Le rempotage
Opération consistant à remplacer la terre d’un bonsaï tout en rafraichissant son pain racinaire.
Pourquoi rempoter ?
motifs sanitaires : renouveler un substrat appauvri (dernier rempotage éloigné) ou changer un substrat inadéquat (bonsaï de supermarché - voir la section cas particulier,
couper les racines trop longues et envahissantes (cf photo suivante) en vue de favoriser leur ramification et donc l’apparition de radicelles,
donner plus d’espace à un arbre confiné dans son pot (cf photo suivante) :
motif esthétique : modifier l’emplacement de l’arbre dans le pot ou la disposition des racines (racines trop hautes, ..).
Comment rempoter ?
Il est nécessaire de procéder par étape bien préparée pour éviter aux racines mises à nues de sécher pendant l’opération.
Préparer le matériel
substrat,
nouveau pot si changement,
griffe
jet d’eau (pour les feuillus uniquement)
baguette chinoise,
grille(s) de drainage, déjà prêtes ou découpées dans du grillage (trous de 2-3mm),
fil pour maintenir l’arbre,
spatule pour tasser le substrat,
gros ciseaux pour couper les racines,
pulvérisateur contenant de l’eau afin d’éviter le dessèchement de la motte. A utiliser régulièrement tout au long des opérations,
ciseaux fins et pinces pour la taille des partie aériennes (si besoin est),
l’arbre bien sûr, que l’on aura pris soin de ne pas arroser pendant les 2-3 jours précédant le rempotage, afin que le substrat soit plus malléable.
Si vous rempotez dans un nouveau pot, commencer par poser les grilles de drainage au fond du pot et les fixer avec du fil, comme indiqué sur les photos suivantes :
Un des points fondamentaux à appliquer est une fixation correcte de l’arbre au pot. Pour que cette opération soit réalisée au mieux, il est nécessaire de faire passer au minimum deux fils par les trous de drainage pour maintenir l’arbre.
Ensuite, commencer à remplir avec du substrat.
La granulométrie dépendra avant tout de l’étape de culture de l’arbre. Pour un arbre en formation, privilégier une grosse granulométrie qui favorisera le développement des radicelles. Plus l’arbre sera avancé dans sa construction, plus on diminuera la granulométrie du substrat (une couche de drainage est possible mais pas indispensable) :
Jauger à quelle hauteur doit être disposé l’arbre et faire à ce niveau un monticule de substrat en vue d’épouser le dessous de la motte.
Démêler les racines et enlever l’ancienne terre
Sortir l’arbre de son pot,
Démêler les racines sur les côtés de la motte à l’aide de la baguette :
Griffer le dessous de la motte pour libérer le chevelu :
Griffer le dessus de la motte en partant du tronc vers la périphérie :
Sur les feuillus, on pourra passer la motte sous un jet d’eau. Ceci aura pour effet de faciliter le démêlage des racines.
Il est impossible de ne couper aucune racine (les plus fines sont fragiles) mais il faut tout de même faire le plus attention possible pour limiter la casse. Donc ne pas hésiter à prendre le temps qu’il faut pour agir précautionneusement.
Il faut enlever la totalité de l’ancienne terre sur la plupart des arbres sauf pour les arbres sensibles comme les pins par exemple. Pour ces arbres-là, on peut pratiquer des rempotages partiels, en changeant uniquement une partie de la terre à chaque rempotage (par exemple découpage d’un quartier de motte que l’on remplace par du substrat neuf).
Travailler les racines
Raccourcir le pain racinaire dans son ensemble à l’aide des gros ciseaux. Utiliser du mastic de cicatrisation pour les coupes des grosses racines :
Couper les racines disgracieuses et les racines mal placées. On peut ensuite saupoudrer les coupes d’hormone de bouturage pour faciliter la pousse des nouvelles racines.
Après la taille des racines, on obtient une motte compacte et relativement plate, comme suit :
La mise en pot
Poser l’arbre puis le fixer avec les fils (ceci évite que les nouvelles racines s’abîment lors d’un coup de vent). Il est très important que les fils soient bien serrés, l’arbre ne doit pas bouger du tout. Il faudra peut-être protéger les racines en plaçant un morceau de caoutchouc par exemple entre elles et le fil pour ne pas les blesser.
rajouter du substrat
combler les trous en s’aidant de la baguette chinoise qui, sous un air anodin, s’avère très pratique : en piquant autour de la motte, on s’assure qu’il ne reste pas de vide,
combler de substrat et bien tasser, en laissant suffisamment d’espace entre la surface et le bord du pot en prévision de l’écoulement de l’eau lors des arrosages,
arroser abondamment, en plusieurs fois si besoin est (toujours en pluie fine pour ménager le substrat) :
Protections postérieures
Pendant le mois suivant le rempotage, l’arbre a besoin de soins particuliers pour assurer une bonne "convalescence" :
protéger du gel (les gelées tardives sont particulièrement dangereuses),
exposer à l’ombre et arroser de manière à ne jamais laisser sécher le substrat,
pas d’engrais avant 3 semaines/1 mois (sauf mention contraire sur l’emballage),
s’assurer que l’arbre est bien fixé. En aucun cas il ne doit bouger (mais ceci est valable même en dehors des périodes de rempotage).
en cas de problème de reprise, on pourra utiliser la technique dite du "sac plastique".
Cas particulier des bonsaïs "de supermarché"
Sur PB, on les appelle souvent par dérision, des "banzaï"... La plupart du temps, le substrat étant très compact, il est préférable de ne pas utiliser la griffe sur le pain racinaire. Cela endommagerait trop les racines. La meilleure solution consiste a extraire l’arbre de son pot et de laisser tremper le pain racinaire jusqu’à ce qu’il soit totalement imbibé et ramolli. On peut alors désagréger le "substrat" délicatement en lavant les racines. Procéder ensuite comme pour les autres bonsaï.