le droit d’entrée pour la visite du jardin ? :innocent:

Quand je serai prêt, quand mon espace bonsaï sera fini, j’organiserais une journée ou un WE porte ouverte. :wink:

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Voilà les explications demandées Clem,

Ce pin, tout comme le Shishigashira, provient de la collection de Frans Jacobs.

À mes yeux, Frans Jacobs et Thierry Quinchon sont les meilleurs bonsaïkas que je connaisse.
Ce sont mes mentors, quand je serai grand, j’aimerais leur ressembler. :slightly_smiling_face:

Frans a acheté ce pin en août 2004 chez Danny Use.

Toutes les vieilles aiguilles ont été retirées durant l’hiver 2004-2005.

En juillet 2005, les aiguilles de l’année précédente ont été raccourcies juste après le développement complet des nouvelles chandelles.

En octobre 2005, les aiguilles de l’année, désormais totalement développées, étaient déjà nettement plus courtes qu’auparavant.

En juillet 2007, les aiguilles les plus longues, non essentielles à la santé des branches, ont de nouveau été supprimées tandis qu’une partie des autres a été taillée.
Cette opération a modifié la silhouette de l’arbre, ne laissant que des aiguilles très courtes.

En septembre 2007 les aiguilles raccourcies sont mortes et ont pu être enlevées sans problème, tandis que les nouvelles aiguilles renforçaient utilement le feuillage.

J’ai repris la collection de Frans en 2011-2012… si ma mémoire en bonne. :thinking:

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merci pour ces explications. :+1: