Amis du soir, bonsoir!
D’aucuns d’entre vous ont posé mille fois cette question sur le forum sans recevoir de réponse suffisante: COMMENT RECEVOIR UN BONSAÏKA CHEZ SOI?
Vaste problème auquel je m’attelle ce soir (Hughes, n’oubliez pas de me dételer tout à l’heure pour vous atteler à la tâche du mardi soir!)
Donc, prenons un point important:NON, le bonsaïka n’est pas un être fragile en voie de disparition! Voyez comme il gigote bien lorsque certains qui se reconnaîtront lui lancent un bon petit sujet polémique sur le forum! Le bonsaïka peut et doit être considéré comme un commensal ordinaire, mais ayant des besoins spécifiques que je décrirai incessament!
En effet, point n’est besoin d’être né comme moi avec un rateau d’argent dans la bouche pour savoir que le bonsaïka doit être reçu avec déférence, voire obséquiosité, il est une référence rare dans ce monde en déliquescence, il doit donc recevoir le respect dû à son rang!
Point de vinasse quelconque lors de l’apéritif d’honneur, foin des champagnes lessivés, honnis les Clos-Vougeot ou les vulgaires Mouton Rothschild 1945, non, tout cela est bon pour la plèbe, le bonsaïka se reçoit au thé!
Et quel thé! Le café a ses Montagnes Bleues, le thé a sa vallée rose (en attendant les ballets roses de si triste mémoire…). La vallée du Tumkaslesboul, au sud du Turkménistan inférieur (la deuxième en sortant sur le pallier) est seule habilitée d’ailleurs à recevoir le sceau sacré, connu mondialement: MADE IN CHINA…rare et donc cher.
Ne voyez surtout pas de snobisme là dedans, mais la trace vraie d’une vraie noblesse de coeur (certains esprits chagrins parleront même de noblesse de C…, mais point n’est ici le propos, à propos Hughes, affutez donc votre engin!)
Ce thé, servi en Yin et en Yang, a une particularité, il ne s’épanouit que dans une eau non calcaire, voire minérale, de 112.6 degrés celsius. En dessous, c’est de la lavasse, et dessus, c’est bouillu, et thé bouillu…
Après donc cett apéritif liquide servi comme il se doit dans des dés à coudre en cristal de Bohème, acceptons le Baccarat pour ce soir (Hughes, au pied!), le repas…
Service en Tokomane, sur lit d’Akadama, l’eau doit venir des glaciers suisses et la chère, mêlée élégamment en Feng Sui entre le Nord, le Sud et même l’Est et l’Ouest, vous obligera certes à dépenser des trésors de sérénité au pays du Soleil couchant, mais quel résultat!!!.
En effet, algues et poissons seront à l’honneur…Mais pas n’importe quels poissons (vous avez compris qu’à hôte exceptionnel, repas d’exception!), tout doit être rare: aiguilles du Groenland, huître de Calédonie, moules fraîches de Patagonie Nouvelle Guinée, morues du voisinage, sauces d’esturgeon agrémentées de caviar de caviar (le plus rare!), le tout en mousseline d’algues d’Hawaï et oeufs de baleines (très très rares puisque je rappelle tout de même que c’est un mammifère… )
La soirée tire vers sa fin ( à propos de tirer, Hughes, préparez l’arsenal!), le bonsaïka est repu, la vue sur votre jardin sec le ravit, la musique venue d’Osaka l’endort tendrement, et là, surtout, ne commettez pas l’IRREPARABLE (je pèse mes mots!), ne parlez ni de TOKYO, ni de KYOTO, parce que là, le diable va se déchaîner, la sortie immédiate d’une SD Card va sonner le glas de vos espoirs de sommeil réparateur, la carte enfilée (à propos d’enfiler, Hughes…) dans l’ordinateur va vous retracer encore mieux que tonton Paul avec ses diapos, le calvaire sans fin des cerisiers en fleur sur fond de pagode fin XVIème (Auteuil?), et l’explication détaillée du système de coupe des acers purpureum sans atro le premier jour de la demi-lune (ah! la lune!) de mars, au soleil levant, plein sud!
Deux heures au minima, donc, soyez une hôtesse parfaite: EVITEZ!
Le moment de se quitter est arrivé, ivre de thé et de poissonades, votre bonsaïka, ravi et peut-être l’oeil légèrement lubrique, serrera chaudement (en attendant de serrer mieux, Hughes, sortez les seaux d’eau glacée, je surchauffe!) la paume tendue de votre main donnée, en attendant de la baiser (la main! soudards!)
prochaine leçon mondaine: comment tailler un bonsaï en quatre…