Réalisation de marcottes
En juin 2005, Pascal37 avait ouvert un sujet dans le forum pour partager son expérience de marcottage. D’autres membres l’ont rejoint par la suite.
Voici un récapitulatif des diverses tentatives plus ou moins réussies de marcottages sur des espèces variées.
La période idéale pour ce type de travaux dépendra en grande partie de la variété à marcotter et de la localisation géographique. Généralement, celle-ci s’étale de février à mi-juin.
Pour illustrer cette technique, Pascal37 a utilisé un frêne prélevé un an auparavant (en 2004) qui présentait une inversion de conicité vers la base. L’objectif de la marcotte étant de faire sortir des racines dans la zone intéressante.
L’inversion de conicité est très visible :
Un anneau d’écorce est enlevé :
Une ligature forte est posée :
Le tout est enveloppé fortement dans un mélange de tourbe, fibres de coco et tuf zéolithique. La zone pelée a été badigeonnée d’hormone d’enracinement. Un pot de semis est utilisé pour faire office de réceptacle.
On ne touchera pas à la croissance des branches en prévision et durant la période. La marcotte sera sevrée en octobre/novembre, voire au printemps suivant. La rapidité avec laquelle l’arbre émettra des racines dépendra de la variété, certaines espèces étant plus faciles à marcotter que d’autres.
L’arbre doit être sain et vigoureux. On ne pratiquera pas de marcotte la même année qu’un rempotage.
Certains ne mettent de fil ligature pour "étranglement" que sur les résineux, l’entaille dans l’écorce, si elle est bien réalisée, suffit généralement pour les feuillus.
D’autres préconisent aussi de ne sevrer la marcotte qu’au bout de 2 ou 3 ans car c’est là que non seulement on peut équilibrer les racines mais c’est également au cours de cette 2ème année que se forme ce que les Japonais appellent le "tachiagari" c’est-à-dire la courbure que prend le tronc juste au dessus des racines.
Deux exemples fournis par Diex :
Marcotte d’orme champêtre sevrée la 1ère année :
Marcotte d’orme champêtre sevrée la 2ème année :
Diex pratique des marcottes en pelant une bande du diamètre du tronc jusqu’à l’aubier (et un peu plus) sans fil de ligature. Il obtient de bons résultats sur ormes champêtres, charmes, hêtres, érables, mais a des problèmes sur le chêne.
Une des plus grosses marcottes qu’il ait réalisée, 7 cm de diamètre sur un orme champêtre de 56 cm de haut.
C’est au bout de sa 3ème tentative sur cet arbre qu’il a obtenu ce résultat (il manquait des racines à certains endroits lors des tentatives précédentes) cette fois-ci fut la bonne ! Marcotte sevrée au printemps 2005. Les baguettes de bois ont été mises juste pour la photo.
Voici l’arbre 2 mois plus tard, il n’a pas été taillé avant la fin du printemps pour fortifier encore un peu les racines, le nébari n’est pas encore mis à découvert .
Pour la réalisation de ses marcottes, Diex met d’abord de la sphaigne ou de la mousse au niveau de l’entaille afin d’avoir en permanence de l"humidité à ce niveau là et comme substrat un mélange drainant (akadama/pouzzolane 50/50).
Encore une autre réussite sur un orme champêtre :
L’arbre avant les opérations :
Les pots sont enlevés :
La marcotte est séparée de l’ancienne base :
Les racines les plus grosses sont enlevées, les radicelles restantes sont démèlées soigneusement . Vue de dessus après le travail (il faut pulvériser pour éviter que celles-ci ne sèchent) :
Le dessous :
L’arbre est ensuite mis en pot de culture (volontairement volumineux) et attaché correctement :
Les racines sont recouvertes entièrement d’une petite couche de substrat :
Petite taille de structure ... et hop, il retourne avec ses petits copains :
Un autre exemple de marcottage réalisé par JPH :
Plusieurs jeunes plants de carpinus étaient restés en plein champ pendant 2 ou 3 ans. Une restructuration d’un coin de jardin les a conduits dans des pots de culture (un peu tôt) où ils ont été un peu négligés.
Ils ont poussé ainsi encore 2 ou 3 ans, pendant ce temps, ils ont subis des tailles de sélections et des mises en formes de tronc par ligatures.
La majorité est retournée en pleine terre, mais tous on été cultivés en laissant la cime pousser en servant de ’branche’ de sacrifice et profiter de la vigueur apicale pour faire grossir le tronc, tout en bichonnant les branches basses et surtout celle qui devra remplacer la cime lors de la coupe du tire-sève.
Cet arbre çi avait un défaut de conicité au collet + une racine latérale trop haute, mais une jolie courbe en bas du tronc. La marcotte a été réalisée au départ de la courbe en profitant de l’angle pour créer une base assez large.
JPH n’a pas utilisé la pratique de l’anneau d’écorce mais une incrustation d’un fil de ligature de 4 ou 5 mm, dans une rainure ajustée. Cette technique fonctionne bien aussi et elle favoriserait l’émission latérale des racines.
Le tronc fait env 30 mm à la base, mais la ligature en biais va faire gagner un ou deux cm.
Le bon moment pour sevrer la marcotte ayant été raté, les racines ont donc deux ans et n’ont subi aucune taille.
On enlève le haut de pot qui contient la mousse et tout & tout :
On voit que les racines sont très nombreuses, sans doute plus vigoureuses que si ce travail avait été fait l’année précédente :
Ca a poussé là dedans :
La séparation :
Après sevrage et taille sélective des racines, un peu de mastic désinfectant et pourquoi pas un tire fond inox de 10 avec un rondelle inox dans la coupe du pivot, technique "brevetée" JPH :
Dans un pot de culture :
Une vue d’ensemble :
Bon ce n’est pas encore un bonsaï, mais avec beaucoup d’amour et quelques années.....
Il est aussi possible de réaliser une marcotte avec un système de poche plastique. Il s’agit d’une marcotte classique, mais avec un plastique plutôt qu’un pot pour tenir le substrat (tourbe par ex). Il faudra simplement faire attention que le fil supérieur qui serre le plastique ne pénètre pas dans le tronc, la marcotte peut rester alors en place sans arrosage supplémentaire 1 an si nécessaire.
Pour les marcottes réalisées sur des arbres en pot, il faut tourner régulièrement ceux-ci afin que la zone du marcottage soit exposée au soleil (ou à l’ombre) sur tout le pourtour.
Les pins sont réputés difficiles à marcotter, cependant, vous trouverez quelques conseils sur le site de Monsieur TAKUZO SUGIMOTO
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