On en parlait dans ce sujet à l'instant avec boots ( http://www.parlonsbo...ine-1/?p=978753 ) mais c'est une question qui revient souvent.
J'aimerais débattre de la question : "lors d'un rempotage, est ce qu'il vaut mieux tailler ou ne pas tailler les branches?" mon avis est qu'il ne faut pas, donc je vais argumenter dans ce sens pour démarrer, il appartiendra à ceux qui pensent le contraire d'argumenter dans l'autre sens.
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Il a longtemps été préconisé d'égaliser les parties aériennes et les racines pour ne pas créer de déséquilibre, et faire repartir fort la plante en la faisant ramifier. Mais c'est ce déséquilibre qui permet à la plante de stimuler la croissance de la partie en déficit.
https://www.jardinsd...x-idees-recues/
"La plupart des praticiens ont toujours préconisé de tailler les parties aériennes quand on plante en racines nues. Comme on ne laisse que 20 % des racines, on pense qu’il faut équilibrer au niveau de la ramure et qu’il faudrait tailler en conséquence pour que la plante ne s’épuise pas en attendant que les racines ne se développent. En fait, la science nous montre aujourd’hui qu’il faut éviter cette taille. Les pousses terminales (apex) des branches sécrètent une auxine qui a pour effet de stimuler le développement du système racinaire. Si l’on raccourcit les rameaux, on supprime les apex, donc la source d’auxine qui ne stimulera pas les racines.
Cela fonctionne, bien sûr, à condition que la plante ne manque pas d’eau. « C’est pourquoi je ne suis pas adepte de la taille à la plantation. Les responsables des villes ne font d’ailleurs plus tailler leurs arbres à la plantation, quel que soit leur conditionnement, conteneur ou racines nues. C’est une fois que la plante est installée, au bout d’un ou deux ans, que l’on pourra tailler pour éventuellement poursuivre la taille de formation », complète Pascal Prieur. Une exception : les plantes à enracinement facile, comme les rosiers, qui émettent des racines dès la jauge. Dans ce cas, on peut effectuer une taille sévère à la plantation."
Deux des phytohormones principales régulent ce phénomène selon leurs proportions (les auxines et les cytokinines).
les auxines sont produites par les bourgeons terminaux, si leur taux est suffisamment élevé par rapport aux cytokinines, elles induisent la pousse racinaire.
les cytokinines sont présentes un peu partout, si leur taux est suffisamment élevé par rapport aux auxines, elles inhibent la pousse racinaire et induisent le développement des bourgeons axillaires (d'où l'effet de ramification quand on taille les pointes).
en ne taillant pas au rempotage on a donc l'effet des auxines qui prédomine pour que la plante racine rapidement, et qu'on puisse commencer à travailler les parties aériennes au plus tôt.
D'autres hormones sont à prendre en compte, les hormones liées au stress (éthylène, acide abscissique) risquent de se retrouver en trop forte concentration par rapport aux auxines et cytokinines. La plante se met alors en pause, et aura beaucoup de mal à repartir.
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Je pense qu'il y a, en plus de ça, un autre phénomène qui améliore les résultats en ne taillant pas, c'est le transfert des réserves/sucres/sève élaborée/énergie.
-Pour un rempotage au printemps, il est conseillé d'attendre que les bourgeons s'ouvrent, ça permet d'attendre l'activation de leur production d'hormones, mais c'est aussi le moment où les réserves accumulées dans les racines ont bien entamé leur remontée vers les parties aériennes, on peut donc tailler les racines en gardant de la ressource en haut, si on taille en haut et en bas, il ne reste plus que ce qu'il y a dans le tronc et parties ligneuses des branches.
-Pour un rempotage en automne, en ne taillant pas l'aérien, on permet à la plante d'avoir le plus de ressources à mettre en réserve en créant des racines.
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dans certains cas, comme par exemple un prélèvement que l'on a pas pu préparer, c'est sûr qu'on ne peut pas garder un arbre de 5m par 5m pour le mettre dans une caisse en bois de 40cm par 40cm. Il faudra trouver un juste milieu en gardant un maximum de bourgeons terminaux sur les branches gardées, il vaut mieux éclaircir qu'épointer.
Pour éviter d'avoir à tailler au moment du rempotage ou prélèvement, on peut anticiper le travail sur la ou les saisons précédentes (mais c'est pas toujours facile) afin que le volume aérien ne soit pas trop élevé mais qu'il y a ai quand même la présence de bourgeons terminaux assez fort quand l'hiver arrive.
voilà mon avis et mes arguments pour le moment. (s'il y a des imprécisions, n'hésitez pas à corriger, ou à compléter s'il manque des détails importants).