Salut à tous,
Récemment j'ai commencé à explorer une nouvelle zone des Corbières occidentales pour mes prélèvements de buis.
Le coin est très prometteur, mais malheureusement il faut composer avec les viandards, non les pochtrons, pardon l'amicale locale des joyeux chasseurs, qui a tendance à tout verrouiller un week-end sur deux pour leurs beuveries, pardon leurs battues au grand gibier.
C'est vrai qu'ils saccagent tout ces sangliers.
Surtout quand l'on fait malencontreusement tomber autour des sentiers des kilos d'épis de maïs dont ils viennent se régaler.
217478
Nourrissage abusif ? Allons comme vous y allez, ici on ne fait qu'appâter de dangereux animaux en surpopulation, voyons !
(Pour l'anecdote, plus loin, entre les cadavres de bouteilles de J&B, il y avait des courriers nominatifs de l'assurance maladie, les mecs ils se sentent tellement intouchables qu'ils laissent des papiers à leur nom à côté de leur détritus !)
Enfin bon, quand on pense à passer devant la mairie du village pour savoir où se situent les battues, on évite déjà de se manger quelques tirs de chevrotine.
Et c'est là que l'amateur de yamadoris trouve son compte à côtoyer les fusils, car le chasseur, il est souvent vieux, paresseux, et il veut pas rayer son gros 4X4, résultat quand on sait où regarder, même sur une seule commune, on a accès à tout un réseau de pistes goudronnées (merci nos impôts), de sentiers et de clairières de tir, assez pratique pour les prélèvements, si on sait passer les jours suivant les orages de poudre noire.
C'est en passant sur l'un de ces chemins silencieux (y'a plus un bestiau pendant une semaine, après leur passage), que j'ai repéré un buis perché à 3 mètres de hauteur sur un talus instable. de prime abord, après avoir relevé sa position GPS dans mes carnets, je ne comptais pas le prélever aussi tôt dans la saison, mais par acquis de conscience, je suis allé inspecter les racines de plus près.
217479
Aussitôt je me suis aperçu que la plante était sur le point de tomber, malgré sa taille raisonnable (environ 60 cm), l'enracinement avait l'air très superficiel, et surtout, la pierre de soutien de la cuvette dans laquelle il poussait avait roulé dans la pente, j'imagine assez récemment, car la couche d'humus entre les racines en gardait encore une empreinte nette.
Je décidais donc de le prélever immédiatement. Sûrement l'opération la plus rapide que j'ai jamais réussi sur un arbre de cette taille : 20 minutes chrono avec emmaillotement de la motte.
217480
Au final, ce buis était condamné, il n'avait pas de racines plus grosses qu'un crayon à plus de 40 cm du tronc,à peine en avais-je coupé trois au sécateur qu'il penchait déjà. Il poussait déjà pour ainsi dire, dans un pot en pierres calcaire.
217481
Après nettoyage les branches existantes ne me satisfont pas du tout, et je vais sûrement devoir supprimer beaucoup de bois dans la cime qui est pourrie (il poussait à l'ombre de pins, dans une gorge exposée à l'est).
Mais pour le peu de travail qu'il m'a valu, c'est plutôt une bonne affaire, je trouve.