La deuxième vie de l’orme de Cram

LA DEUXIEME VIE DE L’ORME DE CHINE DE CRAM

La première vie de l’orme de Chine de Cram pourrait se résumer ainsi : cet l’arbre lui est offert en 1995 alors qu’il réside à Toulouse. Pendant une dizaine d’années, l’arbre et son propriétaire voyagent ensemble jusqu’en 2005, période à laquelle Cram emménage à la montagne. Le changement de climat est brutal pour l’arbre : des gelées sévères succèdent à des fortes pluies pendant l’hiver 2006-2007. Il s’en faut de peu pour qu’il en meurre mais il survit.

La deuxième vie ce l’arbre commence à ce stade. Voici l’orme de Chine de Cram en mars 2007 :
mars 2007 : les premières repousses

Cram supprime au sécateur toutes les parties mortes. L’arbre repart : la veine restante repousse la vieille écorce. Cram en profite pour réaliser un shari ... L’un des rameaux est conduit vers le haut (un clip and grow contraint et forcé !) comme une future cime, puis recourbé vers le bas.
Le même arbre, toujours en mars 2007, après une première mise en forme :

Puisque la survie de l’arbre, notamment grâce aux méthodes de culture, semble assurée, Cram doit désormais définir un projet pour son arbre, et notamment décider quels sont les rameaux qui deviendront les futures branches charpentières. Une discussion s’engage sur le forum pour déterminer la forme des futures branches. Voici un projet , pour lequel la ligne des branches est construite grâce aux coupes successives :

Pendant ce temps, l’orme prend beaucoup de vigueur. Le voici quatre mois plus tard, en juillet 2007 :

Les nombreuses pousses offrent de nouvelles possibilités. Grâce aux échanges sur le forum, un autre projet voit le jour. La branche indiquée en rouge va servir de relais au tronc, donnant une meilleure conicité à l’arbre dans son ensemble :

La branche sélectionnée a été "favorisée" : les autres ont été supprimées, et cette dernière "taillée au vert." Voici l’arbre en avril 2008 (on note la remarquable croissance de ladite branche) :

Encore un an plus tard. La travail de ramification des branches est rendu possible par la vigueur de l’arbre. Les branches sont laissées longues, avec des courbes molles retombant vers le sol :

Le travail sur l’arbre continue avec l’aide de Vev et Law pour en faire "un arbre de sorcière". Reste à choisir un pot au diapason de l’arbre : cram prélève en forêt une souche d’arbre, creuse et vieille de quatre cents ans selon ses estimations. Elle renforce encore le coté fantastique de cet arbre :

Sauvé in extremis du gel en 2007, cultivé selon sa propre inspiration, voici l’arbre, en juillet 2010, accompagnés par deux kusamono, dans une composition "made in Cram" inspiré de l’univers des mangas (en particulier Miyazaki [1] et les studios Ghibli), exposé à l’occasion du forum Grimaldi à Monaco :

Façonné à l’aide de keto et recouvert de mousse, le premier kusamono semble suspendu dans les airs : il est en fait fixé par une équerre avec comme toile de fond une peinture réalisée par Cédric06, et trouve sa place au milieu d’éléments, peu conventionnels dans le monde du bonsaï, mais qui tous ont leur symbolique. Le kodoma [2] sur le deuxième kusamono ( qui personnifie la Princesse Mononoke [3]) et le cristal sont autant de références au monde du réalisateur japonais.

Très loin de la traditionnelle présentation d’un bonsaï, Cram nous prouve que la mise en valeur d’un arbre peut elle aussi suivre un cheminement propre à chacun de nous, refléter nos différences et nos inspirations personnelles.

merci à Cram d’avoir autorisé la rédaction de cet article, et surtout d’avoir permis à tous de partager l’épopée de son orme de Chine

Pour retrouver le post concernant l’orme de chine de Cram : ici