Tout à fait.
En plus, les échanges champignon-arbre ne se restreignent pas à un seul arbre ni à un seul champignon, comme ont pu notamment le démontrer Andres Wiemken et Florian Walder de l'Universtité de Bale l'an dernier.
Déjà en 2010 l'équipe autour du biologiste Yuan Song avait découvert que les tomates se préviennent les unes les autres lors d'une attaque d'oïdium à travers leurs champignons mycorhiziens (dès qu'un plant de tomate est touché, les autres plants de tomate sont prévenus grâce à des signaux transmis à travers les champignons symbiotiques).
Et on sait aussi que lorsqu'un champignon colonise les racines d'une plante, il doit d'abord signaler à la "plante-hôte" qu'il n'est pas un parasite.
Il y a une communication très étendue sous terre.
Rien d'étonnant d'ailleurs si on se souvient que plus de 80% des surfaces terrestres sont reliées entre elles à travers les champignons.
Et ceci depuis longtemps : depuis 500 millions d'années...
Il y aurait tant de choses à dire...
Par exemple, saviez-vous que les racines de certaines plantes envoient des signaux électriques au reste de la plante ?
C'est le cas du mais, dont les racines envoient un signal électrique au reste de la plante pour dire qu'elles veulent de l'eau !
Les plants de tabac vont même plus loin (cf. les travaux de Axel Mithofer de l'institut Max-Planck) : lors d'une blessure ils envoient immédiatement un signal électrique constant pour lancer la production d'anti-corps, et un peu plus tard ils envoient un second signal électrique variable qui contient l'information sur l'étendue de la blessure.
De plus en plus de scientifiques s'accordent à dire que les plantes ont une sorte de "système nerveux" (puisqu'elles enregistrent toutes les modifications dans leur environnement, réagissent à ces modifications, etc).
Plus récemment, on a découvert la manière dont les plantes réagissent à la variation de la température. On savait déjà que les plantes réagissaient à une variation de température d'un seul °C, mais on ne savait pas encore comment.
Les biologistes autour du spécialiste Philipp Wigge ont découvert comment les plantes réagissent à une baisse et à une augmentation de la température : elles modifient l'emballage de leur DNA selon la température !
Et les plantes ressentent immédiatement les changements de température et elles réagissent très vite. Quand on sait que dès que la température intracellulaire dépasse 40°C, les protéines se dénaturent, pour éviter ça les plantes créent des protéines protectrices ("heat-shock-proteine"). Et ceci se produit extrêmement vite.
Les plantes nous donnent souvent une impression de lenteur, parce que nous percevons leurs mouvements comme un processus de croissance lente. Mais au niveau cellulaire, les plantes sont très rapides. Elles répondent rapidement et immédiatement aux changements environnementaux. C'est quelque chose qui est encore largement sous-estimé...