Faire grossir une branche

Chers Tous,

J’aurais besoin de faire confirmer ce que j’ai cru comprendre au fil de mes égarements sur le net.

j’ai lu, et malheureusement je ne retrouve pas le site en question, un article qui donnait la façon de faire pour augmenter la largeur d’une branche jugée trop frêle. Le cultivateur qui donnait sa leçon n’était pas japonnais, mais plutôt anglais ou américain, et il avait des arbres vraiment très beau.

Dans mon souvenir cette méthode s’applique aux feuillus essentiellement.

J’ai fait un petit dessin qui récapitule ce que j’ai compris.

voilà les indications :

1 : j’ai sur mon arbre une branche trop fine que je voudrais voir grossir

2 : je vais tailler toutes les ramifications de cette branche en ne laissant que la pousse à l’extrémité, et laisser pousser ainsi le temps qu’il faut.

3 : la branche grossie, et j’enlève systématiquement tous les bourgeons qui apparaissent, je laisse pousser sans ramification jusqu’à atteindre la grosseur de branche voulue.

4 : Quand j’arrive bientôt à la taille souhaitée, je sélectionne un nouveau départ que je vais laisser grandir. Je continue à enlever le reste, sauf l’extrémité de la branche principale.

5 : quand on à la taille qu’on veut à la base de la branche, on coupe au dessus du départ qu’on avait choisi, et qui deviendra la nouvelle branche principale.

5A : On continue de tailler le reste sauf l’extrémité de la nouvelle branche principale. on recommence le même principe.

6 : Ainsi on construit sa branche. Lorsque largeur et longueur de branche seront bonnes, on attaquera la ramification.

 

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J'aimerais savoir qui travaille comme ça ?

j’ai déjà appliqué la technique à deux ligustrums…

je n’ai pas l’impression de voir beaucoup cela sur les photos que je vois dans les forums, est ce viable ?

Merci

T.

Ça c'est de la théorie. En pratique, si on veut faire grossir une branche, il suffit de la laisser pousser, en freinant ou en contrôlant les autres branches. Un exemple avec une branche basse sur un charme, en 2 an elle a quasiment doublé. Ensuite quand elle a atteint un diamètre suffisant, il faut la réduire derrière un départ de rameau, bien placé et avec une bonne direction pour la formation ultérieure de la branche et pour conserver une bonne conicité. Ce qui donnera aussi une rupture qui n'aurait pas existé si on s'était contenter de garder la branche bien linéaire. On peut procéder successivement de cette manière pour construire une branche, à cette différence qu'on réduit moins fortement par la suite pour conserver le maximum de bourgeons et donc de rameaux potentiels, à conditions que les entre-noeuds, la distance entre chaque rameau, ne soit pas trop grande.

 

Branche de 1 an

 

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Branche de 2 ans

 

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Si on veut une branche qui grossisse fortement on laisse pousser et on réduit à l'automne ou en fin d'hiver à un bourgeon ou deux. Au printemps, l'énergie emmagasinée ne sera distribuée que sur un ou 2 bourgeons. La pousse sera forte depuis les 1 ou 2 bourgeons. Si on veut une branche qui ramifie, on réduit peu, en laissant un max de bourgeons. L'énergie sera répartie et divisée par autant de bourgeons laissés. Les pousses individuelles seront plus faibles.

 

 

Très instructif ce post merci TomA.R et Gwinru pour une réponse claire, riche et illustrée.

une autre illustration pour compléter Gwinru

il est certain que pendent un moment l'arbre

est déséquilibré et pas beau mais bon savoir

attendre

 

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Très instructif !

Si après une saison de pousse, le diamètre voulu n'est pas encore atteint, vaut-il mieux ne rien couper et continuer à laisser tiger la même extrémité une saison de plus (et revenir en arrière uniquement lorsque le diamètre est atteint) ou est-il possible/souhaitable de revenir en arrière pour commencer à donner du mouvement et laisser tiger la nouvelle pousse (ce que je comprends de la fin du message de Gwinru) ?

Une belle branche commence dès son départ . Surtout si c’est une principale on le met en place dès le début , c’est plus simple .

Tout dépend aussi où se trouve la branche. Dans mon cas c'est la 1ère branche de gauche et je l'ai laissée tiger 2 ans. Cette année je ne la toucherai pas non plus. Je la réduirai peut-être à l'automne de cette année, ou en hiver, en la coupant derrière le 1er rameau. Tout va dépendre du diamètre atteint qui doit être cohérent avec la 1ère de droite, tout en étant supérieur en diamètre à celles du dessus. Si c'était une branche située plus haut, j'aurai forcément moins besoin qu'elle grossisse et j'aurai déjà commencé à la faire ramifier.

 

La branche d'un orme de Sibérie (2ème branche en partant du bas de l'arbre) a été construite sur un principe clip and grow. Chaque mouvement de la branche résulte d'une taille de réduction derrière un rameau bien placé, avec une bonne direction et un angle plus ou moins aigu, de préférence inférieur à 90°. Elle est encore en cours de construction au niveau des secondaires et tertiaires.

 

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 Dans la série formation d'une branche, il faut avoir en tête la vigueur de son arbre et l'objectif: faire grossir une branche ou ramifier.

 

Sur un arbre faible, il convient de tailler plus court. Dans la mesure où il y'a moins d'énergie de disponible, il faut veiller à ce qu'elle ne se répartisse qu'entre un nombre réduit de bourgeons, 2 ou 3.

 

Sur un arbre fort, deux cas de figure. Soit une branche de un an que l'on va réduire en fin d'hiver par exemple.

 

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Si on taille court, à 3 bourgeons, l'énergie de l'arbre va se répartir dans les 3 pousses qui vont produire des entre-noeuds longs et des rameaux vigoureux

 

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Si on taille long,  à 5 bourgeons, l'énergie de l'arbre se répartira dans un nombre plus important de bourgeons. Les entre-noeuds seront plus courts, les rameaux plus courts également.

 

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Bien sûr c'est très schématique. Mais le principe est celui-là, de façon à jouer de l'énergie disponible, selon ce que l'on veut obtenir. Ainsi dans la construction d'une branche principale, on peut laisser pousser fort sur une ou 2 années, puis tailler court pour obtenir un premier mouvement, par la rupture créée lors de la taille. On obtiendra ensuite une pousse forte qu'on laissera s'allonger sur 1 ou 2 ans. Et on procédera de cette façon pour construire cette branche. Lorsque longueur et diamètre voulus seront atteints et qu'il sera nécessaire de ramifier, on taillera long.

 

Il faut bien observer son arbre dans sa globalité en ayant en tête la capacité de vigueur de l'arbre, et fonction de sa santé et de son espèce (degré de vigueur apicale)

 

Dans la construction d'une branche principale, il n'est pas forcément intéressant d'avoir une ramification proche du tronc mais au contraire plus éloignée. D'où l'intérêt de réduire fortement à 1 ou 2 bourgeons, 3 au cas où l'un des bourgeons en amont viendrait à sécher. Il est ensuite possible de ne garder que la pousse du bourgeon apical, si elle est bien dirigée, et d'éliminer les bourgeons (ou pousses) en amont. On répète l'opération sur plusieurs années, en conservant une pousse supplémentaire par exemple, pour constituer une première branche secondaire.

 

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Ah nickel clair comme de l'eau de roche ;)

 

Ca serait bien si possible d'en faire un chti article qui va bien. En fonction de si c'est une première branche ou pas, si c'est une branche de cime donc courte et ramifiée et en fonction de l'espèce (tendance apicale ou basale).

 

Merci Gwinru et lepiou.

Merci pour vos réponses à tous, c'est intéressant ce petit rappel bien complet sur la formation d'une branche

Mais personne ne taille tout ce qui apparait le long de la branche alors ? Mais "c'est la théorie" me dit Gwinru, pourquoi ne pas l'appliquer ?

est ce néfaste pour l'arbre ? inutile ?

 j'ai encore espoir de trouver quelqu'un qui connait, et qui pratique cette technique.

Vu le fonctionnement d'une branche, j'arrive assez bien à m'imaginer qu'en virant systématiquement tout ce qui apparait le long de la branche, et en ne laissant que les feuilles et pousses en fin de branche, on devrait accélérer le processus de grossissement de la branche, vu qu'on redirige constamment l’énergie vers le bout de la branche qui devrait ainsi s'allonger et s' épaissir plus vite. Le fait de laisser de la ramification se mettre en place ne peut que ralentir le grossissement de la branche puisque ça va utiliser une partie de l'énergie qui y est distribué.

Excellent ce sujet, merci aux contributeurs pour le partage de connaissances :spb147:

Tout à fait Papymandarin, "pour faire grossir une branche ou une portion de branche faible ou "en retard" d’épaisseur sur les autres" comme tu le dis, cette technique as du sens lorsqu'on a 1 seule branche qui est en retard (par exemple suite à une casse, il faut recréer une branche depuis une nouvelle pousse, ou pour faire grossir une branche qui à été greffée, ou parfois dans le cas d'une restructuration complète de l'arbre, ça peut arriver). Donc oui, c'est bien une technique qui sans doute accélère le grossissement de la branche, mais c'est à réserver aux cas particuliers; le mieux étant de développer le grossissement de la branche et sa ramif en synchro.

J'ai retrouvé une évocation de cette pratique dans un article sur le forum, qui traite déjà du sujet, je n'avais pas vu cet article avant (www.parlonsbonsai.com/forums/index.php/topic/39160-ramification-et-construction-des-branches/) 

citation : "maintenant ne pas oublier .......si on attaque la ramif, on va reduire la vigueur de la pousse... la pousse est plus spectaculaire sur une branche brute que sur une branche ramifiée...la branche va donc grossir moins vite selon les espèces....."

 

T.